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𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 (partie 9) ( Actualisation du Soi)

 

𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 - Partie 9 : Actualisation du Soi.


🚫 avant de lire cette partie 9, il est impératif que vous lisiez à votre aise, les chapitres précédent 1&2&3&4&5&6&7&8  Eddy

📌 𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 - partie 1 - ( la prise de conscience)

📌(partie 2) - (niveaux de conscience / sur la voie du centre)  

📌(partie 3) - (Ouverture à l’inconscient)

📌(partie 4) - (Fonctions psychologiques.)

📌(partie 5) - (Rôle de la Volonté)  

📌 (partie 6) - (Cadre Systématique)

📌 (partie 7) - (Connaissance de soi)

📌(partie 8) - ( la maîtrise de soi)

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

Psychosynthèse : Bien plus fondamental que la découverte de l'espace cosmique est celle de notre identification et potentiel, donnant lieu à l'élargissement de la conscience. 

Le présent chapitre concerne directement les items quatre, cinq et six du diagramme de l'œuf présenté, c’est-à-dire le champ de la conscience et ses niveaux, et le centre même de cette conscience nommé le moi personnel ou alors le Soi transpersonnel, y considérant respectivement les domaines personnel et transpersonnel.

𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶  (partie 3) - (Ouverture à l’inconscient)

4. Le champ de la conscience
5. Le moi conscient ou soi personnel
6. Le Soi supérieur, spirituel ou transpersonnel

les autres items sont 

1. L'inconscient inférieur
2. L'inconscient moyen
3. L'inconscient supérieur ou supraconscient

7. L'inconscient collectif 

 📌 Le classement et les nomenclatures des niveaux de conscience varient selon les différentes écoles et auteurs en Psychosynthèse.

La référence à des niveaux ou stades de conscience ne doit pas être comprise dans le sens linéaire du terme. Il ne s'agit pas d'une localisation à proprement dite. On peut cependant imaginer le domaine conscient comme un spectre dont le rayonnement se présente avec des couleurs et intensités différentes ! 

C'est dans cette perspective que l'on doit considérer les niveaux distinctement identifiés en psychosynthèse par le biais du diagramme de l'œuf où il est question des domaines conscient et inconscient à des niveaux et dimensions distincts.

Le fait de considérer différentes prises de conscience plus ou moins amples ou et intenses et toujours passibles de modification ! Il y a, chez n’importe qui, possède des domaines ou stades plus ou moins conscients dont on doit tenir compte. Mais il ne serait pas correcte d'exprimer qu'il y aurait des individus, les uns conscients et les autres dépourvus de conscience ???

Celle-ci est commune à tous, quoique les degrés soient différents concernant la prise de conscience de chacun !

🚫 avant de lire cette partie 9, il est impératif que vous lisiez à votre aise, les chapitres précédent 1&2&3&4&5&6&7&8  Eddy

📌 𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 - partie 1 - ( la prise de conscience)

📌(partie 2) - (niveaux de conscience / sur la voie du centre)  

📌(partie 3) - (Ouverture à l’inconscient)

📌(partie 4) - (Fonctions psychologiques.)

📌(partie 5) - (Rôle de la Volonté)  

📌 (partie 6) - (Cadre Systématique)

📌 (partie 7) - (Connaissance de soi)

📌(partie 8) - ( la maîtrise de soi)

Ici, commence la partie 9

L'actualisation de Soi 

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

De paire avec la connaissance de nous-mêmes en tant que processus d’auto-identification et de la maîtrise de soi, il faut bien tenir compte de nos propres virtualités.

L’une et l’autre évoquent l’actualisation de soi !

Il y a en nous des capacités insoupçonnées dont nous n’avons pas encore pris possession, parce que nous en sommes encore à peine conscients. 

Assagioli exprime à ce propos :

 « Tous nous sommes ’surdoués’ en puissance et pouvons le devenir en acte, et en manifestation ! »

C’est au niveau du Soi qu’il place ce potentiel : 

« Dans le Soi se trouvent toutes les potentialités psycho-spirituelles : amour, volonté, intelligence – à l’état potentiel; le travail à faire c’est rendre progressivement actif ce potentiel ! » 

C’est au niveau du Soi qu’il place ce potentiel :   « Dans le Soi se trouvent toutes les potentialités psycho-spirituelles : amour, volonté, intelligence – à l’état potentiel; le travail à faire c’est rendre progressivement actif ce potentiel ! »

Quel que soit le degré du développement atteint, il devient important de conclure que tous, nous sommes toujours en deçà de nous-mêmes. Le sous-développement est le processus retardé d’actualisation du potentiel existant !

En tenant compte des possibilités du développement humain dans le domaine transpersonnel ou spirituel, il se peut que la soi-disant ' anormalité ' soit encore au-dessous de la normalité. 

Le paranormal peut tout simplement signifier l’aspect ignoré ou négligé autant chez nous que chez les autres !

Alors, il devrait être remplacé par le terme ‘ para-habituel ’, puisque les paramètres de la normalité chez l’humain dépassent des frontières à franchir sont difficiles à concevoir. 

Ce que l’on dit ' surnaturel ' n’est souvent que le potentiel encore ignoré au niveau le plus commun de la conscience !

La foi dans ce potentiel semble particulièrement enracinée dans la philosophie et mystiques orientales. 

Il a de nos jours, chez maintes écoles de pensée, et plus pratiquement dans les centres de méditation, un fort accent mit sur l’affirmation et le développement du potentiel humain, incluant des conceptions plus ou moins véhiculées par les traditions gnostiques dont s’occupe la philosophie pérenne. 

De paire avec un apport valable et stimulant, on y trouve, ici et là, des concepts et attitudes qui font penser à une inflation, voire à une vraie déification de l’identification humaine ! Cela ne justifie pas une attitude défensive. 

De paire avec la reconnaissance du gonflement hyperbolique**, fruit d'une déviations au niveau de la personnalité, il faut bien reconnaître, surtout dans le domaine de la psychologie transpersonnelle, le fait et le mérite dû à l’attention prêtée à la réalité et à la valorisation du potentiel humain. Il s’avère bien plus grand que l’on croit, quoiqu’il soit plutôt en état latent .

** [En parlant d'une pers., d'un trait humain, d'un comportement] Qui a un caractère démesuré, outré, excessif, égocentrique, narcissique...

Tout en considérant que l’actualisation est effectivement le passage du potentiel à l’actuel, Assagioli fait noter que sous le principe du développement et le pivot de l’évolution, se trouvent basées : la conception et la pratique de la psychosynthèse ! 

Steven Schatz considère la psychosynthèse comme étant :

« une approche compréhensive du développement humain ! »

Face à cette idée et à l’idéal de transcendance, il faut tenir compte du fait que l’actualisation du potentiel individuel reste inséparable de la dimension sociale et du contexte universel, puisqu’elle prône la reconnaissance de facteurs qui nous concernent et qui en même temps nous dépassent en tant qu’individus. 


1 - Ontogenèse: La psychologie évolutive

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

De nos jours, on ne parle plus seulement d’évolution cosmologique ou biologique, mais on commence aussi à parler de : « psychologie évolutive ».

Nous sommes à la fois des spectateurs et acteurs de notre processus évolutif qui fait toujours appel à l’incorporation d’éléments nouveaux, aussi bien pour le réajustement que de l’actualisation avant l'incorporation. 

Il y a toujours une transcendance destinée à l’inclusion, tout en étant celle-ci à la base de la croissance et de l’évolution !

Le principe de synthèse est donc caractérisé autant par l’inclusion que par la transcendance. 

L’évolution représente le passage de l’implicite à l’explicite, en termes de simplification, de perfectionnement et d’unification

Alors, le processus évolutif va toujours vers une synthèse qui implique l’auto-transcendance. 

Pier Bonacina exprime :  

« on doit tenir compte du fait que l’évolution est l’œuvre, dès toujours et pour toujours, de chaque atome de l’espace, et à l’homme appartient d’y s’insérer en harmonie avec la planète et ses créatures ! »

Une telle compréhension et perspective deviennent indispensables, d’accord avec le principe psychosynthétique de considérer indissociable le processus évolutif, les dimensions individuelle, social et universelle. 

Assagioli l’explicite ainsi : 

« L’univers est imparfait et la planète est imparfaite, autrement l’évolution n’existait pas: si la perfection existait, l’évolution n’aurait pas de sens. Chacun de nous est imparfait – et c’est naturel – et nous devons reconnaître nos imperfections et essayer de les modifier ! »

Puisque, l’être humain a la capacité de collaborer consciemment dans le processus évolutif, il y est question d’une responsabilisation à ne pas écarter !

C’est à l’intérieur du processus évolutif universel qu’Assagioli conçoit celui de l’être humain : 

« Nous sommes un univers inachevé dans un univers en
évolution, en développement et en croissance ! »

C’est donc à l’intérieur d’une cosmogénèse que nous devons considérer la psychosynthèse. En d’autres termes, la psychosynthèse individuelle ne doit pas faire abstraction de la psychosynthèse universelle !

L’une comme l’autre font l’objet d’un processus évolutif complémentaire et inséparable !

L’Univers désormais n’est plus un Ordre, mais un Processus !

L’Univers désormais n’est plus un Ordre, mais un Processus !

1.1 Évolution versus involution

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

Conformément au besoin de croissance, la ' psychologie évolutive ', appelée aussi : « psychologie du développement », conçoit l’être comme inséparable du devenir !

La psychosynthèse s’inscrit dans cette même perspective typiquement existentielle et inséparable du dynamisme transpersonnel. 

Dans la conception assagiolienne, il semble avoir une certaine reprise de la pensée de Blaise Pascal et de celle d’Auguste Comte en ce qui concerne le processus évolutif, et certainement aussi une affinité avec les théories évolutionnistes des siècles derniers qui sont axées sur le principe d’un progrès continu.

Toutefois, Assagioli distingue le principe évolutif général par rapport aux interprétations particulières, notamment celles de Darwin et de Lamarck, sur lesquelles il émet des réserves. 

Lorsqu’il s’agit de l’être humain, il admet l’existence d’un principe psychologique dans lequel l’élément psychique est le facteur d’évolution prédominant !

Tout en tenant compte de l’énergie transpersonnelle et du rôle de la volonté, il voit d’abord l’être humain en tant qu’auteur responsable de son processus évolutif, jamais comme un spectateur impuissant soumis aux forces aveugles de la nature. 

C’est ainsi que la psychosynthèse s’occupe de l’actualisation de soi en recourant à plusieurs méthodes et techniques reliées à la promotion de la psychodynamique du processus évolutif de la croissance humaine !

Le potentiel évolutif est permanent et concerne non seulement le niveau personnel mais aussi le niveau transpersonnel

Assagioli exprime : 

« Chaque état de l’Âme, tel que chaque état de la personnalité, a ses qualités et ses défauts, ses opportunités et ses risques, ses devoirs et ses épreuves, ses douleurs et ses joies, et sa propre place dans le grand schéma évolutif ! »

Un tel processus risque toujours de prendre une direction involutive caractérisée par la dissolution psychique et la dépersonnalisation, étant donné que l’involution reste autant possible que l’évolution. 

Alberti remarque le fait que : 

« l’homme se meut existentiellement en deux directions fondamentales : vers le tout et vers le rien, vers le divin et vers l’humain, vers la pleine manifestation de soi et
vers sa propre désintégration totale et annulation intérieure.»

Nous sommes en même temps, le fruit et les auteurs de ce processus, où la transcendance se conjugue toujours avec l’inclusion.

L’évolution, psychologiquement considérée est définie par Pier Bonacina : 

« consiste dans le passage d’un stade de conscience à un autre en successives expansions de prise de conscience et de compréhension, avec un déplacement successif vers des visions plus amples et inclusives. »

Cela veut aussi dire que le processus évolutif est fait,
ordinairement, de hauts et de bas !

L’actualisation du potentiel humain peut avoir lieu autant dans la bonne que dans la mauvaise direction, ce qui porte Assagioli à faire la remarque suivante : 

« En chacun de nous il y a, potentiellement, les éléments et toutes les qualités de l’être humain, les germes de toutes les vertus et de tous les vices. Il y a en chacun de nous le criminel potentiel et le saint ou le héros potentiel. C’est une question de différences de développement, de valeurs, de choix, de contrôle, et d’expression ! »

L’approche psychosynthétique envisage la vie comme un courant dynamique toujours : 

en mouvement, 

en interaction, 

en manifestation 

et en transformation, 

loin d’être simple ou et subi, il doit être activement accepté et favorisé !

L’évolution est un fait à la fois subi et conquis. 

Il faut bien éviter de minimiser la conscience actuelle face à la gloire des grandes manifestations. Il est conseiller de valoriser notre collaboration, à commencer par l’acceptation et la visualisation d’un cheminement à faire qui s’avère plein de révélations !

L’évolution donne lieu au changement, c’est-à-dire à la transformation, tout en évoquant le mystère de ce qui va venir, et en comptant sur les surprises de ce qu’il nous est donné de découvrir toujours et à jamais !

Puisque, l’évolution psychologique évoque un progrès sur une voie qui va de la perspective du moi personnel jusqu’à celle du Soi transpersonnel, cela se ressent parfois, au niveau de la personnalité, par un jugement défavorable sur nous-mêmes et à un sentiment d’insatisfaction, voire de découragement. 

C’est donc fondamental de considérer que le point de départ est effectivement là où nous sommes, et que le changement débute par l’acceptation de nous-mêmes, c’est-à-dire tout en partant de la perception de ce ou qui nous sommes actuellement !

Pourtant, même à l’état de larve, nous avons le potentiel de devenir papillon !

La prise de conscience des facteurs qui mènent à l’involution peut devenir elle-même, et paradoxalement, le pivot de la spirale ascendante, tout en donnant consistance et élan au processus évolutif !

La prise de conscience des facteurs qui mènent à l’involution peut devenir elle-même, et paradoxalement, le pivot de la spirale ascendante, tout en donnant consistance et élan au processus évolutif !

La psychosynthèse offre une vision dynamique qui place l’être humain et tout l’univers à l’intérieur d’un projet évolutif, fruit des forces intrinsèques de l’énergie présente partout. 

Elle tient que l’actualisation de soi suive la voie du Soi qui fait de la vie un processus évolutif où chaque étape concrétise et
développe notre potentiel. 

Évolution et involution sont deux directions où la volonté, alliée à la liberté, a toujours un rôle à jouer. 

La psychosynthèse offre une vision dynamique qui place l’être humain et tout l’univers à l’intérieur d’un projet évolutif, fruit des forces intrinsèques de l’énergie présente partout.   Elle tient que l’actualisation de soi suive la voie du Soi qui fait de la vie un processus évolutif où chaque étape concrétise et développe notre potentiel.   Évolution et involution sont deux directions où la volonté, alliée à la liberté, a toujours un rôle à jouer.

1.2 Le processus de croissance

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

Le terme ‘ processus ’ est devenu aujourd’hui applicable à n’importe quoi !

Le monde solide est un processus, aussi, une danse de particules subatomiques, une personnalité est aussi un ensemble de processus. La peur est aussi un processus !

Une habitude, une tumeur... est un processus !!

L’utilisation si fréquente de ce terme, devenue si commune aux domaines disciplinaires les plus variés, porte à conclure sur le fait que la prise de conscience généralisée du dynamisme donne origine à une démarche soit évolutive soit involutive !

La psychosynthèse suit le postulat selon lequel toutes les formes de vie recèlent une tendance inhérente au processus évolutif conduisant à une organisation toujours plus élevée, et à une harmonie croissante de plus en plus rapprochée vers une expression idéale !

Assagioli présente son approche psychologique comme :

« un processus de croissance fondé sur l’intégration harmonieuse de tous les aspects de la personnalité autour du soi, le centre de conscience et de volonté. »

Mettre un terme à un tel instinct engendre un processus involutif. La vie humaine reste en permanence une opportunité et un appel à la croissance !

Alors que les besoins fondamentaux, nommés : 

« besoins élémentaires de l’espèce », 

sont ressentis par tous et se trouvent en dépendance avec l’extérieur, les besoins de croissance conduisant directement à la réalisation de soi ont un caractère individuel et peuvent être différents d’un individu à l’autre, de par leur teneur plus intérieur, davantage personnelle et autonome !

Tandis que les besoins fondamentaux sont reliés à l’impératif de : ' combler un manque ', tous les autres se rapportent à une ' méta-motivation ' et sont considérés comme des ' besoins de croissance '.   La croissance personnelle regarde toujours les autres individus aussi autant dans sa source que dans ses objectifs.   Certes, il y a une actualisation de soi qui touche aussi les rapports inter-individuels.

Tandis que les besoins fondamentaux sont reliés à l’impératif de : ' combler un manque ', tous les autres se rapportent à une ' méta-motivation ' et sont considérés comme des ' besoins de croissance '. 

La croissance personnelle regarde toujours les autres individus aussi autant dans sa source que dans ses objectifs. 

Certes, il y a une actualisation de soi qui touche aussi les rapports inter-individuels. 


Toutefois, il faut bien tenir compte des ' besoins fondamentaux ' si l’on veut promouvoir une croissance intérieure qui mène à l’actualisation et à la réalisation de soi !

Cela concerne directement tous les ' besoins essentiels ' de l’être humain, tout en étant le ' besoin de la réalisation de soi ' le plus élevé dans la hiérarchie d’Abraham Maslow, avant :

  • le besoin d’estime de soi, 
  • le besoin d’appartenance, 
  • le besoin de sécurité 
  • et les besoins fondamentaux élémentaires !

Comment concevoir la croissance ?

Selon Abraham Maslow :

 « nous n’en savons pas encore assez sur la croissance pour bien la définir ! »

Ce potentiel de croissance ne reste-il pas plutôt mystérieux ? 

Assagioli répond avec une donnée existentielle, portant l’attention vers : « le concept et le fait que tout individu se développe constamment et ‘grandit’ en réalisant successivement plusieurs potentialités latentes ! » 

Effectivement : le besoin de croissance ne peut révéler a priori les fruits de son exigence !

Nous pouvons cependant le considérer comme le potentiel
d’une force intérieure postulant une élévation et à un élargissement de la conscience. 

Cette force nous porte à progresser vers la maturité désignée chez Aristote par le nom : entelecheia en tant que synonyme de l'actualisation de soi.

Un des objectifs de la croissance est l’atteinte de l’expérience de l’individualité par la découverte de notre singularité : notre caractère unique au-delà de tous les masques !

Un des objectifs de la croissance est l’atteinte de l’expérience de l’individualité par la découverte de notre singularité : notre caractère unique au-delà de tous les masques !

Cela fait appel à la ' connaissance de notre potentiel ' y incluant la découverte de ressources encore ignorées et de l’attention à celles mises de côté, étant donné qu’il n’y a pas de progression sans :  

  • leur identification, 
  • leur acceptation 
  • et leur intégration. 

Au niveau du Soi : il n’y a pas de croissance à proprement dire : c'est une sorte de floraison et une maturité, et simplement un potentiel agissant qui, au niveau de la personnalité, nous mène à l’intégration et nous fait mûrir !

Individuellement, tous nous faisons partie d’un processus évolutif qui nous dépasse ! 

Le développement individuel est davantage nécessaire pour rendre possible et toujours effectif un rapport d’identification avec soi-même, de paire avec une connexion amoureuse avec tout et tous. 

Selon Nella Assagioli, épouse du fondateur de la psychosynthèse, dans le rythme du développement intérieur, il y a trois moments principaux :

  • Un sens d’insatisfaction et de détachement de tout ce qui était satisfaisant auparavant.
  • Un nouvel afflux de force et de lumière spirituelle : calme, harmonie et satisfaction.
  • Une expansion et irradiation féconde autour de soi-même !

Par la suite, le même cycle se répète à un niveau plus élevé.

L’approche psychosynthétique offre une conception organique de l’être humain ! 

Le Soi y est en même temps le centre identificateur et la source du déploiement de l’être !

Hors de sa lumière, on finit par dépérir !

Dans ce cas échéant : au lieu du processus évolutif c’est l’involution qui prend place !

 

Le processus de croissance procède du Soi, dépend du Soi et mène au Soi. 

Il y a une intégration permanente où le passage d’un stage à l’autre est toujours inclusif. 

Il ne s’agit pas de perdre pour gagner, mais d’entraîner davantage la capacité d’expression. 

En termes de croissance humaine et selon l’expression d’Assagioli : 

jamais, il n'est question de perdre, ou voire de tuer l’enfant, pour devenir adulte : mais d’y ajouter l’un à l’autre, non pas comme une totalité à atteindre, mais comme une expression d’une totalité qui peut toujours se manifester davantage !

L’adulte n’est pas un produit final, mais un sens et une capacité complémentairement exprimés par rapport à l’enfant qu'il était !
L’adulte n’est pas un produit final, mais un sens et une capacité complémentairement exprimés par rapport à l’enfant qu'il était !

C’est propre de la nature humaine de passer un grand pourcentage de la vie à dormir. 

Il n’y est pas question seulement de passivité dans le repos, mais aussi d’une activité plus ou moins inconsciente. 

On peut admettre, en accord avec la sagesse orientale, que la raison fondamentale du sommeil est celle d’établir le contact avec le Soi transpersonnel, la source de l’énergie vitale !

Le sommeil peut signifier alors l’invitation à la personnalité de se remettre sans résistances au soin et à l’action du Soi transpersonnel. 

Piero Ferrucci témoigne: 

« Assagioli disait que, pour ce qui concerne notre croissance, nous avons nous-mêmes un laboratoire disponible vingt-quatre heures sur vingt- quatre. Non seulement, donc, les seize ou dix-sept heures de chaque jour où nous sommes à l’état de veille, mais aussi pendant la période du sommeil ! » 

Alors Ferrucci questionne et commente : 

Comment pouvons-nous croître au cours du sommeil ?  

« Quand nous sommes endormis, notre sens ordinaire d’identité consciente et notre raisonnement semblent disparaître, alors que l’inconscient continue à agir dans son aspect atavique, et aussi dans son aspect créateur ! » 

La croissance est un processus naturel qui demande une coopération consciente. 

La collaboration avec le processus évolutif fait appel à certains exercices dont l’efficacité dépend aussi de l’appui venu de la compréhension conceptuelle et donc d’un cadre de référence. 

Celui-ci ne trouve jamais sa consistance ni dans un objectif statique, ni dans un modèle extérieur, d’où la raison d’insister sur le concours de la volonté avec le dynamisme de la croissance qui gît au cœur de la vie. 

Il se peut que bien de nos facultés se trouvent encore à l’état dormant. La croissance provient de l’expression du potentiel intérieur une fois actualisé !

La croissance représente non seulement de nouvelles acquisitions, mais aussi des pertes, dans la mesure où il y a quelque chose en nous qui meurt pour donner place à une nouvelle manifestation. 

Chaque évènement, soit-il agréable ou non, reste une leçon et donc une opportunité de croissance. 

Non seulement les réussites, mais également les crises et même les échecs peuvent devenir des opportunités de croître !

Le besoin de croître et la peur du changement vont de paire avec la répression du sublime soulignée par Robert Desoille et par Frank Haronian.

La croissance personnelle dépend d’un processus intérieur, à la fois subi et orienté : croître est en même temps une tendance et un choix !

Souvent, un besoin et une difficulté sont simultanément ressentis. 

Certains veulent bien actualiser leurs potentialités, mais ils ne savent pas comment s’y prendre !

D’autres étouffent leur besoin de croissance, tout simplement parce qu’ils craignent les risques du changement et n’assument pas la responsabilité de grandir !

D’autres, encore prennent en main l’idéal de croissance avec tellement de force qu’ils l’étouffent aussi. 

Dans le premier cas : 

il y a de la part de la personnalité de l’ignorance ou l’oubli du Soi. 

Dans le deuxième cas : 

il y a la résistance...

dans le troisième cas :

il s’agit d’une présomption : fruit de l’auto suffisance. 

L’opportunité de croître est offerte à tous sans exclure ceux et celles qui ne se conforment pas à une soi-disant normalité !

La croissance est non seulement un besoin, mais aussi un droit commun qui fait appel à une opportunité universelle

En plus, d’un appel permanent : il y a un vrai devoir
pour tous et chacun, tel que remarqué par Teilhard de Chardin : 

« Au sein d’une humanité en voie d’organisation collective, l’individu n’a plus le droit de rester inactif, c’est-à-dire de ne pas chercher à se développer jusqu’au bout de lui-même, puisque de son perfectionnement dépend du perfectionnement de tous les autres autour de lui ! »

Croître est bien plus que progresser biologiquement vers l’état adulte. 

Il s’agit d’un processus inhérent à la vie. 

L’opportunité de croître, on vient de le dire est offerte à tous sans exception !

Même, s’il y a des conditions particulières au niveau de chaque personnalité, les potentialités sont les mêmes pour tous au plan du Soi transpersonnel. 

Tout, comme les qualités, les handicaps peuvent constituer une opportunité de croissance personnelle. 

Il en est de même par rapport au temps : 

chaque instant est le moment indiqué, d’une portée égale à tous les autres, pour l’actualisation de soi. C’est toujours le présent qui nous offre l’opportunité de croître et de nous actualiser !

La croissance visant l’actualisation de notre potentiel constitue le grand défi de l’accomplissement humain. Mais, il y a aussi un risque !

Selon Piero Ferrucci

« croître veut dire comprendre ce que nous n’avions pas encore été capables de concevoir, ressentir ce que nous n’avions pas encore ressenti, faire ce que nous n’avions jamais fait auparavant. C’est risquer ce que nous n’avions jamais osé; alors cela peut être désagréable : 

nous sommes obligés de quitter notre zone de sécurité, et d’avancer dans l’inconnu, et d’affronter l’impact formidable du Soi. »

Psychosynthhèse - En fait, croître jusqu’à l’actualisation de ses potentialités, c’est risquer d’immerger la conscience de soi dans l’océan de la conscience du Soi.

En fait, croître jusqu’à l’actualisation de ses potentialités, c’est risquer d’immerger la conscience de soi dans l’océan de la conscience du Soi. 

Déployer la conscience, c’est croire au risque et à l’opportunité de son expansion !

Marilyn Ferguson considère que : 

« l’expansion de la conscience est l’entreprise la plus risquée de la terre ! »

Toutefois, le risque n’est pas moindre dans les formes de résistance à la croissance, face à l’alternative soit de l’évolution, soit de l’involution.

L’absence de réponse positive au besoin de croissance se traduit le plus souvent par un repliement sur soi qui accentue encore les états de dépendance !

La croissance passe ordinairement par des périodes de transition où il y a - la sortie d’un vieux stade sans avoir atteint le nouveau ! 

On peut alors ressentir une sorte de paralysie que pourra être comparée à la mort, tel que le vermisseau qui passe par la rigidité et l’inertie de l’état de chrysalide, avant de devenir le papillon.

Il y a alors le sens du néant qui nous place entre deux chaises : celle du ' déjà ' et celle du pas  ' encore ! '

Il y a une invitation simultanément au dépassement des polarités et à celui de nos propres frontières, vers l’auto-identification qui ne peut pas se dispenser de la co identification avec ' tout ' et ' tous '.

À l’extrême opposé de la crainte et de l’indécision face à la responsabilité de la croissance personnelle, il y a la non-considération des risques réels provenant d'un aventurisme psychique ou d'une ambition spirituelle, que Piero
Ferrucci qualifie de : « complexe d’Icare ! »

Dans la mythologie grecque, Icare est le fils de l'architecte Dédale. Lorsqu'il se retrouve enfermé avec son père dans le labyrinthe que celui-ci a construit, une idée paternelle vient lui  permettre de s'échapper. Se confectionner des ailes à l'aide de plumes trouvées et de cire...

Dans la mythologie grecque : Icare est le fils de l'architecte Dédale. 

Lorsqu'il se retrouve enfermé avec son père dans le labyrinthe que celui-ci a construit, une idée vient lui permettre de s'échapper. Se confectionner des ailes à l'aide de plumes trouvées et de cire...

Malheureusement pour lui, les plumes d'Icare ont été fixées par son père à l'aide de cire, cire qui fond de plus en plus à mesure qu'Icare s'approche du soleil... Une fois la cire complètement fondue, Icare perd les plumes de ses ailes, tombe à l'eau et se noie.

L'insouciance de la jeunesse et le désir que l'homme a toujours eu de voler se dégagent de ce mythe. Il est également possible d'y voir la beauté et la puissance des plumes qui donnent ici accès à un autre monde !

L’actualisation de soi visée dans le déploiement de la conscience ne va pas de soi. 

Il y a des conditions à respecter et des moyens à utiliser pour assurer une sorte d’homéostasie dynamique du processus de croissance, et donc de l’actualisation du potentiel humain !

Une condition fondamentale c’est la ' motivation personnelle ' !

Une autre condition importante est la ' persévérance ' !

Il ne s’agit pas de choisir toujours face aux situations réelles de chaque ' ici-maintenant ', aux alternatives concrètes de progresser ou de régresser !

Nous faisons toujours face au dilemme suivant : 

« croître ou dégénérer, vivre ou mourir»,

comme l’observe Erich Fromm.

C’est dans le même sens qu’Abraham Maslow relie la croissance normale à une série de libres décisions obligeant chaque individu à choisir aux divers moments de son existence entre : 

  • les plaisirs de la sécurité et ceux de la croissance, 
  • entre la dépendance et l’indépendance, 
  • entre la régression et la progression, 
  • entre l’immaturité et la maturité.

« le développement ne peut se faire qu’à partir de la sécurité ! », selon Abraham Maslow

Les idées et les idéaux de croissance et de progrès courent le risque de peuvent nous convaincre d’un moins-être par rapport à ce que nous sommes dans l’ici et maintenant !

Parfois aveuglés par un but envisagé, il y a le risque de transformer le présent dans une abstraction qui devient alors une pierre d’achoppement. 

Une fois atteinte la conscience de soi au niveau transpersonnel, on a parfois la conviction que rien et personne peut empêcher notre progrès, et moins encore d'atteindre notre propre intégrité !

L’approche psychosynthétique s’occupe du processus de croissance par rapport à toutes les composantes et manifestations autant de la personnalité comme telle que de l’esprit au niveau transpersonnel.

Toutefois, comme le note Assagioli :

« on ne doit pas attribuer à chaque manifestation une succession rigide dans le temps, puisque l’esprit humain n’est pas une maison dont nous construisons d’abord les fondements et ensuite les murs, en lui dotant finalement d’un toit ! »

Avant de constituer un ensemble de techniques, la psychosynthèse est un laboratoire vivant dont le programme nécessite d’être adapté aux objectifs et aux situations particuliers de chaque personne ou et de groupe !

Le programme psychosynthétique doit rester toujours ouvert à la créativité. 

Cependant, certains exercices et certaines techniques pourront être proposés, à titre de suggestions, comme étant dans un rapport plus ou moins étroit avec l’objectif de l’actualisation de soi. 

  • C’est le cas par exemple du ' journal intensif ' selon la méthode d’Ira Progoff, 
  • aussi bien que des exercices de visualisation de la germination de la semence et de l’épanouissement de la rose, lesquels sont directement reliés au processus de croissance. 
  • On y peut ajouter la syntonisation de la personnalité avec les énergies en provenance du Soi transpersonnel.

📌 Écrire dans le Journal Intensif est un processus actif. La structure du Journal permet un feed-back, ce qui le différencie du journal classique. Le Journal Intensif nous donne la possibilité d'utiliser des données présentes dans une dimension pour stimuler des expériences relatées dans une autre dimension.

Un moyen essentiel pour la croissance personnelle, n’ayant rien à voir avec la dépendance, c’est l’appui provenant de : l’amour avers les autres et soi-même ! 

La crise n’est pas l’unique moyen de croître, mais elle en est un ! 

Dans le cas échéant, il s’agit d’épreuves qui donnent lieu à un approfondissement, une élévation et une expansion de la conscience, et donc à l’actualisation de soi. 

Il faut bien y éviter la confusion entre : crises de croissance et manque de croissance !

Le conflit inhérent à la croissance peut signifier à la fois le besoin de changement et la présence de l’énergie vitale qui pousse à croître et à collaborer avec les forces évolutives. 

Celles-ci se trouvent autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nous-mêmes, d’où le processus dialectique de la croissance qui provient d’un équilibre, d'une sorte d’homéostasie : 

entre intériorité et extériorité, 

entre les parties et la totalité, 

ce qui fait appel à l’intégration d’éléments complémentaires et souvent fort séparés au niveau de la personnalité !

Quel que soit le degré de synthèse, l’intégration reste toujours une démarche dans le processus de la réalisation de soi qui n’est jamais synonyme de perfection !

2 - Appel au changement

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

La psychosynthèse : comme processus de croissance est inséparable du concept et de l’expérience du changement. 

Il serait donc plus juste, tel que remarqué plus haut, de parler de psychosynthèses au pluriel, puisque chaque psychosynthèse fait appel et prépare à une autre plus évoluée !

À la lumière de l’approche psychosynthétique, les options de la vie et les engagements assumés ne peuvent pas être compris comme des acquis définitifs !

C’est ainsi que les options en termes de vocation doivent tenir compte autant des états de conscience que du dynamisme de la vie !

Chaque option étant le résultat d’une synthèse qui appelle et prépare une analyse subséquente en vue d’une synthèse plus évoluée conduisant à une option plus authentique, soit : 

de confirmation,

de changement.

Le principe fondamental à retenir ici est celui de la liberté dans la responsabilité !

C’est caractéristique de la mentalité archaïque de l’attachement aux archétypes et à la répétition de gestes paradigmatiques. 

Le paradigme du changement ne transforme jamais le présent dans une réplique du passé

Il ouvre sur l’exigence d’un choix :

  • entre évolution et régression, 
  • entre la stagnation et le progrès. 

La psychosynthèse est, tant dans son approche que dans ses méthodes et techniques, tout entière orientée vers la satisfaction de l’exigence d’un changement évolutif !

  • La nouveauté, 
  • l’originalité,
  • la progression 

sont des caractéristiques du processus psychosynthétique !

2.1 Intervention consciente

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

Assagioli parle de l’intérêt et du soin que l’on doit dispenser à la personnalité en vue de son intégration en termes de psychosynthèse. 

Ainsi, il tient compte de la construction d’une personnalité : 

organique, 

harmonieuse, 

complète,

efficace.

En d’autres mots, il préconise : 

une personnalité : 

plus riche et élevée, 

plus harmonieuse, 

plus forte,

capable d’exprimer de façon féconde, toutes ses potentialités !

Il précise : 

« quand on a trouvé, choisi, ou crée le Centre unificateur, on peut former et construire autour de lui la nouvelle personnalité : une personnalité unifiée, cohérente et organique ! »

« Cela fait appel à la purification de toute la personnalité en vue de son unification avec l’individualité ! »

L’objectif de l’intégration totale et parfaite de tous les éléments de la personnalité reste toujours un appel en partie utopique, tout en considérant la découverte d’éléments nouveaux et l’existence d’autres dont nous ne sommes pas encore conscients.

L’objectif de l’intégration totale et parfaite de tous les éléments de la personnalité reste toujours un appel en partie utopique, tout en considérant la découverte d’éléments nouveaux et l’existence d’autres dont nous ne sommes pas encore conscients. 

Cela n’empêche pas la poursuite d’un cheminement, et donc le fait d’une proximité croissante d’un niveau supérieur. 

En cours de route, il y a entre la personnalité et le Soi, l’appel à une connexion désignée dans les enseignements orientaux ' antahkaranah ' : le pont de l’arc-en-ciel. 

Assagioli précise encore :

«la psychosynthèse est un système ouvert: Il n’y a pas un terme, mais seulement des étapes ! »

Tant que le domaine personnel n’est pas intégré, l’accès aux contenus transpersonnels risque de créer un manque d’équilibre psychologique !

Cette autonomie découle de la synthèse en provenance du centre de conscience, soit-elle au niveau personnel ou alors au niveau transpersonnel. 

L’actualisation de soi demande que la croissance et l’intégration aillent ensemble. 

Il s’agit en même temps d’un processus naturel et d’une intervention délibérée. Tout en tenant compte que dans ce processus se trouvent souvent plusieurs éléments en dehors du champ de la conscience et donc hors la possibilité d’une intervention directe, 

il y a un appel à la disponibilité, tout en acceptant que nous sommes autant les auteurs inconscients que les promoteurs conscients de notre propre actualisation !

Pratiquement, tous les exercices utilisés en psychosynthèse conduisent à l’actualisation de soi, moyennement une découverte et bonne intégration de notre potentiel. 

Assagioli attribue un rôle particulièrement important à la méditation dans le développement et l'actualisation des potentialités humaines !

Les exercices du journal intensif, de la rétrospective de la journée, du rêve éveillé dirigé, ainsi que du ‘ qui suis-je ? ’, sont particulièrement aptes au processus de l’intégration de la personnalité !

Cela porte à valoriser tout particulièrement le fait aussi d’écrire une lettre adressée au Soi, tout en suivant la remarque et l’avis d’Assagioli : 

« À présent et temporairement, nous sommes tous les deux la personnalité et l’âme. Alors, en tant que personnalité : adressez-vous à l’âme en tant qu’entité vivante laquelle, vous le savez, constitue votre vrai Soi, même si dans le présent vous n’en n’êtes pas réellement identifiés. Écrivez au Soi Supérieur :  

« Cher Soi Supérieur, en ce moment je me sens...»

Les exercices du journal intensif, de la rétrospective de la journée, du rêve éveillé dirigé, ainsi que du ‘ qui suis-je ? ’, sont particulièrement aptes au processus de l’intégration de la personnalité !  Cela porte à valoriser tout particulièrement le fait aussi d’écrire une lettre adressée au Soi, tout en suivant la remarque et l’avis d’Assagioli :   « À présent et temporairement, nous sommes tous les deux la personnalité et l’âme. Alors, en tant que personnalité : adressez-vous à l’âme en tant qu’entité vivante laquelle, vous le savez, constitue votre vrai Soi, même si dans le présent vous n’en n’êtes pas réellement identifiés. Écrivez au Soi Supérieur :    « Cher Soi Supérieur, en ce moment je me sens...»

** Je pratique moi-même un rituel matinal, j'écris mes pages du jour sans définition de temps (10', 20' voire plus d'une heure...) Souvent, un sujet arrive, je l'évoque puis je commence à taper sur mon clavier des mots et des phrases, cet exercice parfois inexplicable et mystique se nomme aussi : auto-écriture, comme si c'était quelques choses à travers moi qui exprimaient sincèrement des choses à mon propos comprenant les choses de ma vie !

Eddy Vonck Van Gool **  

Lire à ce propos - Il existe d'autres moyens d'accéder au mondes des sentiments ! Un des plus efficaces passe par l'écriture !( appelé aussi - auto-écriture -) La plupart des gens se livrent à coeur ouvert dans des lettres, furieuses ou plaintives, lorsqu'ils ont été trahis ou abandonnés ! Agir ainsi, fait toujours du bien, même si on n'envoie jamais ces courriers !

Un livre que je conseille :


 Aperçu - Libérez votre créativité - Un livre culte ! : Julia Cameron




 

 

 

Le Soi est effectivement le principe organisateur, mais contrairement à la personnalité, il ne s’identifie jamais avec les différentes phases du développement. 

L’exercice de désidentification favorise une attitude de témoin où nous sommes par rapport à une partie de nous-mêmes des observateurs impartiaux !

2.2 D’un paradigme à l’autre

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

On peut aussi dire que le changement est la seule chose qui soit permanente !

Il regarde tout et tous. 

Avec Ferguson : il convient de distinguer quatre types de changement : 

  • le changement par exception, 
  • le changement linéaire, 
  • le changement pendulaire,
  • le changement de paradigme.

Le néologisme : « paradigme » (du grec paradeigma = exemple, modèle) a été mis en avant, au début des années 60, par le philosophe des sciences Thomas Kuhn qui finit par le remplacer par le terme : « exemplaire », face à son appropriation arbitraire de la part du post-modernisme . Il s’agit d’un cadre de pensée, d’une structure intellectuelle, d’une synthèse provenant d’une perception et d'une explication de la réalité (Voir Thomas Kuhn, La structure des révolutions scientifiques) 

- Le changement par exception : admet et tolère quelques adaptations, pourvu que le système en vigueur reste intact. Il y a une conviction : « J’ai raison, sauf en ceci ! ». Il y a aussi un principe : « L’exception confirme la règle ! », ou: « il faut changer quelque chose pour éviter de tout changer ! » Le système y reste fondamentalement intouchable. La peur de la nouveauté devient la Méduse qui  pétrifie tout dans le statu-quo.

- Le changement linéaire : qui advient de façon lente, à peine perceptible et continue, est une progression et une confirmation. La conviction est la suivante: « J’avais presque raison, mais maintenant j’ai vraiment raison ! » Le principe peut être le suivant : « La vérité, c’est moi ! », ou alors: « Tout a été prévu ! »

- Le changement pendulaire est le passage d’un extrême à l’autre, d’après la conviction suivante : « J’avais tort auparavant, mais maintenant j’ai raison ! » Il y aura encore un principe justificatif : « L’erreur est humaine ! »

- Le changement de paradigme fait place à la fois à l’ancien et au nouveau. La conviction est la suivante : «J’avais partiellement raison auparavant, maintenant j’ai un peu plus raison ! » Le principe approprié est le suivant : « Le changement fait la continuité ! »

Dans les trois premières modalités, l’attitude dominante est l’obstination ou l’acceptation, voire la résignation ou la condescendance; il ne s’agit pas de changements qui mènent à la transformation. 

Par contre, le changement de paradigme suscite une perspective nouvelle, la confiance dans l’évolution, la relativisation des données obtenues jusque-là et l’exigence d’actualisation.

Le véritable postulat du changement de paradigme est le paradigme du changement qui fait appel à la disponibilité, face à une perception particulière de la réalité qui porte à une reformulation et une actualisation permanentes.

Au moyen de sa nature, toute institution s’estime spontanément menacée par le changement. 

Le pouvoir institutionnalisé a tendance à justifier :

  • le système constitué, 
  • à imposer des modèles préétablis, 
  • à suspecter l’innovation, 
  • à sacrifier la créativité, 
  • à condamner les prétexte d' ‘abus’, 
  • à brider les exceptions possible. 

Le changement par exception doit servir à confirmer la ‘règle’ du ‘statu quo’ et sa stabilité. 

L’institution est provisoirement nécessaire. 

Sans ce sens du provisoire, elle risque de transformer les moyens en obstacles, d’où la tendance sociétale à privilégier : 

  • le traditionnel, 
  • l'historique, 
  • le connu, 
  • le stable, 
  • l'établi, 
  • le sécuritaire, 
  • l'absolu...

La politique du changement linéaire est le propre des entreprises pour qui le produit final est programmé d’avance !

Une telle programmation peut faire place à des changements prévisibles, mais non à l’imprévu. 

L’attitude proposée est la confiance inconditionnelle dans le résultat prévu. La ligne de conduite conseillée est celle de la collaboration !

Le changement pendulaire est la caractéristique fondamentale de l’option sectaire. 

La secte exclut tout autre voie que la sienne. 

Le sectarisme fait de l’adhésion à une forme de parti non opposable de tous les autres partis !

Elle forme : 

une abjuration à toutes autres formes de croyances.

À l’appartenance à un groupe unique de pensée, 

et même à l’obligation de pas faire face à des adversaires !

L’attention au présent ne s’obtient pas au détriment de ce qui était et ne s’accompagne pas de la dénégation du nouveau. 

Selon Ferguson : 

« Le changement de paradigme est le plus provocant, car il conduit à renoncer aux certitudes, à admettre que les interprétations varient selon les perspectives et les situations ! »

Il constitue un processus ordinairement lent et initialement plus ou moins inconscient et alors inaperçu dans la masse humaine !

Encore Ferguson : 

« les nouveaux paradigmes sont à peu près toujours accueillis avec froideur, et même moquerie et hostilité. Ils apparaissent comme des hérésies et suscitent l’attaque. L’histoire en fournit maints exemples : Copernic, Galilée, Pasteur, Mesmer, et bien d’autres ! »

Roberto Assagioli exprime :

« Tous les innovateurs et les pionniers se sont fait moquer et juger comme déséquilibrés ! »

La simple reforme ne va pas plus loin qu’essayer d’améliorer une situation existante. 

Par contre, le paradigme du changement devient révolutionnaire, puisque fondé sur la mobilité du système de valeurs. 

En plus de transformer la situation actuelle, il implique le renouvellement constant des structures !

La personne ou le groupe qui optent pour le paradigme du changement risquent bien d’être considérés comme condamnables par l’institution qui tolère difficilement le changement d’exception, par son régime qui promeut un code linéaire de pensée et de conduite, sous forme d'une secte obsédée par l’alternative d'un changement pendulaire !

** à la place du terme linéaire, je parlerais de Totalitarisme et de Dictature duelle avec un semblant de démocratie (non citoyenne !)

Toutes les croyances, disciplines et systèmes opposés au changement de paradigme tendent à se fermer** 

  • sur eux-mêmes, 
  • à s’isoler, 
  • à isoler leurs adeptes, 
  • à considérer les autres comme des hérétiques à convertir, 
  • voire comme des adversaires à redouter, sinon même à éliminer. 

 ** à nous enfermer, nous isoler - La Zizanie quoi ?  

Une telle attitude favorise le renforcement des structures et la fixation des mentalités despotiques.

Une telle attitude favorise le renforcement des structures et la fixation des mentalités despotiques. 

Une interprétation et une application de la psychosynthèse, une fois rigides, dogmatiques et sectaires, feraient preuve de manipulations, de malhonnêtetés... 

 

Une telle attitude favorise le renforcement des structures et la fixation des mentalités despotiques.   Une interprétation et une application de la psychosynthèse, une fois rigides, dogmatiques et sectaires, feraient preuve de manipulations, de malhonnêtetés...

C’est en acceptant ce qu’on est, de paire avec la responsabilité et la liberté de croître, que l’on peut progresser ! 

Tant que quelqu’un dépend plutôt de consignes extérieures pour progresser, il n’est pas encore humainement adulte !

Celui qui est freiné dans son processus de croissance et déphasé par rapport à soi-même subira l’aliénation. 

Il sera en proie à de la frustration et à la révolte !

L’insensibilité face au besoin d’actualisation de soi ne peut étouffer longtemps le sentiment de culpabilité. 

La psychosynthèse peut bien libérer quelque une des fausses culpabilités, mais il serait paradoxal de s’en servir pour se déculpabiliser de l’entrave à l’actualisation de soi !

Selon Frank Haronian :

« on éprouve un sens de culpabilité de ne pas être ce que l’on devrait être et de ne pas faire ce que l’on devrait faire ! »

Dans l’esprit qui préside à l’adoption du paradigme de changement, le nouveau apparaît comme de l’ancien transformé !

Dans cette perspective Assagioli présente le processus évolutif de croissance et d’actualisation comme : 

« L’évolution est continuelle, et notre tâche est de faire avancer et de favoriser cette grande impulsion évolutive, sans cependant rejeter les états précédents. »

 


La psychosynthèse opte donc pour la nouveauté dans la continuité !

Cependant, une expérience nouvelle, précisément dans l’optique de l’actualisation de soi et de ses implications, revêt d’emblée et spontanément l’aspect d’une possible rupture au sujet de quelques) chose(s). 

Se pose alors, avec d’autant plus d’acuité, la question de savoir comment intégrer chaque expérience nouvelle sans la dévier. 

La nécessaire synthèse entre mystique de l’actualisation et ascèse du changement est souvent exigeante et douloureuse !

Le processus de conversion est habituellement caractérisé par de la tension et entre un appel et une résistance, entre mystique et ascèse !

Le paradigme du changement invite à réviser nos convictions, à relativiser nos certitudes, à les corriger, voire à les remplacer s’il le faut !

On peut privilégier le passé pour éviter à la fois les exigences du ‘déjà’ et l’incertitude du ‘pas encore’

mais on peut aussi perdre confiance dans ce qui est, et mettre tous ses espoirs dans ce qui vient !

Le processus psychosynthétique est essentiellement relié au changement de paradigme, dans la mesure où celui-ci apparaît comme une réponse à l’impératif d’un besoin de croissance qui va de la psychosynthèse individuelle à la psychosynthèse universelle, tout en passant par la psychosynthèse sociale. 

Selon Assagioli (propos de l'année 1963**): 

« il y a un grand renouvellement à favoriser dans tous les domaines de la vie humaine. C’est l’œuvre de l’élimination et de la transformation des vieilles formes mentales et institutionnelles, des vieilles méthodes, pour créer une nouvelle civilisation et une nouvelle culture en accord avec le profond changement psychologique. »**

** on a pas beaucoup évolué les humains et les humaines en plus de 60 ans...  Où bien, on nous donne pas les moyens de créer cette nouvelle civilisation citée par Assagioli ?


L’approche assagiolienne représente l’émergence d’une nouvelle conception et pratique psychologiques avec le passage graduel vers un paradigme de changement qui fait de chaque analyse et synthèse la marche vers une autre plus inclusive et avancée...

Notre changement affecte les autres. 

Notre croissance dépend en partie des autres aussi !

Elle n’est pas possible dans l’isolement et l'exclusion humaine et fait donc appel à la convergence avec tout et tous. 

 Utopie ?? **

Il y a donc un contexte qui rend inséparables les dimensions : 

  • individuelle, 
  • sociale 
  • et universelle de la psychosynthèse.

L’actualisation de soi, reliée au paradigme du changement, est pleine de révélations mais aussi d’exigences !

Ce n’est pas toujours commode de laisser les chemins connus pour parcourir les sentiers de l’inconnu. 

Le changement y reste un défi !

L’inédit de chaque nouvelle situation demande : 

  • une étude attentive, 
  • l’option face à des alternatives, 
  • un ordre de priorité, 
  • la conception de projets-pilote, 
  • le risque de nouvelles expériences...

Il n’y est plus question de restaurer l’ancien, mais plutôt d'une exigence de concevoir le nouveau et de le bâtir !

Dans ce paradigme de changement y a une séquence permanente de structure et de rupture, sans que l’on fasse de chaque structure dogmatique une rupture comme dans la plus part des divorces.

Psychologiquement, il s’agit plutôt d’une émancipation qui prend la teneur d’une vraie conversion permanente !

Il n’y est plus question de restaurer l’ancien, mais plutôt d'une exigence de concevoir le nouveau et de le bâtir !  Dans ce paradigme de changement y a une séquence permanente de structure et de rupture, sans que l’on fasse de chaque structure dogmatique une rupture comme dans la plus part des divorces.  Psychologiquement, il s’agit plutôt d’une émancipation qui prend la teneur d’une vraie conversion permanente !

2.3 Portée de la conversion

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

La téléologie de l’accomplissement humain doit passer par la transformation de nous-mêmes, sans quoi l’actualisation de soi n’aura jamais lieu. 

C’est pourquoi le fondateur de la psychosynthèse insiste tellement sur l’aspect transformateur du potentiel humain. 

En fait, la transformation du potentiel humain demeure toujours orientée vers son actualisation qui devient l’objectif immédiatement envisagé par la psychosynthèse. 

Le terme conversion semble le plus approprié pour traduire l’actualisation de soi, fruit d’un renouvellement profond et d’une transformation plus ou moins bouleversante !

Tout en acceptant le changement de paradigme, la conversion doit inclure aussi le paradigme du changement qui va jusqu’au cœur et à la logique du système y incluant à la fois l’acceptation et la mise en cause des valeurs, les méthodes et suppositions partagées soit individuellement, soit par les membres d’un système. 

Il n’y est pas question d’un concept, mais plutôt d’une expérience existentielle, face au fait que l’on change avec le changement. 

Le paradigme du changement va de pair avec le dynamisme de la vie. On y est toujours un acteur et jamais un simple spectateur !

La conversion authentique est bien plus qu’une simple adhésion extérieure et passagère. 

Assagioli s’attache à distinguer entre une simple inspiration et
la vraie conversion. 

Dans la première, il y a une illumination temporaire qui n’affecte pas substantiellement la vie du sujet, alors que dans la conversion, il s’agit non pas d’une simple inspiration, mais d’un éveil de l’âme à l’absolu et d’une révolution de la vie intérieure qui modifie profondément aussi la vie extérieure !

L’adhésion à une idée, à une croyance, à une personne ou à un idéal provoque à la fois un élan et un changement d’orientation dans le processus évolutif. 

Selon les cas, on parlera par exemple de conversion : 

  • idéologique,
  • psychologique, 
  • religieuse, 
  • mystique

Il faut cependant souligner que le changement de paradigme prend lieu en nous-mêmes par la conversion du cœur et le changement d’esprit.

La conversion idéologique est marquée par l’éveil de l’intelligence conduisant le sujet à l’adhésion à une idée, un principe ou une loi. 

La conversion psychologique est un éveil de la conscience. 

C’est l’expérience d’un niveau supérieur de conscience donnant lieu à une vision plus élevée de soi-même et de la vie en général. 

La conversion religieuse est un éveil de l’âme à partir d’une manifestation du transcendant à l’intérieur de l’immanent, tout en donnant lieu à l’union entre l’humain et le divin, celle-ci en lien avec la création ce qui donne lieu à une communion d’amour universel. 

En psychosynthèse, ce fait existentiel se présente surtout comme une révélation provenant fondamentalement de l’adhésion du soi personnel au Soi transpersonnel. À la limite, il s’agit de l’expérience révélatrice de l’auto-identification.

Un type de conversion doit favoriser l’autre, et non pas l’assimiler ou même l’exclure. 

C’est ainsi qu’Assagioli tient compte séparément des éléments
religieux et des éléments psychologiques de la conversion, tout en soulignant que la psychologie s’attache à l’étude de la conversion en tant que processus, et non pas à la considération d’éléments religieux en terme causal. 

Giovanni Calo insiste aussi sur la distinction entre le contenu et le processus psychologique. 

« ordinairement il s’agit d’une compénétration graduelle du superconscient dans l’inconscient ! » 

Faire de la conversion psychologique un acquis définitif est une erreur mais la possibilité ne doit pas être écartée dans le domaine de la psychosynthèse.

Le fait de considérer celle-ci comme le terme d’un processus serait en contradiction avec les principes mêmes de l’approche psychosynthétique.

L’actualisation de soi n’advient que dans une conversion permanente n'est jamais définitive. 

Nous ne sommes jamais entièrement des convertis; nous sommes toujours en état de conversion. Chaque conversion est plutôt le début que le terme d’un processus qui comporte des étapes et des expériences nouvelles, parfois radicales et souvent déconcertantes. 

Piero Ferrucci exprime : 

« que l’ouverture au transpersonnel signifie un changement de vie, assumer de nouvelles responsabilités et s’exposer aux risques, au ridicule ou à la solitude ! » 

La conversion est toujours un changement intérieur, libre, et en plus d’être permanent. 

Elle commence et se poursuit par une transformation qualitative de la vie intérieure. 

Tel que remarqué par Marilyn Ferguson

« il n’y a vraiment que ce qui est ressenti profondément qui peut nous changer. Alors, un changement chez une personne ou une institution ne peut venir que de l’intérieur. »

Il s’agit d’une expérience qui atteint le cœur même de l’existence. 

La conversion est un changement, mais tout changement n’est pas une conversion

Le terme ‘conversion’ est traditionnellement relié au changement d’appartenance provenant d’une nouvelle conviction.

Effectivement, le plus fondamental n’est pas la conviction qui mène au changement de paradigme, mais celle qui conduit au paradigme du changement. Une telle conversion, tout en gardant son caractère individuel, trouve définitivement sa preuve réelle dans le bien qu’elle apporte à la société !

Dans cette perspective, la psychosynthèse considère la conversion authentique toute autre chose que le passage d’une polarité à l’autre; elle s’inscrit dans un processus évolutif dont l’une des caractéristiques est de conduire à une nouvelle synthèse, un processus de sublimation qui atteint
le niveau spirituel ou transpersonnel.

L’insatisfaction peut fort bien signifie un appel à la conversion qui s’amorce souvent par la question et la quête du sens de la vie. 

C’est quand la vie superficielle ne satisfait pas – observe
Abraham Maslow - que l’on pose la question et que l’on fait appel aux réalités profondes !

L’insatisfaction peut fort bien signifie un appel à la conversion qui s’amorce souvent par la question et la quête du sens de la vie.   C’est quand la vie superficielle ne satisfait pas – observe Abraham Maslow - que l’on pose la question et que l’on fait appel aux réalités profondes !

 

Autrement dit, il faut bien trouver et intégrer le sens de la ' mort ' sans quoi on ne peut pas découvrir la 'vie ' ni pleinement jouir le sens de la vie. Pour y arriver, il n’est pas question ni de suppression ni de châtiment par rapport a la culpabilité, mais d'une détermination dans l’élimination des obstacles et d'une persévérance de la volonté vers la bonne direction !

 


2.4 Directions du changement

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

À la lumière du Soi transpersonnel, la croissance est reliée aux étapes de la vie, y compris tout particulièrement celle de la mort

Les principes et techniques adoptés en psychosynthèse entendent favoriser un équilibre au sein d’un processus de croissance à la fois dynamique et sans rupture, et conduisant à la maturité. 

Il y est question d’une inclusion, plutôt que d’un passage !

L’adulte véritable conserve toujours en lui l’enfant comme partie intégrante et actuelle de sa propre personnalité

Assagioli s’occupe spécifiquement de la ' psychosynthèse de l’âge ' consistant à maintenir vivants, conscients et opérants en nous-mêmes les meilleurs aspects de chaque âge ou stade de l’existence déjà parcouru !

3 - Au chez-nous du savoir-être

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

La sagesse était autrefois considérée comme étant plutôt l’apanage du savoir. Aujourd’hui, on a tendance à l’identifier surtout au savoir-faire. 

On peut souhaiter et même prévoir que le savoir-être devienne à l’avenir le pivot de la sagesse, à l’intérieur d’une synthèse qui inclut et intègre le savoir et le savoir-faire. 

C’est du savoir-être que provient l’habilité du savoir-faire et c’est lui aussi qui détermine la qualité du savoir-vivre.

Savoir, savoir-faire et savoir-être se conjuguent dans le processus qui fait de la réalisation de soi une séquence de synthèses toujours plus évoluées dont le savoir-être est la base et le sommet. 

Fondamentalement il n’y est pas question d’un vide à remplir, mais plutôt d’une plénitude à découvrir !

La conscience d’être et le besoin de devenir donnent au savoir-être un caractère à la fois existentiel et dynamique. En termes d’implication personnelle, Sergio Bartoli parle de la « responsabilité d’être » et du « courage de devenir ». 

Cette prise de conscience qui va jusqu’au niveau spirituel et cette responsabilité d’actualisation caractérisent l’être humain. 

Comme le remarque Sri Aurobindo:  

« L’aspiration spirituelle est innée chez l’homme; car à l’encontre de l’animal, il est conscient de ses imperfections et de ses limitations, il sent qu’il y a quelque chose à atteindre au-delà de ce qu’il est maintenant ! »

Cela implique aussi le droit d’être ! 

Il y a un processus individuel qui s’inscrit dans un domaine plus vaste, celui de la « méga-synthèse » dont il est question chez Teilhard de Chardin.

L’objectif fondamental de la psychosynthèse est d’apprendre non pas à combler un vide ressenti, mais à répondre au besoin de croissance humaine et à l’idéal permanent de réalisation de soi qui se manifestent dans l’épanouissement. Il y a une surabondance et un jaillissement, un déploiement et une communion, tous axés sur le pivot
existentiel de l’auto-identification. 

C’est dans ce sens que Paulo Freire présente : 

l’être humain toujours appelé à être plus, dans un contexte à la fois individuel et collectif, où le savoir-être n’a rien à voir avec une sorte de dépôt bancaire qui chosifie, tout en faisant du sujet un objet !

Telle est la démarche au niveau de la personnalité !

À ce niveau, il y a un état plus ou moins embryonnaire qui exprime une réalité dans l’ici et maintenant toute en contenant des potentialités latentes en voie de manifestation. 

Nous nous percevons circonscrits par le temps, alors qu’en réalité le temporel n’est qu’une partie actualisée chez nous de notre potentiel conscient. 

Au niveau du Soi : être et devenir se trouvent en coïncidence.


3.1 L’être et l’avoir

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

C’est un postulat de la grammaire psychosynthétique de faire de l’avoir un auxiliaire du verbe être. 

Une telle conjugaison ne s’avère pas bien suivie chez tous et partout. 

En effet, elle semble souvent renversée. Comme le note Erich Fromm : la culture de l’avoir se prête à la conviction que celui-ci est l’essence même d’être et, par la voie de conséquence, à conclure que celui qui n’a rien n’est rien.

Il y a alors l’illusion de pouvoir remplir le vide existentiel soit par un statut soit par des objets !

Dans le domaine de l’avoir

  • le voleur confond l’usufruit avec la propriété 
  • et l’avare fait le contraire, dans la mesure où seul l’avoir remplit son être avide de richesse !

La volonté d’avoir se manifeste instinctivement chez l’enfant, quoique de façon confuse, encore dans un manque de distinctions entre le/ les sujet(s) et le/ les objet(s).

Le manque s’exprime de manière plus consciente chez tous ceux qui n’ont pas dépassé les états d’attachement à caractère possessif et souvent dans l’idolâtrie matérialiste ou dans n’importe quelle dépendance esclavagiste, notamment par rapport à l’argent. 

C'est bien le cas présent dans une économie exclusivement monétaire et capitaliste...

On peut accuser le système capitaliste de sacrifier l’être de la majorité à l’avidité d’une minorité, faisant du pouvoir politique son gardien et de l’exploitation de quelqu’un la source d’un profit quelconque. 

En fin de comptes, il y a un piège, faisant de l’attachement à l’avoir une prison existentielle !

Maintes sont les formes sociétales et les opportunités, souvent déguisées qui sacrifient l’être à l’avoir.

Mais, l’avoir peut aussi constituer un motif de réjouissance, pourvu qu’il ne nous contrôle pas !

Tout en remarquant combien le sacrifice de l’être sur l’autel de l’avoir dépasse la dimension matérielle et tout en y considérant la tentation du culte de l’argent !

Paradoxalement, au lieu du sens de la plénitude, il y a l'accroissement d’un vide existentiel !

Assagioli remarque :

« notre civilisation basée sur l’économie est, plus que l’on ne peut imaginer, elle est établie sur la méthode de vie la plus anti-économique, épuisante, pénible et stupide, en plus d’être anti-spirituelle ! »

Assagioli remarque :  « notre civilisation basée sur l’économie est, plus que l’on ne peut imaginer, elle est établie sur la méthode de vie la plus anti-économique, épuisante, pénible et stupide, en plus d’être anti-spirituelle ! »
 

En fait, l’avoir n’est pas l’ennemi de l’être, mais plutôt son allié !

L’argent en lui-même, de même que l’électricité ou n’importe quelle énergie, est neutre. 

L’important, c’est d’aligner cette énergie avec le Soi, tout en faisant de l’avoir et de l’être un vrai dialogue. 

Plus que considérer l’argent tout simplement comme un symbole de la propriété, on peut bien le concevoir comme une sorte d’être vivant avec lequel on peut entrer en dialogue confiant, tout en adoptant la devise : Prend soin de l’argent et l’argent prendra soin de toi !

C’est notre attitude et l’utilisation que nous en faisons qui lui donnent une qualité ou caractère spirituel ou non-spirituel. 

Comme le remarque Erich Fromm : 

« il n’existe pas d’objet qui s’appelle : ‘amour’.» En fait «seul existe l’acte d’aimer. »

Erich Fromm exprime à cet égard  : 

« Dans le mode avoir, chacun tire son bonheur de sa supériorité sur les autres, de sa propre puissance et, en dernière analyse, de sa capacité de conquérir, de voler, de tuer. Dans le mode d’être, le bonheur se fonde sur l’amour, le partage, et le don. »

Dans le mode être, on se situe au niveau de la personnalité, il y a la volonté d’utiliser, de rendre utiles les choses. 

Dans le mode avoir, prédomine celle de produire et de consommer, et cela dans l’esprit de compétition, voire d’une jalousie qui empêche de jouir de ce que l’on possède. 

L’insatisfaction qui en résulte engendre parfois un aveuglement.

La personnalité fait de l’abondance une question de quantité, de multiplicité et d’apprivoisement (d'accumulations)... 

Le Soi transpersonnel y voit la qualité et l’unité alliées à une communion dans le tout. 

Pour la personnalité, il s’agit d’acquisition permanente, dû au fait que chaque besoin engendre compulsivement de nouveaux besoins. 

Pour le Soi, on est au niveau de la manifestation en plénitude qui comble tous les besoins.

Bâtir une suprématie financière quelconque constitue un affront à l’humanité. L’accroissement de la richesse, une fois accomplie hors d'un idéal du partage, engendre l’exploitation !

Bâtir une suprématie financière quelconque constitue un affront à l’humanité. L’accroissement de la richesse, une fois accomplie hors d'un idéal du partage, engendre l’exploitation !

Assagioli exprime :

« l’emploi le plus bénéfique des richesses, est celle de les utiliser pour l’élévation morale et spirituelle des hommes. »

Le meilleur auxiliaire du verbe avoir est donner !

L’écart entre riches et pauvres dépasse le domaine économique et doit être mesuré dans une échelle de toutes les valeurs humaines. 

Le pauvre d’esprit est paradoxalement un riche capable de maîtriser l’avoir. 

L’avare, l’esclave des richesses, il se sent affamé du bien des autres, incapable, psychologiquement, de dépasser à jamais le seuil de la pauvreté. 

Le pauvre d’esprit transforme l’avoir en charité.

3.2 L’être en devenir

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

Autant Platon qu’Aristote conjuguent l’être avec le devenir, sous la conviction que tout change dans ce monde temporel !

Seul dans le monde éternel, il n’y a point de changement. 

Pratiquement, le fleuve de l’existence coule et on ne peut pas plonger une deuxième fois dans les mêmes eaux. 

L’être est le fondement qui doit pivoter le devenir, ce qui porte Meister Eckhart à exprimer : 

« Les gens devraient penser moins à ce qu’ils doivent être et plus à ce qu’ils sont ! »

C’est à considérer, que le présent doit pivoter également le passé. Il est en même temps, le parent du futur et le fils du passé. 

En d’autres mots : 

l’être que nous sommes concerne non seulement le devenir, mais aussi le passé, d’où la remarque de Viktor Frankl : 

« Avoir été est le genre d’être le plus sûr ! »

Mais trop insister sur le passé risque de faire oublier ce que nous sommes.

Pire encore, quant il transforme le présent et le futur dans un cul-de-sac !

L’aspect existentiel de la psychosynthèse mène à concevoir et à vivre la vie en accord avec le sens étymologique du mot latin : exister : ' existentia ' - ' ex '  signifiant : « au-delà » , et ' sistere ' : « se tenir » - ce qui donne à la vie le sens dynamique d’un épanouissement permanent.

L’aspect existentiel de la psychosynthèse mène à concevoir et à vivre la vie en accord avec le sens étymologique du mot latin : exister : ' existentia ' - ' ex '  signifiant : « au-delà » , et ' sistere ' : « se tenir » - ce qui donne à la vie le sens dynamique d’un épanouissement permanent. 

La vie y est ainsi plus proche du verbe que du substantif. 

Assagioli lui-même est porté à souligner le fait que : l’individu n’est pas fixe et immobile, mais dans en état continuel de devenir !

Plus qu’un être, nous sommes Un : c’est en vivant que nous sommes les vivants. 

Cette épopée vitale nous la partageons avec tout l’univers. Il va dans cette perspective l’avis de Piero Ferrucci, tout en considérant comme un devoir personnel d’apprendre à nous considérer. dit-il : « non pas comme des entités fixes et séparées, mais comme un processus en devenir ouvert à un cosmos en mouvement. » 

Le devenir est associé au ' in fieri ' : en train de se manifester, déjà considéré dans la pensée d’Aristote. 

Goethe insiste sur le « deviens ce que tu es ». Il s’agit de la rencontre avec nous-mêmes au cœur de l’être. 

Pour la pensée existentialiste, le « leitmotiv » est différent : 

« l’homme n’est pas; il devient ! » 

En psychosynthèse, il y aura l’appel à une ré-identification permanente. 

Pratiquement, il y a un cheminement et un rapprochement continus par rapport autant à la source qu’à la plénitude de notre identification.

L’identité n’est pas statique à aucun niveau. 

L’être et le devenir trouvent leur pivot existentiel au niveau du Soi. Dans ce que nous sommes, il y a une ouverture à l’infini. 

On ne connaît pas les paramètres du potentiel humain

Assagioli tient que nous sommes : « un système ouvert », tout en considérant que «chaque ‘aboutissement ‘ ou ‘limite’ n’est qu’un but temporaire.»

De cette façon, il ouvre la vie au sens de la transcendance que combine : 

  • l’être avec le devenir 

et 

  • le bon avec le meilleur.

Le devenir renforce toujours le savoir-être, lorsqu’il provient de la perspective du Soi. Celui-ci éveille notre potentiel et accroît la motivation envers son actualisation, face à l’appel et au défi de transcendance où l’Homme est l’accomplissement de l’homme, une sorte de post-scriptum par rapport à soi-même. 

Dans ce sens, il y aura lieu d'exprimer avec Paul Tillich du :   « courage d’être ! »

Dans ce sens, il y aura lieu d'exprimer avec Paul Tillich du : 

« courage d’être ! »

Il s’agit d’un accomplissement qui fait appel perpétuel à l’actualisation du potentiel humain. 

Le courage d’être devient inséparable et indistinct du courage de devenir. 

Le bouddhisme invite au respect et estime de soi-même, tout en nous considérant chaque individu comme un bouddha potentiel. Cela va de pair avec l’acceptation humble de nos propres imperfections toujours à relativiser avec humour, sans perdre de vue la dignité bouddhique de la nature humaine. 

Il n’y a pas aucune raison pour des sentiments d’infériorité, et moins encore pour l’orgueil qui méprise autrui, l’un et l’autre sont possibles au niveau de la personnalité !

Personne peut amoindrir l’estime de nous-mêmes sans notre permission !

À propos de l’analyse existentielle, Viktor Frankl s’exprime ainsi sur le caractère dynamique et responsable du savoir-être : 

« C’est uniquement en agissant que nous répondons vraiment aux ‘ questions vitales ’; nous y donnons réponse en prenant chacun la responsabilité de notre existence. Même l’existence n’est en somme nôtre que dans la mesure où elle est existence dont nous avons pris la responsabilité. »

Cette responsabilité part d’une vocation commune à tous et chacun, où le savoir-faire se place en fonction du savoir-être. 

Dès que quelqu’un agit comme oppresseur, il y a une distorsion de cette vocation qui affecte conjointement l’oppresseur et l’opprimé !

Il se peut que nous soyons nous-mêmes les oppresseurs de notre propre existence, dans un état d’insécurité ontologique désignée par la crainte existentielle et face à la peur d’être en réalité : qui nous sommes, de paire avec la fuite vers une réalité qui n’est pas la nôtre. 

À l’opposé, se trouve le gonflement égocentrique de la personnalité, fruit de la présomption existentielle.

Dans un cas comme dans l’autre, il y a la perte de contact avec la réalité, et donc un déséquilibre psychologique. Un tel déséquilibre provient souvent de l’image que nous faisons de nous-mêmes, soit-elle par défaut ou par excès. 

Dans, le cas échéant, l’équilibre arrive lorsque l’on est capable d’identifier les qualités de nos défauts et les défauts de nos qualités. 

Cela porte à mieux comprendre le sens et la portée de l’affirmation de Paulo Coelho : 

« L’homme a besoin de ce qu’il y a de pire chez lui, pour atteindre ce qu’il a de meilleure. »

Tous les obstacles à la manifestation de l’être empêchent l’actualisation de soi, mais, ils font appel à la transformation et non pas au rejet. 

Le rôle de la psychosynthèse est de nous faire sentir chez-nous, et davantage, plus conscient de nous-mêmes, dans une situation de plus en plus libre, libératrice et confortable. 

Un obstacle majeur à l’acceptation de soi est souvent l’attachement à l’opinion des autres à notre égard !

L’appel insistant à ce que l’on devrait être peut donner l’origine à un sentiments qui nous place inconfortablement entre l’être et le devenir, celui d’une position pas commode entre deux chaises, et qui mène à la difficulté de nous accepter nous-mêmes. 

L’acceptation de soi, en tant que réalité immanente et transcendante, nous aide à découvrir ce que nous sommes, incluant les potentialités d’être toujours davantage. 

Le savoir-être reconnaît la particularité sans se fermer jamais dans le singulier !

Le progrès dans le savoir-être se manifeste par une ouverture de l’être humain à lui-même, ce qui devient inséparable de l’ouverture à l’autre, de sorte que l’existentiel et le co-existentiel font partie d’une même expérience. 

Plus, on progresse dans la réalisation de soi, plus le monde personnel devient inséparable du monde des autres et de tout l’environnement. 

Toutefois, le savoir-être fait appel à la psychologie individuelle, à ce que Jung appelle le ' processus d’individualisation ' où il y a de la désidentification par rapport à la collectivité dans ses aspects grégaires et aliénants !

Martin Grey remarque : 

« Nous avons peur d’être nous-mêmes ! »

Mais, il y a là une raison qui nous dépasse : 

être soi-même est aller vers les autres !

Du savoir-être soi-même résulte la sérénité de la conscience individuelle qui ne craint ni l’isolement ni l’assimilation. 

Il est existence dans la co-identification et la co-existence dont l’amour est le fondement, le fruit et la preuve. 

Autrement dit, suivant Jacques Croteau : 

« Par le truchement de l’amour qui se fait révélé révélant, l’aimant pénètre cette fois si profondément dans l’intimité de l’être aimé qu’il le connaît pour ainsi dire comme sujet, comme lui même ou comme un autre moi ! »

Le savoir-être postule, chez l’individu, le sens d’appartenance et de participation aux dimensions sociale et
universelle.

Le savoir-être postule, chez l’individu, le sens d’appartenance et de participation aux dimensions sociale et universelle.

La sagesse en provenance du Soi recommande de ne pas séparer l’être de L’ÊTRE, mais de les unir tout en concevant la goutte dans l’océan et l’océan dans la goutte. 

Pour atteindre la plénitude de l’être, elle préconise paradoxalement le détachement de soi, au point de rendre l’être au non-être, le Soi au non-Soi. 

Cela peut donner lieu à une vraie crise existentielle, perçue comme une sorte de désintégration au niveau de la personnalité. 

Il y a alors une vraie éclipse existentielle, où le miroir de la conscience n’accuse aucune lumière, ce qui peut être ressenti comme une perte de point de vue et donc comme une forme d'extinction de notre propre existence !

Un tel anéantissement se manifeste souvent comme un fait  venant de l’extérieur, lorsque d’une façon ou de l’autre, on se sent : 

  • ignoré, 
  • dévalorisé,
  • abîmé... 
Le devenir se présente alors sous le signe d’un moins-être. Si, on est traité non pas comme quelqu’un mais comme quelque chose : il y a le risque de l'expérience d’une identification en tant qu’objet principal et non pas en tant que sujet !

Néanmoins, malgré toutes les épreuves et en dépit de leur provenance, il y a, au niveau du Soi, la potentialité de surmonter l’épreuve du non-Soi et de transformer en vitalité tous les défis de la vie, en incluant celui de la mort.

Toutes les formes d’attachement à l’être, comme celles que l’on ignore, constituent des lacunes existentielles. 

Par le fait de les reconnaître, l’être se rend au non-être. Il y a alors dans la désidentification du non-Soi l’auto-identification du Soi. 

Il s’agit effectivement de la reddition du moi personnel au Soi transpersonnel. 

Dans la mesure où il y a la proximité et l’acceptation de la source de l’être, personne, ni rien n'est effacé. 

Paradoxalement, la voie du Soi qui mène à l’auto identification passe par un effacement de la voie comme telle, par l’expérience d’une perte d’identité ressentie comme une angoisse existentiel mortellement menaçante !

Une telle expérience est nommée par John Firman : 

« la blessure fondamentale ! »

En réalité, cette blessure n’est pas mortelle au niveau du Soi. Une expérience de teneur négative, révèle encore une vraie affirmation existentielle !

Le pire serait de la nier, ce qui est déjà un signe d’une pathologie. 

Par contre, la reconnaissance de l’arrêt constitue une soupape qui nous remet en marche. 

Il y a, dans le dépassement de chaque crise existentielle, l’expérience d’un nouveau sens d’être. 

L’auto-identification qui se traduit par le savoir-être n’ignore jamais les épreuves du vide existentiel, mais elle ne se résigne jamais avec le nihilisme². 

²  idéologie qui rejette toute croyance ; qui refuse toute contrainte sociale.

Tel que noté par Assagioli, à la suite de Frankl, il n’est
pas question de pathologie névrotique.

Au fond, il y a le sens de la bonté, de la beauté et de la pérennité, tout cela dans un état permanent de révélations.

L’actualisation de soi constitue une démarche perpétuelle, où chaque pas en avant signifie une étape dans la réalisation de soi. 

Le perfectionnement y est incompatible avec une conception statique. Le désir du changement est implicite dans l’acceptation des limites éprouvées. 

Le devenir ajoute à la conscience de ce qu’on est la ' possibilité ' d’une nouvelle dimension. L’être est toujours en devenir, autant qu’il se trouve en rapport avec le temps. 

L’ici et maintenant n’épuise pas la révélation de notre identité, d’où l’assertion du personnage de Shakespeare

« Nous savons ce que nous sommes, mais nous ne savons pas ce que nous pouvons devenir ! » 

Au niveau de la personnalité : l’être et le devenir peuvent prendre l’allure de deux réalités séparées, tout en donnant lieu alors au sentiment inconfortable d’une schizophrénie existentielle. 

Assagioli clarifie là-dessus : 

« Ne confondons pas l’être avec le devenir, l’être (réalité fixe, stable et ontologique) et le devenir (réalité dynamique). Le centre est stable, tandis que notre auto-conscience tend à s’amplifier graduellement pour le comprendre davantage. » 

Au niveau du Soi, la stabilité et le dynamisme se conjuguent mutuellement, faisant de la vie la synthèse de l’être et du devenir. Tout le processus y devient spontané, sans
effort !

Le savoir-être comporte une dimension universelle, face à une co-identification qui dépasse un simple isomorphisme et contribue pour l’auto-identification. 

Tel que noté par Abraham Maslow

« au moment où l’individu perçoit l’essentiel de l’Être du monde, il se rapproche de son Être propre. »

C’est de cette synthèse que parle Ida Palombi, longtemps secrétaire d’Assagioli, en disant que : 

“ la volonté du bien constitue une expression de l’amour ” et que “ l’amour constitue l’expression la plus haute de la volonté ”.

Il y a un processus d’épiphanies du Soi individuel à l’intérieur de l’épiphanie du Grand-Soi universel, lequel inclue et dépasse l’humain et le divin, l’individuel et le collectif, tels qu’ordinairement compris en termes de polarités.

Cela repose sur le pivot de l’union, où il y a la convergence de deux solidités éprouvées en régime de complémentarité : l’une par rapport à soi-même et l’autre par rapport à autrui perçu ordinairement comme la Vie, le Destin, Dieu ou l’Absolu. 

Une telle complémentarité allie : 

  • l’authenticité à la confiance mutuelle, 
  • la liberté à la responsabilité, 
  • le rapport à la transparence.

L’amour inconditionnel y est éprouvé autant envers soi-même qu’envers les autres, puisque exprimé dans la confiance, dans le respect et dans l’épanouissement !

Le savoir-être se manifeste par la qualité de la vie intérieure, au sens existentiel d’un rapport intime avec nous-mêmes, ce qui ne signifie pas un isolement par rapport aux autres. 

De la sorte, toutes les modalités du savoir-être constituent un pas vers la réalisation individuelle et collective.

Mais le savoir-être reste nécessairement ancré sur nous-même, sous peine de nous porter à souscrire la thèse de Nietzsche, selon laquelle chacun est l’être le plus distant de soi-même !

Fort confiant du potentiel humain, Assagioli fait appel à mettre de la confiance aux énergies puissantes latentes dans l’âme humaine, et en chacun de nous !

La transcendance actuelle peut alors devenir l’immanence de demain !

Le rythme de l’histoire humaine dépend de celui de l’histoire de chacun de nous. La ' psychosynthèse individuelle ' et la ' psychosynthèse sociale ' vont de pair l’une avec l’autre !

Il y a des attentes envers l’individu de la part de la société, et vice-versa, ce qui porte à idéaliser des modèles parfois inadéquats ou inappropriés pour soi-même et aussi l'humanité !

 

3.3 Le modèle idéal

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

Selon Assagioli :

« on peut dire que la psychosynthèse individuelle consiste essentiellement dans l’actualisation de son propre modèle idéal ! »

Un tel modèle se trouve et se découvre à l’intérieur de nous-mêmes. 

Il ne s’agit pas d’une abstraction, mais plutôt d’un destin personnel, le « dharma » de la philosophie orientale déjà implicite et à expliciter de façon réaliste dans la vie de chaque personne. 

Il est le comment d’une vie idéalement conçue, l’étoile qui effectivement nous guide, tout en contenant le sens et le propos de la vie. 

Les modèles extérieurs peuvent constituer une source d’inspiration et un éveil pour les aspirations et potentialités intérieures; mais jamais ils ne peuvent constituer le modèle idéal. 

Celui-ci est toujours unique et original, et non pas le rêve ou le décalque d’un modèle conceptuelle exemplaire quelconque !

Des modèles extérieurs, souvent des personnages remarquables présentés comme exemples à suivre, sont parfois des modèles inspirateurs.

En réalité, personne ne devrait constituer un modèle idéal pour quelqu’un d’autre !

Sacrifier le modèle idéal personnel, pour essayer d'imiter un modèle exemplaire, représente la fuite de nous-mêmes, et et souvent une forme d'aliénation et une dépersonnalisation de soi.

L’adjectif ‘ idéal ’, tel que le terme ‘ imitation ’, donne lieu à bien des fausses interprétations. 

Il faut d’abord éviter les connotations d’un idéalisme synonyme d’utopie et d’abstraction

Le modèle idéal, tout au contraire d’un idéalisme utopique, et loin d’un bovarysme, doit être le plus réaliste et le plus concret possible !


Monique Pellerin et Micheline Brès expriment une
préférence à la désignation : 

« modèle du possible. »

Il doit être fondé sur ce qu’on est en réalité et sur l’aspiration de ce qui est vraiment possible. 

Assagioli considère désastreuse l’attitude de ceux qui ont les yeux tellement fixés sur la montagne qu’ils ne regardent plus où ils placent leurs pieds. »

En pratique, il y a toujours une certaine utopie dans le modèle idéal au niveau de la personnalité qui n’arrive pas à découvrir ni à concrétiser tout ce qui, au niveau du Soi transpersonnel, fait du modèle idéal un modèle réel. 

Diane Whitmore exprime :  

« que nous pouvons consciemment créer une vision de nous-mêmes et nous transformer dans cette vision ! »

Cela implique, de paire que nos possibilités réelles demandent un acte de volonté à actualiser. 

En termes de l’actualisation de soi, on adopte le modèle idéal et l’on doit se contenter du modèle optimal qui tient compte des capacités actuelles et des limites imposées. 

Il y est question de perfectionnement et non pas de perfectionnisme !

C’est un cheminement où il y a des étapes et des modifications à introduire dans la démarche. 

Assagioli en parle en termes de substitution qui fait le pont entre un modèle et un autre.

Le modèle idéal perd son élan et risque de devenir une illusion, dans la mesure où il s’écarte de l’attention à ce qu’on est, en incluant des potentialités et des limites. 

L’identification du modèle idéal constitue une lumière. Mais l’obsession pour cette lumière devient un aveuglement. 

Ce n’est pas le simple fait d’avoir un grand modèle que nous nous libérons de la médiocrité.

C’est le savoir, le savoir-faire et le savoir-être qui inspirent et concrétisent notre modèle idéal, toujours à ajuster, en cours de route, à notre propre mesure et potentiel. 

Tout en remarquant que le modèle idéal n’a rien à voir avec un idéal utopique ou simple rêverie, Ferrucci explicite ainsi la distinction entre l’un et l’autre : 

« La rêverie est compensatoire ou une satisfaction imaginaire, le modèle idéal est orienté sur le réel et ne produit de la satisfaction que par une manifestation progressive de l’idéal envisagé... alors que la rêverie est irréaliste, le modèle idéal, correctement utilisé, emploie des images à buts raisonnablement et accessibles... alors que la rêverie se fonde sur un simple vœu, le modèle idéal contient en lui-même un facteur de finalité, le même élément qu’on peut trouver dans n’importe quel projet bien défini. »

Dans la mesure où l’idéal reste en même temps un fait et un projet, on peut bien dire qu’en termes de psychosynthèse : il y a la conjugaison du réalisme avec l’utopie, ce qui donne au modèle idéal un caractère approximatif (non linéaire) !

Le modèle idéal évoque le projet et la possibilité donnée à tout le monde de faire de sa propre vie un chef d’œuvre. 

Assagioli parle alors de : 

« la belle statue de l’être humain complet. »

Sans pourtant cantonner le modèle idéal dans domaine de l’utopie, il reconnaît que : 

« la psychosynthèse complète, où tous les éléments de la psyché seraient coordonnés et unis de façon stable, est une étape idéale que nous devrions rechercher et à laquelle nous devrions nous approcher le plus possible, mais qui ne sera jamais parfaite ! »

Il serait erroné d'un faire un modèle idéal un modèle parfait, ou une expérience de perfection, sans tenir compte du processus évolutif. 

Il n’est pas question d’un projet complet, découvert tout d’un coup et sans possibilité d’altération !

Il s’agit d’une recherche et d’une manifestation progressives qui font de la vie de chacun une vocation, et ce à tous les niveaux, c'est une véritable aventure et une révélation aussi.

Les modèles de perfection pré-établis, figés et absolus ne sont pas humainement réalistes. Une fois directement ou indirectement imposés, ils seraient contraires aux droits humains les plus fondamentaux !

C’est dans ce sens qu’Alfred Adler conclut : 

« chaque loi dynamique humaine sera erronée si on la considère du point de vue fictif, quelle est une perfection absolue. »

Le droit de se prendre en charge soi-même est relié au réalisme, à la liberté et à sa responsabilité personnelle concernant le modèle idéal. 

Tout système éducatif marqué par la probation, la domination, la perfection et l'endoctrinement, renverse la dynamique du processus évolutif en compromettant l’actualisation de soi qui menant à la réalisation de soi.

L’approche psychosynthétique postule toujours vers une forme de perfectionnement. Pourtant, tel que déjà considéré, elle est loin de nous accrocher à l'utopie de la perfection.

Le premier critère inhérent à la création du modèle idéal est la normalité, comprenant celle du processus évolutif. 

L’idéal d’atteindre le sommet ne doit pas nous empêcher d'avoir du plaisir sur la route (le chemin de vie !). 

Le deuxième critère est le temps, à respecter de façon à éviter l’exigence de résultats prématurés ou d'une déception par rapport aux occasions perdues. 

Assagioli cite à ce propos l’observation de Jung : 

« Beaucoup sont devenus névrotiques parce qu’ils sont restés normaux; d’autres sont névrotiques parce qu’ils n’ont pas réussi à atteindre la normalité ! »

Le respect de la normalité et du temps dans le processus de réalisation empêchent de se croiser les bras sous prétexte qu’on n’a pas d’ailes pour voler, mais Assagioli conseille aussi de ne pas essayer de voler avant que les plumes soient développées. 

Il ne s’agit alors pas de procrastination, mais tout simplement de ne pas sauter les étapes restant à composées.

L’exercice du modèle idéal présenté et proposé en psychosynthèse est destiné, selon le fondateur de cette approche psychologique, à : « créer une image de soi en tant qu’être humain sain, harmonieux et efficace ! »

Il faut tenir compte de tous les éléments, intérieurs et extérieurs, souvent contradictoires et en conflit, pouvant affecter l’image de nous-mêmes, celle que nous avons et celle que nous cherchons !

Pour inspirer le modèle idéal Assagioli suggère des lectures en rapport avec la vie de personnages inspirants, sans pourtant les copier. 

Tout en reprenant des facettes de la personnalité, ou sous-personnalité plus haut énumérée, le tableau suivant constitue une schématisation des éléments qui, selon lui, peuvent influencer et déterminer l’image de soi, constituant de bonnes ou de mauvaises sources d’inspiration pour façonner le modèle idéal.

Modèle idéal - Références psychologiques

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

Sources d'inspirations :

A - Modèles provenant des autres :

Éléments intervenants : 

  • Ce que les autres croient que nous sommes !
  • Ce que les autres veulent que nous soyons !
 Sources d'inspirations :

B - Modèles provenant à la fois des autres :

 Éléments intervenants :

  • Ce qui provient des autres et que nous approprions !
  • Ce que nous voulons paraître aux yeux des autres !
 Sources d'inspirations :

C - Modèles provenant de nous-mêmes

 Éléments intervenants :

  • Ce que nous-mêmes croyons être !
  • Ce que nous-mêmes aurions le désir d’être !
  • Ce que nous-mêmes voulons et pouvons devenir !

Dans chacun de ces modèles, il y a des éléments les uns à retenir et les autres à exclure par rapport au modèle idéal, si l’on veut faire de cet exercice un moyen conforme à l’objectif de l’actualisation et de la réalisation de soi.

Les modèles provenant d’autrui comportent souvent des projections, des ordres (ordonnances, lois...) voire des contradictions. 

Les modèles provenant d’autrui comportent souvent des projections, des ordres (ordonnances, lois...) voire des contradictions.

Dans certaines conditions psycho-sociologiques, il peut
arriver que certains modèles adoptés proviennent d’une imposition directe, comme c’est le cas de tout système dictatorial où la volonté propre est esclave d’une volonté manipulatrice extérieure !

Tout en faisant appel au caractère unique de chaque personne, la psychosynthèse postule vers une voie distincte et authentique de chaque individu.

Pour ce qui est des modèles mixtes, ils sont créés par nous-mêmes, mais en dépendance des autres, soit par admiration, soit par servilité, ou encore les deux. 

Il n’est plus question ici de modèles imposés, mais dans le dessein ni d’imiter ni de plaire à quelqu’un. 

Le désir de plaire aux autres se limite souvent à sauvegarder notre apparence**, tout en jouant les modèles qui nous/ leur conviennent. 

** complaisance  

Ces modèles masqués semblent être assez souvent adoptés, au point d'amener Assagioli à comparer la société à un :   « carnaval permanent ! »

Ces modèles masqués semblent être assez souvent adoptés, au point d'amener Assagioli à comparer la société à un : 

« carnaval permanent ! » 

Les modèles créés par nous-mêmes et à partir de nous-mêmes peuvent constituer ou non le modèle idéal, selon la présence ou l’absence des éléments qui rendent sa concrétisation : libre, possible et effective. 

Comme le remarque Ferrucci : 

« la technique du modèle idéal est fondée sur la liberté pour l’individu d’influencer et, dans une certaine mesure, de créer son propre destin. »

Assagioli distingue deux modalités ou groupes de modèle idéal : 

Le premier groupe comprend ceux qui correspondent à un idéal de développement harmonieux, de perfection de la personnalité. 

  • Ce genre d’idéal est celui, où l'on retrouve les introvertis. 

Le second groupe est constitué par des idéaux plus spécifiques : 

  • le but choisi est plutôt le développement d’une faculté, d’un don, ou d’un pouvoir particuliers, correspondant à l’œuvre que l’individu veut réaliser ou à une mission qu’il s’est assigné.

En d’autres termes : 

l’introversion incline à la conception d’un modèle idéal
global
incluant l’harmonisation et l’accomplissement de toutes les facultés, 

l’extraversion attire davantage vers des modèles spécifiques reliés à la fois au développement d’une faculté en particulier vers une réalisation d’un objectif spécifique rattaché à une mission bien précise.

Étant donné le caractère holistique ou globalisant de la psychosynthèse, on peut s’attendre à ce que les plus enclins à utiliser cette approche soient les individus plutôt introvertis

Tandis que les extravertis ont davantage tendance à imiter des modèles exemplaires qu’à s’inspirer d’eux même, 

les introvertis peuvent plus facilement ne pas ou peu tenir compte de ces modèles, tout en valorisant leur propre originalité ou d'y s'inspirer.

La responsabilité et la liberté vont de paire en vue de la concrétisation du modèle idéal, de façon à actualiser nos potentialités. 

Comment concevoir et arriver à préciser notre propre modèle idéal ?

Fondamentalement, il s’agit de se connaître soi-même le mieux possible, de pratiquer l’alignement avec le centre de notre conscience, d’être ouvert à l’inspiration du niveau supérieur (invocation) et d’évoquer, par le biais de l’imagination, ses aspirations et ses objectifs concernant la réalisation personnelle idéale, compte tenu de ses propres limites et aussi de ses potentialités conscientes. 

L’imagination a ici un rôle important à jouer !

Tel que remarqué par Assagioli : 

« la technique du modèle idéal utilise le pouvoir dynamique et créatif des images, notamment des images visuelles... L’imagination créatrice produit quelque chose qui n’existait pas auparavant et tend à extérioriser ce qui a été visualisé et imaginé. Pour mieux dire, cette méthode vise à mettre en action un modèle humain supérieur qui remplace un autre modèle préexistant. »

Étant donné les éléments qui entrent dans sa formulation et les facteurs pouvant aider ou nuire dans l’accès à une image réelle et idéale de soi, il est important de le faire précéder de l’exercice de désidentification et auto-identification lequel comprend aussi l’identification des sous-personnalités et des tendances caractérologiques, tout en suivant la psychologie différentielle. 

Dans la formulation des objectifs, il importe de considérer les erreurs à corriger, aussi bien que les qualités à cultiver de ses mêmes erreurs. Pour identifier et renforcer les qualités les plus importantes à promouvoir... il peut être pertinent d’évoquer les qualités de grands modèles exemplaires de l’humanité, car ces modèles peuvent éveiller un individu à ses propres aspirations !

Bien que donnant l’attention et valorisant comme sources d’inspiration, les modèles exemplaires, la psychosynthèse met l’accent sur l’importance de créer son  modèle idéal : toujours personnel et original. 

L’exercice du modèle idéal se ressemble à l’exercice du « rôle constructif » préconisé par George Kelly.

Cependant, celui-ci est directement relié à la thérapie, tandis que l’exercice du modèle idéal tel que proposé par Assagioli et utilisé en psychosynthèse s’adresse à la globalité des activités humaines concernant la totalité d’un projet de vie, tout en y incluant ce qui est inconscient et potentiel !

L’approche psychosynthétique présente la technique du modèle idéal comme un catalyseur d’énergies comportant un grand pouvoir dynamique et créateur !

Le héros est celui ou celle qui, au prix de sa vie, agit de façon altruiste pour une cause supérieure !

Le modèle idéal est toujours à faire en fonction d’un idéal réaliste nourri par des modèles exemplaires qui peuvent nous dépasser

Tout en valorisant des modèles dignes de notre attention et admiration : 

« les héros, les génies, les saints et les sages... », Assagioli met en garde par rapport à l’adoration des idoles tels que : les dieux et les déesses du cinéma, les champions sportifs et même certains criminels !**

** je rajoute pour notre époque : les médias, la presse, les publicités, les réseaux sociaux et surtout les doctrines politiciennes peu ou devenue peu démocratiques. 

 

Le concepteur de l’approche psychosynthétique relève l’importance de considérer :  tous et chacun « comme des personnalités, et plus encore comme des âmes, suscitant en nous du respect et de l'appréciation que nous sommes portés à les rester libres: libres d’être eux-mêmes et non pas des objets dont s’en sert !

La priorité du modèle idéal sur le modèle exemplaire n’est pas à comprendre en termes comparatifs, et moins encore comme jugement de valeur. 

Assagioli présente comme exemples distincts le héros capable d’offrir sa vie pour sa patrie !

Le grand piège du savoir-être est d’en faire soit l’adoption soit une imposition.

Assagioli averti : 

« Jamais nous avons le droit de violer la liberté des autres, et nous devons faire attention de ne pas projeter sur les autres notre image ‘ idéale ’ à leur égard, ce que nous penserions qu’ils devraient être. »

Il y a une offense à la liberté et à l’originalité des autres dans le fait de projeter sur eux un ‘modèle idéal’ en provenance de nous-mêmes.

Dans le cas échéant, on devient un obstacle à l’identité d’autrui et s’éloigne de soi-même pour se perdre dans l’autre

Tel peut être le cas des parents qui cherchent dans l’accomplissement des enfants une compensation pour ce qu’ils n’ont pas eu la possibilité d’atteindre.

Un modèle exemplaire peut bien inspirer et stimuler le modèle idéal, mais jamais s'imposer . 

Il fait appel à l’originalité et jamais à l’imitation.

Quiconque accepte ou s’impose à un modèle exemplaire de façon à remplacer son propre modèle idéal, sort de sa propre voie pour adopter celle d’autrui et tombe ainsi dans un processus aliénateur et souvent sectaire. 

Dans un contexte d’imposition socio-éducative, il y a la tendance à copier des autres notre propre identification,
et à adopter un modèle qui n’est point le nôtre, ce qui représente une forme d'esclavage afin de valider un besoin de l’approbation et de validation venant des autres. 

Le modèle idéal se traduit par l’actualisation de nos potentialités tout en donnant l’attention aux qualités autant actuelles que désirées, celles-ci à l’intérieur de notre potentiel conscient et inconscient. 

Il doit être en même temps individuel et enraciné dans le présent, sous peine de rester une imposition et une abstraction. 

Notre modèle idéal provient d’un appel intérieur et d’une découverte à faire, en nous demandant nous-mêmes :

quelles qualités développer en incluant les comportements les plus adéquats.

Cela va de paire avec l’évocation d’un projet de vie allié au sens que nous donnons à notre existence et à la teneur de notre engagement vers les objectifs choisis.


Il y a là alors un cheminement vers l’idéal qui est le fruit d’une attraction spontanée, tout à fait différente d’une imposition extérieure ou d’une contrainte intérieure. 

Face aux résistances intérieures qui nous divisent, Assagioli fait appel à une transformation graduelle où la partie névrotique devient toujours plus petite et la partie saine devient toujours plus vivante et plus présente ! 

Piero Ferrucci témoigne qu’il y est question : 

« de faire croître en évoquant chaque jour quelque chose de beau, de telle façon que le territoire positif et créateur se répand en nous ! »

L’utilisation du modèle idéal semble particulièrement indispensable à ceux qui peuvent être plus facilement considérés ou choisis comme modèles exemplaires.

Assagioli leur adresse une sorte d’appel : 

« Nous voudrions faire remarquer que la technique du modèle idéal est particulièrement indiquée pour l’auto-psychosynthèse des thérapeutes et des éducateurs. »

Il va sans dire que le modèle idéal les concerne eux-mêmes !

Toutefois, leur responsabilité particulière doivent les rendre davantage préoccupés à axer le savoir et le savoir-faire sur la consistance du savoir-être !

Comme tout autre technique, celle du modèle idéal ne constitue pas une fin en soi, mais un moyen pour mieux assurer l’actualisation et la réalisation de soi. 

Ce n’est donc pas un programme ou un devoir à accomplir, mais un projet créé et un programme utilisé pour l’accomplissement de soi; c'est un programme de vie, et non encadrement de la vie. 

Assagioli est d’avis que :

« nos propres modèles doivent être bien définis, sans être rigides... ils peuvent et doivent changer et se développer dans le cours continuel de la vie. »

De même que la psychosynthèse est en réalité plutôt une pluralité de psychosynthèses, ainsi le modèle idéal est constitué par une séquence de modèles progressivement plus proches de notre identification réelle et plus appropriés à l’actualisation de nos potentialités.

Même si pour chacun, le modèle idéal de psychosynthèse est toujours le sien, ceux des autres pourraient constituer des modèles exemplaires importants comme sources d’inspiration pouvant fournir des éléments à retenir dans la psychosynthèse interindividuelle. 

Le grand objectif de la psychosynthèse individuelle est de nous rendre aptes à formuler et à concrétiser un projet de vie selon notre modèle idéal !

Le père de la psychosynthèse inclue le modèle idéal parmi les points fondamentaux de son approche psychologique, de paire avec le Soi transpersonnel, le moi personnel, la volonté, le supraconscient, la synthèse et la désidentification.

Le modèle idéal passe par la désidentification, mais il fait appel à l’auto-identification qui écarte autant le complexe d’Icare, produit de la vanité, que la fausse humilité, fille du manque du courage d’être et de la peur du sublime, qui nous rendent inadaptés par rapport à nous-mêmes. 

Là- dessus, Nelson Mandela offre la réflexion suivante : 

« Ta peur la plus profonde n’est pas celle d’être inadéquat. Ta peur la plus profonde est celle d’être fort au-delà de toute mesure. Plus que tout autre chose c’est ta lumière qui te terrorise et non pas ton ombre. [...] L’acte de se diminuer soi-même ne profite à personne ! » 

Outre l’exercice de désidentification/auto-identification, certains exercices sont plus directement reliés à la conception et à la concrétisation du modèle idéal, notamment les exercices : 

  • de concentration, 
  • de visualisation,
  • l’épanouissement de la rose,
  • et le rêve-éveillé-dirigé. 

La méditation, ainsi que la visualisation, incluant le recours aux symboles et aux mots évocateurs, constituent des techniques particulièrement appropriées à la conception et la concrétisation du modèle idéal.

L’identification et l’intégration des sous-personnalités doit constituer un travail préliminaire pour que le modèle idéal soit effectivement global et non pas soumis à l’objectif isolé d’une sous-personnalité dominante, y incluant l’attachement à notre modèle qui risque de faire de lui qu'une idole. 

C’est à l’intérieur et en fonction du modèle idéal que l’on doit inclure et organiser tous les autres exercices utilisés en psychosynthèse. 

Ceux-ci deviennent ainsi des objectifs spécifiques par rapport à celui du modèle idéal qui devient l’objectif global, et théoriquement terminal. 

Il devient ainsi le carrefour de tous les autres exercices et la technique qui les incorpore.

Au dire d’Assagioli : il s’agit effectivement d’une technique fondamentale en psychosynthèse !

Son approche psychologique renvoie l’être humain directement à sa conscience et à sa vocation qui est d’abord celle d’être soi-même en plénitude, jusqu’au débordement de l’être !


3.4 Le rayonnement de l’être

Sources : Joao D'Alcor Frey - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

Le savoir-être peut se manifester dans le savoir et dans le savoir-faire, mais il n’est ni l’un ni l’autre !

Identification effective avec l’existence, il est l’expérience de la transparence de la révélation de l’être à lui-même. 

Dans l’actualisation de soi, la coïncidence entre savoir-être et l’auto-identification met en relief l’importance à accorder à la connaissance de soi telle que déjà abordée dans la perspective de l’auto-identification, mais le fait ' d’être ' persiste dans son intégrité, ce qui ne permet pas de confondre l’identification avec l’identité. 

Celle-ci est un fait existentiel qui excède n’importe quelle description, d’où la remarque d’Emerson :

« Ce que vous êtes parle si haut que je ne peux pas entendre ce que vous dites. » 

En d’autres termes : ce qui nous sommes est si authentique, qu’il dépasse même le fait d’en avoir ou non l’expérience en tant que fait conscient, et davantage, il transcende n’importe quel concept ou description à tel égard. 

Tout cela invite à regarder autant nous-mêmes que quelqu’un d’autre avec respect, considérant la dignité humaine, voire la vénération de l’être !

Nous sommes tous rayonnants au niveau et à la lumière du Soi !

En remarquant, que celui-ci est un état permanent d’irradiation, Will Parfitt exprime qu’il s’agit d’un rayonnement de qualités, qu'il nomme : 

« Amour, vérité, beauté, joie, courage, confiance, extase, charme, unité, calme, compassion, paix, loyauté, liberté, risque, pouvoir, simplicité, éternité, vitalité. »

De paire avec l’irradiation, il y a l’échange considérant que l’on est en même temps émetteur et récepteur.

Nous sommes tous rayonnants au niveau et à la lumière du Soi !  En remarquant, que celui-ci est un état permanent d’irradiation, Will Parfitt exprime qu’il s’agit d’un rayonnement de qualités, qu'il nomme :   « Amour, vérité, beauté, joie, courage, confiance, extase, charme, unité, calme, compassion, paix, loyauté, liberté, risque, pouvoir, simplicité, éternité, vitalité. »

Le rayonnement ou émanation d’une personnalité bien intégrée apporte toujours du neuf dans les relations humaines. 

En fait c’est la transparence alliée autant à la spontanéité qu’à l’intention, la qualité par excellence qui donne lieu à l’irradiation. 

Piero Ferrucci en parle en termes comme :

« d'une extension de nous-mêmes, ou comme le parfum d’une fleur ou l’irradiation du soleil. »

Il y est question d’une irradiation spontanée. Mais Assagioli tient compte aussi de l’intervention de la volonté. 

Dans le premier cas : il parle de ' catalyse psycho-spirituelle ', 

et dans le deuxième de ' télépathie psycho-spirituelle '

Celle-ci prend le nom de ' bénédiction ', alors que la première constitue une action sans action, dépourvue autant de pression que de résistance !

Il parle alors aussi de « l’émanation spirituelle ».

Au niveau du Soi, on a la conscience d’être vraiment en contact avec l’essence de nous-mêmes, tout en étant aussi en syntonie avec celle des autres. 

Cette prise de conscience nous rend ainsi et en même temps réceptifs et irradiants

De paire avec l’absorption (pôle négatif), il y a l’irradiation de l’énergie (pôle positif), tout en faisant du recevoir et du donner deux polarités idéalement synthétisées au niveau de l’amour. 

Assagioli parle de la ' télépathie psycho-spirituelle ' prenant la forme d' une irradiation volontaire synonyme de bénédiction.

Le mot bénédiction provient de l’expression latine : ' bene dicere ' : ' bien dire ', opposée au terme : maudire, ce qui révèle une attitude positive envers tout et tous !

La bénédiction est un transfert d’énergie spirituelle qui requiert la volonté en tant que rayonnement actif et d'une projection consciente. 

La bénédiction se compose ordinairement de quatre éléments : 

  • Le recueillement (le silence et la concentration), 
  • l’évocation (le louange), 
  • l’invocation (la prière),
  • et la diffusion (le rituel). 

Elle peut prendre une orientation personnelle : vers nous-mêmes; 

une orientation sociale : vers les autres; 

et une orientation universelle : vers tout les êtres. 

Le savoir-être se trouve toujours en rapport avec des facteurs méta-individuels qui nous dépassent et qui en même temps nous concernent. 

Nos potentialités deviennent alors inépuisables, fruit non seulement d’un partage mais aussi d’une communion universelle !

La psychosynthèse place l’actualisation de soi à l’intérieur du processus évolutif collectif et universel. 

Cela confirme combien sont inséparables les dimensions :

  • individuelle, 
  • sociale 
  • et universelle, 

considérant leur convergence et leur couronnement aperçus au niveau transpersonnel.

Maharishi Mahesh Yogi exprime :

« La connaissance est la base de l’action. L’action est la base de l’accomplissement. L’accomplissement est la base de la plénitude. »

Néanmoins, tout en suivant la remarque d’Ira Progoff, il faut
bien admettre le fait : 

« que la plénitude n’est pas donnée à l’homme de façon complète et finale. Elle lui est donnée plutôt comme une possibilité, comme quelque chose qui peut être actualisée, s’il est capable de croître et d’arriver à son accomplissement. » 

Le savoir, le savoir-faire, et le savoir-être nous conduisent et nous introduisent graduellement au cœur du savoir-vivre.

En d’autres termes : La connaissance de soi, la maîtrise de soi et l’actualisation de soi évoquent la réalisation de soi, à culminer dans la réalisation du Soi. Cela constitue l’objet spécifique du chapitre qui s’en suivra.

Fin de la retranscription de la partie 9, la partie 10 suivra mais patience...

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Eddy Vonck - Fondateur du Blog Psycho'Logiques

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