𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 (partie 1) ( la prise de conscience)
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
Bien plus fondamental que la découverte de l'espace cosmique est celle de notre identification et potentiel, donnant lieu à l'élargissement de la conscience.
Le présent chapitre concerne directement les items quatre, cinq et six du diagramme de l'œuf avant présenté, c’est-à-dire le champ de la conscience et ses niveaux, et le centre même de cette conscience nommé le moi personnel ou alors le Soi transpersonnel, y considérant respectivement les domaines personnel et transpersonnel.
4. Le champ de la conscience
5. Le moi conscient ou soi personnel
6. Le Soi supérieur, spirituel ou transpersonnel
les autres items sont
1. L'inconscient inférieur
2. L'inconscient moyen
3. L'inconscient supérieur ou supraconscient
7. L'inconscient collectif
📌 Le classement et les nomenclatures des niveaux de conscience varient selon les différentes écoles et auteurs en Psychosynthèse.
La référence à des niveaux ou stades de conscience ne doit pas être comprise dans le sens linéaire du terme. Il ne s'agit pas d'une localisation à proprement dite. On peut cependant imaginer le domaine conscient comme un spectre dont le rayonnement se présente avec des couleurs et intensités différentes !
C'est dans cette perspective que l'on doit considérer les niveaux distinctement identifiés en psychosynthèse par le biais du diagramme de l'œuf où il est question des domaines conscient et inconscient à des niveaux et dimensions distincts.
Le fait de considérer différentes prises de conscience plus ou moins amples ou et intenses et toujours passibles de modification ! Il y a, chez n’importe qui, possède des domaines ou stades plus ou moins conscients dont on doit tenir compte. Mais il ne serait pas correcte d'exprimer qu'il y aurait des individus, les uns conscients et les autres dépourvus de conscience ???
Celle-ci est commune à tous, quoique les degrés soient différents concernant la prise de conscience de chacun.
1 - Prises de conscience
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
Alors que la psychanalyse débute généralement par l'exploration de l'inconscient, en psychosynthèse, on considère plus opportun de commencer par un examen ou, si l'on peut dire, un « inventaire des aspects conscients de la personnalité. »
Cette psychosynthèse de Roberto Assagioli est conforme au principe selon lequel il importe d'aller du connu à l'inconnu. Ici l'inconnu est l'inconscient qui offre à la conscience l’occasion d'approfondissement, d'ascension et d'élargissement des frontières, bref des possibilités de son "expansion" reliée à la conquête et exploration des mondes intérieurs. Les paramètres de la conscience sont aussi des potentialités humaines d'expansions.
1.1 Le champ de la conscience
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
Le champ de conscience, appelé aussi "champ de la conscience de veille", est, selon Assagioli,
"la partie de notre personnalité dont nous avons à chaque moment une connaissance directe."
Il s'agit d'une sorte d'écran où se manifestent les fonctions psychologiques et les contenus biopsychiques.
Assagioli y voit une sorte de représentation avec des
« personnages qui entrent continuellement en scène, récitent plus ou moins bien leur partie et puis s’en vont.»
On est cependant en mesure de les observer, et parfois de les diriger et de les modifier. Le champ de la conscience est représenté par le cercle à l'intérieur du diagramme de l'œuf; il est à la fois isolé de l'inconscient et en contact avec lui.
De même que dans la cellule vitale, il y a une sorte de membrane perméable comparée aussi au rideau de scène qui permet aux différents personnages (fonctions et contenus psychologiques) d'apparaître et de disparaître dans le flot incessant de la vie psychique. Leur présence ou leur absence, ainsi que leur coexistence, donnent lieu aux différents états biopsychiques.
Ce sont les éléments à chaque moment retenus par le champ de la conscience qui déterminent son ampleur et donc ses propres paramètres. Ceux-ci correspondent à des limites et limitations réelles qui ne représentent pas une frontière fixe.
Le champ de la conscience a un potentiel qui tend à une sorte de déploiement portant la conscience à s'ouvrir, à recevoir des éléments avant inconscients, donnant ainsi lieu à sa propre expansion et élévation.
Plus la prise de conscience s’élève vers le niveau transpersonnel, plus le champ de la conscience monte et simultanément s'élargit et s’approfondit.
« L'expansion du champ de conscience du 'Je' est comparable à l'expérience de l'alpiniste qui fait l'escalade d'une montagne. Chaque pas en avant non seulement accroît son champ de vision, mais lui permet aussi de voir le paysage avec une perspective plus totale. » Martha Crampton
« Dans la mesure où notre champ de conscience s'étend en 'hauteur', nous devenons capables de descendre en 'profondeur' lorsque le besoin s'en fait sentir.» Martha Crampton
Aussi
longtemps que la conscience ne s'est pas désidentifiée des contenus
présents dans son champ, celui-ci est perçu comme étant la conscience
elle-même. Cela provient de l’incapacité de faire la distinction entre
le centre de conscience et les contenus du champ de la conscience.
1.2 Conscience de la conscience
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
Franc Haronian tient que la conscience est surtout un mystère.
Bien qu’elle reste toujours un mystère, elle peut être aussi une révélation permanente en tant que source d’auto-identification et voie de réalisation. Il ne faut pas cependant le prendre comme une excuse justificative, de façon à ne pas nous en occuper !
Plotin distingue dans l'âme individuelle trois aspects fonctionnels : l'"âme supérieure" qui correspond au Soi métaphysique qui émane immédiatement de l’esprit; l' "âme inférieure" qui désigne le moi psychophysiologique qui donne vie au corps et demeure étroitement lié à la nature universelle; l' "âme moyenne" qui se situe à mi-chemin entre le Soi métaphysique et le moi psychophysiologique. C'est à ce dernier niveau qu’il place l'humanité.
Assagioli, à son tour, parle de la « conscience réflexive de soi-même donnant le sens d’être, l’être au sens absolu, sans attributs. » Dans la pratique, observe-t-il, elle « est généralement perçue de façon nébuleuse. »
L'auto-conscience a une capacité de réflexion qui, toutefois, comme l'on vient de remarquer, ne va pas de soi et n'est pas donnée d'emblée avec le simple fait d'être humain.
Il y aura ici un appel à la conscience morale reliée à une responsabilité individuelle et dirigée vers les autres. La psychosynthèse tient compte de la conscience, tout court, sans cependant mettre de côté, dans la perspective éducative, le sens de la responsabilité morale.
« Roberto Assagioli considère l’être humain comme étant doué d’un sens moral inné plus ou moins développé. »
Plus on est clairement conscient, plus cette responsabilité augmente, en lien avec la propre liberté qui ne se confond pas avec les caprices du relativisme étique conduisant à des comportement arbitraires. À l’opposée se trouvent les modèles dictés à partir d’une autorité extérieure conduisant à la domination, la domestication et l’aliénation.
En psychosynthèse, on tient compte d’un pivot qui
allie ontologiquement le potentiel conscient à notre propre identité.
« Nous n’avons pas seulement la perception de notre environnement, mais nous avons aussi la perception de nous-mêmes et de notre monde intérieur. » Fritjof Capra
En d’autres termes, nous avons la conscience d’être conscients. Nous ne nous limitons pas à savoir; nous savons que nous savons .”
Elle n'est pas seulement "coscienza" (conscience), mais aussi
"consapevolezza" (co-naissance, conscience de la conscience).
L'auto-conscience reste toujours chez l'être humain une expérience à vivre et à répéter comme fait existentiel d'être présent à soi-même.
Assagioli tient compte de la conscience réflexive en tant que «la pure conscience de soi ou la prise conscience du Soi», à distinguer de des «éléments psychologiques, ou parties de la personnalité à divers niveaux.»
Il s'agit de l'auto- conscience ou conscience de soi, c'est à dire la conscience qui réfléchit et se comprend.
Elle comporte deux caractéristiques : l'une introspective et
l'autre dynamique,
ce qui représente la conscience d'être et de vouloir. La conscience
d'avoir et d'être une volonté va de pair avec la conscience d'être
soi-même.
Il y a la conscience tout court et les degrés de conscience, de même qu'il y a la vitalité en général et les différentes expressions de la vie ! La conscience est expression de l'existence et d’un tonus spécifique de l'énergie vitale. Par le fait que nous sommes conscients, il ne faut pas conclure que nous avons une pleine conscience de la conscience.
Tel que remarqué par Assagioli,
« il y a des degrés divers de clarté et d’intensité de conscience et d’auto-conscience ! »
Grâce à la conscience et en vertu de son potentiel enraciné dans l'inconscient, l’être humain peut toujours transcender ses limites actuelles. Rien ne doit nous dispenser de promouvoir la conscience humaine, et personne ne doit nous empêcher de la valoriser.
Celle-ci, en plus de tenir compte directement de la conscience et de l'auto-conscience, établit le lien entre la conscience individuelle et la conscience cosmique au niveau du Soi où il y a l’idée de communion fusionnelle avec le tout universel.
“Je ne veux pour rien au monde, étouffer cette petite voix qui est ma conscience ou l’expression de ce qu’il y a de plus profond en moi.” Gandhi
La conscience morale nous donne le sens du bien et du mal, c’est-à-dire on y a la perception de quelque chose qui touche le rapport avec nous-mêmes ou avec autrui ! Mais la conscience, comme telle, est plus que la perception du bien et du mal. Il y a d’abord le sens de nous-mêmes.
« la conscience est un organe du sens » Viktor Frankl
Dans la simple conscience, comme dans l'auto-conscience, il y a des degrés donnant lieu à des expériences plus ou moins évoluées.
Assagioli tient compte d’un état où «l’auto-conscience normale est séparative, égocentrique et conservatrice », à distingue d’un autre où «le centre de la conscience s’élève jusqu’à la limite d’être réabsorbé dans le Soi spirituel, on pouvant alors dire qu’il n’y a plus une auto-conscience distincte du Soi spirituel.»
Entre l'inconscient et le conscient, il y a souvent place
pour des expériences intermédiaires qu'Assagioli qualifie de "pénombres" et qui correspondent au "préconscient" de la psychanalyse et à la "conscience marginale" de Pierre Janet.
1.3 Grades de la conscience
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
Les frontières du champ de la conscience ne sont jamais fixes ni arbitraires. La voie qui nous mène de la conscience ordinaire au niveau superconscient a été comparée à l’échelle de Jacob.
Pour Roberto Assagioli, l'élargissement de la conscience, la 'montée' du 'soi conscient' jusqu'à l'identification au Soi est la plus grande conquête que l'homme peut faire ! Il tient que sa psychosynthèse doit inclure le superconscient, c’est à dire le contacte avec la réalité supérieure.
De pair avec cette conception verticale, est à considérer aussi la voie de l’intériorité. De toute façon, il est question ici d’un but et non pas nécessairement d’un fait.
Face à la possibilité de la communication du soi personnel avec le Soi transpersonnel, il note que la psychosynthèse étudie et expérimente des moyens pour rendre cette union toujours plus consciente.
Dans tous les degrés de conscience, il devient important de maintenir clairement la distinction entre le centre de la conscience comme telle, individuellement et identificateur, et les contenus observables dans le champ de la conscience.
« Le champ de la conscience individuelle se trouve donc relié a la conscience sociale et universelle. »
Assagioli remarque le fait que le superconscient est en rapport continuel avec le Soi supérieur et le superconscient universel. L’élargissement du champ de la conscience favorise ainsi la co-identification avec tous et tout, sans que l’individualité y soit perdue.
Par le terme co-identification, on traduit le sens et découverte effectifs de la complémentarité vécue comme expérience de communion, dans la solidarité envers autrui et la communion avec tout ce qui existe.
Tandis que l'espace cosmique est de plus en plus exploré, le monde de l'inconscient semble parfois abandonné à un aventurisme qui y cherche souvent l'évasion,
plutôt que des lumières en vue d'une nouvelle identification, comme
semble le prouver l'utilisation si répandue des substances
hallucinogènes où la conscience, sans préparation ni capacité
d'accueillir les énergies contactées, finit par s'éroder, provoquant ainsi une sclérose** existentielle.
**le
terme Sclérose est également utilisé en Homéopathie - Eddy Vonck -
thèse homéopathique sur les souffrances sociétales - 2022
Tout
en admettant que les stimulants à caractère psychédélique peuvent
relier la conscience aux énergies du supraconscient, Assagioli remarque
le danger réel face à l'incapacité de les contrôler et d'en comprendre
le message.
Un des besoins humains les plus fondamentaux est celui de la transcendance. C'est par l'élargissement de la conscience que l'être humain peut toujours transcender ses limites actuelles.
Afin d'élever et d'élargir la conscience, la psychosynthèse
préconise une méthode scientifique où l'identification d'un nouveau
potentiel exige la préparation pour l'accueillir et l'intégrer.
Assagioli tient compte de l'expansion de la conscience dans trois
directions:
descendante, horizontale et ascendante.
La direction descendante mène à l'inconscient inférieur dont l'exploration fait l'objet de la psychologie des profondeurs. Dans ce domaine, il est possible d'identifier, d'intégrer, de transformer et de sublimer
tous les éléments bio psychologiques reliés aux instincts dits
primaires, mais aussi d'en devenir l'esclave et de tomber dans des
déviances et des aberrations de toutes sortes.
La direction horizontale est reliée à l'élargissement de la conscience personnelle vers les autres, y compris les zones de l'inconscient collectif, et vers la nature en général. Assagioli y voit des liens essentiels avec la psychosynthèse sociale, et aussi avec la psychosynthèse universelle ou cosmique.
« Il est possible d'être intensément conscient de 'nous-mêmes' et en même temps d'avoir l'intuition, et même de percevoir que 'notre' Soi n'est pas isolé mais participe à la Réalité, à la Vie cosmique, qu'il est un avec l'esprit universel. »
La direction ascendante permet l'accès aux contenus du supraconscient, soit par l'afflux de contenus de l'inconscient supérieur, soit par l'élévation du champ de la conscience au niveau surconscient. Assagioli, avec J. Wahl, les nomme respectivement la "trans-descendance" et la "trans-ascendance".
L'élargissement de la conscience
met le soi personnel en contact avec de nouvelles énergies et
manifestations qui exigent de lui une capacité suffisante de
compréhension, d'assimilation, et de transformation. La compréhension
fait appel au discernement et à l'interprétation, de manière à
éviter l'état d'exaltation ou l'"inflation du moi", tel que désignée par Assagioli.
L'assimilation concerne l'intégration et l'harmonie
des nouveaux contenus (apprentissages).
La transformation permet de sublimer les énergies inférieures, pouvant
donner lieu à un changement radical de structure qu'il appelle un processus de « mort et résurrection. »
l’élargissement de la conscience est basé sur la découverte de notre identité, en termes de conscience réflexive, et donc sur le qui nous sommes, et secondairement sur quelque chose à découvrir en nous !
La conscience de notre individualité y est celle d’être vraiment en contact avec l'essence de nous-mêmes tout en syntonie avec celle des autres***.
*** nos sous-personnalités
Les expériences psychologiques de l'auto-identification au niveau du Soi, de même que toutes les autres expériences radicales d'ordre métapsychique, esthétique et mystique se situent, comme le note Olivier Lacombe tout en utilisant une expression d'Henri Bergson, sur le rebord de l'inconscient.
Encore une fois, il faut bien faire la distinction entre états de conscience et identité, une échelle concernant les états de conscience ne traduit (ne définis pas) point des degrés d’identité. C’est la qualité du vécu et non pas l’identité qui est en cause dans les divers états de conscience. Les paramètres de la conscience, on l’a dit, ne sont jamais fixes. Il y a toujours des nouvelles limites à franchir.
Dans le processus d'élargissement de la conscience, chaque étape représente en même temps un pas dans l'accomplissement et un appel à de nouveaux paramètres.
L'approche psychosynthétique intègre les deux volets de cette alternative. C’est à noter que l’acte de foi ne se limite pas à un système religieux quelconque, puisqu’il comprend des suppositions ou croyances concernant n’importe quelle réalité.
Selon
Assagioli, pour ce qui concerne le Soi, aux personnes religieuses, on
peut dire qu'il s'agit d'un terme psychologique pour désigner l'âme; aux
agnostiques, on peut proposer
l'hypothèse qu'il existe un Centre
supérieur dans l'homme et qu'il y a un grand nombre de personnes, soit
en Occident, soit, et encore plus, en Orient, qui ont eu accès à
l'expérience des niveaux supra conscients et du Soi.
Il s’avère alors opportun d’introduire, de pair avec l’inconscient collectif, celui de conscient collectif, face au fait existentiel d’allier la conscience individuelle à la conscience collective et universelle, cela comme des réalités en même temps distinctes et inséparables.
Le néologisme « éthnosphère », appliqué à la somme
totale des idées, rêves, mythes, croyances, intuitions et inspirations qui constituent l’héritage humain, pourra alors servir pour traduire conjointement l’inconscient et le conscient collectifs. C’est faire du réductionnisme de concevoir la conscience comme une réalité strictement individuelle, de même que lui attribuer une source exclusivement cérébrale. Il y a la conscience individuelle et la conscience du groupe. Celle-ci est plus que la somme des parties en présence.
Chaque pas donné y est l’appel à un autre en avant.
Les résistances de la personnalité une fois vaincues et le centre d'identité personnelle une fois atteint, nous sommes plus en mesure d'accéder au niveau transpersonnel, de découvrir, sur la voie du centre, l'échelle qui atteint le sommet et source de notre identité, tout en élargissant les paramètres de la conscience. Le centre de la conscience est le ‘lieu’ de la rencontre par excellence, non seulement avec nous-mêmes, mais avec tout et tous. Certes, ce centre de conscience n’est pas un endroit, mais un état-action qui comprend la totalité humaine corps-âme-esprit (que je nommes un état holistique).
L’objectif de l’approche psychosynthétique c’est d’atteindre l’état de conscience à la hauteur de sa propre source, ce qui est considéré par Assagioli, presque le début d’une vie nouvelle !
À cet échelon, lorsqu'on parle de transpersonnelle, celle-ci est précédée par la psychosynthèse personnelle, c’est-à-dire celle qui a lieu au niveau de la personnalité. Dans l’ensemble du processus psychosynthétique, il n’y est pas question de passer pour de bon de l’une à l’autre, mais de la prédominance d’un niveau sur l’autre.
Pratiquement, il y reste toujours de la concomitance entre psychosynthèse personnelle et psychosynthèse transpersonnelle, ou au moins de l’alternance en termes existentiels.
Entre-temps, on doit tenir compte des contingences** qui d’ordinaire accompagnent, de façon confuse, les contenus du champ de la conscience, toujours à ne pas confondre avec le centre de la conscience !
**Existence ou évolution simultanée de deux choses où de deux phénomènes.
1.4 Panoplie intérieure
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
Une conception positive et optimiste de l'être humain ne doit pas nous empêcher de reconnaître le désordre de notre monde intérieur lorsque la désintégration et le chaos, plus que l'harmonie et la synthèse, semblent constituer l’objet de notre expérience immédiate.
Ces éléments, une fois désintégrés du centre de conscience,
reçoivent la désignation de “sous-personnalités”
ou « sub-personnalités ». Il s’agit donc d’éléments psychologiques
dissociés du centre de conscience et qui donnent lieu à une
identification parcellaire.
Assagioli compare le champ de la conscience à un champ de bataille
où se rencontrent tous les courants énergétiques en provenance des
éléments et forces conscients et inconscients les plus variés. Au niveau
du moi personnel, on reste souvent submergé et identifié à l'un ou
l'autre des
contenus du champ de la conscience.
Au niveau du Soi, qui constitue le même centre de conscience à un niveau supérieur désidentifié des contenus
du
champ de la conscience, on est plus en mesure d'ordonner ces contenus
bio psychologique à caractère soi-t-il personnel ou transpersonnel, ce qui donne à la psychosynthèse une connotation positive et optimiste.
Moyennement la concentration, on peut alors arrêter le flux
des images et créer l’ordre à la place du désordre.
L'être humain a le pouvoir d'observer consciemment le monde extérieur. Mais il a aussi la possibilité d'observer son monde intérieur comme s'il lui était extérieur.
Lorsqu'il rejoint son intimité, il peut devenir, par le truchement de la conscience réflexive, simultanément le spectateur et le spectacle, l'auto-identification faisant alors place à l'auto-observation et réciproquement. On a ainsi, simultanément, la possibilité de prendre conscience de ce qui est en nous et de ce qui nous sommes.
« Nous pouvons faire tour à tour l'expérience de la peur, de la rage, de l'amour et de la joie tout au long d'une journée; mais notre centre d'identité, l'observateur de ces expériences, reste le même .» - Martha Crampton
En d’autres mots, la conscience réflexive, qui peut bien se manifester à différents niveaux, constitue en même temps l’observateur, le processus d’observation et l’observer.
Cette unification est habituellement précédée d'une crise d’identité, souvent profonde, qui caractérise le passage de la psychosynthèse personnelle à la psychosynthèse transpersonnelle, mais, avec Assagioli, on y doit considérer l’existence d’un conditionnement temporaire et non pas d’une impasse .
Dans l'homme ordinaire, les différents éléments ou centres psychiques se trouvent en conflit et en contraste entre
eux
: quand il a lieu le miracle de la conversion, ils deviennent fondus
dans le feu ardent de l'amour divin pour donner vie à une nouvelle forme
de conscience plus harmonieuse, plus forte et plus pure
Le centre de conscience, notamment au niveau transpersonnel, reste par excellence le point d'appui, le levier qui donne lieu à l'identification humaine et à l'harmonisation de la personnalité. Assagioli en fait la grande affaire de la psychosynthèse.
La prise de conscience au niveau du Soi transpersonnel est toujours souhaitable et possible. Elle n’est pas cependant un fait ordinaire. Assagioli reconnaît l'existence d'une sorte de dualisme existentiel entre le moi personnel et le Soi transpersonnel chez beaucoup de ceux qui font l'expérience d'une double contradiction** !
** en ce qui concerne la terminologie du mot Âme où de votre propre définissions de ce mot.
Entendons ici l’âme comme synonyme du Soi transpersonnel, l’esprit qui nous anime. L’un et l’autre de ces niveaux considérés en psychosynthèse méritent une attention toute à fait particulière.
1.5 Le moi personnel
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
La psychosynthèse distingue deux sortes d'expérience d'auto-conscience :
l'une, élémentaire, advient au niveau de la personnalité.
l'autre, supérieure, se situe au plan transpersonnel.
Le centre de conscience est désigné différemment selon qu'il s'agit de l'auto-identification à un niveau ou à un autre.
Pour désigner le centre supérieur, transpersonnel ou spirituel, on trouve chez le fondateur de la psychosynthèse les expressions 'Io' ou 'Sè' (italien), 'Self' (anglais), et 'Soi', 'Soi supérieur' ou 'Moi supérieur' en français.
Selon Roberto Assagioli, le Centre est d'abord expérimenté en tant que soi personnel, le centre de la conscience ordinaire.
Ce petit soi ou moi personnel n'est qu'une projection ou un reflet du vrai Centre supérieur, le Soi spirituel
ou transpersonnel, dont quelques-uns (parmi vous peut-être) ont déjà
fait l'expérience, alors que les autres peuvent l'accepter comme
expérience possible pour eux-mêmes aussi.
Étant donné le caractère essentiellement existentiel de la psychosynthèse, celle-ci doit débuter par le niveau de conscience où chacun se trouve !
Il ne s'agit pas de deux parties de l'âme humaine conçue à la manière d'Aristote et de Plotin,
ou alors de Francis Bacon qui fait la distinction entre "âme irrationnelle" et "âme rationnelle".
Moins encore il ne s’agit de considérer chacune de ces parties comme une âme distincte. le moi, en tant que reflet, est plus ou moins distant de sa source lumineuse, en réalité il n’a pas d’existence autonome, il n’est pas une lumière nouvelle et différente.
Identifié comme un rayon de lumière, il mérite l’attention, à commencer par des clarifications concernant autant ses désignations que son importance au niveau de la personnalité.
Assagioli utilise plusieurs termes, plus ou moins synonymes.
Il parle de 'Je' ou 'moi' (io en italien), de ‘Je auto-conscient’(“Io auto-cosciente”), de 'soi' (sè en italien et
self, en anglais), de 'moi conscient', de 'soi conscient', de 'soi personnel', de 'moi ordinaire' (io ordinario), de 'moi empirique' (io empirico), de 'conscience normale de soi', d’ ’âme', d’ 'esprit', et d’ 'ego', ‘ego normal’, ou ‘Ego’.
Pour identifier le moi personnel on trouve, entre autres, les désignations suivantes :
- âme brisée,
- âme emprisonnée,(confuse)
- âme fragmentaire, (dispersée)
- âme inférieure,
- âme superficielle,
- ange déchu,
- centre de conscience personnel,
- conscience ordinaire,
- Égo,
- égo capricieux,
- égo narcissique,
- enfant prodigue,
- être superficiel,
- faux moi, (ne pas être soi-même avec...)
- faux je,
- faux soi
- je auto-conscient,
- je inférieur,
- je superficiel,
- mental inférieur,
- moi animal,
- moi égoïste,
- moi empirique,
- moi habituel,(routinier)
- moi inférieur, (se sentir inférieur aux autres)
- moi isolé, (solitaire)
- moi matérialiste,
- moi médiocre,
- moi névrotique,
- moi primitif, (sauvage)
- moi psychophysiologique,
- moi séparateur,
- moi superficiel,
- moi soi, (égotique et centré sur soi en priorité)
- non-soi,(ne pas être soi-même)
- partie inférieure de l’âme,
- partie sensuelle de l’âme,
- personnalité ordinaire,
- personnalité périphérique,
- petit je, (se sentir plus petit que les autres)
- soi aveuglé, (ignorant)
- soi confus,
- soi conscient,
- soi conventionnel,...
Bien souvent, il y a, dans ces adjectifs (dénominations, termes...) du moi personnel, un ton parfois dépréciatif où même difficile à accepter et à comprendre, je vous invite bien à nuancer tous ces mots qui finalement ne définissent pas nécessairement votre personnalité mais peuvent être informel ou pas à informer quelques choses en vous ! Eddy Vonck (la liste n'est pas de moi, mais bien de l'auteur Joao D'Alcor qui lui se base sur Roberto Assagioli et son concept de Psychosynthèse.
C’est une erreur de considérer et classer comme méprisable
le moi personnel
et tout ce qui concerne les soi-disant sphères ou éléments inférieurs,
et alors, par la voie de conséquence, de les traiter de façon
péjorative. Une telle attitude, qui s'opposerait à une anthropologie
saine, fait preuve d'un dualisme pratique contraire à l'esprit de
synthèse. Le rayon de lumière au niveau de la personnalité est aussi une vraie expression de la pure lumière, quoique affecté par les nuages au niveau personnel.
La nomenclature telle qu’à présent utilisée (présentée) en psychosynthèse tend d’une certaine façon à être confuse, (il est légitime, si vous avez lu comme moi, à ce stade de chercheur, d'être totalement confus de ce que vous lisez, sachez que moi (Eddy) ne comprends pas l'entiereté de ce qui est partagé mais qu'il y a une force en moi qui comprend, je pense que lorsque je boss là-dessus, je ressens un relâchement du mental et une forme de lâcher prise !
L’utilisation du terme ‘Soi supérieur’ suggère que le ‘petit soi’ serait inférieur, en réalité, le ‘petit soi’ est aussi un centre unificateur au moins au niveau personnel.
L'acceptation bienveillante, hors tout jugement, devient condition fondamentale dans le processus psychosynthétique de l'intégration de la personnalité.
La ‘mort’ du moi personnel ne signifie pas disparition, mais
plutôt
perte de résistance, menant à l’ouverture, l’élargissement et
l’accomplissement vers l’identification entre le rayon et sa source.
À mesure que le moi s'approche de son origine, il y a une montée de la conscience rationnelle et finalement le passage à la conscience transpersonnelle, intuitive et universelle, lorsqu'il se fond dans le Soi.
Avec Assagioli, on doit toujours tenir compte que le fait de parler d'un 'soi ordinaire' et d'un 'Soi supérieur' ne doit pas nous porter à croire qu'il y a deux 'soi' séparés et indépendants. Le Soi, en réalité et par essence, est unique. Ce que nous appelons 'soi ordinaire' est la quantité (la somme) plus ou moins élevée du 'Soi supérieur' que la conscience de veille, à un moment donné, peut accueillir, assimiler et manifester.
C'est un reflet qui peut devenir de jours en jours plus vivant (plus évolutifs) et lumineux, avec la possibilité d'arriver un jour à l'unification avec sa Source.
Le soi est unique; il y a (possède) tout simplement divers degrés de manifestation, d'action et de connaissance.
On peut considérer que le moi personnel est un «metteur en scène.
Le moi conscient est seulement un reflet, une projection du Soi spirituel dans le champ de la conscience selon Assagioli. Il s'agit d'un "soi phénoménal" qui, au niveau de la conscience ordinaire, est la manifestation du "Soi réel.
Comme dans la métaphore classique de Platon, la plupart du temps, c'est le reflet de nous-mêmes que nous voyons sur la paroi de la caverne, alors que nous avons le dos tourné à la lumière. Il ne semble pas correct, cependant, de prendre l'ombre comme quelque chose d'irréelle.
Elle nous donne l'image de quelque chose ou de quelqu'un. Il faut éviter la conception d'un rapport sujet objet entre le Soi transpersonnel et le moi personnel. Le moi n'est pas un instrument mais un prolongement et une manifestation du Soi.
La psychosynthèse mène à changer la perspective du soi personnel pour celle du Soi transpersonnel, permettant ainsi de passer, selon l'expression d'Assagioli, du "reflet" à la
"source".
« Le Moi est le véhicule qui permet au Soi de se manifester sur les plans physique et psychique. Le Moi est la personnalité ; par rapport au Soi, qui est l’individualité. [...] Vous êtes votre Soi. Le Moi passe ; le Soi reste.» - Jacques Languirant
L’idéal du processus psychosynthétique est celui de leur coïncidence effective. Bien que le moi ne soit pas la source de la lumière, il en constitue déjà une manifestation en tant que son reflet. En tant que reflet, il constitue une expression du Soi et il en est ainsi une partie de soi. L'illusion est dans la mesure où éventuellement cette partie se considère ou agit, dans la pratique, comme étant le tout.
Le moi en tant que tel représente la lumière de la conscience au niveau personnel.
Le problème arrive quand, métaphoriquement parlant, le rayon du soleil se prend comme étant lui-même le soleil tout entier.
Plus nous sommes éloignés du centre de conscience, plus nous avons tendance à nous identifier avec notre personnalité et à y trouver une pseudo (une fausse) sécurité.
Un tel processus ne se fait pas aux dépends soit de la personnalité soit du moi personnel, mais grâce à l’expérience vécue à ce niveau. Il y a conjointement le sens de l’harmonie et l’appel à la communion.
C’est au niveau du Soi transpersonnel que l’on peut trouver la plénitude d’une telle évidence !
1.6 Le Soi transpersonnel
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
De pair avec « ce qu’on peut appeler le moi phénoménologue en rapport avec les états changeants de la conscience, pensées, sentiments, etc. »
la psychosynthèse tient compte du Soi, aussi désigné par Assagioli le « Moi réel » qu’il considère « le principe actif et permanent, la vraie substance de notre être. »
“la psychosynthèse est basée sur l’étude et l’action du Soi.”
On peut insister sur une question :
c’est quoi ou qui est le Soi ?
Avant de revenir à cette interrogation, et tout en évitant de raccourcir le chemin menant à une réponse ! Il semble
important de faire une démarche préalable sur l’utilisation et le sens du terme et ses variantes autant chez le concepteur de la psychosynthèse que pour d’autres auteurs plus ou moins en rapport avec sa/ (leurs) pensée(s).
Pour Roberto Assagioli, la traduction occidentale la plus adéquate du terme d’inspiration orientale 'Soi' est âme !
le terme ‘âme’ est la plupart du temps relégué au domaine plutôt religieux, d'où le besoin éprouvé par certains auteurs occidentaux - notamment dans les domaines de la mystique, de la philosophie et de la psychologie - soit de créer une série de néologismes allégoriques pour signifier l'expérience de l'âme, soit d'emprunter un terme en vue de sauvegarder l'intégrité autant d'une notion que d'une expérience tout à fait incompatibles avec des connotations particulières plus ou moins réductrices. Telle est son attitude, à la suite de Jung, dans sa tentative de mieux exprimer l'authenticité de l'expérience de l'âme et de sauvegarder le caractère de neutralité concernant son approche psychologique .
Tout en notant que l’affirmation du Soi provient non pas du bouddhisme mais du brahmanisme primitif, le concepteur de l’approche psychosynthétique remarque : Il y a des éléments orientaux dans la psychosynthèse, mais sans aucune adhésion à n’importe quelle doctrine orientale spécifique. De toute façon, l'essentiel pour le théoricien de la psychosynthèse n'est pas le terme utilisé, mais sa signification existentielle.
Les personnes religieuses croient à l'âme mais en ont souvent une conception confuse et abstraite. Elles pensent et disent 'avoir' une âme, ce qui est tout à fait différent de l'expérience directe d'être une âme vivante, c'est-à-dire un soi spirituel.
Tout comme pour 'âme' et d'autres termes dont la sémantique peut offrir bien des exemples, l'utilisation du terme 'Soi' finit par prêter aussi à confusion et équivoque, une fois que, selon les auteurs, on lui attribue des significations différentes, ce qui arrive d’une discipline à l’autre et à l'intérieur même de la psychologie.
En psychosynthèse, on peut distinguer, en termes existentiels, le Soi comme expérience déjà vécue et le Soi comme aspiration à une expérience encore à faire.
Cette expérience advient, précise Assagioli, par l'identification au principe actif et permanent, la vraie substance de notre être. Il s’agit de l'évidence de la "réalité, l'essence la plus profonde de notre être. Une telle expérience est en quelque sorte simultanément l'expérience bouddhique d'un vide par rapport aux contenus psychiques, et l'expérience de la plénitude védique de l'auto-conscience, mais sans que le vide soit foncièrement une exclusion dualiste, et la plénitude, une assimilation panthéiste.
Par rapport au Soi transpersonnel, le concepteur
de la psychosynthèse remarque
: « Il n’est pas possible, dans la majorité des cas, d’en faire une
expérience complète, mais c’est bon d’avoir une certaine connaissance
théorétique de ses caractéristiques et de l’expérience de sa conduite.
»
Le terme “spirituel” comprend, chez Roberto Assagioli, «dans son acception la plus large, qui inclut non seulement les expériences d’un caractère spécifiquement religieux, mais tous les états de conscience, les fonctions et les activités qui ont comme commun dénominateur la possession de valeurs au-dessus de la moyenne : valeurs étiques, esthétiques, héroïques, humanitaires et altruistes...
Selon lui, “nous devons considérer ‘spirituelles’ toutes les valeurs supérieures et toutes les façons d’approcher, contacter et faire l’union avec la Réalité transcendante.
Le
néologisme “transpersonnel” apparaît déjà chez Carl Jung et Mircea
Eliade, mais c’est d’abord avec Abraham Maslow, puis par après avec
Roberto Assagioli que ce terme entre dans le domaine psychologique. En
dépit de maintenir souvent l’utilisation du terme ‘spirituel’, Assagioli valorise le terme ‘transpersonnel”
qu’il considère certainement préférable de point de vue scientifique,
car il est plus précis, plus neutre, puisqu’il indique (définis) « ce qui est au-delà ou
au-dessus de la personnalité normale.»
Tous les mots désignant des réalités ou des états psychologiques ou spirituels sont originairement des métaphores ou des symboles ayant comme base des choses concrètes !
Mais il y a aussi le danger de considérer la dimension transpersonnelle soit un au-delà qui nous dépasse (nous fait peur) et donc resterait inaccessible, et porterait à croire à une supériorité (un ou des Archétypes) de quelqu’un (de quelques choses) par rapport à d’autres où à soi qui empêcherait de transcender !
Ce qui caractérise le niveau ou phase transpersonnelle de la psychosynthèse, c’est le développement et la bonne utilisation de l’intuition, l’élargissement et l’élévation de la conscience grâce à l’expérience, l’exploration et l’utilisation des énergies du domaine supraconscient, la prise de conscience du Soi transpersonnel, et la réalisation toujours croissante des aspects individuel et universel du Soi.
Tout en revenant à la question plus haut esquissée, c’est quoi ou qui est le Soi, en fin de comptes ?
Notons d'abord que la réalité du Soi revêt un caractère
essentiellement
existentiel, comment donc traduire par des mots ce qui est avant tout
une expérience appartenant au vécu de chacun ? Assagioli avoue que c'est
là une question difficile ! Tout en soulignant, en psychosynthèse, que
le Soi n’est pas un concept intellectuel, ni un produit du super-ego, ni
le résultat d’une suggestion, ou d'un phénomène parapsychologique.
Piero Ferrucci le présente comme étant « la conscience pure dans son état non diluée, chimiquement pure. » Diana Whitmore le conçoit comme étant « l’identité la plus authentique de la personne, l’expérience d’être la plus profonde. »
Si le Soi est centre de la conscience et source de la lumière au niveau de la personnalité, son existence se déduit non pas par son observation directe, mais par l’expérience des contenus du champ de la conscience alors observables.
Assagioli se refère à notre « Centre spirituel » et « notre Être spirituel, le Soi » comme étant « la partie essentielle de nous-mêmes.”»
Mais quoi dire alors de ce qui serait secondaire en nous ? Quoi dire aussi du caractère transcendant qui fait du Soi en même temps un trait d’union avec tout et tous ?
Il semble plus adéquat de l’identifier à notre propre substance, non seulement en tant qu’individus, mais aussi comme partie d’un tout qui nous dépasse. Pour ce qui concerne le Soi, il s’agit, à proprement dire, non pas d’une partie, mais de l’inclusion des parties, dans la conscience d’un tout. Il peut être présenté comme un centre profond et tout à fait englobant de notre identité, y incluant le rapport entre l’individuel et l’universel.
Cependant notre vie n’est pas isolée, et l’essence de la vie devient (restent souvent) toujours mystérieuse. Il y a un mystère qui dépasse la capacité de la conscience ordinaire au niveau du moi personnel, faisant donc appel à un autre niveau ! La pensée de Roberto Assagioli à cet égard: « La psychosynthèse part, en effet, de l’hypothèse qu’il existe ce centre, le Soi, avec lequel on peut communiquer, et donc elle étudie et expérimente les moyens de rendre cette union toujours plus pleine et consciente. »
Si le Soi correspond effectivement à l’identité fondamentale de chacun. Il existe autant chez ceux qui le nient comme chez ceux qui l’acceptent. Il se trouve ancré dans l’ici et maintenant, sans être soumis aux limitations de l'espace et du temps. Il est au cœur de la vie physique, mais il appartient au domaine métaphysique dont l’essence ne peut pas être saisie par notre capacité mentale.
«
Le Soi n’est pas un concept théorique, mais une expérience
existentielle dont nous pouvons faire l’expérience directe, si nous
utilisons les techniques adéquates à une telle expérience. Si vraiment
nous voulons savoir qu’est ce que c’est le Soi, nous devons aller chez
lui pour le trouver. » - Roberto Assagioli
En réalité, il n’y est pas question d’aller chez le Soi,
mais de nous ouvrir, au niveau du moi personnel, à la possibilité d’une identification supérieure. C’est d’abord chez nous et non pas ailleurs qu’il doit se manifester
et percevoir, non pas comme quelque chose mais comme quelqu’un. Il n’y
est pas question d’une trouvaille du moi, mais plutôt de son
intégration. Cela fait penser à la maxime de la légende du Graal: «
Vous ne trouvez pas le Saint-Graal; c’est le Saint-Graal qui vous
trouve. »
Le Soi, on l’a dit plus haut, reste distinct mais inséparable des contenus de la conscience. On peut l'identifier à la source de la vie, alors que l’âme (Anima) se rapporte plus génériquement au corps animé par le souffle de l’esprit.
L’esprit humain, que ce soit en latin (Spiritus), en grec (Pneuma), en arabe (Ruh) et en hébreu (Ruach), de même qu'en chinois (Ch’i et Feng), en japonais (Ki), et en sanskrit (Prana et plus spécifiquement Vayu), signifie originellement le vent ou le souffle.
C'est ainsi qu'Assagioli parle du rapport entre le Soi transpersonnel et la volonté transpersonnelle. Mais le Soi reste toujours distinct de nos fonctions psychologiques. Celles-ci demeurent pourtant des manifestations de notre
esprit,
le Soi transpersonnel lequel a encore une autre caractéristique double
et en apparence paradoxale elle aussi : il est en même temps individuel
et universel.
Dans son diagramme de la structure psychique, Assagioli place le Soi spirituel moitié à l'extérieur de l'ovale pour signifier qu'il rejoint l'inconscient collectif et qu’il a trait avec le Soi universel. Le Soi est placé moitié en dedans et moitié en dehors de l'ovale, pour indiquer sa double nature, à la fois individuelle et universelle.
Ceci peut sembler paradoxal, incompréhensible
au point de vue purement rationnel, mais c'est un état de conscience
qui peut être expérimenté, vécu, et qui a été connu par les
grands mystiques de toutes les religions (du monde !)
Dans la conception Assagiolienne, il n'y a pas effectivement de la place ni pour le dualisme ni pour le panthéisme. Il n'y a pas d'opposition, voire d'exclusion, entre l'âme et le corps, entre le Soi spirituel et le moi personnel, entre l'individuel et l'universel.
Ce qui, en logique formelle, aurait l'apparence d'une contradiction constitue effectivement l'expérience
vitale la plus merveilleuse : l'individualité et l'universalité; être pleinement soi-même, et être aussi identifié à la plénitude de la vie.
La conscience reste une fonction du Soi qui en est le centre par excellence.
Tout en présentant le Soi comme étant la source de notre propre être, il faut cependant éviter de chosifier cette source, puisqu’il s’agit d’une expérience vital de nous-mêmes. Au lieu de visualiser la montée du moi vers sa source le Soi, on peut le concevoir, encore en termes métaphoriques, comme un obturateur lequel peut s’ouvrir, au moins théoriquement, jusqu’à atteindre la même mesure de la source de lumière qui est le Soi. Ce qui disparaît, alors, n’est pas le moi comme centre d’identification, mais les limites de sa circonférence en termes de frontière.
Le moi s’efface alors pour ce qui concerne les limitations imposés à l’expression de la vie. C’est dans ce sens
que
la conscience du Soi transpersonnel nous demande de renoncer, voire
mourir pour le moi personnel. Il s’agit d’une mort psychologique qui
devient le gage d’une renaissance à un niveau supérieur. Le moi doit
accepter ainsi de disparaître en tant qu’éclipsé, ou encore mieux de se
joindre à la source,
pour donner place à une plus grande manifestation de la lumière.
Dans la mesure où le moi personnel rejoint le Soi transpersonnel, il y a une situation paradoxale de coexistence psychosynthétique entre vie et mort, temps et éternité, mouvement et immobilité, vide et plénitude.
C’est dans cette dynamique, en même temps de proximité et d’effacement, que Assagioli insiste : « Le moi doit diminuer et le Soi croître. »
Certes,
la coïncidence parfaite entre moi et Soi reste, en termes existentiels,
un idéal utopique, de telle façon que jamais le moi, sauf par le biais
d’une inflation (le moi gonflé), pourra se prendre pleinement pour le
Soi. Cependant il y a, dans le processus d’auto-identification, une
partie des
frontières qui disparaissent pour laisser la place de plus en plus à la connaissance, la maîtrise, l’actualisation de soi, et la réalisation de soi dans le Soi. L’expérience du Soi transpersonnel constitue une révélation pour le moi personnel.
À la limite, le Soi reste toujours un mystère jamais tout à
fait
révélé, ce qui demande, au niveau de la personnalité, un acte de
confiance concernant une réalité qui semble la dépasser. On peut
toujours rester plus ou moins sceptique ou agnostique face à une telle
réalité (proposition, concept...)
L’acte de foi y est non pas pour croiser nos bras, mais pour nous ouvrir à l’expérience qui s’avère (peut-être) possible.
Faute d’expressions adéquates, on utilise les allégories et symboles qui semblent les plus évocateurs. Ils s'inspirent autant des différentes expériences mystiques que de l’intuition, la pensée, l’imagination et des croyances de ceux qui les décrivent. On arrive ainsi à une sorte de désignations, plus ou moins métaphoriques, et d'attributs riches de signification, mais toujours inadéquats, puisque tout le langage est défaillant lorsque l’on essaye d'exprimer l'inexprimable (où se qu'on ne connaît pas ou qu'on n'a pas expérimenter).
La compilation présentée dans le tableau suivant par rapport au Soi sert à faire comprendre davantage la portée du sujet et du terme.
- abri,
- âme,
- âme angélique,
- âme céleste,
- âme créatrice,
- âme divine,
- âme immortelle,
- âme incarnée,
- âme individuelle,
- âme intellectuelle,
- âme libre,
- âme profonde,
- âme spirituelle,
- âme-témoin,
- ami intérieur,
- ange de la présence,
- ange gardien,
- ange guerrier,
- ange miraculeux
- ange solaire,
- auto-conscience,
- boussole intérieure,
- centre absolu,
- centre de conscience,
- centre de l'âme,
- centre de l'authenticité,
- centre de l’être,
- centre divin,
- centre du cœur,
- centre dynamique,
- centre individuel,
- centre intégrateur,
- centre profond,
- centre silencieux,
- centre spirituel,
- centre supérieur,
- centre unificateur,
- chaman intérieur,
- chambre de l’âme,
- chambre du cœur,
- chambre sacrée,
- château intérieur,
- Christ individuel,
- Christ intérieur,
- cœur,
- cœur de l'âme,
- cœur de l'esprit,
- cœur de l'identité,
- colombe,
- conscience absolue
- conscience christique,
- conscience cosmique,
- conscience profonde,
- conscience pure,
- conscience spirituelle,
- conscience supérieure,
- conscience transcendantale,
- conseiller intérieur,
- conseiller miraculeux,
- corps de lumière,
- corps spirituel,
- déité de l’homme,
- déité de l'humanité,
- divinité cachée,
- divinité intérieure,
- égo divin,
- égo intérieur,
- égo permanent,
- égo transcendantal,
- éminence de l’âme,
- énergie vitale,
- enfant divin,
- enfant intérieur,
- épicentre de la conscience,
- espace intérieur,
- esprit,
- esprit de l'âme,
- esprit directeur (référence à Yann Lipnick)
- esprit intérieur,
- esprit invincible,
- esprit pur,
- essence cachée,
- essence de l'âme,
- essence de la vie,
- essence fondamentale,
- essence intérieure,
- essence intime,
- essence personnelle,
- étincelle de l'âme,
- étincelle divine,
- étincelle sacrée,
- étoile,
- être intérieur,
- être profond,
- être pur,
- être spirituel,
- fille de Dieu / fils divin,
- fine pointe de la volonté,
- fine pointe de l’esprit,
- flamme de l’esprit,
- flamme divine,
- flamme intérieure,
- flamme de l'âme,
- fond du cœur,
- fond de soi,
- fond profond,
- fond secret,
- fondement de l’âme,
- fondement de l'être,
- fontaine intérieure,
- force divine,
- force intérieur
- foyer spirituel,
- gardien,
- génie,
- génie intérieur,
- génie magique,
- gond de la conscience,
- grande lumière,
- guerrier intérieur,
- guide intérieur,
- héros,
- héros intérieur,
- homme cosmique, (je préfère le mot humain)
- homme intérieur,
- humain intérieur,
- identité profonde,
- image à Dieu,
- image divine,
- inconscient sage,
- individualité profonde,
- individualité spirituelle,
- individualité supérieure,
- instructeur,
- instructeur mystique,
- instructeur spirituel,
- intelligence divine,
- intelligence du cœur,
- intelligence intérieure,
- interprète,
- intimité de l'âme,
- Je,
- je profond,
- je suis,
- je supérieur,
- juge intérieur,
- lotus du cœur,
- lumière divine,
- lumière intérieure,
- lumière solaire,
- lumière spirituelle,
- maison de Dieu,
- maison intérieure,
- maison spirituelle,
- maître divin,
- maître intérieure,
- maître spirituel,
- matrice,
- médecin intérieur,
- mémoire ancestrale,
- mental ancestral,
- mental supérieur,
- miroir de la Lumière,
- moi authentique,
- moi central,
- moi divin,
- moi intérieur,
- moi objectif, (qui sait)
- moi profond,
- moi pur,
- moi réel,
- moi salutaire,
- moi spirituel,
- moi supérieur,
- moi suprême,
- moi transpersonnel,
- moi unique,
- mystère de l'être,
- nature divine,
- nature de Bouddha,
- nature de Christ,
- nature intérieure,
- nature spirituelle,
- nature supérieure,
- nouveau centre,
- nouveau centre de l'être,
- noyau de l’être,
- noyau divin,
- noyau spirituel,
- noyau transcendal,
- observateur caché, (quelque chose en moi qui m'observe)
- observateur intérieur,
- œil de l’âme,
- œil de l'esprit,
- œil du cœur,
- œil divin,
- oreille de l’esprit, (quelque chose en moi qui m'écoute)
- paradis intérieur,
- partie spirituelle de l’âme,
- personnalité authentique,
- phénix,
- pointe de l'esprit,
- présence divine,
- présence mystique,
- principe de vie,
- principe christique,
- principe unificateur,
- profondeur de l’âme,
- profondeur de l’être,
- psyché,
- pur égo,
- racine de l’être,
- rayon de la divinité,
- réalité divine,
- réalité intérieure,
- réalité mystique,
- réalité profonde,
- royaume de Dieu,
- sage intérieur,
- sanctuaire de l’âme,
- sanctuaire intérieur,
- sanctuaire mystérieux,
- sentinelle,
- serpent de la sagesse,
- siège de l’âme,
- siège de l’esprit,
- Soi,
- Soi amoureux,
- Soi authentique,
- Soi christique,
- Soi divin,
- Soi éclairé
- Soi empathique,
- soi existentiel,
- soi guérisseur,
- soi holistique,
- soi incarné,
- soi inconditionnel,
- soi indépendant,
- soi individuel,
- soi innocent,
- soi intérieur,
- soi intime,
- soi lucide,
- Soi-Même,
- soi mystique,
- soi occulte,
- soi originel,
- soi profond,
- soi pur,
- soi quantique,
- soi radieux,
- soi sage,
- soi spirituel,
- soi subtil,
- soi supérieur,
- soi superconscient
- soi souverain,
- soi transcendantal,
- soi transpersonnel,
- soi unique,
- soleil intérieur,
- soleil spirituel,
- sommet de l'âme,
- sommet de l’être,
- (la) source,
- source de l’être,
- source de lumière,
- source mystique,
- source de sagesse,
- source divine,
- source intérieure,
- source intime,
- source spirituelle,
- source transcendantale,
- spectateur, (quelque chose en moi qui m'observe ou et qui m'écoute)
- superconscience,
- sur âme,
- témoin,
- témoin intérieur,
- temple de dieu,
- temple de l’Esprit Saint,
- temple intérieur,
- Thérapeute intérieur,
- troisième œil,
- tuteur spirituel,
- Un,
- Unité,
- univers intérieur,
- univers mystérieux,
- veilleur, (quelque chose qui veillen à moi)
- Verbe authentique
- Verbe incarné,
- Vieux Sage,
- Voix de l'Âme,
- Voix Intérieur (mystique)
- Vrai centre,
- Vrai être,
- vraie nature,
- vrai Égo,
- vrai Je,
- Vrai Je suis...
- Vrai Moi,
- Vrai Soi...
Bien souvent, il y a, dans ces adjectifs (dénominations, termes...) du Soi, un ton parfois dépréciatif où même difficile à accepter et à comprendre, je vous invite bien à nuancer tous ces mots qui finalement ne définissent pas nécessairement votre personnalité mais peuvent être informel ou pas à informer quelques choses en vous ! Eddy Vonck (la liste n'est pas de moi, bien que j'ai faits quelques ajouts, mais bien de l'auteur Joao D'Alcor qui lui se base sur Roberto Assagioli et son concept de Psychosynthèse et d'autres sources.
cette liste de mot qui dépasse quatre centaines de désignations attire bien l'attention autant sur la portée des expressions que sur l'impossibilité pratique d'arriver à un langage unique sur le Soi, synonyme de l’âme ou plutôt de l’esprit en tant que noyau de l’être . Ces termes, surtout
utilisés
par les mystiques, proviennent des sources bien variées et souvent
anonymes. Ce n'est pas donc facile d'identifier, la plus part du temps,
leurs auteurs.
À charge pour le lecteur de dégager au besoin les correspondances qui s'imposent quand on entreprend de rapprocher des auteurs ou des courants passionnées par cette expérience d’une portée vraiment universelle.
Face à l’expérience du Soi,il y a aussi celui d’un cheminement qui n’écarte pas les impératifs du parcours.
Assagioli averti:
« L’expérience du Soi transpersonnel n’est pas facile à acquérir. Elle demande de l’entraînement persistant et prolongé, mais la grandeur de la récompense mérite l’effort requis. »
Un tel effort doit être compris non pas tellement comme une conquête, mais plutôt comme une disposition d’accueil sous la conviction que c’est le Soi qui prend soin du moi, pour ainsi dire, et non pas le contraire. Cela donne place à la gratitude ressentie face au don qui dépasse le mérite de l’effort !
fin de la première partie
partie 2 à venir
💫 Là, je prends le relais en tant que blogueur, le travail de recherche personnelle que je vous partage à un but, aussi, c'est le « partage et la collaboration », il est clair, que ces concepts ne sont pas simples à intégrer, un conseil, prenez le temps de digérer le contenu sans le mentaliser. Ce Blog comme d'autres, ont un but premier, « votre participation », en laissant des commentaires ou en posant des questions sur le lien où en bas du blog par le biais du formulaire, ainsi vous participez aux travaux, cela prend du temps que j'offre gratuitement parce que pour le moment, sur Psycho'Logiques, je ne vous vends rien, merci.
Eddy Vonck - Fondateur du Blog Psycho'Logiques
Le sujet est vaste, je vous invite si vous avez lu cet article, jusqu'au bout, de débattre et de commenter ci-dessous, merci !
Eddy Vonck
Rédacteur bénévole de Psycho'Logiques





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