𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 (partie 3) - (Ouverture à l’inconscient)
𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 - partie3
🚫 avant de lire cette partie 3, il est impératif que vous lisiez à votre aise, les chapitres précédent 1&2 Eddy
📌(partie 2) - (niveaux de conscience / sur la voie du centre)
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
Psychosynthèse : Bien plus fondamental que la découverte de l'espace cosmique est celle de notre identification et potentiel, donnant lieu à l'élargissement de la conscience.
Le présent chapitre concerne directement les items quatre, cinq et six du diagramme de l'œuf présenté, c’est-à-dire le champ de la conscience et ses niveaux, et le centre même de cette conscience nommé le moi personnel ou alors le Soi transpersonnel, y considérant respectivement les domaines personnel et transpersonnel.
4. Le champ de la conscience
5. Le moi conscient ou soi personnel
6. Le Soi supérieur, spirituel ou transpersonnel
les autres items sont
1. L'inconscient inférieur
2. L'inconscient moyen
3. L'inconscient supérieur ou supraconscient
7. L'inconscient collectif
📌 Le classement et les nomenclatures des niveaux de conscience varient selon les différentes écoles et auteurs en Psychosynthèse.
La référence à des niveaux ou stades de conscience ne doit pas être comprise dans le sens linéaire du terme. Il ne s'agit pas d'une localisation à proprement dite. On peut cependant imaginer le domaine conscient comme un spectre dont le rayonnement se présente avec des couleurs et intensités différentes !
C'est dans cette perspective que l'on doit considérer les niveaux distinctement identifiés en psychosynthèse par le biais du diagramme de l'œuf où il est question des domaines conscient et inconscient à des niveaux et dimensions distincts.
Le fait de considérer différentes prises de conscience plus ou moins amples ou et intenses et toujours passibles de modification ! Il y a, chez n’importe qui, possède des domaines ou stades plus ou moins conscients dont on doit tenir compte. Mais il ne serait pas correcte d'exprimer qu'il y aurait des individus, les uns conscients et les autres dépourvus de conscience ???
Celle-ci est commune à tous, quoique les degrés soient différents concernant la prise de conscience de chacun !
Ici, commence la partie 3
🚫 avant de lire cette partie 3, il est impératif que vous lisiez à votre aise, les chapitres précédent 1&2 Eddy
📌 (partie 2) - (niveaux de conscience / sur la voie du centre)
Chapitre 4 - Ouverture à l’inconscient
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
Après avoir considéré, dans le chapitre précédent, le champ de la conscience, le soi personnel et le Soi transpersonnel, ce sont les autres quatre items du diagramme de l'œuf, c'est-à-dire l'inconscient inférieur, l'inconscient moyen, l'inconscient supérieur ou supraconscient, et l'inconscient collectif, qui feront l'objet d'une étude spécifique à l'intérieur de ce chapitre.
L'inconscient a toujours été un domaine énigmatique, et à la fois fascinant ! Ce contraste entre l'attirance et le rejet est mis en évidence par ce que Jung l'appelle « l'ombre », celle-ci étant composée autant de qualités exclues que de défauts non reconnus.
Il va sans dire que l’inconscient n’est pas un fait et non plus une découverte des temps modernes, mais l'intérêt scientifique pour ce côté caché de la psyché a été assez tardif pour qu'on s'y intéresse.
Karl Gustav Carus, Édouard Von Hartmann, Hippolyte Bernheim, Josef Breuer et Pierre Janet, suivis de Sigmund Freud, Carl Jung et Roberto Assagioli figurent comme les grands précurseurs.
Les travaux d'Édouard Von Hartmann sur l'inconscient, et en particulier ceux de Sigmund Freud, ont transformé de façon assez radicale la psychologie et l'ont orientée fondamentalement vers la recherche du monde obscur, ou caché de l'inconscient.
Malheureusement, ces recherches n'ont pas dépassé les aspects inférieurs de la psyché ni les limites de la psychothérapie ! Ces auteurs ont cependant le grand mérite d'avoir évité une psychologie "superficielle" et d'avoir été des
pionniers de la psychologie des profondeurs.
Par la suite, Pierre Janet apporte une grande contribution à la
psychologie en offrant une première étude systématique et approfondie de l'inconscient. Bien d'autres, en particulier Morton Prince, Frederic Meyers, William James, Winston Hall, Abraham Maslow, Ira Progoff, Robert Desoille, Viktor Frankl, doivent être considérés avec Carl G. Jung ainsi que Roberto
Assagioli, bien entendu, parmi les premiers grands spécialistes de l'inconscient.
Roberto Assagioli figure parmi les pionniers qui ont surmonté les barrières dogmatiques d'une conception réductrice de l'inconscient. Ce qui caractérise vraiment sa pensée et son œuvre, c'est un accent globalisant, positif et supérieur qui contribue à transformer la psychologie en vraie science de l'âme.
Il faut d'abord noter que pour lui l'inconscient ne constitue pas une entité psychique différente du conscient.
Il n'y a pas, selon son expression, un monsieur inconscient. Même substantivé, il conserve les propriétés d'un adjectif :
« Les termes 'superconscient ', 'inconscient ',
'conscient ' ne devraient pas être considérés comme des substantifs; pour être exacts, ils devraient être employés comme des adjectifs, c'est-à-dire comme indiquant les conditions temporaires d'un fait psychique.»
Il s'agit donc d'un ensemble d'éléments ou de contenus psychiques qui n'appartiennent pas au champ actuel de la
conscience, mais à une autre zone faisant également partie d'une même entité psychique.
C’est ainsi que la distinction entre éléments conscients et inconscients est beaucoup moins nette que l’on ne pense.
Cette distinction ne peut être que relative, car il y a une constante ‘osmose/ complicité’ entre niveaux conscients et inconscients.
Avec Assagioli, on note :
« l’on ne peut établir une ligne de démarcation bien nette entre le conscient et l’inconscient.»
Les distinctions entre l’un et l’autre domaine doivent être alors accompagnées de la notion de leur isomorphisme foncier.
Il serait inadéquat de considérer quelqu’un tout à fait inconscient, même le coma n’est pas synonyme d’inconscience totale, tout en considérant qu’il y a de la conscience quoique dans un fonctionnement différent !
Tout en étant inconscients du potentiel de nos fonctions physiques, nous le sommes encore plus de celles de notre psychisme.
À la limite, les termes conscient et inconscient peuvent être considérés comme des états et différentes possibilités ou manifestations de la conscience qui postulent une synthèse au niveau du Soi transpersonnel.
Pratiquement, il y a tout un cheminement à faire qui nous porte à considérer les faits biopsychiques en termes de perception et de classification où chaque auteur et chaque école de pensée s’efforce pour les comprendre et pour les expliquer.
Au-delà de la partie psychologique structurée, de l'inconscient différencié, il existe tout un domaine psychique que Roberto Assagioli appelle « l'inconscient amorphe » ou plastique !
Le terme 'amorphe' signifie qu'il s'agit d'une partie encore neutre, pour ainsi dire, d'une sorte de matière première jamais utilisée, et dite 'plastique' dans la
mesure où elle est constamment apte à être utilisée (malléable). Il s'agit d'un domaine comparable à un dépôt inépuisable de films photographiques non-imprimés, ou de bandes magnétiques jamais utilisées.
Contrairement à la passivité d'un film exposé ou bande magnétique enregistrée, il y a une énergie active appelée :
- instinct
- désir
- idée-force
- complexe
- constellation psychiques
- atmosphère psychique...
C’est une source intarissable l'inconscient lequel représente le potentiel individuel et collectif qui rend possible notre développement et amélioration permanentes.
Assagioli insiste sur l'importance de soumettre les manifestations de l'inconscient, et surtout de l'inconscient supérieur, à la recherche scientifique comme toute autre réalité :
« Il est temps que les hommes dignes d'un tel nom se préparent volontiers pour l'œuvre de l'exploration et de la conquête du monde intérieur, un monde non moins vaste, varié et fascinant que le monde extérieur, un monde qui prodigue à ceux qui savent le maîtriser des trésors plus précieux, plus nobles et plus satisfaisants que ceux que peuvent offrir les continents et les océans.»
L’auteur de la psychosynthèse, nous invite à faire de son système l’outil à la découverte de ce trésor qui constitue :
« l’immense réserve d’énergies psychiques indifférenciées latentes en nous, la partie plastique de notre inconscient qui nous offre des possibilités indéfinies d’apprendre, d’élaborer,
de créer. »
Nous sommes tous concernés par l'inconscient. Dans les rêves comme dans certains états de veille, l'inconscient communique avec le conscient de façon certaine malgré son langage propre !
La question n'est pas tant de prouver ou de nier
l'existence de l'inconscient, mais plutôt de le comprendre comme une partie importante de nous-mêmes qui mérite une attention plus grande et une étude approfondie.
En fait, l'inconscient a un langage propre dont le conscient ne possède pas d'emblée la grammaire.
En outre, il semble que chaque niveau de l'inconscient ait son propre dialecte. Souvent la conscience tente d'ignorer l'inconscient ou d'en faire abstraction. Toutefois, le potentiel énergétique de celui-ci est tellement fort qu'il envahit constamment le champ de la conscience.
La vie humaine ne se situe pas seulement ni surtout au
niveau conscient. Déjà en 1927, Assagioli tenait compte de l'avis de certains psychologues pour qui 90 à 95% de notre vie psychique se déroule dans les domaines de l'inconscient ?
En réalité, exprime Assagioli :
« L'homme n'est conscient que d'une toute petite partie des éléments et des activités psychiques existantes en lui-même. »
Jung lui aussi partageait la même conviction :
« Nous ne savons actuellement que peu de chose des contenus de l'inconscient.»
En fait, le monde de l'inconscient a retenu très particulièrement l'attention du concepteur de la psychosynthèse dès le début de sa carrière de psychiatre et d'éducateur.
Pour mieux comprendre son originalité et le contexte, la pensée de Assagioli au sujet de l’inconscient, tient compte de l’influence subie par les travaux des prédécesseurs et en partie contemporains qui, avant lui, se sont aussi distingués à ce sujet.
Vers les débuts du dix-neuvième siècle, Ce domaine a été considéré à cette époque surtout par des médecins, d’abord à l’hôpital de la Salpêtrière (Paris) où Jean Martin Charcot s’est fait connaître par ses études sur l’hystérie et l’hypnose.
Les travaux de Roberto Assagioli ont éveillé l’intérêt et ont directement inspiré le physiologiste et psychologue Alfred Binet, de même que Pierre Janet neurologue et psychologue, et aussi Sigmund Freud neurologue et promoteur de la psychiatrie.
Les écrits de Assagioli prouvent cependant qu’il n’est jamais devenu un freudien à proprement dit, mais, plutôt et d’abord, un critique de l’approche freudienne.
Tandis que celle-ci se consacre à l’analyse de l’inconscient en
vue d’une diagnose, l’approche Assagiolienne identifie et considère le domaine de l’inconscient plutôt en fonction de l’intégration de son potentiel.
Avec la psychanalyse, l’inconscient prend une connotation fort négative, une fois associé à des matériaux refoulés. Dans la psychologie analytique de Jung c’est le « Id » de Freud qui est valorisé sur le nom d’inconscient collectif qui ne signifie plus du matériel refoulé, mais plutôt un potentiel latent auquel on peut avoir accès. C’est dans cette perspective qu’Assagioli inclura et intégrera dans son système la notion et rôle de l’inconscient.
Il n’y est pas tellement question de quelque chose vécue,
refoulée ou oubliée, mais plutôt d’un potentiel latent encore existentiellement à la fois admis ou et ignoré. C’est à remarquer qu’il n’y est pas question d’inertie, ni de passivité.
Il se peut même que l’inconscient soit plus actif et
efficace que le conscient, y considérant son potentiel d’attraction de catalyse et même d’orientation, tout en étant le pivot qui soutient la boussole de la conscience.
L’ouverture de celle-ci à l’inconscient va de pair et doit compter sur le fait de l’activité inconsciente en vue de sa propre manifestation, donnant lieu à l’élargissement du champ de la conscience en termes qualitatifs que quantitatifs. Une telle conception ne permet pas de considérer l’inconscient comme une boîte fermé conservant les archives de la mémoire.
Selon le père de la psychosynthèse :
« il existe en chacun de nous une quantité d'éléments supérieurs (supraconscient) non exprimés, qui sont prêts à se manifester, à fleurir en joie et en beauté: c'est le côté de lumière, opposé à l'ombre de l'inconscient inférieur. »
Bien qu'Assagioli propose comme principe directeur de la psychosynthèse, de porter attention à la conscience avant de passer à l'étude de l'inconscient, cela ne signifie pas que celui-ci ait relégué à une place et un rôle secondaires en ce qui concerne la psychosynthèse. Bien au contraire, le monde de l'inconscient a retenu tout particulièrement l'attention de l’auteur du système psychosynthétique au cours de sa carrière de psychiatre et d'éducateur, et même avant, encore comme jeune étudiant.
« La pratique de la psychosynthèse requiert avant tout la connaissance de nous- mêmes, de la totalité de nous-mêmes, et donc aussi l'exploration de notre inconscient ! »
Alors que la psychanalyse s’adresse préférablement au passé pour mieux vivre et comprendre le présent.
L’approche Assagiolienne considère autant le parcours déjà fait que le cheminement à faire, tout cela en fonction du potentiel latent et actif, plus ou moins inconscient mais toujours et davantage destiné à se manifester et exprimer.
Tandis que la psychanalyse semble privilégier le rôle du détective, la psychosynthèse met l’accent sur la tâche évocatrice. Ce qu’y compte d’avantage c’est le plus du futur et non pas le moins du passé !
Mais c'est quoi l'inconscient ?
Il y a une attitude paradoxale dans le fait d'avoir conscience d'une réalité quelconque à caractère inconscient.
Notant qu'il n'y a pas un accès direct à l'inconscient, Carl Jung exprime :
« La psyché inconsciente est d'une nature entièrement inconnue et ses produits sont toujours exprimés par la conscience en termes de conscience. »
En réalité, on peut avoir conscience de l'existence de contenus pré-conscients et qui se trouvent hors le champ actuel de la conscience, tout en admettant en plus la possibilité de l'existence et de l'accès à d'autres contenus jamais manifestés.
Le fait même de prendre conscience de l'existence de l'inconscient et d'en rendre compte de manière réflexive place souvent le sujet dans une position assez inconfortable.
En fait, Assagioli lui-même se pose la
question :
« Comment est-il possible de parler d'expérience, de connaissance de ce qui est extérieur où au-dessus de la conscience ? »
En d'autres termes : Comment éviter le foisonnement des paradoxes et les recours faciles au sophisme dans l'analyse et l'exposition de ce qui échappe toujours de quelque manière à l'emprise de la conscience ?
L’inconscient n’est-t-il par définition une sorte d’au-delà inaccessible ?
Assagioli fait voir que de la même manière dont nous pouvons prendre conscience de contenus psychiques habituellement existant à l'extérieur de la conscience et qui entrent, à certains moments et dans certaines conditions, dans le champ de la conscience, il est aussi logique d'admettre l'existence d'autres contenus inconscients et de les considérer comme réels, surtout quand il y a tellement de témoignages à leur égard.
Toutefois, Assagioli va plus loin, tout en tenant
compte des états de conscience qui dépassent la conscience ordinaire et qui peuvent se soustraire à une étude scientifique à caractère plutôt positiviste. En effet, pour le théoricien de la psychosynthèse, il y a une activité virtuellement consciente qui peut devenir réellement consciente, mais à un niveau qui dépasse la conscience ordinaire.
Les mots 'conscient' et 'inconscient' ne désignent pas des réalités psychologiques différentes entre elles, mais seulement une condition ou une phase temporaire pendant le cours de la vie psychique.
Sans cesse, des éléments du contenu psychique passent de la zone claire de la conscience aux zones obscures de l'inconscient et réciproquement.
L'inconscient peut devenir plus ou moins le domaine conscient, comme résultat à la fois d'une quête et d'une révélation !
Ce qui est inconscient maintenant peut auparavant, avoir
été conscient, pouvant encore revenir au champ actuel de la conscience. C’est à noter, en plus, que ce qui fait partie de l’ inconscient pour quelqu’un peut être conscient pour d’autres !
Ida Palombi exprime :
« L'inconscient "est un mot que nous employons pour désigner collectivement une quantité d'éléments et un ensemble psychique de nature différente, dont une grande partie n'arrive jamais à la conscience normale. »
Assagioli identifie : l’inconscient aux éléments ou activités de la psyché qui dans un certain moment ou période se trouvent en dehors de la conscience, mais qui peuvent y entrer et sortir de nouveau. L’inconscient représente tout ce qui agit sur notre processus biopsychique mais qui échappe au champ actuel de notre conscience.
Il ne s'agit pas d'une frontière fixe et moins encore d'une barrière infranchissable, mais seulement d'un domaine, au-dessous, au-dessus, ou à côté, et donc hors de la zone éclairée de la conscience.
La frontière entre le conscient et l'inconscient n'est donc jamais stable, et le champ de la conscience, de même que les niveaux de conscience, changent constamment.
Pour Assagioli :
« l'inconscient est un nom collectif : il ne constitue pas une entité psychique singulière » Il s'agit plutôt de la somme de l'activité psychique autonome.
De fait, le conscient et l'inconscient sont des manifestations différentes d'une seule et même entité psychique.
Le domaine de la conscience n'est pas la dimension totale de l'être humain : il est le point de départ de la découverte et de la révélation de la véritable dimension humaine aux niveaux : le plus intime, le plus élevé, le plus fondamental.
Il se peut que l'essentiel de notre conscience soit encore en
exil de notre inconscient. Encore plus intrigant que l’existence de l’inconscient c’est son contenu.
En quoi consistent les facteurs inconscients ?
Nous n’en savons rien, car nous ne les percevons que par leurs effets. Nous supposons qu’ils sont d’une nature psychique comparable à celle des contenus conscients, mais nous n’avons aucune certitude à ce sujet. Si nous admettons cette similitude nous ne pouvons guère nous empêcher d’aller plus loin.
1 - Niveaux et contenus
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
À proprement dire, il y a la conscience actuelle, en tant que conscience effective, et en plus la conscience soit endormie, ou potentielle ou virtuelle que l'on nomme l'inconscient !
Celui-ci est ordinairement classé, autant au niveau individuel que collectif, en trois niveaux :
- Inconscient inférieur,
- Inconscient moyen,
- Inconscient supérieur.
Il ne s'agit pas de dimensions mesurables, ou de zones possibles de localiser dans l'espace, mais d'éléments ou contenus biopsychologiques que l'on considère plus au moins développés et donc plus ou moins à la hauteur de retenir et de pouvoir exprimer les qualités du potentiel humain.
L'inconscient est le domaine à la fois des archives du passé et des surprises de l'avenir, tout en étant une réalité cachée qui concerne le présent aussi. Il comprend les éléments et activités psychiques qui ne se trouvent pas dans le champ de conscience.
Le domaine psychologique est souvent comparé à un grand iceberg dont la presque totalité submergée est l'inconscient et la petite portion ou couche superficielle exposée représente la conscience.
« La conscience est par nature, une sorte de couche superficielle, d’épiderme flottant sur l’inconscient qui s’étend dans les profondeurs, tel un vaste océan d’une parfaite continuité. » Carl Gustaaf Jung
Assagioli voit dans la conscience la partie psychologique
exposée à la lumière; lui-même la compare soit à la pointe de l'iceberg, soit à la fleur du lotus !
Toute la partie submergée, fort volumineuse, représente alors la vie inconsciente. Cela porte Jung à indiquer toute une perspective nouvelle par rapport à la psychologie :
« Depuis que les recherches modernes nous on fait connaître que la conscience individuelle est coulée dans le lit d’une psyché inconsciente, indéfiniment étendue, nous devons nécessairement réviser notre préjugé désuet, selon lequel l’homme ne serait rien de plus que son conscient. » Carl Gustaaf Jung
Bien souvent, l'inconscient, en tant que partie de l’iceberg à la fois submergée et cachée, a été considéré comme l'accumulateur de nos problèmes.
Pourtant il s'agit, avant tout, du grand réservoir de nos
potentialités.
Un tel réservoir, loin d’être statique et séparé, à la manière d’un soubassement ou grenier, et moins encore d’être constitué par un dépotoir des déchets de l’activité consciente, révèle un caractère foncièrement dynamique dont les effets affleurent à la vie consciente et nous portent au moins à soupçonner sa portée.
Il s’agit alors de la grande dimension toujours à découvrir.
Au contraire de la conscience qui a toujours un caractère intermittent, l'inconscient semble se caractériser par la continuité. Avec Carl Gustav Jung : « On peut conclure que notre conscience n'est que l'avant-garde de notre être psychique. »
Comment définir ou au moins clarifier davantage l'inconscient, de façon à ouvrir un peu plus le rideau qui semble nous séparer d’une réalité tellement mystérieuse ?
« La psyché inconsciente est d'une nature entièrement inconnue; ses produits sont toujours exprimés par la conscience en termes de conscience ! » selon Carl Gustav Jung
Malgré cela, Jung risque la définition suivante :
« L'inconscient c'est ce qui, d'un moment à l'autre, n'est pas conscient »
Dans le langage commun, on parle des pertes de conscience, comme le sommeil et le coma. En termes psychologiques, et surtout en rapport avec l’inconscient
collectif, il peut être question de soupçons ou croyances au sujet de présences mystérieuses et d’influences inconnues. On songe alors à une dimension plus universelle autant de la conscience que de l’inconscient, celui-ci étant alors une sorte d’inconscient cosmique.
Au cours du chapitre premier, on a mentionné la conception à la fois philosophique et existentielle de la psychosynthèse, tout en soulignant que son expression existentielle est plus fondamentale que l'abstraction spéculative.
Dans cette perspective, l'inconscient est considéré d'abord comme une affaire d'expérience, indépendamment du fait qu'il puisse être ou non prouvé par la raison ! Le fondamental : comme le remarque Assagioli,
est le fait qu’il y a « des éléments, des activités et des contenus psychologiques qui se trouvent habituellement en dehors de notre connaissance et desquels nous pouvons faire l'expérience consciente lorsqu'en certains moments ou conditions, ils entrent dans le champ de la conscience ! »
L’expression « le mot m’échappe, mais je l’ai sous la langue! », reliée à un lapsus de mémoire, relève comme tel de la conviction d’une dimension inconsciente prête à affleurer tout en devenant consciente.
De même qu'en physique : il y a l'infrason et l'ultrason, ainsi en psychologie, il serait légitime de parler de ‘infra-conscience’ et aussi d’‘ultra-conscience’ . Là où il y a des éléments qui nous regardent, comme la télépathie et la prémonition, par exemple, lesquels constituent des activités inconscientes à caractère parapsychologique.
Dans ses premiers écrits, Assagioli, tenant compte de la confusion existante et essayant de clarifier les termes, proposait celui de "subconscient" pour désigner tout ce qui existe et se passe dans notre psyché sans que nous en soyons conscients ! Mais peu à peu, c'est la désignation "inconscient" qu'il adopte.
Le terme "préconscient" s'avère plus apte à éviter une sorte d'opposition. Dans la pratique, ce terme a été adopté pour désigner seulement la partie de l'inconscient qui semble
plus à la portée, pour ainsi dire, du conscient.
Selon Assagioli :
« subconscient et préconscient ce sont des termes équivalents. » Il s’agit d’un « patrimoine mnémonique* plus ou moins à notre disposition. »
*Relatif à la mémoire.
Revenant au diagramme de l’œuf, il y est question de différents niveaux concernant autant la conscience que l’inconscient, y incluant l’inconscient collectif qu’Assagioli considère dans son illustration assez tardivement.
Ce diagramme offre une triple distinction au sujet de l'inconscient individuel : les niveaux inférieur, moyen et supérieur. Cela est également valable en ce qui concerne
l'inconscient collectif.
Tous ces niveaux, ici soulignés, sont ainsi illustrés :
Tout en considérant qu’il y est question de niveaux classés d’inférieur, moyen et supérieur, on ne doit pas être surpris avec des questions, des remarques et le besoin de clarifications au sujet d’une telle terminologie.
Il faut bien tenir compte du fait qu'une telle proposition hiérarchique se prête à voir de part cette classification, et ces connotations aux courants d'inspirations infirmés d'un certain élitisme caractéristique des organisations politiques, militaires et religieuses.
Martha Crampton souligne que surtout la conception de l'inconscient a beaucoup en commun, chez Assagioli, avec les enseignements des traditions ésotériques et spirituelles autant de l'Orient que de l'Occident.
La triple distinction: subconscient, conscient et supraconscient est commune dans la philosophie Hindoue.
Roberto Assagioli, avec Jung, semble puiser surtout dans « la pensée orientale » les concepts, distinctions et niveaux autant de l'inconscient que de la conscience. Malgré l’ambiguïté des termes, il ne semble pas y avoir de connotation de valeur.
L'inconscient inférieur n'est pas nécessairement moins important que l'inconscient supérieur.
Comparativement, il n'y a rien de négatif ou inférieur dans l'expression, (comme exemple), ‘aimer du fond de son cœur’
En termes de psychosynthèse la désignation 'inférieur' n'a rien à voir avec un jugement de valeur quelconque et n'a par conséquent une connotation péjorative. Les termes 'inférieur', 'moyen' et 'supérieur' traduisent non pas une évaluation, mais une sorte de mesure ou d'échelle de référence.
Assagioli, fait voir du point de vue scientifique, ces désignations indiquent seulement des degrés ou des stades évolutifs qui n'impliquent aucun jugement moral.
Il explique davantage : supérieur et inférieur peuvent servir, et il en est souvent le cas, pour signifier un stage (stade, niveau) de développement.
Un exemple biologique le démontre clairement. "Un enfant est de taille inférieure par rapport à l’adulte; il se trouve dans un stade de développement inférieur à l’adulte. Mais cela ne veut pas du tout dire que l’adulte, comme tel, est ‘meilleur’ ou ‘supérieur’ à l’enfant."
Tout en essayant de clarifier davantage ce terme ‘inférieur‘, Pier M. Bonacina explique : qu’il s’agit
d’inférieur au sens d’un fondement qui est à la base de la structure psychologique qui soutient l’édifice psychique et il représente et constitue le stade premier et indispensable de l’évolution humaine.
Soulignons que les différents niveaux de l'inconscient ne peuvent jamais être considérés comme séparés. Leur distinction signifie seulement une sorte de localisation temporaire, un état donné des contenus psychologiques.
Toutefois, il ne s'agit pas d'entités différentes destinées à
occuper un espace correspondant, mais tout simplement d'éléments classifiés selon leur état et dont l'essence reste ontologiquement la même. Il n'y existe pas une hiérarchie proprement dite.
Tout en faisant la distinction entre le Soi et l'inconscient, il faut bien noter et souligner aussi que le Soi est toujours également présent dans toutes les dimensions de l'inconscient.
Avant de préciser davantage le sens, les distinctions et les caractéristiques des différents niveaux de l'inconscient, il sera bon de considérer, à l'intérieur de chaque niveau, la distinction entre l'inconscient statique, constitué par
ce qu'Assagioli appelle : " le patrimoine psychique latent " (souvenirs, attitudes, mœurs, etc.), et " l'inconscient dynamique ", c'est-à-dire l'activité psychique échappant à la conscience ordinaire.
1.1 L'inconscient inférieur
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
L'inconscient inférieur ou primitif est constitué par le niveau psycho-biologique** humain, le siège des fonctions biologiques et des activités psychiques élémentaires dont les activités et la coordination sont indépendantes de la conscience.
** La bio-psychologie est la science qui étudie la relation entre le fonctionnement du corps humain et du psychisme. Cette discipline part du principe que les phénomènes psychiques ont un impact sur les fonctions corporelles.
Le biologique et le psychologique ne s'excluent pas, tout au contraire, ils vont ensemble !
En psychosynthèse, ‘biologie' et 'psychobiologie' sont considérées comme des termes équivalents.
La psychosynthèse est toujours 'bio-psychosynthèse'
Il s'agit de fonctions et d'activités, tout à fait merveilleuses, qui président à la coordination des fonctions physiologiques. C’est le monde de la vie instinctive reliée aux expériences et aux résidus du passé tant individuel qu'héréditaire.
Cela fait de ce niveau de l'inconscient une sorte de creuset des pulsions primaires et des tendances ataviques. C'est à ce niveau qui se trouvent les racines de la plupart des rêves, des mécanismes de défense, ainsi que des manifestations pathologiques à caractère émotif, telles les phobies, les angoisses et les délires. Ce fût l'inconscient inférieur le terrain prédominant de l'analyse freudienne.
L'inconscient inférieur est souvent la région des phantasmes menaçants et des peurs paralysantes et la psychologie traditionnelle s'est souvent limitée à ce niveau de l'inconscient.
Roberto Assagioli le nomme aussi « primitif ! »
Ce niveau correspond de très près à l'inconscient freudien constitué par le monde des instincts, des pulsions et des complexes, tout en étant plus proche encore de ce que Freud nomme le "préconscient".
Cette zone de l'inconscient peut être non seulement la
source de certains rêves nocturnes, mais encore le siège des activités imaginatives les plus élémentaires.
Par l’ouverture à ce niveau, on a souvent la tendance à de perceptions erronées et à de réactions négatives reliées à des illusions, fausses images de soi et des autres, pouvant se manifester par une certaine tendance :
- à l’illusion,
- à l’anxiété,
- à l’isolement,
- à la dépression,
- à la peur,
- à la gêne,
- à la culpabilité,
- au désespoir,
- ainsi qu’à la paranoïa
- et l’agression...
Il faut cependant éviter de comparer l’inconscient inférieur à la jarre (boîte ?) de Pandore.
C’est à remarquer que ce niveau, de même que les autres, peuvent démontrer un potentiel surprenant. Assagioli admet la possibilité de certaines manifestations parapsychologiques reliées à l'inconscient inférieur. Dans ce cas, il s'agit de facultés parapsychologiques spontanées et non maîtrisées.
1.2 L'inconscient moyen
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
Dans le diagramme de l'œuf, l'inconscient moyen est placé au même niveau que l’activité consciente.Il s’agit d’une activité consciente prête à affleurer au niveau de la conscience.
Effectivement, c'est dans l'inconscient moyen que se situent les éléments psychologiques les plus à la portée de la conscience de veille à laquelle ils ressemblent.
Le conscient est plus proche, et en familiarité plus grande avec cette zone de l'inconscient, dans les méandres et secrets de laquelle il peut plus facilement pénétrer. Ce que la psychosynthèse appelle l'inconscient moyen correspond avec beaucoup d'exactitude au "préconscient" de la psychanalyse de Freud, bien que ce terme, on l’a mentionné, soit en connexion aussi avec l'inconscient inférieur.
Le conscient moyen contient des éléments non conscients dans un moment donné, mais qui sont considérés tout à fait proches de la conscience.
Tout en revenant à l’exemple plus haut mentionné, cette proximité et cette accessibilité sont visées lorsqu'on dit, à propos d'un mot oublié : « Je l'ai sous le bout de la langue, il me reviendra.»
En effet, l'inconscient moyen est considéré le siège des archives de la mémoire. On peut le comparer à une
sorte de réservoir-dépanneur placé au rez-de-chaussée, c'est-à-dire dans le voisinage immédiat du champ de la conscience. C'est à ce niveau aussi qu'appartient la plus grande partie du travail intellectuel, imaginatif, et de la créativité.
Ce niveau de l'inconscient représente une sorte de conscience
embryonnaire. C'est à ce niveau que l'on peut situer les systèmes de valeur, les croyances, aussi bien que les attitudes qui inspirent la vie ordinaire et qui caractérisent aussi nos rapports sociaux.
1.3 L'inconscient supérieur
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
Roberto Assagioli a mis en relief non seulement l'importance de l'inconscient supérieur !
Il a aussi dénoncé l'appauvrissement de toute psychologie qui en ferait de l’abstraction : « Outre l'inconscient inférieur et moyen, il existe – remarque-t-il - une autre vaste zone de l'inconscient, une région ou sphère supérieure de notre être. Il faut commencer par en admettre la réalité, car il a été le plus souvent ignoré ou négligé par la psychologie moderne. »
Le père de la psychosynthèse considère cette dimension psychologique comme « la terre ignorée » non seulement par la science en général, mais aussi par la psychologie elle-même.
A ce propos, il offre la réflexion suivante :
« L'analyse des motifs de cette étrange lacune ferait l'objet d'une étude psychanalytique fort intéressante et mettrait en lumière la psychologie des psychologues ! »
Comment on doit présenter l'inconscient supérieur ?
Comme pour l'inconscient en général, il est bien difficile d'en proposer une définition notionnelle apte à prendre place dans l'étroitesse de la conscience ordinaire.
Assagioli parle de l'inconscient supérieur comme étant « un espace intérieur ou sphère de vie qui transcende la conscience normale, qui est superconscient » :
« Ce monde de la Réalité et des valeurs généralement appelées 'spirituelles' ou encore comme d'un niveau psychique supérieur à l'ordinaire et donc appelé superconscient ou supraconscient. »
Tout en suivant Assagioli, il semble plus adéquat de parler de l'inconscient supérieur ou supraconscient comme le siège d’une potentialité et de vibration énergétique propres d’un niveau psychologique supérieur !
En termes d'énergie : nous pouvons considérer les contenus du supraconscient comme ayant une 'fréquence vibratoire' majeure ou supérieure à celle des autres niveaux.
Au lieu de parler de niveau supérieur, il semble plus adéquat de parler de niveau transpersonnel, lequel peut être considéré à la fois plus haut et plus intime par rapport au niveau personnel. À proprement dire et tout en parlant de potentiel énergétique, il y est question d'une plus grande intensité et non pas de nature différente !
Cette énergie psycho-spirituelle ne doit pas être confondue avec le Soi supérieur ou Soi spirituel. Celui-ci est, selon l'expression de Piero Ferrucci : « le nucléus qui illumine et donne vie au supraconscient ! »
S'agit-il ici d'une découverte de la psychosynthèse ?
Non, cette approche ne fait que mettre en évidence une dimension qui, au cours des âges, avait déjà fait l'objet de plusieurs témoignages et écrits à caractère philosophique, littéraire et surtout mystique !
Roberto Assagioli établit le lien entre les phénomènes
paranormaux et les états de conscience mystique. Cette façon de considérer l’inconscient prend ses racines dans les traditions mystiques et trouve son inspiration plus directe
chez Carl Gustaaf Jung.
En psychosynthèse, l'inconscient supérieur est souvent désigné par les termes équivalents :
- d'inconscient transpersonnel,
- de surconscient,
- de superconscient,
- et de supraconscient. .
Assagioli utilise ces termes l'un pour l'autre, comme des synonymes !
Il semble emprunter le terme 'superconscient' ou 'supraconscient' à Wilhelm Windelband qui fait la
distinction entre "superconscient" (réalité psychique à découvrir) et "subconscient" (contenus psychiques avant conscients et devenus inconscients), tout en donnant sa préférence au terme "supraconscient" pour désigner l'inconscient supérieur :
« Tout ce dont le moi n'est pas conscient peut être appelé 'inconscient', qu'il s'agisse de l'inconscient inférieur, moyen ou supérieur, mais il vaut mieux, lorsque c'est possible, indiquer le niveau dont il s'agit; c'est pourquoi le terme 'supraconscient' convient mieux pour indiquer l'inconscient supérieur. »
Assagioli explique que ce niveau existe :
« Au-delà du champ de la conscience ordinaire et où se trouvent divers et appréciables énergies psychologiques. »
Le supraconscient reste donc hors et au-dessus du champ de la conscience, ce qui porte Mircea Eliade à le reconnaître sur la désignation de "transconscient", quoique ce terme pourrait bien s’appliquer aussi à d’autres niveaux de l’inconscient.
L'inconscient supérieur est l’accès au dépassement de soi-même. Le niveau supraconscient est une aire de lumière particulièrement destinée à révéler l'être humain à lui-même.
Il s’agit du royaume par excellence d’où proviennent les grandes aspirations, inspirations et intuitions reliées à l’art, à l’éthique, à la religion, à la philosophie et à la science en général, en termes de contemplation, de manifestations...
L’inconscient supérieur est le domaine où se manifestent plus spontanément :
- le sens de la bonté,
- la beauté,
- l’harmonie,
- le courage,
- la créativité,
- la générosité,
- la collaboration,
- la simplicité,
- la sérénité,
- la joie,
- la sagesse,
- l’amour...
C'est de ce niveau que proviennent les expressions mystiques, les états d'illumination et d'extase, les grandes créations artistiques, aussi bien que l’élan de l’amour altruiste.
Selon Assagioli : « la Muse n'est qu'un symbole de l'inconscient supérieur, du superconscient. » Comme potentialité, elle regarde le futur : c’est le domaine supraconscient. En tant que manifestation, elle représente le superconscient : c’est l’actualisation effective du potentiel supraconcient et donc le passage de l’inconscient au domaine de la conscience.
1.4 L'inconscient collectif
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
L'inconscient collectif est formé par l'ensemble des qualités, concepts et instincts que Carl Gustaaf Jung classifie d'archétypes représentant à la fois : « des forces,
des tendances et des modèles, à caractère universel, ancrées dans le genre humain. »
L'inconscient collectif représente la somme des expériences, des mœurs, des normes et des habitudes collectives sous-jacentes à chaque collectivité et à chaque époque. Il s'agit de l’ancestralité et grand patrimoine de l’humanité, un patrimoine universel et territoire commun, où tous nous sommes enracinés. L’inconscient collectif est patrimoine commun à caractère vital.
Carl Gustaaf Jung y met en évidence « le monde non-individualisé des archétypes. »
Roberto Assagioli fait à ce propos la remarque suivante :
Selon Jung, « il n'y a pas seulement l'inconscient personnel formé soit des traces ataviques héréditaires, soit surtout des impressions de l'enfance, mais la personnalité humaine est dans un rapport et échange continuels avec l'océan psychique
désigné par Jung l' ‘inconscient collectif', ce qui me semble non seulement juste mais déjà amplement prouvé. »
Carl Gustaaf Jung lui-même témoigne à ce propos :
« J'ai choisi le terme 'collectif' parce que cette partie de l'inconscient n'est pas personnelle mais universelle. En contraste avec la psyché personnelle, il y a des contenus et teneurs de comportement qui sont plus ou moins les mêmes partout et chez tous les individus ! »
Jung tient compte de la psyché inconsciente, qu’il nomme aussi l’ “extra-conscient”, ayant des contenus d’ordre personnel et d’ordre interpersonnel. C’est l’extra-conscient interpersonnel qui est chez lui synonyme de l’inconscient collectif.
Roberto Assagioli lui confère cependant une signification quelque peu différente. Tandis que pour Jung, l'inconscient collectif constitue une sorte de bloc archaïque qui conserve les images, les idées et les archétypes, Assagioli y voit une généralisation grave qui manque de précision. Dans une de ses notes personnelles, se trouve le commentaire :
« Cet inconscient collectif est un monde vaste, allant du biologique au spirituel, à l'intérieur duquel il faut faire des distinctions d'origine, de nature, de qualité, de valeur... Certes, Jung ne fait pas ces distinctions. Il parle en gros de l'inconscient collectif, sans distinguer, et en confondant même, ce qu'il désigne comme archaïque provenant de
l'expérience collective humaine millénaire, et ce qui est plutôt supérieur, nous dirons superconscient, c'est-à-dire la sphère plus clairement spirituelle et tous les degrés de conscience supérieure en rapport avec elle - et cela constitue un manque grave ! »
Il y a un caractère à la fois collectif et inconscient autant dans le monde des idées chez Platon que dans le monde des archétypes chez Jung. Édouard Von Harmann a idéalisé l'inconscient comme une sorte d'âme universelle.
Teilhard de Chardin tient compte aussi de ce qu'il nomme la ‘noosphère’ composée de la conscience de l'expérience collective du genre humain...
Roberto Assagioli y voit le " monde psychique méta-individuel "
S'inspirant de Charles Baudouin, il tient compte de l'inconscient collectif non seulement comme structure de la psyché, mais aussi comme élément télépathique à l'intérieur
de celle-ci. Souvent, il emploie dans le même sens les expressions : "atmosphère psychologique" et "esprit du temps"
Hermann Keyserling y voit une mémoire collective qu’il nomme la « paléontologie de l’âme. » Et à son tour, Théodule Ribot tient compte de la dimension qu’il nomme « l’inconscient héréditaire ou ancestral.»
Nous pouvons considérer l'inconscient collectif, conformément à la pensée de Jung, comme l'ensemble de toutes les valeurs, modèles culturels et tendances universelles ou archétypes qui forment l'arsenal non conscient de la psyché de l'humanité, sans lui conférer pour autant une connotation tout à fait chaotique et anonyme.
Comme l'observe Bruno Caldironi : « l'inconscient collectif prend racine dans chaque individu ! »
Il s'agit donc d'une dimension à la fois collective et
individuelle dont l’étendu est incommensurable. Le fait d'en tenir compte donne une perspective tout à fait particulière et originale aux rapports entre psychosynthèse individuelle, sociale et universelle !
À l'intérieur de l'inconscient collectif, on peut distinguer les éléments ancestraux et les éléments héréditaires.
Tandis que les premiers correspondent à une expérience accumulée par toute l'humanité, les seconds sont plus
directement reliés à l'héritage génétique de chacun.
Assagioli tient compte de ce qu’il nomme « hérédité reculée » :
« Nous sommes le résultat d’une longue évolution ; des éléments ancestraux, ataviques, pullulent dans le bas-fond de la psyché et se manifestent indirectement dans les rêves, les fantaisies, les délires ; mais parfois débordent et emportent. »
Cet héritage ancestral ne se limite pas à une sorte de poids d'influence atavique ou d'archives historiques à identifier. Il constitue plutôt notre atmosphère psychologique douée d'énergie propulsive. Il y a donc un élément vital qui nous englobe, nous remplit, nous mène et nous accompagne. En plus du contact avec notre inconscient individuel qui a seulement l'âge de chaque individu, nous sommes aussi reliés à l'inconscient collectif qui est autant aussi vieux que l'humanité dont il est le dépositaire de l'expérience et de la sagesse. Donc, loin d'y voir seulement une sorte d’archive inerte de l'expérience du passé, on doit en plus y considérer une propulsion de la
sagesse qui nous guide dans le présent vers le futur.
Au début de la vie individuelle, c'est la vie inconsciente qui prédomine de manière plus prégnante.
Assagioli note combien « l’individu reflète la mentalité collective et la mentalité collective influe sur l’individu. »
Il se peut que soit encore l'inconscient collectif qui ait la prédominance sur la conscience pour ce qui regarde en général l'humanité comme telle. Plus notre conscient se ferme à l'inconscient, plus nous restons étrangers et ignorants par rapport à nous-mêmes et au monde environnant.
Dans l'idéal d'harmonisation entre les forces conscientes et
inconscientes, l'ouverture et l’effort de communication sont fondamentaux pour l'équilibre humain, sous peine de désordres provenant de leur divergence et de leur confrontation. Dans cette communication et harmonisation, il faut également que l'on tienne compte des différents niveaux.
Dans son diagramme de l'œuf, Assagioli s’occupe de la dimension collective de l'inconscient humain seulement à partir des années 1950. Alors, l'ovale n'est plus représenté par une ligne continue qui ferait penser à la monade sans fenêtres de Leibniz, mais par des pointillés indiquant la possibilité et le
fait d'un échange continuel entre l'inconscient individuel et l'inconscient collectif.
Tout loin de limiter notre identité à une sorte de coquille isolée, nous acceptons le fait d’être en contact avec un
champ d’énergie qui nous inclue et nous dépasse.
« Notre psyché n'est pas isolée. Elle se trouve immergée dans l'océan de l'inconscient collectif. » - Piero Ferrucci
Cette perspective donne à la psychosynthèse individuelle
l'ouverture indispensable à l'expression interindividuelle ou sociale aussi bien qu'à l'expression universelle.
Selon Assagioli : « Il y a une psycho-osmose, à tous les niveaux, avec l'inconscient collectif ! » Il fait noter qu’il s’agit d’une communication permanente, tout en remarquant combien « il est très difficile de faire la distinction entre
ce qui est l’inconscient personnel et l’inconscient collectif. »
À l’intérieur de celui-ci, il distingue la partie non différentiée et celle des structures permanentes de chaque archétype. Il fait encore la distinction entre l’inconscient collectif actuel et l’inconscient collectif ancestral.
Le premier est constitué par l’atmosphère psychique dans laquelle nous sommes trempés ou par laquelle nous sommes empoisonnés, alors que le deuxième constitue, en termes de phylogenèse psychologique, l’ensemble des expériences collectives faites par l’humanité.
Il remarque, en plus, que :
« l’inconscient collectif n’est pas une chose informe, mais une réalité articulée: il y a un inconscient collectif générique, propre du royaume animal, un relatif à chacune des espèces, et après, par la suite, un inconscient supérieur toujours plus spécialisé dans les animaux supérieurs, jusqu’à ce qu’on arrive au seuil de l’auto-conscience individuelle. »
Tel que pointillé, le diagramme de l’œuf porte à considérer la perméabilité psychique à tour les niveaux. Il y a tout un processus d'osmose psychologique, d’abord entre tous les êtres humains, formant comme un grand corps : l'humanité !
L'inconscient est commun à tous les humains à n’importe quel de ses niveaux : « son accès ne doit pas être considéré comme le privilège d'une élite ! »
Selon Assagioli, tous peuvent s'intéresser à l'inconscient et à son étude; cela ne doit pas être réservé qu'à des experts.
Comme, en plus de l'inconscient individuel au
niveau inférieur, moyen et supérieur, la psychosynthèse tient compte de l'inconscient collectif, avec les mêmes niveaux, le considérant comme le grand potentiel et héritage psychologique commun, tous nous sommes appelés à le découvrir, l’accueillir, l’identifier, l’intégrer, l’harmoniser et l’enrichir davantage. L’ouverture à l’inconscient requiert un travail permanent de discernement et d’intégration.
2 - Pèlerinage intérieur
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
Comment arriver à faire un peu plus de lumière sur l'inconscient, ou plutôt comment procéder pour contacter et mieux identifier la lumière qui est là ?
La meilleure voie semble celle d'une praxis** qui met ensemble autant la réflexion que l'action. Telle a été l’attitude d’une pléiade d’auteurs y incluant le fondateur de la psychosynthèse.
**Activité physiologique et principalement psychique, ordonnée à un résultat.
Que faut-il préférer : explorer l'inconscient tout en profitant de ses richesses, ou subir les effets de ses irruptions incontrôlées ?
Roberto Assagioli opte résolument pour la première alternative, en dépit des risques inévitables qu'elle comporte et qui invitent à la prudence, mais jamais à la démission.
Nous pouvons comparer l'inconscient au barrage d'une centrale électrique, plus grand est le réservoir, plus il faut surveiller les sorties d'eau ! Plus on veut puiser de l'énergie, plus il est nécessaire au préalable de renforcer les câbles conducteurs. Autrement, les câbles prendraient feu et deviendraient inutilisables. C'est ce qui arrive à ceux qui commettent l'imprudence d'utiliser une drogue pour s"éveiller aux énergies psychologiques supérieures à la capacité d'un état de conscience.
Assagioli fait la remarque suivante :
« Si nous n'avons pas encore le pouvoir de dominer la part consciente de la personnalité, nous serons encore beaucoup moins capables de dominer l'inconscient ! »
À ce propos, il évoque l'allégorie de l'apprenti sorcier qui fait surgir l'eau mais s'avère, par la suite, incapable de contrôler le torrent. Il va même jusqu'à comparer le potentiel de l'inconscient à celui de la bombe atomique !
L’éveil de nouvelles capacités fait appel à une plus grande responsabilité !
Carl Gustaaf Jung voyait dans la schizophrénie l'invasion incontrôlée du moi conscient par les forces anarchiques de l'inconscient.
Assagioli, quant à lui, parle du danger pour "le moi de se perdre dans le grand océan de l'inconscient."
Dans l'exploration de l'inconscient, on doit, selon Assagioli, éviter de provoquer l'explosion prématurée et incontrôlée des impulsions et des émotions ; éviter d'accentuer la dissociation et la multiplicité portant "le moi à se perdre dans le grand océan de l'inconscient, éviter aussi de trop se préoccuper de soi-même et de s'adonner à une "auto-analyse morbide." Il importe également de ne pas forcer le processus afin d'éviter des états d'exaltation dus à "l'afflux de forces psychologiques trop grandes !
C'est pourquoi Ira Progoff propose à ce sujet une investigation prudente et disciplinée.
L'objectif premier n'est donc pas de rendre conscient tout l'inconscient, mais d'adopter d'abord une attitude de confiance par rapport à son potentiel, ses manifestations, et son langage. Reconnaissant les dangers inhérents à une mauvaise exploration de l'inconscient, Assagioli insiste sur la méthode autant que sur les motivations de cette exploration.
Il recommande de procéder de façon progressive afin que les énergies de l'inconscient n'arrivent pas à la conscience avant que celle-ci ne soit capable de les recevoir, de les maîtriser
et de les utiliser.
L'énergie physique, dans le corps par exemple, est plus facilement observable au niveau des fonctions et des effets qu'en elle-même. Il en est de même de l'énergie psychique. L'inconscient est le 'lieu' d'élaboration des expériences vécues et l'appareil d'assimilation et de transformation des énergies psychologiques. Assagioli en parle comme d'un centre de véritable "gestation psychologique" conduisant à une sorte de vie nouvelle !
C'est bien l'inconscient qui est le grand réservoir du potentiel humain indispensable à notre accomplissement.
L'homme moyen, ou considéré 'normal', mais n'est pas : un 'produit fini'; il représente plutôt l'atteinte d'un stade auquel peut succéder un autre stade plus évolué. On reconnaît de plus en plus que chaque être humain est doté de pouvoirs psychologiques ou spirituels incalculables qui peuvent être éveillés de la léthargie ou mis en activité.
Ces pouvoirs demeurent dans les niveaux supérieurs du monde intérieur !
Tout en suivant Piero Ferrucci, on peut figurer, dans le temps, les niveaux suivants :
- L'inconscient inférieur représentant le passé,
- l'inconscient moyen le présent,
- et l'inconscient supérieur le futur.
2.1 La 'descente aux enfers'
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
Le tréfonds de l'âme humaine a toujours fasciné l'humanité, avant la psychologie, la philosophie et la littérature lui ont consacré bien des œuvres à caractère plus ou moins mythologique.
L' "Hadès", chez Virgile, l' "Enfer" chez Dante en sont des exemples qu'Assagioli évoque à ce propos.
Il relie l'intérêt pour l'inconscient soit à l'expérience de l'éveil spirituel, soit au désir d'une telle expérience.
Dans un cas comme dans l'autre - remarque-t-il - il s'opère d’abord une prise de conscience de notre nature imparfaite, remplie de faiblesses, d'obscurités, et de manque d'harmonie... Aussi bien que de notre "manque de préparation et de notre incapacité de nous en sortir directement !
Son approche psychologique porte à nous motiver aussi à chercher des recours capables de nous transformer et de contribuer à notre accomplissement, plutôt que de nous laisser envahir par des fantômes qui sont, la plupart du temps, des projections de la conscience mal éclairée !
La psychosynthèse préconise l'ouverture à tous les niveaux de l'inconscient, y incluant donc l'inconscient inférieur.
Assagioli y voit une sorte de travail géologique destiné à identifier les matières premières, à les faire monter à la
surface et à les transformer, comme on le fait pour le pétrole.
Tandis que la psychanalyse est, à son avis : "seulement un pèlerinage infernal", la psychosynthèse fait de cette descente et de ce pèlerinage un acte rédempteur**.
**Qui rachète (au sens moral ou et religieux)
Pour lui l'exploration de l'inconscient est considérée symboliquement comme la descente aux abîmes de l'être humain [...], la descente du Christ aux enfers pour racheter les habitants par la signification apportée L’enfer (infernus en latin) se réfère à ce qui est situé au plan inférieur, dans les profondeurs les plus obscures. En plus de l’inconnu, il peut bien y avoir le sens d’insécurité et même le refus, face à l'obscurité du désordre manifestés au niveau de la personnalité !
Si la psychanalyse de l'inconscient accorde une grande importance à l'identification d'un potentiel refoulé, la psychosynthèse : mise sur la capacité de régénération et d'intégration inhérente à la nature humaine à laquelle on doit faire confiance. Cela ne doit pas dispenser d'une bonne analyse de l'inconscient inférieur permettant non seulement de démasquer bien des forces de résistance, mais encore de mettre ces forces au service de notre partie consciente.
« Seulement celui qui connaît et sait affronter et maîtriser sans horreur les monstres qui grouillent dans les régions obscures de son propre être peut, à l'abri de leurs pièges, explorer les cimes les plus lumineuses de son âme et étudier les mystères les plus hauts de la vie humaine ! » Roberto Assagioli
La psychosynthèse n'insiste pas trop sur l'inconscient inférieur.
Au niveau des applications concrètes, la Psychosynthèse consacre cependant un certain nombre d'exercices d'analyse et de thérapie comme :
- le rêve-éveillé-dirigé,
- l'imagerie mentale,
- le cahier ou journal personnel,
- l'analyse des rêves,
- le dessin libre,
- l'expression corporelle,
- les tests projectifs.
Le potentiel inconscient recèle des forces à caractère anarchique, notamment lors qu'elles sont refoulées.
Selon Assagioli : « Notre inconscient est capricieux et il devient très salutaire de le constater, ce qui nous donne un sens d'humilité et de réalisme juste ! »
En fait, ces exercices appropriés à l'exploration de l'inconscient ne seraient pas nécessaires si – remarque-t-il -
nous étions les maîtres de notre 'maison psychique' !
2.2 L'avant-cour de la conscience
Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
Les grandes potentialités humaines, aux niveaux le plus élémentaire que le plus raffiné, se trouvent d’ordinaire en arrière du seuil de la conscience.
En psychosynthèse, l'inconscient moyen est considéré comme le terrain privilégié des grandes manifestations de la personnalité, ainsi que la voie normale d'accès à d'autres niveaux de l'inconscient, notamment le domaine transpersonnel.
Assagioli compare l'exploration de l'inconscient moyen à celle de la surface de la terre.
Il s'agit du terrain où il nous est donné de cultiver chacune de nos fonctions psychologiques en vue de leur fonctionnement normal, et du point de départ pour l'exploration d'autres domaines de l'inconscient.
En psychosynthèse, on tient compte ordinairement de sept fonctions psychologiques :
- la sensation,
- l'émotion-sentiment,
- les impulsions-désirs,
- l'imagination,
- la pensée,
- l'intuition,
- la volonté.
directement reliés à l'exploration de l'inconscient moyen :
- on compte l'observation objective de soi-même,
- le travail sur les sous-personnalités,
- la technique de désintensification et auto-identification,
- et l'exercice du modèle idéal.
- celui de la spéléologie (inconscient inférieur),
- celui de l'automobilisme (inconscient moyen),
- et celui de l'aviation (inconscient supérieur).
sciences psychologiques. « La révélation de nous-mêmes à nous-mêmes et l’identification chez nous de la terra incognita (terre inconnue) sont propres au mystère de la métamorphose de la conscience humaine. »
conscience (sens descendant). Dans le premier cas, Assagioli parle : « d'Alpinisme psychologique »; et dans le second, il parle de « télépathie verticale. »
- Toutes les inspirations supérieures,
- les intuitions philosophiques et scientifiques,
- les illuminations spirituelles,
- les impressions et prémonitions télépathiques,
- les pouvoirs exceptionnels ayant sur le corps des effets guérisseurs,
- et les impulsions menant à des œuvres héroïques et d’abnégation (désintéressement, renoncement...).
des impulsions et des besoins d’un genre et d'un niveau ‘plus élevé**’ que l’on trouve dans la conscience normale de la moyenne des hommes et femmes.
Il est normal le passage d’éléments de l’inconscient au champ de la conscience et donc d'arriver à un tel degré et état de conscience, alors qu’au moins une partie du supraconscient devient le superconscient. Il y a alors un dépassement de la conscience ordinaire menant à ce qu’on appelle la conscience transpersonnelle. C’est un lien qui relie le normal à l’extraordinaire !
concepts à propos de (sur) l’être humain, - remarque Assagioli - c’est le fait de reconnaître l’existence d’énergies supraconscientes qui sont aussi réelles et authentiques que les forces instinctuelles si amplement décrites par Freud et d’autres psychanalystes !
tenir compte de la composante temps, avant que les données du supraconscient deviennent effectivement conscientes, donnant ainsi lieu au superconscient.
- un sens en même temps de plénitude,
- d'harmonie,
- de beauté,
- d'admiration,
- de joie,
- de confiance,
- de sérénité,
- de liberté,
- d'énergie,
- de créativité,
- de gratitude,
- de compassion...
- Le sens d'approfondissement,
- Le sens d'intériorisation,
- Le sens d'élévation,
- le sens de cheminement,
- le sens d'expansion,
- le sens de développement,
- le sens de potentialité,
- le sens de réveil (s'éveiller à...),
- le sens d'illumination,
- le sens de joie,
- le sens de renouvellement,
- le sens de résurrection,
- le sens de libération (se libérer de...)
vêtement, il vaudrait mieux qu’il fût nu. »
On aurait la contradiction d'inconscient conscient. Dans certains cas, la conscience se manifeste spontanément à un niveau plus haut que celui de la conscience ordinaire.
la dimension où à la connotation religieuse !
faire, sous peine d’effets négatifs.
identification. Il n'est pas non plus le terme de la démarche de
l'accomplissement humain.
inférieur, Assagioli écrit: « C'est le ciel et non pas la mer ! »
le ciel de la conscience, il a lieu (place pour) aussi pour des nuages et des orages, avec la possibilité de vraies tempêtes (tsunamis) existentielles.
nous, de telle façon que tous les problèmes de la connaissance et de la maîtrise de soi sont vus sous une lumière nouvelle, Assagioli reconnaît aussi qu’une foule de nouveaux problèmes inattendus se présenteront !
transcendance, que nous pouvons considérer comme présent dans tout l'univers, est un mobile inconscient qui est à l'origine du processus évolutif.
Cette maîtrise doit être comprise en termes d’intégration et de synthèse et jamais en forme de destruction.
Toute la philosophie cartésienne de notre identification, « le cogito ergo sum » : « Je pense, donc j'existe ! » est basée sur le fait conscient.
« L'inconscient personnel est dans une interaction continuelle (je dirais 'psycho-osmose'), à tous les niveaux, avec l'inconscient collectif. »
- l'agressivité qui conduit à la violence,
- l'avidité qui mène à l'exploitation,
- la peur qui est source d'insécurité et conduit au pessimisme et à la dépression.
avec attention et sérénité, y considérant toutes les dimensions.
- Le silence,
- la méditation;
- les mots évocateurs,
- le dessin libre, (un conseil perso, un cahier de mandalas à colorier est un premier pas, tout dépend votre niveau de créativité ?)
- le journal intime,
- l’analyse des rêves,
- et l’évocation symbolique
- la mémoire,
- l'accueil,
- l'interprétation,
- et l'intégration de l'expérience onirique.
- Une forme à la fois simple et efficace d'accueillir les rêves est de les écrire tels qu'ils sont retenus par la mémoire, et le plus tôt possible, afin de ne pas les oublier !
- soit sous la forme d'un autre rêve plus clair,
- soit par une inspiration ou une intuition susceptible d'illuminer et d'élargir le champ de la conscience.
Chaque symbole offre une grille de lecture de la réalité !
« Tout ce qui est passager n’est qu’un symbole »
Dans un certain sens, tout est symbolique : tout le langage est symbolique, autant que "chaque inconscient a son langage symbolique",ce qui fait du "symbolisme un thème complexe et profond !
Le fondateur de la psychosynthèse est de l'opinion que les symboles dûment reconnus et compris ont une grande valeur :
ils évoquent et suscitent la compréhension intuitive directe, la symbolique est le langage de l'esprit, alors que le rationnel se limite au langage de l'intellect !
Le langage symbolique de l'inconscient est considéré comme supérieur à l'expression verbale au moyen de son caractère synthétique, alors que cette dernière est avant tout analytique.
Le symbole est représentation par laquelle l’inconscient se manifeste, dans un langage universel à décoder individuellement par le truchement de toutes les fonctions psychologiques.
La culture moderne, en particulier celle de l'Occident, a tellement fait de la science une activité mentale, qu'elle court le risque de perdre le sens du symbole, ou alors de vouloir l'enfermer dans les bornes du rationnel.
Pourtant, le symbole débordera toujours ces limites, car il invite à l'expansion, jamais au réductionnisme.
Sur ce point, Assagioli se démarque nettement de Freud dont l'interprétation du symbole est prise tout entière dans l'illusion quant aux processus explicatifs de la raison.
C'est au-delà de la rationalité que le symbole nous invite à chercher le sens le plus profond de la vie et de l'univers.
Son caractère synthétique dépasse le morcellement conceptuel de n’importe quelle analyse. Plus on le décrit et le définit, moins il reste un symbole. Tout en faisant appel à l’intuition, le symbole échappe à une définition.
Le mot ‘symbole’ provient étymologiquement du verbe grec synbalein, que l’on peut traduire : pour réunir, mettre ensemble, unifier.
Il y a l’inclusion, la simplification, la co-identification et la synthèse du conscient et de l’inconscient, du rationnel et du trans rationnel, de l’individuel et de l’universel.
Originairement il s’agissait d’un objet (pièce en bois, céramique ou autre matériel) coupé et dont les parties étaient données aux gens qui allaient se séparer.
Ces mêmes parties étaient destinées à être mis ensemble lors d’une nouvelle rencontre des mêmes personnes pour confirmer leur identité et donc l’authenticité de leurs liens de parenté, amitié ou autres. Du sens originel concret on est passé à la généralité des significations les plus évocatrices et abstraites.
Il va sans dire que le symbole existe indépendamment de cette désignation. Ils sont innombrables et chacun peut suggérer une multitude de sens y incluant des significations opposées, pouvant varier selon les civilisations, d’une époque à l’autre et encore selon les personnes.
Toutefois le terme continue d’évoquer le sens primordial d’une mise ensemble alliée à une identification et à une synthèse toujours à découvrir et à compléter par l’intégration des nouvelles situations et données.
Dans le sens le plus large du terme, n'importe quoi ou qui peut devenir un symbole; ou alors être pris comme tel !
Au dire de Roberto Assagioli :
« Le symbole est le langage originel ! »
Dans un sens plus strict, le symbole est relié à quelque chose ou quelqu'un qui a un caractère révélateur par rapport à des contenus, plus ou moins inconscients.
Il plonge ses racines dans le domaine de l'inconscient autant individuel que collectif.
Les symboles sont à la fois historique et mythologique profondément encrées dans chaque individu et dans la collectivité tout entière !
En plus d'un langage propre, il y a un contenu et un message à la fois particulier et universel, pour tous les gens et pour touts les temps.
Ils se trouvent reliés à toutes les philosophies et à toutes les croyances.
Comme remarque le fondateur de la psychosynthèse,
« les symboles ont été un moyen d’instruction dans toutes les cultures et dans toutes les religions ! »
Le même symbole peut contenir plusieurs évocations et significations selon les personnes, les temps et les circonstances !
Toute signification qu'on puisse dégager du symbole n'est jamais ni unique ni définitive.
Selon Assagioli :
une des caractéristiques du symbole, comme d'ailleurs une des caractéristiques de l'art, est celle d'avoir plusieurs significations.
Avec Dante, il lui attribue quatre significations :
- littérale,
- allégorique,
- morale
- et anagogique,
Chaque symbole est donc toujours bien plus qu'une simple allégorie. Il constitue un pont reliant la perception à l’évocation, autant au niveau personnel que transpersonnel.
On peut se demander dans quelle mesure on est conscient de l'existence du symbole, ainsi que de son langage et de la tâche concernant son décodage ?
L'interprétation des symboles fait appel à l'intuition plutôt qu'à la raison.
Sans s'opposer à la raison, le symbole éveille et fait appel à la fonction intuitive.
Il a la fonction de dévoiler le sens de la réalité, tout en dissimulant ce sens dans une sorte d'énigme ou de labyrinthe toujours mystérieux pour la logique rationnelle.
Comme le remarque Mircea Eliade :
le symbole révèle certains aspects de la réalité - les plus profonds - qui défient tout autre moyen de connaissance.
Tout en soulignant que les symboles sont d'une grande efficacité, Assagioli regrette que celle-ci ne soit pas encore assez reconnue, ni assez développées !
« Avec le développement du mental nous avons perdu le sens du symbole, mais l'inconscient continue d'être relié au symbole ! » Exprime Assagioli
Convaincu que le symbolisme est pour la vie psychique d'une importance extraordinaire, il valorise l'interprétation du symbole faisant appel à la méthode associative dont la clé principale doit être celle de l'intuition.
Au contraire de l’image qui représente directement quelqu’un ou quelque chose, le symbole ne les représente qu’indirectement.
Sa signification est souvent pluridimensionnelle, ambivalente et paradoxale, étant donné qu'elle varie selon les niveaux et perspectives de la conscience.
Un même symbole peut en effet, selon les circonstances, receler deux significations opposées :
- l'une supérieure, positive,
- et l'autre inférieure, négative.
Il peut avoir en outre plusieurs significations simultanées !
Face à la complexité d'un tel langage, il faut éviter le découragement et se garder des explications faciles.
Alors que la psychanalyse met l'accent sur l'interprétation des symboles, et la psychologie analytique de Jung le met sur leur action spontanée, la psychosynthèse s'en sert activement.
Parmi les moyens particulièrement appropriés à l'utilisation des symboles, Assagioli suggère les suivants :
- la visualisation de tel ou tel symbole,
- la réflexion sur les symboles provenant spontanément des rêves ou du dessin libre (selon la méthode inspirée par Jung),
- la technique du "rêve-éveillé-dirigé" de Robert Desoille,
- ou encore ses variantes, telles que la méthode GAI ("Guided Affective Imagery") de Virel et Fretigny.
Il tient compte aussi de certains tests psychologiques :
- "Thematic Apperception Test" (TAT),
- test musical ("Musical Rêverie Test"),
- test de mouvement (danse spontanée),
- test cosmique (rapport avec l'univers).
- la fascination passive,
- et l'utilitarisme.
- de la lumière,
- du bijou,
- du sage,
d'une meilleure utilisation des énergies psycho-spirituelles.
- symboles de la nature,
- symboles animaux,
- symboles humains,
- symboles de choses créées par l'homme,
- symboles religieux et mythologiques,
- symboles abstraits.
- introversion,
- descente en profondeur,
- élévation-montée,
- élargissement-expansion,
- éveil,
- lumière-illumination,
- feu,
- développement,
- renforcement-intensification,
- amour,
- chemin-voie-pèlerinage,
- transformation-sublimation,
renaissance-régénération, - libération.
- indifférence,
questionnement, - rébellion,
- motivation,
- abdication,
- persévérance.
Ce travail fait appel à une collaboration consciente nommément en tenant compte du recours à la symbolique.
Le symbole a effectivement, comme le souligne Assagioli :
la fonction paradoxale de "cacher ou de révéler !"
Aucune formule doctrinaire et loi religieuse peuvent apprivoiser le symbole en termes de signification précise ou globale, étant donné que son sens échappe à leur contrôle.
La psychosynthèse peut servir à mieux nous apprendre que la voie qui conduit à l'expérience des grandes révélations autant du Soi humain que du Soi divin, ne peut jamais éviter de longer et de traverser les domaines mystérieux de l'inconscient.
Avec Assagioli, on doit souligner le fait universel de l’utilisation des symboles à des fins éducatives dans toutes les cultures et dans toutes les religion !
Il se peut que , par exemple dans l’imagerie mentale, advienne un symbole à caractère négatif, comme une sorte de danger ou tentation. Dans le cas échéant, il n’y est pas question de le rejeter, mais de le transformer !
En plus et avant toute utilisation de la symbolique, il convient de tenir compte, encore une fois, du fait que le symbole est en soi-même une source de synthèse, comme son sens étymologique l'indique. Il fait appel à toutes les fonctions psychologiques et dépasse toujours leur capacité dans l’appréhension (compréhension) de son sens.
Il est continuelle de quelque chose et une révélation permanente de nous-mêmes.
Une fois considérés en particulier la activité onirique et le langage du symbole, revenons à l'inconscient comme tel.
C'est un appauvrissement majeur pour tout être humain, quel qu'il en soit, de faire l’abstraction de son potentiel inconscient, et pire encore de minimiser cette dimension humaine !
Nous réfugier dans l'espace conscient, c'est devenir substantiellement coupés de nous-mêmes.
Il peut arriver que quelqu'un soit fondamentalement très ouvert à l'inspiration artistique, religieuse ou scientifique, par exemple, tout en croyant consciemment le contraire.
« L'inconscient, comme on l'appelle, est beaucoup plus 'poétique ! » Martha Eliade
« Notre vie, qu'elle soit consciente et inconsciente à la fois, reste souvent une énigme expérimentale qui peut paraître à soi et aux autres très mystérieuse ! » Eddy Vonck
Avec Assagioli, soulignons encore une fois que la pratique de la psychosynthèse exige avant tout la connaissance de nous-mêmes, de la totalité de nous-mêmes, et donc aussi de notre inconscient !
« Nous ne devons pas croire que le champ de recherche de l'inconscient est un champ exclusivement réservé aux experts. Tout le monde doit commencer à l'étudier, et dans cette étude, nous devons nous tourner aussi vers le haut et vers le bas de notre être, toujours dans une attitude sereine d'observateurs. »
Une telle intégralité ou globalité inclut l'inconscient dans toutes ses dimensions.
Comme le remarque le fondateur de la psychosynthèse :
« Il n'y a pas encore longtemps, la recherche de l'inconscient s'adressait presque exclusivement à ses aspects inférieurs, les impulsions instinctives, les conflits existants, et les troubles nerveux et psychologiques qui s'ensuivent. Seulement de nos jours, l'attention s'est portée aussi sur les aspects supérieurs de l'inconscient. »
L’inconscient devient de moins en moins la caverne des monstres et de plus en plus la surprise et le charme d’une maison familiale où il y a toujours les défis des étages à atteindre, l’émoi des recoins avec des trésors à découvrir, et le prix d’y être l’habitation et l’habité !
Il y a un bon/ bien et beau chez nous que ne doit pas être considéré étrange et moins encore étranger.
En fait, notre nature elle-même nous impose de passer une grande partie de la vie dans les domaines de l’inconscient.
Cela arrive grâce au sommeil lequel représente un acte d'abandon où le conscient se remet et donne place à l'inconscient, tout en passant par une triple expérience qui fait penser :
- à la mort (perte de conscience),
- à l'éternité (absence psychologique du temps),
- et à la résurrection (réveil et régénération vitale.)
Le sommeil profond, à distinguer du rêve où il y a un état différent de conscience, constitue le vrai passage de la conscience ordinaire à l’inconscient par rapport à nous-mêmes et par rapport a la durée du temps.
“Je dors, mais mon esprit veille.”
En plus de constituer une partie intégrante de nous-mêmes, les énergies de l’inconscient sont indispensables à notre équilibre psychologique.
Comment donc se comporter consciemment envers l'inconscient ?
Il faut bien croire qu'il existe !
- S'y intéresser,
- l'étudier et étudier avec lui,
- accueillir ses manifestations tant au niveau individuel que collectif,
- utiliser ses énergies,
- lui faire confiance,
- s'abandonner à lui et lui communiquer nos problèmes et nos aspirations;
en bref, faire des domaines conscients et inconscients une vraie synthèse existentielle !
Les fonctions psychologiques, à considérer dans les deux chapitres qui suivront, constituent nos outils de travail à cet égard :
- soit comme sujet de découverte,
- soit comme objet d'intégration,
cela dans un rapport étroit entre le champ de la conscience et le domaine de l’inconscient.
À SUIVRE !
Fin de la retranscription de la partie 3, la partie 4 suivra mais patience...
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Eddy Vonck - Fondateur du Blog Psycho'Logiques





















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