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𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 (partie 2) - (niveaux de conscience / sur la voie du centre)

 

𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 - partie 2

🚫 avant de lire cette partie 2, il est impératif que vous lisiez à votre aise, le chapitre 1 Eddy

📌 𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 - partie 1 - ( la prise de conscience)

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli  

Bien plus fondamental que la découverte de l'espace cosmique est celle de notre identification et potentiel, donnant lieu à l'élargissement de la conscience.

Le présent chapitre concerne directement les items quatre, cinq et six du diagramme de l'œuf présenté, c’est-à-dire le champ de la conscience et ses niveaux, et le centre même de cette conscience nommé le moi personnel ou alors le Soi transpersonnel, y considérant respectivement les domaines personnel et transpersonnel.

𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶  (partie 2) - (niveaux de conscience / sur la voie du centre)

4. Le champ de la conscience
5. Le moi conscient ou soi personnel
6. Le Soi supérieur, spirituel ou transpersonnel

les autres items sont 

1. L'inconscient inférieur
2. L'inconscient moyen
3. L'inconscient supérieur ou supraconscient

7. L'inconscient collectif 

 📌 Le classement et les nomenclatures des niveaux de conscience varient selon les différentes écoles et auteurs en Psychosynthèse.

La référence à des niveaux ou stades de conscience ne doit pas être comprise dans le sens linéaire du terme. Il ne s'agit pas d'une localisation à proprement dite. On peut cependant imaginer le domaine conscient comme un spectre dont le rayonnement se présente avec des couleurs et intensités différentes ! 

C'est dans cette perspective que l'on doit considérer les niveaux distinctement identifiés en psychosynthèse par le biais du diagramme de l'œuf où il est question des domaines conscient et inconscient à des niveaux et dimensions distincts.

Le fait de considérer différentes prises de conscience plus ou moins amples ou et intenses et toujours passibles de modification ! Il y a, chez n’importe qui, possède des domaines ou stades plus ou moins conscients dont on doit tenir compte. Mais il ne serait pas correcte d'exprimer qu'il y aurait des individus, les uns conscients et les autres dépourvus de conscience ???

Celle-ci est commune à tous, quoique les degrés soient différents concernant la prise de conscience de chacun !

Ici, commence la partie 2

2 – Niveaux de conscience

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

Souvent la psychologie, notamment en tant que science moderne distincte de la philosophie, s'est fixée notoirement au niveau élémentaire de la personnalité, tout en faisant abstraction de l'âme proprement dite, ce qui porte le père de la psychosynthèse à regretter emphatiquement le paradoxe d'une psychologie sans âme. Il y a le danger d'une psychologie dépersonnalisée.

 

On vérifie parfois la tendance à glisser dans l'erreur de considérer l'être humain comme quelqu'un qui possède une personnalité, sans comprendre que celle-ci, tout en étant distincte, est un élément constitutif et inséparable de l’identité humaine. En d'autres termes, la personnalité devient alors sujet et non pas un objet.
On vérifie parfois la tendance à glisser dans l'erreur de
considérer l'être humain comme quelqu'un qui possède une personnalité, sans comprendre que celle-ci, tout en étant distincte, est un élément constitutif et inséparable de l’identité humaine. En d'autres termes, la personnalité devient alors sujet et non pas un objet.

Elle fait partie essentielle de notre identité.

Assagioli fut attiré, à un moment donné, par le qualificatif transpersonnel au point de lui donner préférence par rapport à l'adjectif spirituel. Il a cependant évité ou au moins douté de classer la psychosynthèse dans le rang de la psychologie transpersonnelle, à fin de ne pas dévaloriser le travail psychosynthétique qui a lieu aussi au niveau personnel. 

Tel que pour le Soi transpersonnel, le préfixe «trans» fait penser à un dépassement.

Pour ce qui concerne le processus psychosynthétique d’identification et d’intégration, on tiendra alors compte de deux niveaux du centre de la conscience, le personnel et le transpersonnel, tout en considérant que la psychosynthèse peut se trouver graduellement plus axée au niveau du moi personnel, ou alors au niveau du Soi transpersonnel !


 

 

 

2.1 Niveau personnel

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

Assagioli fait la distinction clairement entre la personnalité, formé par l'ensemble des contenus biopsychiques, et le Soi qui est le noyau de l’individualité.

« Le Soi et la personnalité sont deux choses tout à fait
différentes. Le premier est unique, simple, identique; la deuxième est changeante, complexe, pouvant même se dédoubler ! »

Le Soi est source pure de l’identification et dépourvu de contenus.

Quoique immanent par rapport aux éléments de la personnalité, il les transcende toujours (en permanence).

Il est aussi le centre de conscience, lorsque reconnu au niveau élémentaire, celui de la personnalité et alors désigné le moi personnel.

À ce niveau, on met l'accent sur l'intégration de la personnalité et on parle alors de psychosynthèse personnelle.

Quand le concepteur de la psychosynthèse parle de « l'unification de la personnalité avec l'individualité », il tient compte de niveaux différents d'un processus psychosynthétique débuté au niveau de la conscience personnelle et destiné idéalement à prévaloir et culminer au niveau de la conscience transpersonnelle.

2.2 Niveau transpersonnel

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

De pair avec Abraham Maslow qui tient compte des « expériences du sommet »  et de Viktor Frankl qui parle de la dimension « noologique », le père de la psychosynthèse privilégie ce qu'il appelle la psychologie d'en haut, c’est-à-dire celle qui provient et se manifeste au niveau de l'esprit qu'il finit pour nommer ordinairement le Soi supérieur, le Soi spirituel ou le Soi transpersonnel. 

Le fait de privilégier la psychologie d’en haut se doit exactement à celui de reconnaître le Soi supérieur comme réalité et source du processus psychosynthétique

Il faut cependant éviter l’erreur de concevoir l’approche psychosynthétique comme un refuge dans un royaume supérieur, strictement transpersonnel, tout en ignorant ou faisant de l’abstraction par rapport à la totalité de l’être humain.

C’est, en bref, une psychologie intégrale, adressée à la totalité de la personne humaine, y considérant donc autant le niveau personnel que le niveau transpersonnel.

Celui-ci n’est donc pas séparé et moins encore opposé à la personnalité, il s'agit d'un élément "constitutif de l'essence de notre personnalité et le fondement de toute l'activité de la psyché !

À ce niveau de conscience, il y a toujours la reconnaissance et l'inclusion de la personnalité.

À un degré plus ou moins élémentaire de psychosynthèse, l'agent intégrateur, le Soi transpersonnel, c'est-à-dire l'esprit ou noyau de l'individualité, est perçu comme "soi personnel".

Cela porte parfois les auteurs, y compris Roberto Assagioli, à parler de deux sortes de psychosynthèse, la psychosynthèse personnelle et la psychosynthèse spirituelle ou transpersonnelle.

Selon Francesco Brunelli, « Il faut distinguer la psychosynthèse personnelle et la psychosynthèse transpersonnelle : la première amène le sujet à une bonne harmonisation intérieure et extérieure; grâce à la deuxième, il accède d'abord à l'exploration des zones supérieures de l'inconscient, et finalement à l'expérience du Soi »

Roberto Assagioli lui-même utilise la désignation ‘psychosynthèse spirituelle’.

Cependant cette désignation semble parfois inconfortable et ambiguë. Elle se prête à mauvaise interprétation et peut donner flanc, en termes de langage plutôt religieux de conception pratiquement dualiste, à la dévalorisation ou à l’exclusion même du monde matériel.

Il finit par donner la préférence au terme transpersonnel, peut-être afin d'éviter les préjugés quelquefois inhérents au terme spirituel, mais certainement par l'attention au fait que le Soi spirituel est toujours à l’œuvre à n’importe quelles dimensions et niveaux de la psychosynthèse.

C’est à considérer, en plus, que le processus psychosynthétique, est comme la vitalité dans un arbre, est une réalité, dès la semence d’où il provient jusqu’au fruit
qu’il produit, autant dans les racines plongées dans l’obscurité du sol que dans les fleurs exposées à la lumière du soleil.

On l’a déjà souligné, toute la psychosynthèse est foncièrement spirituelle, c’est-à-dire l’œuvre de l’esprit de synthèse. 

On y considère les phases ou les aspects à partir de la focalisation de la synthèse telle que faite (Réalisé) ou et perçue (observé), donnant ainsi l'emphase aussi bien au niveau de la personnalité qu’au niveau transpersonnel.

Concernant le processus psychosynthétique, on compare par analogie le moi personnel à la terre, la lune ou quelque autre planète du système solaire...

Et le Soi transpersonnel au soleil qui illumine.

Encore métaphoriquement parlant, il y a des phases
d'illumination différentes et des distances qui varient par rapport à la source de lumière qui est le Soi.

C’est l'intensité de cette lumière et la conscience de l'identification avec cette source qui caractérisent alors la psychosynthèse transpersonnelle.
C’est l'intensité de cette lumière et la conscience de l'identification avec cette source qui caractérisent alors la psychosynthèse transpersonnelle.

Une telle distinction ne doit jamais traduire une séparation entre la psychosynthèse personnelle et la psychosynthèse transpersonnelle, toutes les deux faisant partie de la psychosynthèse individuelle !

Assagioli exprime aussi :

 « Le Soi et sa projection sont toujours en rapport, il y a toujours un fil qui les connecte. »

« La psychosynthèse peut être considérée comme l'expression individuelle d'un principe plus vaste, d'une loi universelle de synthèse interindividuelle et cosmique. »

Quand on parle du niveau transpersonnel, on tient compte non seulement du niveau supérieur de conscience, mais aussi des qualités qui particulièrement le caractérisent.

Celles-ci sont nombreuses. On peut citer entre autres : 

  • l’amour, 
  • la beauté, 
  • la bienveillance, 
  • la bonté, 
  • la confiance, 
  • la coopération, 
  • le courage, 
  • la créativité, 
  • le détachement, 
  • le discernement, 
  • la générosité, 
  • la gratitude, 
  • l’harmonie, 
  • l’humilité, 
  • l’irradiation, 
  • la joie, 
  • la liberté, 
  • la patience, 
  • le recueillement, 
  • la sagesse, 
  • la sérénité, 
  • le service, 
  • la simplicité, 
  • l’universalité, 
  • la vitalité 
  • et la vérité...

Par le fait de distinguer les niveaux de conscience on ne doit pas oublier la conscience comme un tout !

Le spectre de la conscience pourra être comparé à l’arc en ciel, aussi bien qu’à l’échelle musicale


Ce spectre permet de visualiser le centre de conscience à fonctionner comme une règle à coulisses en termes de lumière et son. 

Pour ce qui concerne le niveau de la conscience humaine, le moi personnel est figuré au niveau de la conscience réflexive et le Soi au niveau le plus intime (indigo) ou plus haut (Si) de la conscience spirituelle. Il y a alors l’avantage de les considérer non pas comme un genre de polarités, mais plutôt en termes d’intensité ou d’étapes, de la sorte que l’on peu parler, en plus, de la conscience aux niveaux des notes et couleurs intermédiaires. 

Nous pouvons nous sentir en syntonie avec élément donnée (note ou couleur), mais nous sommes leur ensemble, toujours davantage à identifier et cultiver.

En termes d’approche psychologique, la psychosynthèse commence au niveau de la conscience réflexive, celle du moi personnel (Mi) et culmine au niveau du Soi transpersonnel, celui de la conscience spirituelle (Si), le niveau le plus élevé de l’échelle.

Les voies qu’y convergent sont alors celle de la lumière (couleur) et celle de l’amour (vibration) et donc ne justifie donc l’erreur de trancher une ligne de démarcation entre la psychosynthèse personnelle et la psychosynthèse transpersonnelle, toutes les deux faisant partie de la psychosynthèse individuelle.

« Le Soi et sa projection sont toujours en rapport; il y a toujours un fil qui les connecte.»

« La psychosynthèse peut être considérée comme l'expression
individuelle d'un principe plus vaste, d'une loi universelle de synthèse interindividuelle et cosmique.
»

« Je suis un centre de conscience et je suis conscient de mes états de conscience et de mes contenus de la conscience »

Contrairement à l’expression, mois correcte - ‘j’ai de la conscience’ ou j’ai un centre de conscience’.

On est un centre de conscience plus ou moins éveillée !

En termes d’auto-identification et perspective de l’esprit, il n’y plus le danger de tomber dans l’erreur ou le déni de considérer l’ âme et le corps comme des simples contenus.

Le corps est plus que les contenus physiques; l’âme est plus que nos états d’âme :

l’Esprit ou Soi est plus que nos états d’esprit. 

Tout en suivant l’appel de Assagioli de prêter attention à la grammaire psychologique, c’est fondamental de considérer que le Soi humain est non pas seulement la présence de l’Esprit en nous, mais aussi l’esprit que nous sommes !

On est un centre de conscience plus ou moins éveillée !

3 - Sur la voie du centre

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

La symbolique du centre, telle que l’« Axis Mundi » , que soit-il le Paradis perdu ou le « Trésor inconnu », semble commune à toutes les cultures.

Le sentier qu’y mène est considéré étroit et difficile !

En termes mythologiques :

il débute par une initiation et finit par une consécration, donnant lieu au passage du profane au sacré, de l’éphémère au durable, de l’illusion à la réalité.

Dans une telle conception et perspective, le centre est le lieu de la rencontre, le but de la convergence. Il est, selon l’expression de Plotin, « le père du cercle.»

La voie du centre est la voie du Soi, celle qui débute au niveau du moi personnel pour atteindre le Soi transpersonnel.

Tel est, selon Assagioli, la perspective bien particulière de son
système psychologique : Sa psychosynthèse se fonde sur "le principe d'organisation autour d'un point central." Il parle, alors, de la formation et construction de la personnalité autour d'un nouveau centre.

Il n’y est pas question d’un nouveau centre, mais simplement du vrai centre unificateur aligné avec le Soi.

Roberto Assagioli y prend une position en même temps
contrastante et originale : 

Tandis que la psychologie descriptive, expérimentale et béhavioriste, de même que la psychanalyse, procèdent par une étude analytique et objective des phénomènes psychologiques comme tels et considèrent la vie mentale comme un mécanisme gouverné par des lois fixes, 

la psychosynthèse fait du Soi le centre vital de l'être humain, son point de départ, et étudie tous les faits psychologiques dans leur rapport vital avec ce centre.

Celui-ci est à la fois le pivot ou l’axe invisible de toutes les fonctions biopsychiques (ou biopsychisme) et le centre véritable autant de la conscience que de l’inconscient.

L'expérience d'être peut avoir lieu à n'importe quelle position sur l'axe reliant le soi personnel et le Soi spirituel ou transpersonnel.

Cet axe peut être imaginé comme une coulisse à tous les niveaux, et il peut y avoir une expérience plus ou moins élevée d'identification et de psychosynthèse. 

L’image de la coulisse nous porte à concevoir la voie du centre en même temps vers l’intériorité et vers le haut, de telle façon qu’il y a à la fois intériorisation, montée et expansion, ou exprimer autrement : un élargissement de la conscience.

Assagioli rappelle que « la psychosynthèse » , dans son sens le plus large et inclusif, est le résultat de l'action accordée de deux forces, deux agents, deux centres à l'intérieur de nous, l'un [le centre] personnel et conscient, l'autre [le centre] spirituel et superconscient.

Au niveau transpersonnel, le vrai Centre de conscience est toujours stable et autonome par rapport aux contenus de la conscience.

Indépendamment de la prise de conscience au niveau de la personnalité, le centre ou pivot de l’auto-conscience reste à jamais ce qu’il est, authentique et sans changement ni besoin de développement.

Cependant, au niveau personnel, chacun des 'centres' des sous-personnalités peut facilement être perçu comme le centre authentique de notre identification, d'où la confusion
souvent notée entre les 'contenus' de conscience et le centre de la conscience.

Le vrai centre peut être aussi comparé au noyau de l'atome,
avec son champ magnétique dans lequel gravitent les électrons. Il s'agit d'un centre à la fois réceptif et actif qui, en plus, peut être encore comparé à un radar qui reçoit des impressions et émet des messages.

C'est un centre à la fois de conscience (réceptivité) et de volonté (activité).

Souvent, l'auto-conscience demeure ainsi hors des frontières de la conscience ordinaire.

Dans le diagramme de l'œuf, le centre est signifié par la ligne qui relie le soi personnel au Soi transpersonnel. Il y est question d'une position plutôt que d'une entité.

La voie du centre est perçue comme celle de l'intériorité : 

« En nous portant vers l'intérieur de nous-mêmes, nous découvrons notre Centre, notre Existence véritable, la partie la plus intime de nous-mêmes. » - Roberto Assagioli

La voie du centre évoque, en même temps, le terme d’une convergence et le lieu de départ, un point d'équilibre et une stabilité à refaire, tout en alliant celle-ci au processus permanent d’un cheminement intérieur.

Il s’agit d'un retour à la source de l'être, au Soi, à ce noyau de la conscience, dans tout ce qu'il représente en même temps de plus intime, le plus élevé, le plus expansif et le plus compréhensif.

Ce centre unificateur se trouve à différents niveaux, selon le degré plus ou moins évolué du processus psychosynthétique.

Il représente toujours un point de convergence entre le moi et le Soi et un point de référence entre nous-mêmes et quelqu’un d’autres.

Il devient alors, au niveau de la co-identification, le ‘lieu’ du mariage spirituel dont parlent les mystiques.

Thérèse d’Avila visualise l’âme humaine comme :

« Un Château rempli de demeures dont la principale est celle du centre, où il y a la rencontre avec Dieu, le Soleil perpétuel ou Roi, lequel y siège dans son palais ! »

Quoiqu’il soit impossible de situer le Soi qui en même temps se trouve en tout ce qui est notre être et nulle part en particulier, on l’a imaginé demeurer dans un endroit précis, comme la rate, l’estomac, le foie, les poumons, la vésicule biliaire, les intestins, le cœur davantage, la tête et surtout le front, plus précisément le point situé entre et derrière les yeux, désigné par les mystiques le troisième œil, l’œil unique, le point tranquille, et aussi le mont de la transfiguration.

Lorsqu'on parle du centre, on opte pour une expression qui semble plus adéquate, tout en acceptant aussi ses limites.

En psychosynthèse, le centre de la conscience, loin de constituer une métaphore, représente à la fois le pivot et le sommet de la conscience signifiée et synthétisée, à ce niveau, par le Soi transpersonnel.

Il s’agit d'un retour à la source de l'être, au Soi, à ce noyau de la conscience, dans tout ce qu'il représente en même temps de plus intime, le plus élevé, le plus expansif et le plus compréhensif.

 

3.1 Conscience transpersonnelle

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

En même temps qu’Hans Berger, à qui l’on doit la découverte qui mène à l’encéphalogramme permettant de mesurer l’activité consciente, Assagioli faisait œuvre de pionnier par son attention à la conscience comme telle, notamment en ce qui concerne ses manifestations le plus élevées.

Après avoir considéré la portée et les grandes caractéristiques du Soi spirituel, il convient de préciser davantage les états supérieurs de conscience ici désignés le superconscient, à distinguer du supraconscient, tout en étant celui-ci au-delà de la conscience actuelle et donc dans le domaine de l’inconscient supérieur.

Assagioli insiste sur l’importance d’une telle distinction : 

il est nécessaire, afin d’éviter une méprise possible, de faire la différence entre le ‘supraconscient’ (ou ‘inconscient supérieur') et celle qui a été parfois nommée ‘superconscience’, et qu’il serait plus exact de définir ‘un état supérieur de conscience’, ou bien ‘conscience transpersonnelle'.

En dépit de l'ignorance et des préjugés au sujet des manifestations du superconscient, Assagioli insiste sur les preuves existentielles et sur l'importance qu'il faut bien accorder à cette dimension humaine :

Les témoignages de l'expérience du superconscient sont innombrables, de tout temps et en tout lieu : anciens et modernes, orientaux et occidentaux. Il y en a de toutes les sortes : d'abord, les expériences qui appartiennent au domaine religieux, surtout des expériences mystiques; mais il faut noter qu'il y en a d'autres, qu'il y a des expériences supraconscientes qui ne sont pas à caractère religieux.

Tandis qu'il y a des milliers de psychologues dans le monde entier qui étudient les autres aspects de la nature humaine (surtout les aspects inférieurs !), tellement peu nombreux sont ceux qui s'occupent du superconscient.

La réalité du superconscient – affirme Roberto Assagioli n'a pas besoin d'être démontrée; c'est une expérience et, quand on en devient conscient, elle constitue ce que Bergson a si bien nommé 'des données de la conscience'.

Il s'agit d'une expérience directe, comme celle d'une couleur, d'un son, et d'un sentiment. 

Personne ne peut ni n'éprouve le besoin de 'démontrer' la sensation du rouge ou du vert, de la joie ou de la douleur; ce sont des réalités psychologiques pour ceux qui en font l'expérience.

« Le superconscient n’est pas quelque chose que l’on
doit accepter parce que les autres en ont fait l’expérience ; comme des bons agnostiques, nous devons voire qu’est ce que c’est, c’est à dire en faire l’expérience directe. »

Le Soi est tout à fait conscient, cela ne veut pas dire qu’il est conscient de n’importe quoi. 

Une des caractéristiques de cette plénitude de conscience
est la conscience de ses propres limites.

L’orgueil n’est pas à proprement dire la chute du Soi, mais celle de l’égo qui s’arroge à une identification qui tombe de
l’inconsistance fruit de sa propre prétention.

Les génies ne sont pas, par ce fait même, les personnalités
les plus intégrées et les plus proches de l'auto-identification humaine.

La descente des énergies supérieures précède habituellement la conscience du Soi transpersonnel, donnant d'abord au niveau de la personnalité, des états éminents de conscience qui peuvent conduire ou non à la conscience supérieure au niveau du Soi.

Dans une note personnelle en date du 5 janvier 1917, Assagioli présente l'esquisse suivante des caractéristiques de ces états supérieurs de conscience :

- Du côté intellectuel : sentiment de compréhension, de vision majeure plus étendue, plus profonde, plus claire et plus lucide. Vision des liens et des rapports (série causale) ainsi que des raisons (série finale) dont on n'était pas conscient. Vision plus synthétique et universelle. Sens de 'fraîcheur' mentale.

- Du côté émotif : sentiment de paix, de sécurité et de foi (fraîcheur). Sentiment de joie en même temps intime et calme - une béatitude spéciale - absence de désir. Sentiment d'amour : amour en adoration devant l'Universel, l'Infini, l'Éternel; amour plein de sympathie, d'amitié, de 'communion'; fraternité spéciale envers les 'compagnons' et amour de
compassion envers ceux qui souffrent. Amour pur et ineffable pour l'être unique complément de notre âme (chaleur).

- Du côté volitif, actif : sentiment de liberté intérieure. Sentiment d'énergie, d'activité, de 'positivité'. Sentiment de force, de la capacité de modifier les autres et les choses. Sentiment d'irradiation, d'émanation, de la capacité de répandre les influences psychiques et spirituelles (chaleur ).

Ces caractéristiques de ces états de conscience semblent
étroitement reliées à l'auto-identification au niveau du Soi transpersonnel
.

Lorsque l'identification advient à un niveau inférieur de conscience, ces états d'âme s'accompagnent parfois d'exaltation, de solitude et d'insécurité.

Les contenus du supraconscient, en provenance de l’inconscient supérieur, peuvent alors donner prise à des déviances, une fois rendus conscients et perçus au niveau de la personnalité.

C'est pourquoi, dans le discernement psychologique, Piero Ferrucci tient compte, avec Assagioli, de la psychopathologie du sublime.

La psychosynthèse aide à faire les distinctions nécessaires en vue du discernement des états de conscience, surtout à considérer au niveau de la personnalité.

Selon Assagioli, ce qui caractérise le moi, c'est qu'il est
intensément conscient de soi en tant qu'être
distinct, séparé des autres, jusqu'à en éprouver parfois un sentiment de solitude, d'incommunicabilité.

C'est pourquoi, comme il l'observe dans une de ses notes
personnelles, l'auto-conscience personnelle est souvent douloureuse, accompagnée d'un sentiment d'insécurité, d'un sens de solitude et d'isolement (expérience ‘inexistentielle’).

Plus on reste au niveau de conscience du soi personnel, plus il y a danger de distorsions et de mauvaises interprétations !

Chaque pas en avant dans l’élargissement de la conscience constitue en même temps une opportunité et une prise de risque dans la mesure où elle met en danger le statu quo et menace notre sécurité personnelle !

Chaque pas en avant dans l’élargissement de la conscience constitue en même temps une opportunité et une prise de risque dans la mesure où elle met en danger le statu quo et menace notre sécurité personnelle !

Bien différent des états de conscience manifestés au niveau du soi personnel est celui qui caractérise la prise de conscience au niveau du Soi transpersonnel, aussi appelée la conscience immuable.

À ce sujet, Assagioli note que :

« Le Soi existe dans une sphère différente de réalité, autre que celle où passe le 'flux' des phénomènes psychiques, autre aussi que celle de la vie organique; le Soi n'est pas affecté par elles, mais peut au contraire modifier profondément nos conditions psychophysiques. »

Contrairement à la conscience au niveau du moi personnel qui peut se présenter plus ou moins 

  • masquée, 
  • opaque, 
  • attachée, 
  • périphérique, 
  • et instable...

La conscience transpersonnelle est caractérisée par la 

  • nudité, (se dévoiler)
  • la transparence, 
  • le détachement, 
  • la concentration, 
  • et l’équilibre...

Au niveau de l'auto-identification transpersonnelle, la conscience supérieure est purifiée des illusions personnelles. Les manifestations du superconscient y acquièrent un caractère permanent. 

L'identification au niveau du Soi transpersonnel, remarque Assagioli, engendre un sentiment d'expansion, de liberté, de communication avec les/ (entre) autres Soi et avec la Réalité Suprême.

Dans l’expérience du Soi, la séparation fait place à l’universalité : l’être se connaît en même temps en tant qu’individuel et universel !

Le superconscient est relié à cette identification et en même temps il en est distinct, dans le sens que l’on distingue le centre de conscience du champ de la conscience avec ses contenus. 

Au niveau du superconscient il y a la coïncidence entre la conscience subjective (introspection) et la conscience
objective (concentration). La psychologie transpersonnelle y inclut et dépasse les limites de la personnalité.

Les distinctions des niveaux de conscience étant établies, ainsi que leur rapport avec le centre de la conscience, considérons davantage, par la suite, l'expérience d’auto-identification au niveau du Soi transpersonnel

La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

3.2 Le Soi comme vécu

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

La prise de conscience au niveau du Soi constitue un éveil comparé à celui du passage du sommeil à la conscience ordinaire. 

C’est dans ce sens que l’on parle de l’expérience du Soi. Il s’agit d’une auto-identification qui correspond à la manifestation pleine de la vie. À proprement dire, on ne fait pas l’expérience du Soi comme quelque chose que l’on atteint. Il est plutôt le sujet de l’expérience, « l’expérimentateur du courant de la vie », comme le remarquent Piero Ferrucci et Diane Whitmore. 

Le Soi n’est pas effectivement ce que nous avons, mais ce que nous sommes !

À coup sûr, il est bien plus important de faire une telle expérience de l’auto-identification au niveau du Soi que d'en parler. Le fait d’en tenir compte, au moins par rapport aux autres, s'avère important, soit pour les comprendre dans leur propre vécu, soit pour mieux nous guider sur la voie d'une expérience analogue, souhaitable et éventuellement éprouvée.

« Le Soi n’est pas une chose théorique. Si l’on désire vraiment arrive à voir qu’est ce qu’il est, on a besoin d’aller chez lui.» Roberto Assagioli

Il s’agit d’une démarche à faire au sens d’un accueil, « Aller chez lui » devient la grande expérience du « chez nous-mêmes ! »

En tant qu'expérience, la psychosynthèse provient du Soi; en tant qu'approche, elle mène au Soi. Il s'agit cependant d'une seule et même voie : « celle du centre ! »

La voie du centre comporte deux directions : non seulement celle de la déduction, mais aussi celle de l'induction. 

Selon Assagioli : dans la plupart des cas, il n'est pas possible d'avoir une expérience du Soi, mais il est bon d'avoir une certaine connaissance de ses caractéristiques.

Tant que nous n'avons pas encore vécu cette expérience, à un degré ou l'autre, du Soi transpersonnel :

Le 'Roi' qui gouverne en nous, serait plutôt des envahisseurs qui, pour leur propre malheur, maintiennent le Roi en exil "Le 'Roi' correspond au Soi, et à l’Âme. Le pouvoir est exercé par des usurpateurs et par un Vice-Roi (le soi personnel ) selon Roberto Assagioli !

Ces occupants usurpateurs sont les sous-personnalités
qui ignorent la voie du centre et qui se prennent chacune pour l'unique centre d'identification. Avant que le Soi transpersonnel ne soit effectivement reconnu, c'est le soi ou moi personnel qui constitue le centre autour duquel le processus psychosynthétique peut s'amorcer.

Assagioli propose l'instauration d'une 'hiérarchie' : d'un
bon 'gouvernement' - un bon 'Vice-Roi' (le soi personnel) énergique, sage et affable avec ses 'subalternes', et obéissant au 'Roi'

Le processus psychosynthétique demande d’aller plus loin, dans le processus de la conversion à nous-mêmes, vers l’expérience d’un vrai chez-nous. Assagioli compare le
moi personnel à un « enfant prodigue
» qui a la nostalgie et la possibilité de retourner à la maison de son père.

Cependant, on peut toujours compter sur un tel retour qui correspond à l’identification avec le Soi transpersonnel.

Ce Soi transpersonnel n’est pas encore joint à l’auto-conscience, et ne commande pas comme souverain dans son palais, mais il se trouve prisonnier d’usurpateurs sinistres. Pourtant il existe, et non rarement, dans les crises qui se déroulent profondément dans l’âme, ce Soi transpersonnel peut réussir à faire sentir sa voix puissante, et à sortir de la prison.

Au niveau de la personnalité et surtout dans le domaine des sous-personnalités, bien des erreurs et des illusions sont possibles au sujet de la réalité et des manifestations du Soi transpersonnel.

Diverses disciplines/ concepts : notamment la psychologie et la théologie mystique, font appel à la nécessité du discernement eu égard aux expressions à caractère transpersonnel.

À la suite des travaux de William James, de Richard Bucke, d'Edward Carpenter et de Winslow Hall, Assagioli se propose d'offrir, par le biais de la psychosynthèse, une approche scientifique des expériences transpersonnelles.

Il convient insister sur la distinction toujours à faire entre le Soi et le domaine de l'inconscient supérieur ou supraconscient. Celui-ci est le lieu, habituellement inconscient, des contenus, activités et fonctions psychologiques supérieures, tandis que le Soi constitue le pur centre de conscience spirituelle.

On peut effectivement avoir accès aux énergies du supraconscient sans faire l'expérience du Soi, de même que l'on peut avoir une pure expérience du Soi tout en faisant abstraction des contenus et des activités effectivement supraconscientes.

Il y a une grande confusion, même parmi les psychologues avancés, sur ce point. Dans le supraconscient, il y a des activités intenses qui s'expriment. Il est dynamique et créateur. En contrepartie, le Soi est un pur centre de
conscience spirituelle sans activité en soi-même, mais qui projette ses influences dynamiques.

De même que le soi personnel est différent du champ de la conscience ordinaire, ainsi le Soi transpersonnel se distingue du superconscient qui est le lieu des fonctions et contenus psychologiques supérieurs, y compris de la volonté transpersonnelle qui demeure une fonction psychologique du Soi. Assagioli, compare le Soi au " moteur immobile " d'Aristote, ou encore au " soleil " ! « Le Soi " est pur centre de conscience spirituelle non pas actif en soi-même, mais qui projette des influences dynamiques, dans le même sens où Aristote appelle Dieu le " Moteur immobile "! » Une autre image est celle du soleil qui projette des rayons et des courants d'énergie tout en demeurant en lui-même à l'écart des mouvements astronomiques.

Le Soi est en même temps un centre d'auto-identification et une source d'action : "source intérieure
de la sagesse, de l'altruisme, de la croissance et de la créativité." selon Frank Haronian.

Assagioli va jusqu'à présenter le Soi comme une réalité extrêmement et essentiellement parapsychologique ! Il donne
à cet aspect parapsychologique du Soi un sens spirituel et un caractère d'immortalité :
« Le Soi est essentiellement parapsychologique au sens le plus haut, le plus spirituel... Le Soi transcende l'espace et le temps et il est immortel.
Le Soi transpersonnel est 'extérieur' et au-dessus du temps. Il existe et vit dans la dimension de l'Éternel.
»

Il s'agit donc d'une expérience d'immortalité dont la psychosynthèse tient compte. Ce n'est pas un énoncé doctrinal sur l'immortalité de l'esprit humain, ce qui dépasserait les limites doctrinaux de la psychologie .

On peut encore ajouter que le Soi est une réalité vitale et transcendante !

« Le Soi est expérimenté comme une Réalité Vivante, plus, comme un Être Vivant." Il y a une transcendance psychologique, ou mieux encore une "transcendance
essentielle
»
, dit Assagioli.

« Selon où je me place au point de vue de la transcendance pour me comprendre moi-même et mon existence », exprime Viktor Frankl.

Il y a la transcendance dans la mesure où le processus d'identification avance...

À partir des considérations antérieures, on peut passer, plus
spécifiquement, à la réflexion sur les caractéristiques de l'expérience du Soi qui s’avèrent les plus marquantes dans le processus psychosynthétique, et qui sont aussi plus ou moins universellement reconnues. 

Il y a des traits qui méritent d’être regardés pour eux-mêmes en vue de mieux saisir la réalité de l'expérience du Soi transpersonnel. L’image la plus souvent utilisée pour exprimer cette expérience est celle « d’une source lumineuse à la fois intérieure et enveloppante. »

La coïncidence du soi avec le Soi constitue une expérience d'auto-identification profondément existentielle. L'expérience de l'auto-identification peut coïncider avec une philosophie, mais elle ne peut se réduire à une philosophie de la vie. L'essence de l'expérience d'auto-identité consiste dans le fait même d'exister et non pas dans la pensée, le sentir, l'imagination ou quelque une autre fonction biopsychique. L'expérience du Soi rejoint directement
l’essence de l'être humain.

Assagioli la décrit comme étant la réalité : « C'est l'essence la plus profonde de notre être, là ou on atteint le Centre de notre individualité, la substance même de notre être ! » Il s'agit alors d'une expérience en même temps vitale, intérieure et profonde...

L’accomplissement humain au niveau du Soi est en même temps « entase » (rencontre au cœur de la vie avec soi-même) et « extase » (émerveillement face à l’autre) qui se révèle à nous dans le miroir de l’âme.

Cette expérience vitale a un caractère d'intériorité qui rejoint l'essence même de l'existence !

Il serait erroné d'opposer les termes : 'intériorité', 'profondeur', ou 'intimité' à ce qui est physiquement plus extérieur, comme les sensations, et alors d'évaluer comme superficiel ce que
l'on capte par la voie des sens physiques.

En réalité, tout cela peut être vraiment intérieur et élevé en tant qu'expérience existentielle.

La profondeur et la hauteur de l'expérience humaine proviennent de l'état de conscience qui leur correspond. Une telle expérience de la vie, est le fruit d’une démarche personnelle, 

Teilhard de Chardin la décrit en ces termes : 

« Je suis descendu au plus intime de moi-même, dans l'abîme profond d'où je sens confusément qu'émane mon pouvoir d'action [...]. À chaque marche descendue, un autre personnage se découvrait en moi, dont je ne pouvais plus dire le nom exact, et qui ne m'obéissait plus. Et quand j'ai dû arrêter mon exploration, parce que le chemin manquait sous mes pas, il y avait à mes pieds un abîme sans fond d'où sortait, venant je ne sais d'où, le flot que j'ose bien appeler ma vie ! »

En psychosynthèse, on parle du Soi supérieur pour signifier le Soi transpersonnel. Cela n'exclut ni l'intériorité ni la profondeur. Assagioli présente ainsi les raisons de sa préférence au plan de la terminologie : 

« En décrivant leurs expériences, plusieurs mystiques parlent du Soi 'profond' et du 'fond' du Soi. Il s'agit fondamentalement d'une question de sémantique, mais la terminologie des
'profondeurs' a eu l'effet malheureux de confondre les deux directions [supérieure et inférieure] qui sont non seulement différentes, mais opposées l'une à l'autre.
»

Lorsque Assagioli écrit sur "la vie intérieure", il utilise plutôt l'image d'une voie d'ascension marquée par une sorte de hiérarchie de niveaux culminant dans le Soi spirituel. Toutefois, il parle aussi du Centre ou Soi spirituel en le présentant comme : « Notre Je le plus vrai et le plus profond ! » Il n’y est pas question de comparaison ni de dimensions à proprement dire, mais de l’idée d’un cheminement à faire sur la voie du centre que l’on peut visualiser dans n’importe quelle direction.

Déjà au XIVe siècle, l’auteur anonyme de l’œuvre
Le nuage d’inconnaissance faisait à propos le commentaire suivant: Par profond, je veux dire le même qu’élevé, puisque dans le royaume de l’esprit hauteur et profondeur, longueur et largeur c’est tout la même chose !

L'entase (rencontre au cœur de la vie avec soi-même) de l'expérience du Soi n'a rien à voir avec quelque intimisme à caractère privatisant et narcissique. En plus d'être intérieure, elle est en même temps supérieure et intégrale, individuelle et collective, particulière et universelle.

Le plus intime rejoint le plus élevé, et l'expérience du plus individuel est l'expérience du plus universel, de sorte
qu’entase
(rencontre au cœur de la vie avec soi-même) et extase (émerveillement face à l’autre) sont inséparables.

Quand on parle de niveau supérieur, il faut bien y voir aussi une dimension plus étendue et intégrante.

L’expression Soi supérieur, accrue de la représentation de celui-ci en forme d’étoile placée en haut du diagramme de l’œuf utilisé en psychosynthèse, risque de le faire imaginer comme quelque chose à atteindre en haut d’une échelle et à un niveau purement spirituel.

En réalité il s’agit d’une expérience vécue à tous les niveaux de notre identité, grâces à un état a la fois, profond, intime, élève et élargi de la conscience.

Il y a l’évidence de cette identité en termes aussi de potentialité et d’une destinée autant individuelle que collective !

C'est dans ce sens que la psychosynthèse, tout en suivant la conception de son fondateur, tient compte d’une autre caractéristique, le caractère universel ou cosmique de l’expérience du Soi. 

Assagioli remarque qu'il n'y a pas de contradiction réelle dans une telle expérience à la fois individuelle et universelle : « Elle semble contradictoire, mais elle ne l'est pas. C'est une synthèse de termes opposés, ou mieux contraires ou
polaires, dont on peut avoir d'abord l'intuition et ensuite la conscience expérimentale, vécue !
»

Le fondateur de la psychosynthèse relève « que dans les expériences à caractère mystique, intuitif, il prévaut l'aspect universel, c'est-à-dire l'invasion de la conscience par une Réalité plus vaste ! »

Ce caractère universel implique effectivement et affectivement la dimension sociale. Tant que l'expérience d'identification ne dépasse pas les frontières individuelles, il ne saurait être question d'auto-identification et d'expérience
au niveau du Soi spirituel !

Celle-ci est révélation de soi-même et de tous les êtres.

C'est la joie de la rencontre avec soi-même, dans la communion totale et dans la solidarité sans réserves avec les autres ! Il y a la rencontre avec nous-mêmes, de pair
avec celle d’une co-identification avec tout et tous.

Alberto Alberti y voit « une expérience très intime, profonde et en même temps sereine et harmonieuse, caractérisée alors par un sentiment de grande paix et quiétude intérieure, et en même temps de réconciliation avec soi-même, avec les autres et avec l’univers entier. »

Il y a un caractère transcendantal dans l'expérience existentielle du Soi, bien qu'elle garde toujours un aspect immanent. Ordinairement on considère la conscience transcendantale comme un but à atteindre, une sorte d’accomplissement final fruit d’un processus évolutif. Pour Assagioli : « le Soi "est essence, substance, transcendance." »

Dans la découverte existentielle du Soi, il voit en plus une révélation conduisant à la libération et à la transformation : « La reconnaissance de l'existence et de la vraie nature du Soi est d'une portée spirituelle immense et d'une importance pratique incalculable. »

Une telle reconnaissance constitue une vraie révélation : c'est le début d'une vie nouvelle, la clé pour comprendre nombre d'événements et bien des problèmes; c'est la base de la maîtrise de soi, de la libération et de la régénération intérieure...

L’expérience du Soi porte en plus le caractère de la nouveauté. Cette nouveauté ne se rapporte pas nécessairement à quelque chose ou quelqu’un avant inconnus, mais plutôt à la capacité de toujours découvrir une extraordinaire originalité et fraîcheur dans l’ordinaire de tout et de tous, y incluant nous-mêmes.

C'est une prise de conscience qui n’est pas sans effet
salutaire.

Marialuisa Macchia en parle comme d’une expérience
« subjectivement exaltante et objectivement transformatrice. »

Même si la voie du Centre doit être toujours préparée et parcourue, l'expérience du Soi ne peut pas être programmée. D'habitude, elle advient de façon imprévue. Le Soi transpersonnel répond toujours à l'appel du moi personnel; mais il n'appartient pas à celui-ci d'établir les modalités et le moment de la réponse. Il s'agit d'une expérience spontanée marquée par la surpris !

L'expérience du Soi est en même temps gratuite et extatique. Elle dépasse tout effort et n’importe quelle attente. Néanmoins, ce serait une erreur de ramener cette expérience à une sorte de béatitude permanente, synonyme d'accomplissement final. Comme l'observe Assagioli, « la réalisation ou la prise de conscience du Soi signifie l'identification, plus ou moins temporaire, la fusion de la conscience du moi, ou de l'égo normal, avec le Soi spirituel
dont le moi est un reflet.
» En ces cas, il y a l'oubli momentané de tous les contenus de la conscience (sensations, sentiments, pensées, etc.), de tout ce qui forme la personnalité, non seulement sur le niveau normal mais aussi sur les niveaux superconscients. Il reste uniquement la pure expérience du
Soi, et toute son intensité.

Au niveau de la personnalité, la quête du Soi peut être comparée au roi de la fable bouddhique en pèlerinage
à chercher partout le joyau-exauçant-les-vœux sans se rendre compte qu’il brillait sur le diadème ceignant son front. 

L'auto-identification en termes d’expérience directe du Soi transpersonnel, semble constituer une expérience plutôt rare ?

Ignace Lepp observe: « L’expérience atteste que peu nombreux sont les humains parvenus au stade du soi. »

En plus d'une expérience rare, elle allie son
intensité à une sorte d’illumination passagère
, quoique extraordinairement marquante !

Roberto Assagioli croit que le langage n'est jamais suffisant pour parler de ces expériences spirituelles ou transpersonnelles ?

Note perso : Carl Gustaaf Jung exprime que s'il avait pu parler sur ses propres expériences mystiques, il aurait probablement brûlé sur un bûcher. C'est encore le cas en 2022, j'ai moi-même essayer d'exprimer certaines choses restant mystérieuses dans ma vie personnelle que lorsque j'essaye d'en parler même en famille, on me qualifie de fou ou de menteur, ce que tu exprimes : « Eddy, ce n'est pas possible, tu l'as probablement imaginé ou même rêver !? » Ben non !

« Est-ce que la vie finalement comme l'Univers englobant ne sont-t-ils pas des mystères de la vie terrestre ? » Eddy Vonck

Effectivement, comme Assagioli le reconnaît, « une des difficultés c’est l’inadéquation du langage, des expressions
verbales, pour traduire la vraie nature des expériences transpersonnelles. Tous ceux qui ont essayé de le faire avouent qu’en réalité elles sont ineffables (
Qui ne peut être exprimé par des paroles).» Alors, il recommande qu’au lieu de d’idéaliser en forme de projection personnelle et donner lieu à une sorte de super-ego freudien (je sais tous mais finalement je ne sais rien), que l’on en accepte que l’aspect transcendant, est mystérieux et mentalement insaisissable ! En fait, « elle reste au-delà du pouvoir de notre imagination.»

Une telle expérience se caractérise surtout par l’état inclusif, unitif, et synthétique de la prise de conscience, au-delà des limitations de l’espace et du temps, où il y a le sens
de la plénitude et du bonheur. 

Le terme mystique serait peut-être le plus adéquat pour exprimer l'expérience du Soi. Il y a là une sorte de transfiguration qui annonce en même temps le paradoxe d'une résurrection qui passe par une mort mystique, l’effacement du moi personnel, qui doit traverser la " nuit
obscure"
de ses propres nuages avant d'atteindre l'éclat du Soi transpersonnel.

Une telle expérience d’obscurité ou d’anéantissement qui précède ou alterne avec les états lumineux de la conscience peut se faire accompagner de l’expérience de stérilité mentale et d’anxiété qui ne doivent pas êtres considérés à priori pathologiques.

Cet éclat à caractère transpersonnel reste toujours surprenant et étonnant !

« l’émerveillement est intrinsèque à toute expérience transpersonnelle. » P. Ferrucci

Dans cette expérience mystique, il y a en même temps un facteur de révélation accompagné de la conscience du mystère, ce qui fait de chaque rencontre une expectative, et de chaque découverte un appel à la recherche.

Face à ce que l’on vient de considérer, est-ce que on ne sera pas porté à conclure que l'expérience du Soi est réservée à une sorte d'élite, voire reléguée à un idéalisme purement utopique ?

En principe, il s'agit d'une expérience ouverte à tous. 

Selon Assagioli, « la pleine conscience du Soi et
de ses pouvoirs constituent une grande conquête possible à chacun de nous, le But glorieux qui nous attire fortement, qui justifie toute peine et tout labeur et en constitue la récompense surabondante.
»

Dans la pratique, il semble qu'elle n'advient pas, ordinairement, sans une préparation personnelle et des dispositions intérieures d'accueil, d'où le fait de sa rareté. 

L'expérience du Soi reste toujours une réalité possible pouvant arriver dans n’importe quel moment de la vie, y incluant celui de la mort. Assagioli y voit « une réalité psycho-spirituelle dont on peut avoir (comme des témoignages le démontrent) une expérience consciente ».

Tout en tenant compte de l'objection philosophique inspirée de Kant, Spencer et Bain qui s'opposent à une telle possibilité afin d'éviter le dualisme sujet/objet, connaissant/connu, Assagioli prétend « Que le Soi a la faculté spéciale de s'objectiver lui-même, de faire de soi son propre miroir. » 

Selon lui, ce n'est pas un postulat métaphysique mais une réalité, dont quelques individus ont eu l'expérience intérieure directe et dont on peut prendre conscience au moyen de techniques et d'exercices appropriés. Pratiquement, Assagioli fait voir que le but ultime de la psychosynthèse est d'amener le sujet à prendre conscience du Soi transpersonnel, afin d'en libérer les énergies et de les rendre disponibles.

Pour la psychosynthèse, l'expérience du Soi se caractérise, en plus, en tant que réalité effectivement objective et observable.

Elle peut donc être acceptée (considérée) comme un postulat, et devient alors passible d’être étudiée et démontrée scientifiquement dans les faits ? C'est ce que pense en 1916 le concepteur Roberto Assagioli !!

Plus tard, en 1954, en écrivant sur « le Mystère du Soi » :

« La plupart des hommes/ (humains) (y compris beaucoup de psychologues**) n'ont pas eu l'occasion d'acquérir la conscience du Soi supérieur; ils ont donc tendance à douter de son existence, et même à la nier. Mais tous ceux qui, dans une circonstance spéciale ou par la suite de leurs efforts, ont atteint cette conscience, ont une profonde et inébranlable
certitude de l'existence du Soi Réel, et de l'âme !
»

**et mêmes les médecins et les pseudo-scientifiques.

En 1965, il insiste:  « L'expérience consciente du Soi est possible et elle aussi a été affirmée par de nombreux témoins. Outre que les exercices de l’auto identification et de méditation particulièrement aptes à favoriser cette expérience, il y a aussi celui d’écrire des lettres au Soi supérieur, en guise de dialogue entre le moi personnel et le Soi transpersonnel. L’acceptation temporaire de cette dualité apparente peut amener à la vraie unité. »

C’est dans ce sens que Ken Wilber tient compte de la « dualité conventionnelle ». 

Fondamentalement, le lien entre le Soi transpersonnel et le moi personnel n’est jamais coupé.

Il ne faut pas conclure que la psychosynthèse constitue une garantie pour atteindre l’expérience du Soi.

Selon Assagioli, « Dire que cette expérience est
possible ne signifie pas qu'elle soit facile à atteindre, et nous ne pouvons pas affirmer que les techniques de la psychosynthèse peuvent amener quiconque jusqu'à cette réalisation; mais elles peuvent aider à s'y acheminer, ce qui est déjà un grand pas.
»

L’important c’est de faire notre mieux, en esprit de collaboration avec l’appel intérieur, tout en évitant soit l’ambition soit l’excuse (de ne pas essayer) !

Le Soi reste toujours présent et agissant. Il est le centre organisateur de la vie que nous en soyons conscient ou non. Il y a un proverbe musulman qui dit :  

« Si tu n’es pas le soleil, ce n’est pas une raison pour être un nuage.»

Dans la mesure où le Soi n’est pas manifesté et sous la conviction qu’il y a un processus à jamais terminé, on peut en parler en termes d’une manifestation latente sinon d’un
potentiel refoulé
. Il reste cependant une réalité omniprésente dont autant l’existence que l’essence sont toujours à découvrir et à révéler davantage au plan de l’expérience.

3.3 Itinéraires de la découverte

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

La démarche psychosynthétique n’est pas à comparer avec la recherche d’un paradis perdu où la voie d'un retour !

Il s’agit plutôt d’un cheminement vers un paradis acquis, quoique en partie inconnu, passible de conscientisation
progressive, au fur et à mesure que l’on monte vers le niveau transpersonnel.

La psychosynthèse n'est certainement pas la solution pour
quiconque rêve d’y trouver, déjà tout fait une sorte de formule alchimique où l'élixir de l'esprit. Celui-ci est déjà là, avec la virtualité de ses manifestations.

En tant qu'approche, la psychosynthèse est un processus vital axé sur l'actualisation du potentiel humain par la voie de la réalisation du Soi. Sur cette voie, il y a des étapes successives qui vont du niveau personnel au niveau transpersonnel. 

À ce dernier palier, il y a une révélation véritable où l'Âme se manifeste à l'âme, où l'homme, se découvre comme un Homme : un Être humain !

En termes bibliques, on parle alors de l’homme nouveau qui ne se reconnaît plus dans le vieil homme.

Pour illustrer le processus psychosynthétique, Assagioli cite une phrase de Victor Hugo : 

« La seconde âme en nous se greffe à la première, c'est toujours la même tige, mais une autre fleur.»

La psychosynthèse transpersonnelle constitue ainsi une sorte de floraison supérieure de l'âme humaine !

La voie du centre, menant autant aux profondeurs de l'intériorité qu'au sommet de l'âme, peut donner lieu à des découvertes qui adviennent non seulement au terme, mais aussi sur le parcours même !

D'habitude, on commence par l'identification de ce que nous avons, et l’on finit par la découverte de ce que nous sommes. Au début, on est si distant de l'auto-identification que l'on est vraiment un étranger à soi-même.

Finalement, on peut devenir si proche de l'identification humaine que le découvreur et la découverte sont effectivement perçus dans la réalité d’une seule et même
entité. Dans une de ses notes personnelles inédites, Assagioli a laissé cette remarque

« Nous vivons en étrangers par rapport à nous-mêmes. Nous ne nous connaissons pas. Nous ignorons la partie la plus haute et la plus précieuse de nous-mêmes : notre âme ! »

Une telle ignorance fait de nous des exilés par rapport à nous-mêmes : 

« Généralement, nous sommes hors de nous-mêmes, hors de notre être réel, distraits par mille sensations, impressions, préoccupations, souvenirs du passé, projets d'avenir. Nous sommes désaxés : hors de notre axe central, de la conscience de ce que nous sommes en réalité ! »

Heureusement, personne n'est condamné à demeurer dans cet exil. 

La voie du centre est ouverte à tous, chacun a la possibilité de progresser vers le centre de conscience et le sommet de l'auto-identification, là où le Soi spirituel constitue notre demeure existentiellement perçue et manifestée dans la sérénité intérieure de notre individualité et dans la paix irradiante de notre communion universelle.

Même quand elle a lieu de façon soudaine et spontanée, l'expérience d'identité au niveau du Soi constitue la plupart du temps une inspiration qui vient à la rencontre d'une aspiration. Autant le contact avec les énergies du supraconscient que l'expérience directe du Soi spirituel adviennent habituellement de façon progressive et graduellement. Il y a alors un processus à respecter et à favoriser.

Le moi personnel est au Soi transpersonnel ce que le bourgeon est à la fleur, si l'on veut bien considérer le Soi transpersonnel comme la fleur de l'âme, ou l'âme en fleurs. Le niveau personnel de la conscience doit donc précéder le
niveau transpersonnel.

En plus d'une attitude d'accueil face au potentiel humain, et de respect pour le processus de croissance, la psychosynthèse préconise certains exercices destinés à favoriser et à promouvoir l'identification supérieure et, par conséquent, l'épanouissement de la prise de conscience.

Il y a toute une série d’exercices appropriés que l’on peut nommer.

En tant que disposition intérieure, l'aspiration constitue un premier pas. La concentration est un autre exercice préliminaire qui a pour but d'éviter la dispersion et de
favoriser le contact avec les énergies supérieures.

Celui de l'alignement du soi personnel avec le Soi transpersonnel se prête à découvrir et ouvrir une sorte de canal de passage des messages de la volonté transpersonnelle. Un autre exercice approprié est celui du
dialogue interne : Il s’agit d’un message mental ou verbal
que le soi personnel adresse au Soi transpersonnel dans l'attente d'une réponse directe ou indirecte. C'est une forme de communication semblablement médiatisée consiste à écrire une lettre au Soi supérieur en lui présentant une aspiration ou un problème quelconque.

Il est à noter que dans le choix de ces messages, il y a acceptation consciente et temporaire d'une expérience de dualité, avec l'intention d'atteindre une unité existentielle vécue.

La lecture aussi bien que l'échange d'idées avec quelqu'un sur le sujet peuvent apporter de grandes lumières tout en mettant en évidence la portée de la psychosynthèse interindividuelle.

La méditation, quant à elle, constitue un exercice central recommandé sous différentes formes.

Roberto Assagioli privilégie aussi la technique développée par Robert Desoille : le rêve éveillé dirigé, étroitement
relié à la visualisation et à l'évocation symbolique.

Notes : C’est Léon Daudet qui, en partant des études de Pierre Janet sur la ‘rêverie intérieure’, aura d’abord utilisé le terme ‘rêve éveillé’, à son tour utilisé et développé comme technique par Robert Desoille.En effet la technique du ‘rêve éveillé’ ou ‘rêve guidé ‘ a été considérée, modifiée et utilisée par d’autres auteurs, tels que Virel et Frétigni qui utilisent les termes ‘oneiro-thérapie’ et GAI (Guided Affective Imagery). M. Crampton lui donne les noms d’‘imagerie mentale’ ou ‘imagerie guidée’.

À l'intérieur de la visualisation symbolique, Assagioli semble accorder une importance toute particulière aux « exercices » imagés « de l'ascension de la montagne » et « de l'épanouissement de la rose », dont le correspondant en Orient est l'effloraison du lotus .

Un autre exercice fondamental est celui de l'observation, une fois utilisé en rapport avec la désintensification et auto-identification. En psychosynthèse, on parle de « l'observateur objectif » ou « témoin impartial », identifié au centre de conscience devenu capable de se désidentifier des contenus biopsychiques, de les analyser et de les intégrer.

Beaucoup d'approches psychologiques insistent sur l'auto-observation, du béhaviorisme jusqu'aux écoles de yoga, en passant par la psychologie analytique de Jung, la Gestalt, la psychologie de la configuration... Mais toutes ces approches n'incluent pas forcément la référence au Soi ou ne comprennent pas de la même façon sa nature et son rôle.

La psychosynthèse, par le moyen de la désintensification, insiste sur la distinction entre les contenus du champ de la conscience et le centre de conscience, permettant par là à celui-ci, même au niveau personnel, d'être à la fois l'observateur, l'explorateur et le catalyseur. 

En tant qu'observateur : il peut rester détaché des éléments qu'il analyse; pour l'exploration : il recourt aux fonctions psychologiques pour pénétrer les domaines de l'inconscient; par sa fonction catalytique il procède à l'intégration des éléments identifiés et analysés.

Par exemple : Dans le Brahmanisme, le Soi supérieur constitue le "troisième œil" qui garde toujours la distance qui garantit la bonne vision et sauvegarde sa propre intégrité !

La voie du centre constitue l'itinéraire de l'intériorité et de la montée jusqu'à l'identification du moi personnel avec le Soi spirituel. Il y a une attirance fascinante. Mais le parcours n'est pas sans dangers et sans épreuves !

Assagioli tient compte des troubles neuropsychiques souvent reliés à la démarche spirituelle.

Inévitable est ce défi pour qui n'entend pas se contenter d'un "refoulement du sublime". Or, c'est au niveau du Soi que prend lieu « la psychosynthèse du sublime », dans l’expérience de notre nature la plus élevée.

L’identification à un tel niveau reste bien autre chose qu’une simple conquête, fruit de n’importe quelle technique utilisée. Il y a le don d’une révélation fondamentalement gratuite. 

La voie du centre est celle du Soi, et celui-ci on peut bien le chercher, mais on ne peut point l’attraper, d’où l’avertissement de Panchadasi: « Comment le saisirai-je ? »

« Ne le saisis pas ». Ce qui demeure quand on ne saisit plus rien, « c’est le Soi ! » Celui-ci est le centre dont la
circonférence englobe tous les domaines conscients et inconscients de la vie biopsychique. Il est en même temps le don de la rencontre et l’éveilleur de nouvelles surprises !

3.4 D’éveil en éveil

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

La conscience ordinaire est bien loin de traduire la pleine capacité et l'idéal en termes du potentiel humain. 

Assagioli remarque que :

« L'état de conscience de l'homme normal peut être nommé comme un état de 'sommeil' dans un monde d'illusion : celles de la réalité du monde extérieur tel que perçu par nos sens, et celles qui sont le produit de l'imagination, des émotions et des concepts mentaux. »

Alors, « on a appelé 'illumination' à l'éveil de la conscience spirituelle, le passage des ténèbres de l'illusion à la lumière de la Réalité. »

C’est le Soi, l'esprit en nous, qui nous permet de passer de l'illusion à la réalité, du sommeil à la conscience spirituelle de veille, désignée réveil spirituel ou tout simplement « éveil spirituel. » Il s’agit du franchissement de la conscience ordinaire au niveau du moi, permettant alors la prise de conscience au niveau du Soi !

L’éveil spirituel arrive chaque fois que des lumières du supraconscient se manifestent. L'éveil de la conscience signifie la manifestation au plan conscient des contenus et
potentialités transpersonnelles avant inconscients
.

Dans le processus évolutif, il se traduit par le passage de la conscience d'un stade à l'autre : de la conscience pré-personnelle (instinctuelle) à la conscience personnelle
(rationnelle), à la conscience transpersonnelle (spirituelle).

Au niveau pré-personnel, le centre de conscience est nommé le "id", au niveau personnel :c'est le moi, et au niveau transpersonnel : c'est le Soi. 

Dans ce processus de manifestation de la conscience plutôt collectivement considérée, il y a toute une démarche graduelle que Duane Elgin dimensionne en huit étapes, ici sommairement présentées, en rapport avec les caractéristiques évolutives prédominantes, à savoir :

  • 1 - Conscience rétrécie - Conscience unidimensionnelle limitée aux réactions des instincts élémentaires. Ère archaïque.
  • 2 – Conscience superficielle – Sens très élémentaire de réflexion et de socialisation Rapport magique avec la nature. Ère chasse-récolte.
  • 3 – Conscience approfondie – Développement du langage. Émergence de l’identité et de l’organisation sociale. Identification et célébration des cycles de la nature. Cultive de la terre. Ère agricole.
  • 4 – Conscience dynamique - Sens de l’identité personnelle alliée à la pensée individuelle. Domine de la matière et sens du progrès. Ère industrielle.
  • 5 - Conscience réflexive – Conscience de la conscience. Capacité de désintensification et de co-identification. Sens des justes rapports avec la société et avec la nature. Ère des communications.
  • 6- Conscience océanique - Élargissement et approfondissement des rapports sociaux et avec l’univers. Dimension planétaire. Sentiments de compassion et soin de l’environnement. Ère de liaison globale.
  • 7- Conscience épanouie – Compréhension spirituelle. Civilisation planétaire. Expression et créativité concertées avec la diversité. Collaboration et responsabilité centrées sur l’épanouissement collectif et universel. Ère de l’équilibre et de l’unité.
  • 8 –Conscience intégrale – Co-identification de l’humain avec le divin. Portée cosmique. Perception globale des rapports universels. Consécration sans réserves à l’établissement d’une synthèse harmonieuse au plan individuel, social et universel. Ère de la civilisation universelle.     
L’éveil de la conscience humaine constitue tout un pèlerinage individuel et collectif plein de défis et de révélations et dont l’initiateur de la psychosynthèse confirme.
 
« Il risveglio dell’ anima” (L’éveil de l’âme) constitua le titre d’un article publié par Assagioli au début de sa carrière, paru en 1921, lequel fût suivi d'autres écrits de lui sur le sujet.
 
Pour lui, cet éveil est comme « la prise de conscience d’un nouveau champ d’expérience, l’ouverture des yeux parfois fermés, vers une réalité profonde encore ignorée. »
 
« Un premier éclair éblouissant de la nouvelle conscience spirituelle qui transforme et régénère l’être tout entier. Cela représente un évènement d’une importance fondamentale,
une valeur incomparable dans la vie intérieure de l’homme.
»
 
Comment expliquer davantage un tel évènement ?
 
Assagioli répond qu’il s’agit de quelque chose à vivre et non pas à dire : 
 
« Il n’est pas facile, mais, tout au contraire, il est presque impossible pour ceux qui n’ont pas eu ce type d'expérience, de comprendre pleinement , de façon vivante, qu’est ce que c’est et qu’est ce que signifie ce grand évènement intérieur. Tous ceux qui ont essayé d’en parler insistent à l’unanimité sur l’inadéquation de n’importe quelle description et sur l’incapacité des mots ordinaires pour exprimer des faits si grandioses et différents de toute expérience ordinaire (conventionnelle). »
 
 Effectivement, insiste-t-il :
 
« un tel témoignage s'explique mieux par le vécu qu’avec des paroles. » Assagioli y voit, avec le poète Walt Whitman : « la lumière rare et indicible qu’illumine la propre lumière.» 
 
Il s'agit d'un fait existentiel en même temps difficile à comprendre, embarrassant à expliquer, et impossible de cacher. Il est quasiment impossible, pour quelqu'un qui en n'a pas fait encore l'expérience directe, de comprendre pleinement, qu'est ce que signifie un tel grand évènement intérieur. Tous ceux qui ont essayé d'en parler sont tout à fait d'accord sur l'inadéquation de n’importe quelle description, sur l'incapacité d'exprimer des faits aussi grandioses et si différents de n'importe quelle expérience ordinaire. Pourtant tous ont senti le besoin et le devoir de le témoigner !?

La tradition bouddhiste considère l’éveil de l’âme comme un retour à l’état originel. Bouddha, l’éveillé en Sanskrit, ne signifie pas seulement le prince Siddhârta Gautama qui atteint l’état d’illumination, le « satori » ou « kensho », mais un principe éternel qui peut se révéler en tout être incarné.
 
L’éveil sera donc le soleil toujours présent et qui perce les nuages. Il n’y est pas question, à proprement dire, d’ engendrer en nous quelque chose de nouveau. Ce qui arrive c’est la présence de la lumière et la surprise d’un nouveau regard sur nous-mêmes et sur le monde.

Cette illumination de la conscience est alors perçue comme une re-naissance intérieure. C'est pourquoi dans le mysticisme on en parle, plus que métaphoriquement, d’une nouvelle naissance.

Les mystiques considèrent la voie spirituelle parsemée autant de lumières que de ténèbres. Celles-ci peuvent donner lieu à une grande épreuve nommée la nuit obscure. Grâce à cet éveil qui s’y trouve en gestation, une telle épreuve n’efface pas le sens de la vie, faisant s’accompagner autant du calme intérieur que quelles que tribulations.
 
L’éveil spirituel, c’est à dire l’éveil de la conscience
au niveau transpersonnel,
peut arriver soit comme le résultat d’un long processus d’attente, soit comme un évènement soudain et inattendu. 

Au niveau de la personnalité, l'étape importante en psychosynthèse est l'éveil de la conscience qui débute par la désidentification relative à ses contenus, ce qui seul rend possible le processus révélateur de l'auto-identification.

Il s’agit d’une expérience et démarche que personne ne peut faire pour autrui, et que chacun peut vivre et témoigner en termes et de manières différentes, donc les synonymes, tels que :  
 
révélation, illumination, intuition, salut, délivrance...

Chaque éveil de la conscience signifie une actualisation du potentiel humain portant à une perception et un rapport
nouveaux qui affectent les dimensions individuelle, sociale et universelle.

Comme le remarque Assagioli :

« Après l'expérience solennelle et décisive par laquelle l'âme s'est éveillée, il y a le commencement d'une vie nouvelle : elle est poussée par une volonté bien ardente, elle sent le besoin de se mettre tout à fait en harmonie avec la vie universelle et d'obéir en tout à la volonté divine. »
 
Cette harmonie qui se fait accompagner du sens de l’unité est déjà témoignée par Héraclès : « Pour ceux qui sont éveillés le cosmos est un. »
 
Le processus et l’expérience de l’auto-identification débute ordinairement par la descente des énergies du supraconscient, (ou inconscient supérieur), dans le champ de la conscience normale donnant lieu à des états d’illumination, tout en étant encore perçue et interprétée au niveau de la personnalité.

Assagioli classifie d’épigenèse cet éveil de la conscience au niveau personnel, fruit de la lumière provenant du niveau supraconscient. À ce niveau, il y a facilement place pour des distorsions et de mauvaises interprétations des expériences ou des messages reçus. Ce n’est pas rare que l'éveil spirituel soit précédé par une crise caractérisée par une forte tension interne, fruit de la lutte entre l'appel de l'esprit et la résistance tenace de la personnalité. Cela peut donner lieu à une démarche spirituelle perçue comme négative (je dirais plutôt conflictuelle voire confuses).
 
 « Paradoxalement, le premier stade est négatif » exprime Piero Ferrucci
 
C’est un état de vide et d’insatisfaction. Avant que les
indications initiales d’un réveil spirituel se manifestent, on tend à accepter les valeurs de la personnalité sans même les remettre en question. C’est propre à la lumière du Soi de révéler non seulement nos forces mais aussi nos faiblesses. On dirait, dans un jeu de mots, que l’un des fruits de l’éveil est la découverte de l’endormissement.

Plus que de chercher la lumière, il s'agit d'ouvrir les yeux et de la reconnaître comme étant à l’origine d'un regard nouveau, permettant ainsi une meilleure prise de conscience autant de nos capacités que de nos limites.

Assagioli voit dans l’éveil spirituel un état d’illumination, tout en revenant au fait des épreuves qui peuvent accompagner la transformation :

« L’éveil et illumination de l’âme qui, au point de vue psychologique, peut être considéré comme une
irruption et l’afflux d’un flot puissant de vie spirituelle au niveau de la personnalité ordinaire, et peut facilement donner lieu à des troubles nerveux temporaires. Le corps peut se rendre impuissant pour résister à la force de cet afflux et la psyché peut ne pas être préparée pour assimiler
harmonieusement la conscience nouvelle. Il y arrive souvent une période complexe de mise en ordre !
»
 
Tandis que le Soi transpersonnel demeure au-dessus des contenus psychologiques et fait appel à l'altérité où l'amour va de pair avec la conscience de soi et de l'autre, le moi personnel s'identifie aisément aux contenus de la conscience et y reste comme immergé, souvent dans un isolement à caractère parfois narcissique. 
 
En même temps qu’il se laisse envahir par les lumières du supraconscient il les mêle encore avec les nuages du
champ de la conscience, aux niveaux moyen et inférieur.
 
À ces niveaux, les expériences supérieures ou éveils spirituels peuvent toujours être accompagnés de problèmes de discernement et de vraies crises spirituelles.
 
Plus on progresse dans l'auto-identification au niveau du Soi transpersonnel, moins les distorsions et les fausses identifications deviennent possibles. Il y aura alors une prise de conscience en même temps plus élargie, plus élevée et plus précise.
 
L’avancement autant vers le centre que le sommet de la pyramide fait que de plus en plus la multiplicité donne place à l’unité. 

Chaque éveil spirituel représente en même temps un
élargissement et un raffinement de la conscience dont le résultat n’est pas vraiment le passage de l’ordinaire pour l’extraordinaire, mais plutôt la capacité de voir et de vivre l’extraordinaire dans l’ordinaire.

Chaque éveil de la conscience traduit une manifestation de notre vitalité, pouvant ouvrir des portes vers un domaine auparavant tout à fait inconscient.
 
 

Fin de la retranscription de la partie 2, la partie 3 suivra mais patience...

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