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𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 (partie 5) - (Rôle de la Volonté)

 

𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 - partie 5

🚫 avant de lire cette partie 5, il est impératif que vous lisiez à votre aise, les chapitres précédent 1&2&3&4  Eddy

📌 𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 - partie 1 - ( la prise de conscience)

📌(partie 2) - (niveaux de conscience / sur la voie du centre)  

 
📌(partie 3) - (Ouverture à l’inconscient)

📌(partie 4) - (Fonctions psychologiques.)

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

Psychosynthèse : Bien plus fondamental que la découverte de l'espace cosmique est celle de notre identification et potentiel, donnant lieu à l'élargissement de la conscience. 

Le présent chapitre concerne directement les items quatre, cinq et six du diagramme de l'œuf présenté, c’est-à-dire le champ de la conscience et ses niveaux, et le centre même de cette conscience nommé le moi personnel ou alors le Soi transpersonnel, y considérant respectivement les domaines personnel et transpersonnel.

𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶  (partie 3) - (Ouverture à l’inconscient)

4. Le champ de la conscience
5. Le moi conscient ou soi personnel
6. Le Soi supérieur, spirituel ou transpersonnel

les autres items sont 

1. L'inconscient inférieur
2. L'inconscient moyen
3. L'inconscient supérieur ou supraconscient

7. L'inconscient collectif 

 📌 Le classement et les nomenclatures des niveaux de conscience varient selon les différentes écoles et auteurs en Psychosynthèse.

La référence à des niveaux ou stades de conscience ne doit pas être comprise dans le sens linéaire du terme. Il ne s'agit pas d'une localisation à proprement dite. On peut cependant imaginer le domaine conscient comme un spectre dont le rayonnement se présente avec des couleurs et intensités différentes ! 

C'est dans cette perspective que l'on doit considérer les niveaux distinctement identifiés en psychosynthèse par le biais du diagramme de l'œuf où il est question des domaines conscient et inconscient à des niveaux et dimensions distincts.

Le fait de considérer différentes prises de conscience plus ou moins amples ou et intenses et toujours passibles de modification ! Il y a, chez n’importe qui, possède des domaines ou stades plus ou moins conscients dont on doit tenir compte. Mais il ne serait pas correcte d'exprimer qu'il y aurait des individus, les uns conscients et les autres dépourvus de conscience ???

Celle-ci est commune à tous, quoique les degrés soient différents concernant la prise de conscience de chacun !

🚫 avant de lire cette partie 5, il est impératif que vous lisiez à votre aise, les chapitres précédent 1&2&3&4  Eddy

📌 𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 - partie 1 - ( la prise de conscience)

📌(partie 2) - (niveaux de conscience / sur la voie du centre)  

 📌(partie 3) - (Ouverture à l’inconscient) 

📌(partie 4) - (Fonctions psychologiques.)

Ici, commence la partie 5

Chapitre 6 - Le rôle de la volonté

Il va sans dire que la psychosynthèse n’est pas l’unique approche psychologique qui s’intéresse au fait existentiel de l’acte volitif. 

Elle se caractérise cependant par la reconnaissance de la volonté comme fonction psychologique centrale ayant un rôle fondamental en tant qu’intermédiaire entre le centre de conscience et toutes les autres fonctions de la psyché.

Assagioli en témoigne : 

« La psychosynthèse où se combinent les conceptions et les méthodes empiriques, existentielles, humanistes et transpersonnelles, attribue à la volonté une position prééminente et la considère comme l’élément central et l’expression directe du ‘Je’ ou du ’Soi’».

Le thème de la volonté se trouve au cœur de l’œuvre du père de la psychosynthèse. 

En accord avec l'assertion de Martha Crampton, on peut souligner que : 

« les intuitions d’Assagioli sur la nature et la formation de la volonté sont probablement ses apports les plus importants à la psychologie moderne. »

Sa façon de comprendre la volonté est à la fois profonde et très différente de la plupart des conceptions antérieures. Cette différence est surtout due au fait qu’Assagioli perçut le lien intime qui unit la volonté au centre d’identité, et envisagea la volonté comme une expression directe du moi ou du Soi selon son niveau.

En effet, Assagioli lui-même confirme ainsi le caractère et nouveauté de son système psychologique : 

« Un des points fondamentaux de la psychosynthèse qui la distingue des autres conceptions psychologiques, psychothérapeutiques et éducatives, c’est l’importance centrale attribuée à la volonté.» 

Par ce fait même, Assagioli est devenu un pionnier dans le sens de redonner à cette fonction sa place au cœur de la psychologie et de la valoriser davantage. 

Néanmoins, cette fonction psychologique a été, par après, de plus en plus oubliée et même tombée dans une forme de discrédit, situation qu’il constate et déplore, en même temps au cours du vingtième siècle, il deviendra le grand innovateur des temps modernes capable de lui redonner et rehausser la place dans le contexte plus spécifique de la psychologie. 

Effectivement, le rôle de la volonté en tant que fonction centrale et intermédiaire a déjà été reconnu et spécifié dans la philosophie ancienne, notamment chez Augustin, Anselme, et, plus à l’intérieur de la Scolastique, dans la pensée de Duns Scot, et de Bonaventure.

Celui-ci place l’apex mentis, c’est-à-dire le sommet de l’âme, en synonyme du Soi, au cœur de la volonté. 

Duns Scot, s’inspirant d’Anselme, tient que : « la volonté coopère avec les autres puissances à la façon d’un moteur » qui les met en mouvement. Il attribue à la volonté une place primordiale plus centrale que l’intelligence, et, tel que Roberto Assagioli, il va presque à l’identification de la volonté avec la nature de l’âme. 

Comme l’explique Hubert Klug : « c’est toujours l’âme qui agit au moyen de ses puissances et qui dirige les puissances par la volonté. » 

Dès sa toute première contribution à la revue Leonardo, une recension publiée en 1906, le jeune Assagioli met déjà en évidence, en plus des états de conscience reliés au Soi transpersonnel, les caractéristiques et le rôle de la volonté.

En 1907, dans son légendaire article « Fantasia in Re interiore » - Fantaisie sur le Roi intérieur -, ayant référé, il décrit : ce « Roi », c’est-à-dire le Soi, comme étant animé d’un cœur pur et d’une volonté inébranlable ! » 

Quelques années après, en 1913, dans la revue Psiche, il souligne l’importance des travaux de E. Abramowski concernant le rapport entre la volonté et les états émotifs. 

Le 4 mai 1926, lors de l’inauguration à Rome de son Istituto di Cultura e Terapia Psichica, il donne une conférence intitulée « Come si educa la volontà ? » - Comment on éduque la volonté ?

En 1927, il annonce la publication d’un manuscrit, alors en préparation, intitulé " The Training of the Will "  - "L’entraînement de la volonté." 

En 1929, il publie un écrit dans la revue Ultra dont le thème
est l’éducation de la volonté. 

Le thème de la volonté revient souvent dans ses cours de psychosynthèse, notamment dans les années 1960 à 1970 !

Finalement, en 1973, il publie son dernier livre, " The Act of Will ", entièrement consacré à l’acte volitif !

Roberto Assagioli met ainsi en relief l'importance centrale attribuée à la volonté, ainsi que les caractéristiques de son approche à cet égard. 

Le thème de la volonté apparaît effectivement comme le plus traité et le plus élaboré dans les écrits du concepteur de la psychosynthèse. 

Pourquoi une telle insistance sur le sujet ? 

Certainement à cause de son importance même pour la psychologie en général, et pour son système en particulier, mais aussi compte tenu de conditionnements historiques de la psychologie moderne tendant soit à faire abstraction de la volonté, soit à mal interpréter le véritable rôle de cette fonction psychologique.

Lui-même explique :

« Jusqu’au début du vingtième siècle, la volonté a fait l’objet d’un grand intérêt et d’une appréciation marquée de la part de philosophes, des théologiens, des éducateurs et des moralistes. En revanche, à l’époque dite victorienne (qui coïncide avec le règne de la reine Victoria d’Angleterre et englobe la majeure partie du dix-neuvième siècle), prévalait une conception rigide et restreinte de la volonté. »

Face à la tendance à cultiver des pouvoirs par eux-mêmes, vérifiée dans son milieu, nommément dans le cercle de la revue Leonardo, autour de Papini**, Assagioli peu à peu s’éloigne de celui-ci, sous la conviction que l’important c’est le pouvoir de la volonté et non pas la volonté de pouvoir.

** Le nom d’Assagioli apparaît dans le journal de Papini, plus tard, en date du 12 janvier 1948, dans les termes suivants: «Dans une conférence de Rebora sur Bernard Shaw, dans la maison Ricasoli, un homme bas de
taille, chauve, la barbe à moitié blanche et moitié noire s’adresse à moi comme s’il m’avait déjà connu. Je lui réponds, mais sans savoir qui est-il ? Il me dit être le docteur Roberto Assagioli qu'il m’avait rencontré non moins en 1904 et que je n'avais plus rencontré depuis presque quarante ans, Il a fait une thèse sur Freud (la première en Italie et essaye de fonder la Psicosynthèse. »

Assagioli regrette ce qu’il appelle, à plusieurs reprises, le « scandale de la psychologie » qui « après avoir perdu son âme, a aussi perdu sa volonté ! »

Il attribue une telle tendance aux concepts des sciences naturelles adoptés par la psychologie lors de son émancipation de la philosophie, notamment l’orientation déterministe du comportement véhiculé par l’école freudienne, et aussi à une réaction face à l’abstraction de certaines discussions philosophiques et théologiques au sujet de la volonté, de même qu’aux exagérations des moralistes et éducateurs du dix-huitième siècle pour qui la volonté se limitait à un rôle répressif et coercitif par rapport à la nature humaine.

L’époque dite victorienne constitue un exemple historique d’une mauvaise compréhension de la volonté alors particulièrement alliée à des procédés austères et répressives. 

Le fondateur de la psychosynthèse remarque : 

« La psychologie classique n’a tenu compte que des motivations conscientes ! »

Par la suite, tout en contraste, la psychanalyse s’est intéressée uniquement, ou presque, aux motivations inconscientes et aux instincts, aboutissant ainsi à toutes fins pratiques et à la négation de la volonté. »

« De nos jours, la volonté humaine est détruite, spécialement dans le domaine de la psychologie.»  Rollo May - 1976

Contrairement à Carl Gustaaf Jung, Assagioli considère la volonté comme une véritable fonction psychologique de la conscience et que l’on doit toujours distinguer, malgré leur proximité, de la conscience elle-même. C’est effectivement une fonction psychologique dont on peut être plus ou moins conscient !

Assagioli s’étonne de l’omission dont fait preuve l’œuvre de Jung à cet égard !

En effet Jung s’occupe de la volonté, sans cependant la considérer comme fonction psychologique proprement dite. Il lui attribue toutefois un certain rôle auprès des fonctions psychologiques. Selon lui :

« nous pouvons accroître l’énergie spécifique d’une fonction un acte de volonté qui nous permet la diriger, de la rendre exclusive, en éduquant certains de ses registres aux dépends de certains autres. » Jung -1962

« Tout en considérant la volonté comme - une grande magicienne -, Jung parle du - sentiment de liberté - et lui donne donc une attention particulière, mais loin du rôle central reconnu par le bâtisseur du système psychosynthétique. »

Le thème de la volonté a pu faire parfois l’objet d’une certaine littérature à caractère populaire et sensationnaliste, ou encore constituer un terrain de débats contradictoires et d’applications abusives, ce qui a eut pour résultat le discrédit de cette fonction psychologique. 

La réaction qui s’en suivit et dont la psychologie naissante alla jusqu’à mettre de côté cette fonction, ou du moins à la traiter de façon incomprise, d’où la remarque d’Assagioli : 

« La plupart de ceux qui en ont traité l’ont fait seulement de façon partielle, sans reconnaître son importance et son lieu central dans la vie humaine ! » 

« La force de l’âme se trouve dans ses puissances, dans ses passions et dans ses tendances, qui toutes sont gouvernées par la volonté » 

(Saint Jean de la Croix, La montée du Carmel, III

Interviewé au sujet de cette fonction psychologique, Assagioli avoue :

« La volonté est la cendrillon de la psychologie moderne: on l’a reléguée à la cuisine. »

Il convient de tenir compte aussi de l’impact de la pensée orientale sur la pensée occidentale en ce qui concerne l’importance accordée à la volonté, notamment à l’intérieur de la philosophie bouddhiste et dans les techniques de yoga !

Le travail d’Assagioli sur la volonté, ainsi que ses remarques doivent donc être compris dans leurs propres contextes historiques. 

Comme l’observe Stuart Miller, les conditions postérieures ont changé et l’insistance sur la volonté, souvent mal comprise, s’est accentuée sans échapper au risque de survalorisation et d’inflation.

Comment préciser et distinguer davantage la pensée d’Assagioli de tous ces mouvements si variés et souvent contradictoires au sujet de la volonté ?

Pour expliciter ensuite le concept existentiel et le rôle spécifique de la volonté à l’intérieur de la psychosynthèse, repérons d’abord quelques remarques que l’on trouve dans son œuvre à propos de quelque auteurs, en vue de mieux comprendre ce que n’est pas la volonté... selon lui.

Tout en valorisant l’œuvre d’Otto Rank, Assagioli y voit une confusion entre instinct, désir et volonté. Il y remarque aussi un manque de distinction entre volonté égoïste et volonté altruiste.

Il critique également le concept nietzschéen de « volonté- puissance » qui lui semble préconiser un égoïsme masqué parfois d’apparence faussement spirituelle.

On compte encore parmi ses remarques : la conviction que la volonté est traitée de façon partielle et ou inadéquate chez E. Lévy qui limite presque cette fonction à la suggestion ; chez Duchâtel et Warcollier, qui mettent trop l’accent sur le pouvoir; chez R. May qui confond le « daimonique » (« Éros ») grec et le « daimonique » chrétien, et qui rapproche, sans les distinguer suffisamment, l’intention et l’action.

À l’intérieur de la psychosynthèse, Assagioli revalorise la volonté non seulement par les concepts, mais d’abord et avant tout par le rôle central qu’il lui reconnaît : 

« Les tentatives de résoudre le problème de la volonté sur des bases théoriques, intellectuelles, en plus de ne pas conduire à une solution, ont engendré surtout des contradictions, des confusions et des malentendus. 

La voie pour sortir d’un tel cercle vicieux devra être cherchée dans une autre direction si l’on veut obtenir des résultats utiles et pratiques. 

Une telle voie existe : son point de départ est l’expérience
existentielle directe du vouloir libéré de préjugés. 

Elle se poursuit par le moyen de la description des données recueillies et par l’institution d’expériences sur les différents stages, caractéristiques et utilisations de l’acte volitif. »

D’après l’approche assagiolienne, la volonté est une fonction centrale, mais distincte du centre de conscience, autant au niveau personnel qu’au niveau transpersonnel.

 
L’illustration ci-jointe du diagramme de l’étoile utilisé par Assagioli, met en évidence le rôle central, à la fois existentiel et pratique de cette fonction psychologique, tout en tenant compte de son rapport soit avec le centre de conscience, soit avec les autres fonctions psychologiques.

Telle que représentée dans le diagramme de l’étoile, Assagioli considère la volonté comme la fonction en rapport le plus direct avec le centre de la conscience, et donc comme son expression la plus directe, soit au niveau personnel soit au niveau transpersonnel.

La fonction volitive est plus qu’un outil par rapport au Soi !

Celui-ci est en même temps un centre d’auto-conscience et de volonté. 

On dit alors que la volonté est le Soi en action. Celui-ci est à la fois l’observateur et l’acteur.

L’auto-conscience et la volonté sont inséparables du Soi, mais distinctes aussi.


L’identité du Soi persiste indépendamment de la prise de conscience et de l’acte de volonté. Puisque le Soi est en même temps passif et actif, spectateur et acteur, il peut agir sur toutes les fonctions biopsychiques par le biais de la volonté. 

La conscience y est l’aspect réceptif du Soi et l’action son aspect actif. 

Le rôle de la volonté pour ce qui concerne les autres fonctions psychologiques est de les activer et utiliser sans forcer, et de les modifier sans répression. Assagioli lui attribue le rôle de : « moteur central ».

On peut avoir des désirs et pratiquer des actions malgré notre volonté, et, lorsque l’on désire et agit, on le fait avec l’apport des autres fonctions biopsychiques. 

Mais la volonté peut transformer un simple désir spontané en une aspiration bien déterminée. Elle représente métaphoriquement le système musculaire de la conscience.

Elle est, à proprement dire, une faculté humaine alliée au raisonnement et aux motivations de la conscience, ce qui n’empêche pas l’existence de l’acte volitif, d'être en contradiction avec les instincts, la raison et la conscience éthique !**

** je traduirais le terme  - conscience éthique - par vos valeurs, celle que vous portez en vous sous formes d'éthiques ou et prises de choix personnelles ou collectives dans votre vie.**

Par analogie, on attribue la volition aux animaux et même aux végétaux, mais il est plutôt question de manifestations instinctives en marge d’une conscience réflexive, et donc en absence d’un acte déterminé de la volonté. 

Plus spécifiquement on peut parler, entre outre :  

  • de la volonté de jouissance ou de plaisir, 
  • de la volonté de puissance, 
  • de la volonté d’action, 
  • de la volonté morale, 
  • et surtout de la volonté de vie 

et même...

  • de l’affirmation de l’être...

Mais, on ne doit pas confondre la fonction volitive avec ses contenus, ni limiter l’action à la volonté.

1 – L’affirmation de l’être

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

La volonté est de l’ordre de l’être plus que de l’avoir !

Assagioli offre, à propos de la référence suivante de Saint Augustin : 

‘Homines sunt voluntates’" les hommes sont des volontés !"

« En effet, la volonté constitue le centre intime le plus réel de l’être humain, celui qui le rend humain et vraiment soi-même, celui qui le rend conscient, libre et responsable. 

Sans la volonté, l’être humain le plus intelligent et le plus habile ne serait qu’un très ingénieux automate. À tous les robots les plus ingénieux et les plus habiles, on ne pourrait jamais donner la volonté ! » 

Roberto Assagioli - 1963

Le fait de pouvoir affirmer: " je suis une volonté", amène à une telle proximité le centre de conscience et la volonté, que le promoteur de la psychosynthèse va jusqu’à estimer impossible la désidentification par rapport à cette fonction psychologique.

« Nous ne pouvons pas dire: ‘je ne suis pas ma volonté’, puisque celle-ci est intimement inhérente et intégrée au ‘Je’, inséparable de lui. »

D'ailleurs, il explique : 

« Le titre de mon livre " L’Acte de Volonté " présuppose un acteur qui réalise des actes de volonté.»

Ainsi, en psychosynthèse, la volonté est considérée comme la manifestation directe du Je (moi personnel et du Soi transpersonnel), de sorte que le Je « n’a pas une volonté ‘per se’, mais est un Je volitif [willing self].»

Bien comprise au niveau du Soi transpersonnel, la volonté reste au cœur de l’identité humaine comme affirmation de l’être et versus le fantôme du néant, parfois ressenti au niveau de la personnalité. 

Pourtant, même à ce niveau et en accord avec la remarque de Nietzsche : 

« l’homme préfère plutôt avoir la volonté du néant que de ne point vouloir du tout.»

La volonté y est l’affirmation de son existence. 

Ce n’est plus le ' cogito ergo sum ' - je pense, donc j’existe - cartésien, 

mais le ' volo ergo sum ' - je veux, donc j’existe

accouplé du ' agito ergo sum ' - j’agis, donc j’existe ! '

Puisque la volonté est une expression du Soi, on doit plutôt affirmer : 

' Sum ergo volo ' - Je suis, donc je veux ! 

La Psychosynthèse de Roberto Assagioli
 

1.1 Notion existentielle

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

Parfois on fait la distinction entre la volonté organique et la volonté réfléchie.

La volonté organique représente plutôt le domaine des impulsions. La volonté constitue la fonction active du centre de la conscience, pouvant ainsi être considérée comme l’application de la conscience. La prise de conscience de cette fonction porte à distinguer trois étapes :

  • La première consiste à croire à l'expérience de la volonté,
  • La deuxième, à savoir que l'on possède une volonté,
  • la troisième, à être conscient que l'on est volonté.

La première étape est de l’ordre plutôt ontologique - la volonté existe

la deuxième est reliée à l’aspect dynamique - j’ai une volonté; 

la troisième est essentiellement existentielle - je suis une volonté.

Si, dans les deux premiers cas, il est possible d'une certaine désidentification de la conscience par rapport à la volonté.

Dans le dernier, elles sont pratiquement inséparables - le Je ou Soi - en tant que force vitale, et la volonté comme - agent directeur

« Moi et ma volonté nous sommes ' un '. En fin de compte, la volonté comme telle reste une abstraction. »

Ce qui est réel, en termes existentiels, c’est l’acte de volonté !

Plus important alors que d’avoir des notions abstraites au sujet de la volonté, c’est d’en faire l’expérience !

Y a-t il encore lieu de parler de la volonté comme d’une fonction psychologique, en tant que contenu de conscience différent de la conscience elle-même ?

Malgré cette identification existentielle, entre être et vouloir,
 

Assagioli distingue dans l’auto-conscience un aspect cognitif et un aspect dynamique dont la volonté est une expression : 

« L’auto-conscience a deux aspects et deux caractéristiques inséparables : 

un aspect cognitif, on pourrait dire aussi contemplatif, et l’autre dynamique. 

Cela peut s’exprimer de plusieurs façons : par exemple ‘je suis un être et un vouloir’, ou encore : ‘tant que je suis, je peux vouloir’. 

Un tel rapport intime et même, dans un certain sens, une telle identité entre le Je et la volonté, entre être et vouloir, est le propre de la conception volontariste ! »

La corrélation de ce rapport n’empêche pas, dans un autre sens, d’admettre une distinction entre : 

‘je suis’ et ‘je veux’.

Tout en affirmant l’impossibilité d’une désidentification dans l’expérience d’être une volonté, Assagioli semble atténuer sa manière de parler pour éviter que la non désidentification soit comprise comme auto-identification.


C’est pourquoi il insiste : 

« Prenez bien note de ceci : vous êtes un ' Je ' et vous
avez une volonté,
ou vous êtes un ' Je ' qui possède une volonté capable de vouloir ! »

D'ailleurs il précise : 

« Le ' Je ', notre être réel, centre d’auto-conscience, est différent de toutes les forces psychiques dans lesquelles il plonge. Celles-ci sont, dans un certain sens, le ‘non-moi’, comme le prouve le fait que nous pouvons les observer, les étudier, suivre leur dynamisme et leur transformation, et surtout leur faire subir l’influence de notre volonté. Si nous pouvons objectiver et modifier ces forces, cela veut dire qu’elles ne sont pas une partie intégrante du Je ou du Soi ! »

C’est quoi plus exactement la volonté ? 

De même que pour le Soi auquel elle se trouve étroitement reliée, il devient téméraire de risquer ici une définition.


Avec Gaetano Russo, on doit cependant souligner qu’il s’agit d’une expérience plutôt que d’un concept.

La volonté est quelque chose qui nous appartient et qui semble inséparable de notre propre identité. 

Selon Assagioli, il s’agit de :

« l’expression la plus directe du Je ! »

C’est pourquoi Sergio Bartoli présente cette fonction comme expérience d’auto-conscience et comme la qualité la plus essentielle et déterminante du ' Je '.

Il fournit, en même temps, des éléments permettant d’arriver à des distinctions plus claires : 

« l’auto-conscience est la capacité du ' Je ' de synthétiser** et d’agir, la volonté est l’activité autonome et distincte du'  Je ' dans la sphère de la personnalité. » 

** analyser

Fondamentalement, nous devons nous identifier à notre centre de conscience, qui est également notre centre de volonté, et non pas à la volonté en tant que fonction psychologique. 

En fait, dans l’approche psychosynthétique, il n’y a pas lieu de parler d’un primat de la volonté par rapport aux autres fonctions psychologiques. 

Le vrai primat, en psychosynthèse, appartient à la conscience dont l’expression la plus élevée est le ' Soi transpersonnel '.

De même que pour le Soi : il ne s’agit pas de situer la volonté dans un domaine spécifique, et moins encore de séparer l’acte volitif des autres fonctions psychologiques.

Selon la prise de conscience se trouve plus ou moins élevée, c’est-à-dire soit au niveau personnel soit au transpersonnel, l’expérience et l’expression de la volonté se modifient. 

Assagioli distingue la volonté (avec un ‘ v ‘ minuscule) et la Volonté (avec un ‘V’ majuscule), selon qu’il s’agit d’une
expression du moi personnel ou du Soi transpersonnel.

Plus l’expérience de la volonté est élevée, plus la désidentification par rapport à cette fonction devient difficile, étant donné son caractère inséparable par rapport au centre de conscience. On n’arrive plus à la définir et même encore à la décrire !

Lors d’une entrevue avec Beverly Besmer, Assagioli affirme : 

« La volonté est une expérience à faire. Nous pouvons être conscients de la volonté en l’appliquant. Elle est là. À nous de la découvrir et de l’utiliser ! »

À Sam Keen, dans une autre entrevue, lui demandait : 

« Pouvez-vous décrire ce qui est la volonté ? »

Assagioli répond :


« Non, c’est indescriptible. Il s’agit d’une expérience directe comme celle de la couleur ! »

Le caractère existentiel de la volonté la rend effectivement indéfinissable. Plus la volonté, ou mieux dit l’acte volitif atteint un niveau supérieur, plus il devient inexprimable en termes de concepts. 


 

1.2 Niveaux et dimensions

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

Avec Vittorio Viglienghi, on peut distinguer dans l’acte volitif, en plus des niveaux personnel et transpersonnel, le niveau pré-personnel. 

À ce niveau, on parle alors de volonté aveugle caractérisée par l’affirmation instinctive et tendances communes aux royaumes animal et végétal. 

Quant on parle de la volonté en psychosynthèse :

on se situe habituellement au niveau du moi personnel. 

On parle alors de la volonté personnelle. 

Lorsque cette fonction devient l’expression du Soi
transpersonnel, il y est question de volonté transpersonnelle. 

Sur ce point, Assagioli clarifie : 

« La volonté est la fonction la plus étroitement reliéeau
moi. De plus, nous reconnaissons l’existence de la volonté d’un Soi transpersonnel qui tend, soit à attirer vers les niveaux supérieurs le moi personnel, soit à se manifester à travers lui et à diriger son comportement dans la vie ! »

D'ailleurs, il clarifie davantage : 

« Tout comme il existe une volonté personnelle, il y a aussi une Volonté transpersonnelle qui est l’expression du Soi transpersonnel et qui opère à partir de niveaux supraconscients de la psyché. C’est son action qui est perçue par le soi personnel, ou ‘ Je ’, comme un ‘ attrait ’ ou un ‘ appel ’.»

En effet, tel qu’il l’explicite encore : 

« l’un des buts auxquels vise la psychosynthèse spirituelle est d’accéder à la prise de conscience de la volonté du Soi supraconscient ! » 

Le but de la volonté au niveau du Soi est d’identifier la volonté individuelle avec la volonté universelle**, faisant ainsi le pont entre la psychosynthèse personnelle et la psychosynthèse transpersonnelle, entre l’individuel et le collectif !

** collective

C’est par l’inclusion de l’aspect transpersonnel que la volonté atteint sa plus haute expression !

Assagioli identifie la ' volonté transpersonnelle ' à partir de manifestations telles que : 

  • le courage ( avoir un mon moral...),
  • la promptitude,  
  • la capacité d’assumer sa/ses responsabilité(s), 
  • de pouvoir faire face à toutes sortes de dangers, 
  • de risquer son propre bien-être,
  • de risquer sa propre réputation,
  • et aussi de risquer sa propre vie pour une cause méritoire !

Limitée à la dimension personnelle - la volonté tend à

  • l'égoïsme, 
  • à l'insécurité ou et la survie, 
  • à la confrontation, 
  • et à l'incompatibilité avec la volonté d'autrui.

Par contre, la ' volonté transpersonnelle ' va de pair avec l'expérience d'identification avec la volonté universelle qui écarte l'insécurité et les conflits à caractère compétitif et
donne plutôt un sentiment d'inclusion et d'appartenance.

Avec le concepteur de la psychosynthèse :

on peut y voir la vraie mystique d’un sacrifice qui mène à
une intégration supérieure et plus ample : 

« Le pouvoir le plus haut et le plus libre de la volonté est celui de vouloir s'annihiler elle-même en s'intégrant dans une volonté plus vaste et plus élevée ! »

Comme le levain dans la pâte à pain , la ' volonté transpersonnelle ' transforme sans détruire la ' volonté personnelle '. 

Pourtant, elle peut bien agir de façon surprenante, hors des cadres et des conceptions de la personnalité !

Une fois atteint ce niveau transpersonnel, il n’y a plus de place pour l’étroitesse de la personnalité et l’égocentrisme. 

Alors, il est possible de nous libérer de notre « myopie existentielle » pour utiliser l’expression de Sergio Bartoli pour qui : 

la volonté transpersonnelle transcende l’attitude
égocentrique de la personnalité pour s’activer dans une situation plus étendue et d’une plus grande compréhension !

Bartoli remarque que : 

« la volonté transpersonnelle est caractérisée par une grande clarté intérieure et par la tendance à remplacer l’individuel par l’universel ! »

En effet, une des caractéristiques de la volonté au ' niveau transpersonnel ' est, ( en plus de l’altruisme ) : l’universalité !

Au niveau de la volonté transpersonnelle la psychosynthèse devient donc inséparablement individuelle, sociale et universelle !

Ici, il n’y a plus de place pour la désidentification entre le ' Soi transpersonnel ' et la ' volonté ' comme sa fonction immédiate. 

Tel que souligné par Francesco Brunelli à la suite d’Assagioli : 

« il n’y a pas de distinction entre le ' Soi transpersonnel ' et la ' volonté transpersonnel ', bien que celle-ci soit une qualité du ' Soi transpersonnel ' ! »

Il n’y a pas non plus de conflit entre la volonté transpersonnelle et la volonté universelle. 

En termes religieux, on peut alors parler de l’harmonisation de
la volonté humaine avec la volonté divine.

Puisque la ' volonté universelle ' fait l’objet d’une ' expérience transpersonnelle ' qui n’est pas nécessairement reliée à la foi en Dieu, elle n’est pas donc présentée en psychosynthèse comme l’expression de la volonté divine. 

Cela n’empêche pas une interprétation religieuse à partir d’une donnée psychologique, comme le fait François de Sales qui tient compte d’une :  « volonté supérieure » au niveau de la « pointe de l’esprit » toujours prête à l’accomplissement de la volonté de Dieu !

Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote, 1619.

C’est dans le même sens et perspective que Bernard
Häring parle de : 

« l’unité radicale de l’âme et de la volonté spirituelle, intimement et essentiellement orientée vers le bien. »

Assagioli fait noter que l’expérience de l’union de la volonté personnelle / transpersonnelle avec la volonté universelle-divine reçoit le nom de sattva dans la philosophie hindoue et que dans la culture chinoise, elle est désignée par l’expression Wu-wei, ou identification avec le Tao. 

Tandis que pour Spinoza et pour les stoïciens, cette union se limite à l’acceptation volontaire du : destin ! 

Pour le croyant, remarque Assagioli, il y a lieu d’aller plus
loin et de parler d’identification avec la volonté divine.
 

En termes de modèle, il présente le ' Christ ' comme : 

« la plus explicite et la plus haute affirmation de la volonté d’unification», 

bien évidente dans la parole : 

« Père, que ta volonté soit faite et non la mienne », et parfaitement exprimée dans l’affirmation : « Moi et le Père nous sommes un.» 

Il y a une soumission qui traduit l’intégration et non pas l’abdication.  Bien plus qu’une réfutation ou une annulation de la ' volonté personnelle ', il y est question d’une sublimation où l’agrément d'une adhésion spontanée !

La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

2 Caractéristiques

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

À partir de la présence, en l’absence de certains comportements et attitudes, on peut distinguer notamment trois caractéristiques ou aspects de la volonté donnant lieu aux désignations suivante : 

  • volonté forte, 
  • volonté habille ou sage 
  • volonté bonne ou bienveillante. 

De la présence et de l’harmonisation de ces trois aspects résulte la volonté intégrale aussi désignée la volonté parfaite !

Roberto Assagioli énumère quatre aspects, y incluant la volonté transpersonnelle !

Il semble cependant plus adéquat de considérer la volonté transpersonnelle séparément, plutôt en rapport avec les niveaux et dimensions de l’acte volitif !

Psychosynthèse - la Volonté forte

2.1 la Volonté forte

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

La volonté forte est caractérisée par : 

  • la motivation, 
  • la fermeté, 
  • la conviction,
  • la ténacité, 

ce qui donne lieu à la persévérance inlassable où il y a : 

  • le dynamisme, 
  • l’intensité 
  • l’énergie. 

Elle va de paire avec le courage !

Celui-ci compris, ne doit pas négliger l'absence de peur(s), mais plutôt comme la capacité d’éviter mais de dépasser autant la couardise que la témérité !

La volonté forte n’est donc pas synonyme de la désignation volonté victorienne : terme qui sert à désigner cet aspect de la volonté par recours à une époque historique où la force oppressive du pouvoir a été une caractéristique marquante, notamment dans les domaines de la politique et de l’éducation en général.**

** Cela n'a guère vraiment changer !?

L’excès d’une qualité a donné lieu à des extrémismes et par conséquent à des réactions dans le sens opposé. 

On peut nommer comme des exemples le libéralisme, le laxisme et une sorte d’allergie envers la volonté, ce qui affecte aussi le domaine de la psychologie !

Assagioli note : 

« La volonté a une fonction de direction et de régulation; elle équilibre et utilise de façon constructive toutes les autres énergies et activités de l’être humain sans en réprimer ou annihiler ! »

Il y est question de force, mais pas nécessairement d’effort, et moins encore d’entêtement ou et d'impulsivité. 

Comme le remarque Luce Sannangelantonio, à la suite d’Assagioli, en matière de psychosynthèse :

« le pouvoir de la volonté n’est pas porté sur l’effort ni sur l’attention, mais sur le caractère même de l’acte volitif où la persévérance constitue une ' constance reposante '.

Frank Haronian explicite davantage cette idée : 

« La volonté elle-même se sert très peu d’énergie, lorsqu’elle fonctionne correctement. Elle contrôle l’énergie, mais elle n’est pas elle-même cette énergie. La volonté est comme une clé de contact ayant la capacité soit de propulser, soit de freiner les énergies qu’elle choisit ! »

La volonté peut être considérée comme une ' force psychologique ' qui déclenche l’énergie. 

Lorsque cette force prédomine et s’isole des autres qualités, il surgit alors le danger : 

  • de l’absolutisme, 
  • du despotisme, 
  • de l’obstination 
  • et de la répression, 

autant sur le plan intérieur personnel que celui de la société !

Mal comprise ou mal utilisée, la force de la volonté devient paradoxalement une faiblesse et un danger. 

Souvent, ceux qui pensent avoir développé une volonté forte ont plutôt développé une force qui rive la volonté à l’obstination (** ou au perfectionnisme).

Assagioli en tient compte, tout en notant que : 

« l’obstination peut être un effet de l’orgueil, d'étroitesse ou et de rigidité mentales qui fait voir seulement un aspect de la réalité polyédrique et muable ! »

Il importe donc – remarque-t-il : 

de bien établir la différence entre : 

  • obstination,
  • et volonté.

Car elles peuvent aussi se confondre dans une observation superficielle.

Beaucoup de gens disent avoir une volonté forte, tout en étant simplement obstinés et têtus !

Beaucoup de gens disent avoir une volonté forte, tout en étant simplement obstinés et têtus !

La volonté qui privilégie la force au détriment des autres qualités n’est pas effectivement une volonté forte... 

Mais plutôt la force d’une impulsion qui cache les faiblesses de l’acte volitif. 

Pour mesurer la force de la volonté, il faut tenir compte de sa résistance et de sa consistance dans toutes les phases de l’acte volitif. 

De même que dans une chaîne, c’est le maillon le plus faible qui sert à mesurer la résistance réelle !

Bien au contraire du volontarisme crispé dans l’effort, la fonction volitive constitue en même temps la voie et l’expression de l’élan vital, tout en donnant lieu à la manifestation et à l’épanouissement de nos virtualités. 

La volonté forte n’a rien donc à voir avec l’entêtement.

Dans le domaine de la volonté, comme de n’importe quelle fonction psychologique, il y a toujours la possibilité de transformer une qualité en défaut ou réciproquement. 

L’erreur de combattre les abus de la volonté par : 

l’abdication, 

le mépris 

ou l’oubli de cette fonction...

constitue une attitude regrettable qui a beaucoup contribué autant à l’abdication déterministe qu’à des comportements anarchiques !

La reconnaissance de la force comme qualité de la volonté ne justifie pas son utilisation comme moyen d’équilibrer
des extrêmes. 

La psychosynthèse tient compte de la force, mais jamais
comme qualité isolée ou dominante !

Assagioli souligne :

« la force, tout en étant un aspect important de la volonté, constitue seulement un de ses aspects »

C’est en réagissant au concept de - volonté de puissance - chez Alfred Adler que le père de la psychosynthèse écrit : 

« Il ne me semble pas difficile de démontrer que la volonté de pouvoir est loin de constituer l’unique mobile des actions humaines, comme ne l’est pas non plus la libido de Freud. »

Dans sa perspective, Alfred Adler écrit : 

« La volonté ne représente pas autre chose qu’une tendance à passer d’un sentiment de l’insuffisance à un sentiment de suffisance ! »

L’acte suprême de la volonté s’exprime dans le consentement plutôt que dans la puissance.


Il est alors axé dans l’acceptation et non pas dans la résistance !

Souvent, il n’est pas question de force, mais d’un oubli ou même de manque de volonté !

Dans le cas échéant, il reste toujours la possibilité de croire soit à la qualité cachée derrière un défaut, soit à l’existence d’un potentiel inconnu ou mal utilisé. 

Assagioli enseigne ainsi à propos de ce potentiel volitif :
 

« Nous en avons tous au moins un peu. Bien même son état embryonnaire est déjà suffisant pour commencer. »

Selon lui :

« tout le monde a la capacité de développer leur propre volonté ! »

Effectivement chacun, dit-il : 

« Chacun possède assez de volonté pour s’engager dans le processus de développement ! »

Et dans un de ses cours, il offre le commentaire suivant :


« Nombreux sont ceux qui souhaitent avoir une volonté forte, mais peu nombreux sont ceux qui se proposent sérieusement de la développer ! »**

** Peut-on sous-entendre que notre société individualiste et conforme en outre éducative n'a pas la volonté d'offrir à tous et à chacun une bonne éducation et un avenir plus serein, au vu des conflits mondiaux qui persistent en ce monde, je me pose encore et encore la question ? Dans un reportage que j'ai vu d'Anthony Bourbon, il exprimait que dans notre ère, où ce monde, il n'y avait ni intégration des diversités sociales ni d'inclusions parce qu'une forme de bourgeoisie dicte et classe les minorités parfois très précaires au fond du rang ! Donc - L'égalité des chances en 2023, c'est Bullshit, ce n'est que du blabla politicien. ** Eddy Vonck

En 1963, Assagioli considère la faiblesse de la volonté aussi indésirable que la force mal comprise

« Un homme dont la volonté est faible est comme une
paille à la merci des ondes, victimes de ses propres passions, de la volonté des autres et des circonstances extérieures. » 

Il y a donc toujours la possibilité et l’opportunité d’une décision initiale qui prend sa racine dans le désir de développer ce qui est déjà là, même à l’état élémentaire. 

En contrepartie, la volonté forte, tout en étant une qualité,
devient un défaut et un danger, une fois isolée et cultivée au détriment de la volonté sage et de la volonté bienveillante


2.2 Volonté sage

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

La volonté sage, appelée aussi volonté habille ou volonté souple, a pour objectif d’atteindre le meilleur résultat, avec le moindre effort !

Dès un de ses touts premiers écrits, Assagioli souligne : 

l’importance du rôle de la volonté habile en la comparant métaphoriquement, à la suite d’Edward Carpenter, au conducteur d’un véhicule automobile, lequel pour avancer,
freiner, ou changer de direction, utilise non pas directement sa propre force, mais celle du véhicule qu’il conduit.

En guise du mythe d’Apollon : 

la volonté devient le cocher qui conduit et élève à la condition humaine les chevaux qu’elle conduit. 

L’enseignement taoïste suggère l’image de l’eau qui coule autour des obstacles et s’adapte à leurs contours sans arrêter sa marche.

La volonté est étroitement reliée à la maîtrise de soi, plus axée celle-ci sur une volonté habile que sur une volonté forte !

Il va dans cette ligne de pensée le commentaire d’Assagioli : 

« Souvent, les personnes douées d’une volonté forte
dépensent leurs énergies et gaspillent leur outil précieux dans des actions violentes, des frottements épuisants, des efforts inopportuns contre les résistances intérieures et les obstacles extérieurs. 

Au contraire, avec des procédés plus sages et harmonieux, fondés sur la connaissance de la structure et du fonctionnement du mécanisme merveilleux de la psyché humaine, 

on peut traverser les résistances sans leur faire face et, souvent, avec la possibilité de canaliser les énergies opposées et ainsi, de les mettre à son profit ! »

La volonté sage, comme le note Ida Palombi évite l’anéantissement : 

« Maîtriser une passion ne veut pas dire la détruire, mais l’utiliser, tout en mettant à profit la force, la vie et le feu qui la caractérisent ! »

La volonté sage s’habille toujours de la souplesse qui ne dispense pas la maîtrise et l’effort adéquats. 

Tel est le sens du proverbe arabe : 

« Ne donne pas l’épée à celui qui ne sait pas danser ! » 

Sans être dépourvue d’énergie, elle fait la synthèse entre l’impulsion et la suavité. 

Il peut arriver que la volonté habile poursuive des objectifs égoïstes une fois mise aux services de la manipulation ou de l’exploitation d’autrui. 

Dans ce cas, la volonté habile n‘est plus le synonyme de volonté sage mais d'une volonté rusée**. La déviance
sera encore pire, lorsqu’un individu (un groupe d'individus...) gouverne(nt) par la force !

** d'une volonté perverse selon moi !

Assagioli tient compte d’une telle possibilité : 

« Un homme de volonté forte et habile, capable d’utiliser efficacement ses dons, de les concentrer sur un seul but égoïste, sans considérations et lois morales et du sens de l’amour, 

peut faire sa ruine ou celle des autres. 

De la même façon, une femme dotée d’une volonté froide et dure et capable d’utiliser son charme pour attirer les hommes et les soumettre à ses propres objectifs, peut semer la douleur et la ruine partout où elle passe ! »

La force de la volonté doit s’exprimer par la maîtrise de soi-même et jamais par le contrôle exercé sur les autres. 

Une foi en syntonie avec la dimension transpersonnelle, elle ne constitue plus une imposition, même à notre égard.

Martha Crampton remarque : 

« Assagioli s’efforça de démontrer que la volonté du Soi est sereine et libre et qu’elle nous permet de choisir ce qui est en harmonie avec nos besoins les plus profonds, plutôt que de nous imposer des comportements qui ne nous conviennent pas ! »

Molly Brown présente la psychosynthèse comme étant : 

« l’affirmation du pouvoir et de la sagesse inhérentes à chaque personne à l’intérieur du Soi de chacun ! » 

 

2.3 Volonté bienveillante

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

La vraie synthèse de la force et de la sagesse de l’acte volitif culmine dans la bienveillance, ce qui nous mène au classement de ' volonté bienveillante ' ou ' volonté bonne ' que l’on peut nommer aussi : ' volonté accueillante '. 

Dans les notes personnelles d‘Assagioli, on trouve la remarque suivante : 

« La ‘ volonté bonne ’ n’est pas seulement 

‘ bonne volonté ’! »

Il conçoit la ' volonté bonne ' ou ' bienveillante ' comme
étant en même temps : 

un propos ferme**

un pouvoir 

et une ardeur.

** d'affirmation (de soi).

Représentant une union de la force et de la bonté, la force qui veut être/ devenir bonne !

Assagioli fait comprendre qu’il s’agit de plus que d'une simple velléité, laquelle reste au niveau d’une idéologie et se contente de bons propos : 

« La bonne volonté est quelque chose de plus que la simple expression d’une bonne disposition; elle signifie aussi, une volonté qui veut le bien ! »

C’est à partir de cette notion que l’on donne ici, la préférence à la désignation de ' volonté bienveillante ', autant plus que la ' volonté forte ' et la ' volonté habile ' qui méritent également le qualificatif de bonne volonté !

Tout en incluant la bonne volonté, la volonté bienveillante doit toujours dépasser le stade des bonnes intentions. 

Elle est douée d’une impulsion qui mène à défaire les barrières de séparation et à bâtir les ponts de communication et de partage entre individus et peuples. 

Cette caractéristique se manifeste comme l’atout par
excellence de l’acte volitif.

Au contraire d’une volonté rigide, intransigeante, obsessionnelle, pour ne pas parler de volonté sadique, masochiste, ou et égoïste... 

La ' volonté bienveillante ' est identifiée à la bonté ontologique du Soi transpersonnel. 

Elle fait appel à la ' volonté universelle ' ne fait pas de place pour l’égoïsme, l’égocentrisme, et moins encore pour l’égotisme ! 

l'égoïsme est un mot français qui signifie amour excessif de soi ; l'égotisme signifie la manie de parler de soi. Bien que la racine latine du mot, « égo » soit la même, l'égoïste, qui accorde une attention excessive à ses propres intérêts, est bien différent de l'égotique, qui s'aime d'un amour démesuré.

Une caractéristique de la ' volonté bienveillante ' est l’idéal de la pratique du service inspiré par l’amour universel, dans lequel la volonté individuelle peut être sacrifiée, mais ne dois jamais être méprisée ou annihilée. 

Assagioli observe que : 

« la volonté individuelle qui librement adhère, plonge et se fond dans la volonté universelle, n’est pas diminuée ou annulée pour autant; à l’instant où elle semble ‘mourir’, elle renaît transfigurée. »

Le concepteur de la psychosynthèse valorise ce caractère de la volonté au point de proposer de vraies initiatives envers sa promotion de ce qu’il nomme : 

« les campagnes de bonne volonté 

dans les écoles et partout ! »

Il n’y est pas question pour lui de dévaloriser ou mettre de côté les autres aspects qualitatifs de la volonté, puisqu’ils sont toujours complémentaires : 

« Il est nécessaire, tant pour le bien-être général que pour
notre propre bien-être, que notre volonté soit bonne, autant que forte et habile ! »

La force, 

la sagesse,

et la bienveillance 

sont trois aspects ou caractéristiques majeures qui demeurent inséparables et harmonisées dans l’expression et l’expérience bien comprises de l’acte volitif. 

Il s’agit, selon Assagioli : « de trois notes qui forment un accord ou une synthèse donnant lieu à la ' volonté intégrale ' ou ' volonté parfaite '. » 

Il y voit une source de joie, de bonheur et d’accomplissement, nonobstant des difficultés en cours de route qui peuvent constituer déjà l’annonce joyeuse d'un bonheur garanti !

Au niveau le plus élevé, cette ' volonté intégrale ' s’identifie avec l’amour, tout en étant en même temps son expression. 

Amour et volonté c’est une dyade à considérer plus loin.


3 - Qualités

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

Pour mieux comprendre les différents aspects ou caractéristiques de la volonté, il faut d’abord tenir compte des propriétés reliées à cette fonction psychologique. 

Sans être exhaustif, Assagioli énumère une série de qualités ou aspects qui se trouvent assemblés que l’on passe à considérer et à résumer.

Ce sont des éléments à la fois reliés et complémentaires, parfois presque synonymes.

Note - En plus des qualités de la volonté, on peut aussi considérer leurs défauts qui sont à proprement dire des mauvaises utilisations de cette fonction. 

Avec Sergio Levantesi, on peut alors tenir compte de la
mauvaise volonté consacrée à des fins égoïstes et destructrices.

  • 3.1 
  • Énergie, 
  • puissance dynamique,
  • et intensité :

Il s’agit d’un potentiel ou « voltage » plus ou moins présent dans la volonté, et duquel nous pouvons être plus ou moins conscient. La conscience de ces éléments se trouve reliée au processus de l’auto-identification.

  • 3.2 
  • Maîtrise, 
  • contrôle, 
  • et discipline :

En plus d’être plus ou moins conscients du potentiel de la volonté, nous en sommes ou non les responsables. Dans
ce domaine, il peut avoir toute une gamme de comportements qui vont de : 

la libre expression au refoulement, 

et de l’inhibition à la suppression. 

De pair avec l’actualisation du potentiel humain, il y a l’appel à la discipline, de façon à conjuguer l’efficacité avec l’entraînement et l’utilisation avec la sagesse.

  • 3.3 
  • Concentration, 
  • unification, 
  • attention, 
  • et focalisation :

Assagioli recours à l’analogie d’une lentille qui concentre les rayons de lumière et intensifie la chaleur. Il y a un rapport étroit avec le pouvoir et l’intensité de l’acte volitif qui fait appel en même temps à l’esprit d’observation qui mène à la découverte de plusieurs dimensions où et niveaux de la réalité, y incluant celle de nous-mêmes jusqu’à l’identification transpersonnelle. 

L’attention s’oppose à la tension !

Tout au contraire d’un effort, il y a dans la focalisation une sorte de libre passivité qui peut constituer en même temps une co-identification avec le sujet ou objet observés, pouvant atteindre une expérience de contemplation mystique.

  • 3.4 
  • Détermination, 
  • décision, 
  • résolution, 
  • et promptitude : 

Ces qualités de la volonté se rapportent directement avec la capacité et processus de décision où il est question de choisir et de concrétiser. 

Cela requiert d’abord la vision et la capacité de mener des projets à bon terme, fermement sans impulsivité, parfois sans délais dans le temps, ce qui peut rendre la décision pénible !

Assagioli présente l’alternative suivante : 

« Prendre une décision dans une ligne d’action, laquelle semble la plus sage et la meilleure entre toutes les autres, ou attendre, en reculant (patientant) pour trouver un sens (chemin de vie) intérieur d'une direction, tout en sachant que nous allons trouver en prenant du temps et en ayant une seule porte ouverte parmi toutes les autres... est la voie à suivre. »

  • 3.5 
  • Persistance, 
  • endurance, 
  • et patience : 

Le temps et les circonstances y sont des facteurs toujours à considérer, lesquelles font souvent appel à l’effort et la ténacité qui doivent s’allier à la souplesse et à la résistance. Celle-ci en termes de persévérance faisant face au découragement dans les épreuves et transformant les échecs en leçons. 

La caractéristique énoncée fait penser à la légende du chercheur d'émeraudes qui après avoir cassé 999 pierres se sent fatigué et tente à ne plus poursuivre. Désespéré et prêt à abandonner son travail, il prend encore une autre, la dernière, non pas pour la casser mais pour la jeter contre un grand bloc rocheux. Sous le choc, la pierre s'ouvre et révèle le trésor caché d'une précieuse émeraude.

  • 3.6 
  • Initiative, 
  • courage, 
  • et audace :

L’initiative doit aller de pair avec la conscience du risque, faisant du courage un acte de réflexion et accompagnant l’audace de toutes les précautions, tout en considérant que la sécurité absolue est une utopie et que le risque n’est pas une fin en soi.

L’héroïsme est contraire autant à la peur qu’à la témérité. 

La grandeur de ce qu’on fait provient de ce qu’on est. 

Comme le remarque Pier Bonacina : 

« la réalité intime d’une personne se reconnaît à partir des petites épreuves et de comment elle fait face à des évènements banals. »

  • 3.7 
  • Organisation, 
  • intégration, 
  • et synthèse : 

Il s’agit d’un processus de synergie propre autant à la vie qu’à l’action, requérant de celle-ci une collaboration avec un ordre établi, y incluant la conscience autant de la multiplicité que de l’unité. 

La volonté du moi personnel doit alors évoquer et invoquer les énergies du Soi transpersonnel qui est l’auteur et le collaborateur de la synthèse, aux plans autant individuel, social et universel.

4 - L’acte volitif 

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

Le pré requis indispensable à tout acte volitif est la conscience de la volonté comme telle. 

« Avant d’utiliser la volonté, il faudra la découvrir en nous-mêmes, et en avoir une prise de conscience claire. » Assagioli

Assagioli n’oublie pas cette exigence : 

« Avant d’utiliser la volonté, il faudra la découvrir en nous-mêmes, et en avoir une prise de conscience claire. »

Cette prise de conscience suit ordinairement le processus déjà mentionné : 

  • conscience de l’existence de la volonté, 
  • conscience d’avoir une volonté, 
  • conscience d’être une volonté.

En réalité, la volonté humaine n’est pas toujours un fait conscient ! 

Parfois il y a des actions que l’on croit provenir de la volonté, mais qui sont plutôt le fruit d’une réaction instinctuelle,
comme c’est le cas des enfants et même des animaux. 

Il y a un lien étroit à considérer entre l’exercice de la liberté et la prise de conscience d’avoir ou non une volonté et surtout d’être une volonté !

Tout en associant l’auto-identification et la volonté, Assagioli note que : 

« la découverte du Soi, et conséquemment celle de la volonté, n’arrive pas normalement avant l’adolescence. » 

La conscience de la volonté doit effectivement constituer une donnée préalable ou concomitante à l’acte volitif comme fait existentiel et comme degré de responsabilité face à cette fonction psychologique.

 


4.1 Stades

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

La volonté, de même que les autres fonctions psychologiques, possèdent des racines dans l’inconscient. 

Elle se manifeste au niveau conscient suivant des stades ou étapes d’un processus évolutif. 

Francesco Brunelli en distingue cinq :

Stade primitif :

L’être humain, encore inconscient de la volonté comme telle,
reste soumis aux pulsions instinctives dont il subit les actions-réactions.

Stade du réveil : 

La conscience de l’existence de la volonté est déjà un fait !

Stade élémentaire :

Il y a la conscience, au niveau du moi personnel, d’avoir
une volonté !

Stade avancé :

On est conscient, au niveau du Soi transpersonnel, d’être
une volonté !

Stade total :

Il se caractérise par l’intégration et l’harmonie de la volonté
aux niveaux personnel, transpersonnel et universel.

C’est à partir des trois derniers stades énoncés qu’il est possible de parler d’un véritable acte volitif !

4.2 Phases

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

En plus des différents stades de la volonté, il y aussi plusieurs phases à considérer. 

Pour celles-ci, Assagioli utilise le terme : stade ! 

Il semble cependant plus adéquat de réserver ce terme aux stades de conscience que l’on vient de considérer concernant la volonté comme telle. 

Il n’y a pas d’uniformité dans la conception et la présentation des différentes phases ou étapes de l’acte volitif.

Les expositions qui s’en suivent se trouvent plus ou moins élaborées et en même temps présentées de façon un peu différente dans les écrits d’Assagioli !

L’étude comparative de ces écrits sur le sujet présente une certaine variété dans la systématisation.
 

D'abord, en 1933, le théoricien de la psychosynthèse offre un cours où il nomme quatre phases : 

la compréhension, 

l’évaluation, 

le choix 

et le plan d’action !

Plus tard, en 1958, il présente de ce qu’il désigne les quatre ‘aspects’ désignés comme :

délibération, 

décision, 

planification, 

et exécution.

Les éléments qu’il regroupe et distingue dans chaque phase semblent à vrai dire assez conventionnels. Leur présentation et leur jumelage varient d’un écrit à l’autre, et même à l’intérieur d’un même écrit. 

Une séquence synthétique et peut-être plus claire pourrait être la suivante :

Observation : 

Prise de conscience d’une intervention possible. 

Discernement :

Étude et distinction des enjeux en présence. 

Prévision : 

Prévision des résultats de différents gestes à poser ou à omettre.

Décision :

Choix des éléments à garder ou à mettre de côté, aussi bien que le sens à suivre (Constitution des objectifs).

Programmation : 

Prévision en détail des moyens et des outils nécessaires
pour réaliser les objectifs formulés.

Concrétisation : 

Exécution et actualisation, jusqu’à l’atteinte des objectifs
visés.

Évaluation : 

Vérification des résultats (et de la finalité objective).


On peut encore, plus sommairement, considérer ainsi les six étapes psychosynthétiques suivantes concernant l’acte volitif :

Investigation :

Questionnement sur ce que l’on veut faire et des motivations
subjacentes.

Délibération : Choix et sélection parmi les possibilités, au niveau des motivations, y considérant les alternatives et leurs conséquences.

Décision : 

Formulation dos objectifs et des priorités, dans la conscience de ce que l’on prend et de ce que l’on met de côté au plan de l’action.

Affirmation :

Expression de la volonté par le maintien et renforcement de la
décision faite, et donc sans abdication.

Planification : 

Organisation d’un programme d’action y considérant les
moyens qui mènent à la concrétisation de l’objectif.

Exécution : 

Concrétisation, pas à pas, du plan élaboré par le biais des
moyens (et des ressources disponibles) appropriés.

Roberto Assagioli

La présentation qui suit constitue un résumé des six phases ou stages de l’acte volitif qui correspondent aux derniers écrits du théoricien de la psychosynthèse, les plus élaborés sur le sujet. 

La séquence qui s’en suit n’est pas à prendre linéairement de façon rigide. 

Elle représente surtout un enchaînement de données complémentaires où il devient important de considérer que l’acte de volonté reste aussi fort que chaînon le plus faible, ce qui porte à valoriser tous les éléments qui l’on passe à considérer.

  • 4.2.1 
  • But, 
  • évaluation, 
  • motivation,
  • et intention...

En 1967, Assagioli inclut dans cette phase trois éléments

but, 

évaluation, 

et ses (vos) motivations. 

En 1973, il ajoute un quatrième élément :

l’intention :

celle-ci doit être comprise non pas, comme un simple désir, mais comme l’utilisation effective de la volonté.

À l’intérieur de cette phase, il est question de la prise de conscience d’un but ou des buts/ objectifs à atteindre, comme finalité immédiate du discernement, ayant trait aux motivations et à l’intention ou direction envisagées. 

Assagioli observe que : 

« le but, le dessin est le premier stade, qui est essentiel, car,
sans but conscient il n’y a pas de volonté véritable. Le choix du but est basé  sur l’évaluation, l’appréciation, qui suscite l’intention de l’atteindre et évoque la motivation.»

L’évaluation ou discrimination concerne chacun des éléments, lesquels sont interdépendants, mais sans ordre fixé au préalable. 

Note - L’évaluation est souvent nécessaire, mais pour éviter une sorte de moralisme relié au terme de jugement, Assagioli y préfère le mot discrimination !

La présence de tous ces éléments n’est pas nécessaire pour la manifestation de l’acte de volonté. On peut toujours découvrir des motivations jusque-là inconscientes. Cette première phase est étroitement reliée à la visualisation !

  • 4.2.2 
  • Délibération

Il s’agit d’une séquence qui est donnée à la phase
antérieure, par l’approfondissement de l’étude de chaque situation, à partir des possibilité et alternatives présentées. 

La délibération fait appel au discernement, de même qu’à l’inspiration et à l’intuition, de façon à fournir les données nécessaires au choix et à la décision qui s’ensuivent. 

Il y a de la place pour l’esprit critique en vue de la discrimination. 

Toutefois, Assagioli évoque le danger d’une attitude critique excessive qui peut étouffer l’inspiration **(celui qui ressent une forme de critique discriminatoire comme le racisme, le jugement de classes...**)

C’est une phase d’étude où la méditation constitue un exercice important au cœur de l’acte volitif.

Lorsqu’il s’agit de délibérations collectives, l’avis de chaque élément du groupe devient indispensable.

  • 4.2.3 
  • Choix et décision 

Tout en incluant comme éléments de cette phase le
« choix » et la « décision », Assagioli, les sépare l’un de l’autre dans ses écrits où l’on trouve d’autres combinaisons, par exemple : 

  • « délibération-décision »,
  • « décision-affirmation », 
  • « délibération-choix-décision ».

Dans ce dernier cas, les termes figurent ensemble comme
titre, mais dans le texte n’apparaît que le terme « choix », ce qui porte à conclure qu’il les prend plutôt comme des synonymes !

Il observe que : 

« le choix implique préférence, et préférer quelque chose, une action ou une voie exige nécessairement de mettre de côté et d’en éliminer d’autres, c’est-à-dire de les exclure. »

L’opportunité de choisir constitue souvent un défi majeur, face aux alternatives propres à la disjonction. 

Dans les choix les plus fondamentaux, la volonté est alors tiraillée par des forces opposées, voire par l’attrait ou
de menace(s) d’éléments incompatibles. 

Alors, le choix est vécu comme une véritable ‘dé/cision’, une coupure ressentie en même temps comme :  option et comme abdication, comme appropriation et ou comme renoncement !

Selon Assagioli : 

« l’expérience de la volonté divisée est universelle ! ». 

Ainsi : 

« il y a toujours certains conflits chez tout individu normal ! »

ce qui est valable et véritable, autant dans les petits choix de tous les jours que dans les options majeures de la vie.

« chaque choix entraîne un conflit : rester chez soi et lire, ou sortir et faire une promenade..., tout en considérant qu’on ne peut pas faire les deux en même temps ! »

En citant Paul Tournier selon lequel 

« vivre,  c’est choisir ? », 

il note que beaucoup n’arrivent pas à choisir et cèdent à la tentation de tout avoir, ou de tout faire. 

Il offre à ce sujet la considération suivante : 

« Une façon simple et efficace d’y arriver consiste à se rappeler souvent et à réaffirmer : ‘Cela vaut la peine’. 

Ainsi, le choix et les renonciations auxquels il est associé peuvent se faire de bonne grâce et même joyeusement ! »

Une telle attitude est compatible avec les conséquences indésirables des risques mais assumés. Ces risques ne correspondent pas à un échec, mais plutôt à un exercice de la volonté et, comme tel, et toujours valable. 

L’attitude idéale, c’est d’envisager une décision en termes de préférences et non pas de pertes !

Le choix ne concerne pas seulement l’alternative : 

entre bien et mal, 

le bon et le mauvais.

mais aussi l’alternative entre : 

un bien majeur 

et un bien mineur, 

ou entre 

un mal mineur 

et un mal majeur.

Face à des changements fondamentaux, parfois imposés par le dynamisme des nouveaux temps (dit moderne**), Assagioli essaie de trouver la synthèse des opposés, sans considérer ni l’ostracisme misonéiste ni l’aventurisme néophile. 

Il croit que :

« le renouvellement peut et doit être réglé par des choix sages et une volonté ferme. »

Il faut bien souligner que le choix est, d’abord et avant tout : une responsabilité personnelle et intransmissible.

Il est également et à la fois le libérateur du ' puer aeternus', de l’enfant éternel, du prisonnier et de l’indécision, et l’assurance que seulement dans la liberté, il peut effectivement se manifester !

Il est également et à la fois le libérateur du ' puer aeternus', de l’enfant éternel, du prisonnier et de l’indécision, et l’assurance que seulement dans la liberté, il peut effectivement se manifester !
 

Assagioli essaie de faire comprendre l’importance de choisir dans l’ici et maintenant... sans se laisser tenter ni par l’impulsion hâtive ni par l’indécision paralysante.

 « Les indécis doivent clairement reconnaître que décider est une chose inévitable ! »

En effet, comme Assagioli remarque : l’indécision, est déjà paradoxalement une décision, et peut-être néfaste : 

« Les indécis devraient devenir clairement conscients qu’il est inévitable de décider et que le fait de ne pas décider constitue déjà une décision, parfois la pire ! » 

En d’autres termes : le choix de ne pas choisir devient paradoxalement un vrai choix, celui de l’abstention peut aussi
constituer ou non une bonne décision !

Les obstacles principaux à une bonne décision sont : 

  • la précipitation, 
  • la peur de l’erreur, 
  • le manque 
  • ou l’exagération du sens de la responsabilité, 
  • la conscience scrupuleuse, 
  • l’attitude excessivement critique, 
  • l’attachement aveugle à une autorité extérieure, 
  • l’amour-propre attaché à la recherche de la jouissance et de l’avoir. 

Dans le processus psychosynthétique :  la décision la plus importante est celle du choix de l’authenticité, qui est
fondamentalement le choix de l’auto-identification, celui de l’identification avec le Soi.

On part alors de la sécurité d’un alignement avec soi-même ! 

Mais les états supérieurs de conscience ne constituent pas en eux-mêmes un garant d’une bonne interprétation et d’un
bon choix. 

Toutes les informations et toutes les fonctions psychologiques
sont nécessaires en tant qu’éléments constitutifs de la moralité d’un choix.

L’indécision est une paralysie qui n’atteint la volonté qu’au niveau de la personnalité. 

La volonté, surtout à son niveau transpersonnel, favorise les
décisions, sans pour autant la déterminer. 

Il est possible à tous les niveaux de conscience de prendre autant les bonnes que les mauvaises décisions.

La promise du ' errare humanum ' - ' c’est le propre de l’humain de faire des erreurs ' -  porte à ne pas dramatiser l’expérience effective de notre propre faillibilité (** vulnérabilité).

  • 4.2.4 
  • Affirmation 

Selon le théoricien de l’approche psychologique, celle-ci peut être considérée comme : 

un commandement, 

un ordre donné avec autorité.

Cette autorité peut provenir d’une position, d’une fonction extérieure; mais il s’agit avant tout et essentiellement : 

  • d’une qualité, 
  • d’une réalité intérieure, psychologique ou spirituelle ! 

La vraie affirmation, remarque Assagioli, prend ses
racines dans l’auto-identification : 

« L’affirmation est un acte direct de la volonté; nous pouvons affirmer ce que nous voulons. Ce fait si simple est fondé sur une vérité profonde et importante : l’affirmation est un acte
d’identification. »

Il voit dans l’affirmation « le ‘fiat’ de la volonté », c’est à dire ' son ainsi soit-il ' qui constitue le pivot et une phase cardinale
de l’acte volitif.

c’est par la négation que l’on doit affirmer la conviction fruit d’une volonté libre - Assagioli

Pourtant, parfois, c’est par la négation que l’on doit affirmer la conviction fruit d’une volonté libre, d’où sa remarque :

« Savoir dire non aux autres et surtout à nous-mêmes est un acte difficile, mais souvent nécessaire, qui constitue un des meilleurs exercices de la volonté ! »

Savoir dire non aux autres et surtout à nous-mêmes est un acte difficile, mais souvent nécessaire, qui constitue un des meilleurs exercices de la volonté

Il y est question de savoir conjuguer comme remarque Assagioli : 

la gentillesse avec la fermeté !

Et Ferrucci commente :

« La capacité de dire non est à la base de la capacité de dire oui ! »

« Osez exprimer un refus à une personne morale ou même à une entité sociale est un signe de grand courage, ce courage est signe aussi d'une maturité sous forme d'un renforcement respectueux et authentique de soi ! » Eddy Vonck

« Osez exprimer un refus éthique à une personne morale ou même à une entité sociale est un signe de grand courage, ce courage est signe aussi d'une maturité sous forme d'un renforcement respectueux et authentique de soi ! » Eddy Vonck  

Le premier acte de volonté consiste dans l’affirmation : 

« je veux vouloir ! »

Cette affirmation peut aussi advenir paradoxalement sous la forme du : 

‘je ne veux pas !’

Le caractère valide de l’affirmation est la cohérence avec la volonté, tout en syntonie avec le respect de soi-même. 

En fait, la grande victoire de la volonté ne consiste pas à s’affirmer face aux autres, mais par rapport à soi-même !

« Si tu ne me respecte pas, comment veux-tu que moi-même je te respecte ? Le respect est un état qui doit fonctionner dans la réciprocité » - Eddy Vonck 

En psychosynthèse, l’affirmation fait l’objet d’une technique spécifique reliée à celle : 

  • des mots évocateurs, 
  • de la répétition, 
  • et de l’utilisation de l’imagination !

Puisque l’affirmation constitue un acte d’identification, il y a un rapport étroit entre la technique de l’affirmation et celle de l’auto-identification. 

Chez quelqu’un qui est bien identifié** avec soi-même, l’affirmation se caractérise en même temps par la fermeté et par de la souplesse

Elle est simultanément conviction et relativisation !

Le fait d’être bien identifié** avec soi-même porte à être effectivement désidentifié de ses propres convictions, et à compter aussi (ou pas) sur la conviction des autres, et cela sans absolutiser ni sa conviction ni celle d’autrui !

** certain

  • 4.2.5 
  • Planification et programmation

Pour distinguer et préciser la signification de ces termes, il faut relier la planification à la détermination précise des objectifs, aussi bien que : 

la programmation à la structuration des actions, 

des moyens, 

des facteurs d’intervention, 

tout en tenant compte des échéanciers et de l’attente des objectifs formulés. 

Le fondateur de la psychosynthèse relie la planification au plan global, et la programmation aux détails. Il compare la première à la stratégie, et la deuxième à la tactique !

 

Dans la programmation :

il est important de savoir ce qu’Assagioli appelle la

« vision trifocale » :

  • qui embrasse en même temps le but lointain (objectif
    terminal), 
  • les stades intermédiaires (objectifs intermédiaires), 
  • et le prochain pas à faire (objectif immédiat), 

de telle façon qu’on puisse voir :

la montagne à gravir,  

le chemin qui mène au sommet, 

et le bon endroit où placer le pied !


Tant que la planification et la programmation de la vie individuelle ne sont pas convenablement faites, il y a le danger de planifier et de programmer dans le plan collectif à partir de promises faussées. 

L’intérêt et l’expertise dans la planification et la programmation centrées sur l’avoir courent le risque d’un échec s’ils n’accordent pas priorité au domaine de l’être. 

Le qui ' Nous Sommes ' détermine et caractérise nos actions et omissions.

Qui manque de planifier planifie la faillite. 

Cette phase de l’acte volitif constitue un lieu privilégié pour les exercices de l’auto-identification et du modèle idéal.

La phase de planification et de programmation fait appel au développement des qualités de clarté et de souplesse, alliées au sens du réel et au respect humain, de sorte que l’être humain soit toujours le sujet et jamais l’esclave de quelque objectif que ce soit. 

Il y faut toujours considérer : 

le réalisme de chaque situation, 

le sens de la coopération, 

l’éveil des motivations, 

ainsi que les évaluations en cours de route, menant aux
corrections et adaptations,
ce qui fait appel aussi à de la flexibilité !

  • 4.2.6 
  • Direction de l’exécution

Cette phase met en évidence le rôle de la volonté en tant qu’intermédiaire entre le centre de conscience et les autres fonctions psychologiques !

Il y a leur mise en action, en vue d’atteindre le but/ objectif envisagé, aussi bien que leur direction tout au cours du déroulement de l’action. 

C’est le centre de conscience qui détermine la direction de l’exécution. 

Comme le souligne Assagioli :  

« ce centre de conscience n’est pas un simple observateur, mais peut être aussi ' actif ', en modifiant la personnalité - C’est-à-dire qu’il est le ' sujet-volonté ' qui dirige et règle les différentes fonctions de la psyché. » 

C’est à noter, avec lui, que la direction de l’exécution dépend de la capacité d’utiliser la volonté - de façon juste ! et - dans la bonne direction.

Selon la consigne d'Assagioli, on doit tenir compte aussi du fait que - la volonté n’est pas effort : choix et décision. En d’autres termes, c’est un pouvoir qui dirige, qui commence et qui oriente

La phase direction de l’exécution est étroitement reliée à la troisième phase ' choix et décision '

ainsi qu’à la capacité :

de s’affirmer par une volonté à la fois :  

  • forte, 
  • sage 
  • et bienveillante. 

C’est la phase de direction de l’exécution qui met à l’épreuve la vraie compréhension du rôle de la volonté et qui sert à la tester. 

Assagioli observe que :  

la fonction spécifique de la volonté est de diriger et non pas d’exiger !

La volonté est le moteur en scène des actions mais qui ne sont pas des acteurs !

Pour que celle-ci puisse bien diriger l’exécution, il y faut, comme condition préalable, la conscience d’un sens.

Assagioli - Pour que celle-ci puisse bien diriger l’exécution, il y faut, comme condition préalable, la conscience d’un sens.
La phase de direction de l’exécution reste alors étroitement reliée au postulat du sens de la vie et de l’action que l’on propose ou que l’on accepte !

Elle postule la connaissance de soi et la maîtrise de soi au niveau de la psychosynthèse individuelle, et l’assurance des bonnes relations en ce qui concerne la psychosynthèse sociale ou ** universelle !

4.3 Lois de réciprocité

Il ne suffit pas de vouloir !

Il est tout aussi important 

de vouloir le bien et de bien vouloir !

L’entraînement de la volonté postule non seulement la
connaissance des lois de bonnes relations
concernant la psychosynthèse interpersonnelle, mais d'abord et avant tout celle des lois intra personnelles relatives à l’interaction des différentes fonctions psychologiques !

L’idéal d’une volonté bien entraînée et intégrée présuppose une bonne compréhension de son rôle allié à la connaissance du rapport entre toutes les fonctions psychologiques, où il y a des lois spécifiques à considérer. 

Psychosynthèse - Il s’agit de forces psychologiques soumises à des combinaisons et rapports d’influence mutuelle.
Il s’agit de forces psychologiques soumises à des combinaisons et rapports d’influence mutuelle. 

Assagioli observe que : 

« les diverses fonctions psychologiques peuvent s’interpénétrer et interagir, mais la volonté est dans une position permettant de diriger leur interpénétration et leur interaction. La position centrale de la volonté assure une sorte de suprématie à travers son pouvoir régulateur, ce pouvoir étant par contre gouverné par ces lois psychologiques. »

Il identifie quelques-unes de ces lois, huit et plus tard dix, un nombre que l’on passe à considérer dans le rapport avec les différentes fonctions psychologiques, tenant compte particulièrement du rôle de l’acte volitif.

4.3.1 

Les images ou représentations mentales et les idées ont tendance à produire des états physiques et des actes extérieures qui leurs correspondent.

À partir de cette première loi :

Assagioli observe que : 

« la volonté peut être consciemment ou et intentionnellement utilisée par l’individu pour choisir et évoquer :

des images 

et des idées 

qui l’aideront à produire les actions souhaitées ! »

Il s’inspire du principe formulé par William James, selon lequel : chaque image a en elle-même un élément moteur en rapport avec le système musculaire !

Il appartient à la volonté de mobiliser cette énergie de l’imagination et de la pensée, par le biais d’exercices appropriés comme l’évocation, la suggestion et l’autosuggestion !

4.3.2 

Les attitudes, les mouvements et les actions ont tendance à évoquer des images et des idées qui leur correspondent; celles-ci en retour (selon la loi suivante) évoquent ou intensifient les émotions et les sentiments correspondants !

Cette loi psychologique permet de mieux comprendre le rôle du corps et son interaction avec l’esprit par :

  • La voix, 
  • les mouvements, 
  • la mimique, 
  • la danse, 
  • le théâtre, 
  • la gymnastique, 
  • la catharsis, l
  • a détente... 

servirons alors de moyens à l’esprit pour susciter des images, des idées et des attitudes que l’on désire évoquer ou et renforcer. 

Ces moyens se trouvent en rapport étroit avec la maîtrise de soi documentée en Orient par la technique do ' mudra ' destinée à exprimer les états désirés par le mouvement et le geste symbolique !

4.3.3 

Les idées et les images 

ont tendance à éveiller les émotions et les sentiments qui leur correspondent !

Il s’agit d’une loi qui est en rapport étroit avec les deux premières déjà présentées... Mais aussi avec les deux dernières énumérées ci-après.

L’influence réelle des idées et des images sur la vie émotive et sentimentale est très évidente dans la production littéraire et cinématographique. 

En lien avec cette loi psychologique, la psychosynthèse privilégie la technique dite : 

des mots évocateurs

ainsi que : 

la lecture, 

l’étude, 

et les exercices de répétition.

La volonté a le rôle de l’initiative qui mobilise les énergies des émotions et des sentiments !

4.3.4 

Les émotions et les impressions tendent à éveiller 

et à intensifier les idées et les images qui leur correspondent ou qui leur sont associées !

Dans la réciprocité des éléments psychologiques en interaction, il y a toujours une sorte de répétition, plus évidente ici que par rapport à la première et à la troisième loi présentés. 

Dans cette quatrième loi : 

le point de départ est la vie émotive et la sensibilité. 

Comme le remarque Assagioli : 

on peut tomber

« dans un cercle vicieux où une émotion crée une image qui affecte la condition physique qui produit d’autres émotions ! »

Pour éviter ce genre de  - cercle vicieux, ou pour - s’en sortir -, il recommande la désidentification, comme étant la technique la plus efficace à cet égard !

4.3.5 

Les besoins, 

les instincts, 

les impulsions 

et les désirs 

ont tendance à soulever des images, des idées et des émotions correspondantes. 

En retour, les images et les idées (selon la loi 1) amènent des actions correspondantes !

Face à l’ambiguïté réelle de la vie instinctive, beaucoup de gens se réfugient soit dans l’intolérance, ou l’abdication, tout en étant reliées. La première à une fausse maîtrise de la situation, et la deuxième à un esclavage par rapport à soi-même. 

Le danger réside dans les extrêmes : 

soit la force coercitive de la conviction ou celle de la crainte, soit la paresse capricieuse qui trouve à justifier même la non-intervention, où en se réfugiant par exemple dans le sophisme !

L’attrait pour la rationalisation et ou à la tendance à justifier nos penchants prouvent la force de cette loi, surtout au niveau de la volonté forte !

La prise de conscience du chaos psychologique provenant des tensions entre les bonnes et les mauvaises tendances, ou entre les vrais et les faux besoins, peut faire appel à la volonté accueillante en vue du discernement et de l’harmonie propres à la psychosynthèse. 

Assagioli observe que : 

« lorsqu’on utilise la volonté sage, on a pas besoin de réprimer les émotions négatives ou de les piétiner durement. En plus d’être inefficaces, pareilles procédures coûtent bien cher !»

** en neuroscience - des études (voir mes dossiers - sur le traumatisme - syndrome de stress post traumatique et le Docteur Bessel van der Kolk) prouvent que le corps, l'âme et l'esprit encaissent mal (maux et maladies) lorsqu'on refoule nos émotions ou et nos sensations négatives souvent corporelles ou somatiques. Refouler, vous rend malade ! **

Les exercices les plus adaptés à cette loi sont : 

la désidentification, 

l’observation dite objective (** authentique envers soi)

la rétrospective de la journée, (sous forme par exemple d'un cahier personnel où vous écrivez tous ce qui passent à travers l'esprit autant les belles choses et les moins bonnes !)

et le carnet psychologique !

4.3.6 

L’attention, 

l’intérêt, 

les affirmations 

et les répétitions 

renforcent les idées, les images et les formulations psychologiques sur lesquelles ils sont centrées !

En suivant Assagioli, on peut comparer l’attention à une lentille qui concentre la lumière et qui rend plus claires les images, tandis que l’intérêt provoque leur agrandissement !

Dans l’affirmation et la répétition :

on peut voir respectivement l’attention dispensée à un détail donné et l’insistance sur un objectif précis. 

C’est sur cette loi psychologique en particulier que se
fonde par exemple la publicité/ le marketing. 

En psychosynthèse, cette loi est en lien direct avec les
exercices : 

  • de concentration, 
  • de méditation, 
  • d’affirmation 
  • et de répétition.

Lorsqu’il s’agit d’idées et d’images indésirables, ce sont surtout les techniques de désidentification et de substitution qui sont les plus recommandables par leur pouvoir de déconnecter volontairement la volonté et de l’orienter vers un autre objectif !

Pour changer de focus des idées négatives, 

il est nécessaire de trouver une stratégie plaisante sur du long terme, 

sinon il y a un risque que l'idée négative revienne amplifiée 

et 

renforcent aussi une maladie ou un syndrome traumatique soit conscient ou inconscient ou même refoulé. 

En prendre conscience est un premier pas vers une guérison possible !  

Eddy Vonck 

4.3.7 

La répétition des actions intensifie 

le besoin de les réitérer 

et 

rend leur exécution plus facile et meilleure, 

jusqu’au point 

où elles peuvent être exécutées inconsciemment !

Par cette loi :

on peut mieux comprendre le mécanisme qui mène aux
habitudes et à la maîtrise inconscientes, et qui fait souvent place : 

à l’automatisme, 

à la routine, 

de façon à enraciner autant les vertus que les vices !

Il appartient à la volonté d’intervenir soit par la répétition, lorsqu’on veut développer davantage de bonnes habitudes, soit par un changement de geste, de posture ou et d’action, lorsqu’il est question d’éliminer celles qui ne conviennent plus. 

Avec William James, Assagioli maintient :  

au principe de notre propre responsabilité face aux habitudes acquises (apprises), sans croire pour autant que celles-ci nous enlèvent toute liberté d’action et d’intervention. 

En plus... 

  • de la répétition, 
  • la méditation, 
  • l’invocation 
  • et la rétrospective de la journée 

sont parmi les exercices les plus directement reliés à cette loi psychologique !

4.3.8 

Toutes les diverses fonctions et leurs multiples combinaisons complexes et en sous-personnalités utilisent indépendamment les moyens pour atteindre leurs fins sans que nous en soyons conscients, et même parfois contre notre volonté consciente !

Chaque fonction psychologique a son côté inconscient lequel n’est pas toujours en harmonie avec l’aspect conscient. 

Cette loi dont l’importance est soulignée par Assagioli fait prendre conscience de l’existence de l’inconscient et de son rôle vérifié dans les effets au niveau de chaque fonction, y compris celle de la volonté !

L’harmonisation entre le conscient et l’inconscient devient possible et effective dans la mesure où la volonté
consciente accepte la spontanéité des manifestations
inconscientes, en prenant la responsabilité de contacter et de maîtriser ce que Charles Baudouin, appelle les « lois de finalité subconsciente. »

Une telle maîtrise concerne la ' volonté sage ' et bonne ou bienveillante plutôt que la ' volonté forte ' !

Au sujet des complexes, pour Assagioli, il s’agit d’un conglomérat d’éléments psychologiques ayant une grande charge émotive !

Il y a, alors, une paire :  une émotivité et une complexité, d'où la difficulté d’en prendre conscience !

Le travail sur les sous-personnalités 

en vue de leur intégration n’est pas possible que dans la mesure où l’on tient compte du monde réel 

( tel qu'il est **) 

et de l’inconscient lequel a constitué l’objet d’étude d'un de mes autres chapitres partagés sur ce blog !

 4.3.9 

Les instincts, 

les impulsions, 

les désirs 

et les émotions tendent à s’exprimer et demandent leur expression !

Le besoin d’expression provient du caractère essentiellement dynamique de tous les éléments de la psyché. 

La connaissance de cette loi porte à éviter plus facilement la voie des extrêmes, autant que celle du refoulement, que celle
du défoulement... La première étant reliée aux impératifs d’une volonté forte, et la deuxième à l’abdication du contrôle de l’acte volitif. 

L’exercice de désidentification rend plus facile le rôle de la volonté à l’égard de l’expression des énergies biopsychiques, 

tout en considérant aussi l’énoncé de la loi suivante.

4.3.10 

Les énergies psychologiques 

peuvent trouver 

leur expression : 

1) directement (décharge – catharsis) ; 

2) indirectement, par l’action symbolique ; 

3) par un processus de transmutation !

Cette loi à caractère technique postule un ensemble de données reliées à : 

la connaissance de soi 

et à la maîtrise de soi, 

où 

à l’intervention de la volonté !

 
Qui doit compter sur l’ensemble des lois juste énoncées, notamment cette dernière !

L’expression directe ou indirecte des énergies psychologiques fait appel à la considération des circonstances dictant le meilleur critère, toujours de façon à éviter le refoulement. 

Il y a toute une gamme de possibilités d’expression 

des énergies biopsychiques, 

incluant leur transformation et leur sublimation.

Eddy Vonck - Psycho Synthèse - Roberto Assagioli
 

5 - Entraînement de la volonté

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli

L’importance accordée par Assagioli à l’acte de volonté comme tel porte à considérer combien chez lui le côté pratique existentiel y est fondamental !

En fait, remarque-t-il : 

« une étude historique des problèmes reliés à la volonté démontre que les tentatives de résolutions de ces problèmes sur des bases théoriques et conceptuelles, non seulement ne conduisent à aucune solution, mais conduisent à la contradiction, la confusion et la perplexité ! »

La Volonté est donc prioritaire, ce qui n’exclut pas et ne
doit pas non plus se dispenser de l’apport toujours complémentaire de formulations théoriques quoique subséquentes !

C’est à souligner, encore une fois, le rôle de la volonté à l'égard des autres fonctions psychologiques. 

Pour Assagioli : 

« le développement de la volonté constitue, dans un certain sens, la tâche centrale de la psychosynthèse, étant donné que la volonté devient le principe unificateur et directif de toutes les fonctions psychologiques. »

À la suite d’Hermann Keyserling

il compare le rôle de la volonté à celui 

d’un chef d’orchestre !

Celui-ci n’est ni l’auteur de la musique, qui appartient au centre de conscience, ni celle qui joue les différents instruments confiés à chacune des autres fonctions psychologiques !

Le rôle spécifique de la volonté est de ce fait allégoriquement présenté par le théoricien de la psychosynthèse dans les termes suivants : 

« La volonté centrale distribue les tâches aux autres
éléments de la personnalité. Elle est semblable au chef d’orchestre qui, au lieu de dominer, se met au service du compositeur et de la musique. »

Ailleurs, il précise davantage : 

« Sa véritable tâche est de ‘mobiliser’ les autres fonctions psychologiques : 

  • pensée, 
  • sentiment, 
  • imagination, 
  • désir,
  • impulsion, 

et ensuite d’en diriger et d'utiliser les activités. 

Il ne s’agit donc pas d’imposer, ni de commander, mais de : 

  • susciter, 
  • de promouvoir, 
  • de coordonner, 
  • de diriger, 
  • de régler d’autres fonctions. 

Cela ne nécessite aucun effort violent, pas plus que la personne qui conduit une voiture ou tient le gouvernail d’un bateau ne fait d’effort ! » 

En d’autres termes de comparaison : 

La fonction de la volonté ressemble à elle du timonier d’un navire. Il sait quelle devrait être la direction du navire et il maintient cette direction de façon stable, malgré les dérivations causées par le vent et le courant. 

Mais le pouvoir dont il a besoin pour tenir la barre est tout à fait différent de celui qui est nécessaire pour le faire avancer. 

Ce serait une erreur de voir dans ce rôle intermédiaire ou de médiateur une fonction d'automate. La médiation et la
coordination peuvent être hautement créatrices et originales !

Assagioli souligne que : 

la volonté - dirige, règle et équilibre - les autres fonctions de la personnalité de manière créatrice !

Chez Gabriello Cirenei : 

la 'Volonté ' est également présentée comme étant essentiellement une énergie libératrice, affirmative et créatrice !

Une fois bien maîtrisée, l’énergie de la volonté peut devenir effectivement innovatrice et libératrice; mais lorsqu'elle devient incontrôlée, elle peut devenir impérative, démolisseuse et dévastatrice. 

Assagioli défini - « la volonté est la plus haute et en même temps la plus dangereuse des facultés de l’âme humaine ! »

C’est pourquoi, il fait voir que cette fonction psychologique, comme les autres fonctions, ne doit pas faire l’objet d’une éducation appropriée !

Il y voit même le point de départ de toute œuvre éducative, une fois considéré l’acte volitif comme le centre et l’énergie propulsive de l’action psychosynthétique dans tous les domaines : 

  • formation et développement individuel, 
  • thérapie, 
  • éducation, 
  • rapports interpersonnels, 
  • et vie sociale.

Si l’on revient soit aux qualités soit aux déviations de la volonté, on est porté à considérer et de tenir compte soit des vertus ou forces, telles que : 

le propos, 

la fermeté, 

la persévérance, 

la fidélité, 

la conviction, 

la patience, 

la tolérance 

et l’humilité, 

soit de la possibilité des abus par rapport à cette fonction psychologique, tels que : 

l’orgueil, 

l'obstination, 

l’arrogance,

l’agressivité, 

ou alors des défauts tels que : 

l’indifférence 

et l’abdication. 

Quelqu’un dépourvu de volonté serait un automate en guise de comparaison d’un robot qui ne possède ni la volonté autonome ni le sens de la responsabilité !

Lorsqu’on parle de perte de volonté, ou volonté nulle,
on pense plutôt à l’hypoboulie en tant que faiblesse de la volonté. 

Cela n’est pas synonyme d’indécision. 

L’indécis veut que les autres, le temps, ou les évènements lui apportent la solution !

L’indécis veut que les autres, le temps, ou les évènements lui apportent la solution !
Assagioli souligne le rôle éducatif de la fonction volitive non seulement pour ce qui concerne les autres aspects de la personnalité, mais aussi et avant tout par rapport à elle-même : 

« La volonté qui a le pouvoir 

de se développer 

et de se renforcer elle-même, 

et 

qui peut diriger 

les autres fonctions
psychologiques, 

peut aussi, et cela 

constitue son plus haut pouvoir : 

se maîtriser elle-même ! »

Mais le centre de conscience, distinct de n’importe quelle fonction psychologique, est toujours le premier agent qui peut intervenir, par le biais de la volonté, non seulement sur les autres fonctions psychologiques mais sur la volonté elle-même !

Fondamentalement, c’est au centre de conscience qu’appartiennent : 

  • la décision, 
  • l’engagement, 
  • le choix 
  • et l’action !

Toutefois, c’est par la volonté que le centre de conscience peut se faire l’intégration, l’harmonisation et la synthèse de tous les élément de la personnalité. 

Tant que l’énergie de la volonté n’est pas elle-même reconnue, maîtrisée et intégrée, toute l’œuvre éducative reste compromise. 

C’est pourquoi Assagioli considère que : 

« le centre, 

est le pivot de toute l’action intérieure 

de l’éducation de la volonté ! »

Il y voit :

« un bien le plus précieux pour l’être humain, bien souvent négligé et mal connu par celui-ci.»

Plus encore, il y a le fait et le danger de mal l’utiliser, d’où son observation sur - le fait qu’il s’agit de la faculté humaine simultanément la plus haute et la plus dangereuse ! »

L’éducation de la volonté prend sa source et va de pair avec l’auto-identification et la conscience du lien étroit et pratiquement inséparable entre l’expérience de l’existence et celle de l’acte volitif. 

L’intimité d’un tel rapport est mise en évidence par Assagioli en ces termes : 

« La découverte que le moi et la volonté sont intimement liés 

peut 

transformer entièrement la conscience 

que l’individu a de lui-même 

et du monde extérieur. 

Il comprend qu’ 

' il est un sujet vivant ' , un ' acteur '

doté de pouvoir de choisir,
d’établir une relation, 

de changer sa personnalité propre et celle d'autrui 

et 

les événements. 

Cette prise de conscience donne naissance à un sentiment d'entièreté, de sécurité et de joie. 

En négligeant la dimension centrale de la volonté, 

la psychologie moderne a nié que nous ayons une expérience directe du moi. 

Mais si l’on est convaincu que tout être humain a une volonté, on perçoit la relation étroite 

entre 

la volonté et le moi ! »

La découverte de ' soi-même ' et celle de sa propre volonté font l’objet d’une révélation, quoique parfois précédée de crises d’identité et de découragement.

Une des grandes faiblesses de la psychologie moderne, on l’a déjà noté, a été de mépriser le concept de volonté !

« La volonté peut véritablement être appelée le facteur inconnu ou négligé par la psychologie dite moderne, la psychothérapie et l’éducation ! »

Si les abus de la volonté sont à l’origine de la tyrannie, son ignorance donne lieu à l’anarchie !

Selon Gabriello Cirenei : 

« pour sortir du dilemme tyrannie-anarchie, il y a seul moyen : donner à la volonté sa juste place dans l’éducation ! »

Il ne suffit pas d’être conscient et d’avoir une volonté ou d’être une volonté ! 

Il est tout aussi nécessaire de connaître ses forces et ses faiblesses, sa portée et ses limites. 

La voie de nos possibilités débute par l’humble reconnaissance de nos insuffisances. 

Selon un proverbe : 

« là où il y a la volonté, il y a aussi une voie ! »

Il y a cependant une différence entre : 

la découverte du potentiel de la volonté 

et la capacité de le mettre à profit. 

Avant que la volonté soit un levier de liberté, elle doit faire l’objet d’une délibération !

C’est à remarquer, avec Assagioli que :  

« la volonté n’est pas une valeur - c’est une énergie ! »

Le grand objectif de l’éducation de la volonté est : 

d’apprendre à connaître, 

à maîtriser 

et à utiliser celle-ci en tant qu’intermédiaire entre le centre de conscience et la personnalité !

Autrement dit : 

il ne s’agit pas de créer la volonté mais de la découvrir davantage et de mieux l’utiliser. 

Le premier pas et manifestation spontanée dans l’acte de volonté est l’aspiration. Celle-ci gît au cœur de la vie et précède, de façon inconsciente, la tendance et le désir conscients !

L’éducation de la volonté concerne l’expression d’une potentialité intérieure en rapport avec l’expérience d’un fait existentiel tout à fait personnel. 

Cette expérience, comme celle de la vie, s’acquiert directement !

Elle n’est pas transmissible, et elle ne peut pas être dictée non plus !

Celui qui impose sa volonté à quelqu’un ne transmet
pas de la volonté !

C'est quatre volontés !!!!!!!!!!!!!!!

Au contraire : il risque de neutraliser la volonté de la personne qui obéit jusqu’à pouvoir la transformer dans un sujet-objet automate, aliéné, ou et irresponsable !

Seul dans le respect pour sa propre autonomie et celle des autres on doit contribuer à l’éducation de la fonction
volitive !

L’éducation de la volonté est fondamentalement l’entraînement d’une fonction qui s’exerce en acte : 

il faut vouloir pour apprendre à mieux vouloir.


Assagioli parle de ' gymnastique psychologique ' ou de l’ ' entraînement systématique ' à propos du développement des fonctions psychologiques.

Lorsqu’il y est question de l’acte volitif : il parle alors de ' gymnastique de la volonté '.

Selon Assagioli : 

« l’exercice physique 

apporte 

une contribution précieuse 

à l’éducation de la volonté 

et du 

caractère en général ! »

Beaucoup d’exercices de gymnastique corporelle semblent être des mouvements inutiles, tant que l’on ne connaît
pas leur signification et leurs objectifs !

Il en est de même lorsqu’il est question de l’entraînement de la volonté. 

À la suite de William James, Assagioli suggère la méthode des exercices ‘inutiles’ dans l’entraînement de l’acte volitif : faire systématiquement de petites choses, apparemment perçus comme des bagatelles !

Assagioli :   « l’exercice physique   apporte   une contribution précieuse   à l’éducation de la volonté   et du   caractère en général ! »

 

Pourtant, un tel entraînement n’est pas du tout une futilité !

Selon Gabriello Cirenei : 

« la volonté est affirmation de l’Esprit dans la matière dont la manifestation première et la plus élémentaire est le sport. 

Éduquer la volonté, 

c’est faire du sport à une octave supérieure ! »

La découverte de la volonté va de pair avec la connaissance de soi-même.


Autrement dit : 

elle est étroitement reliée et dépendante de l’auto identification !

Selon Assagioli : 

« la découverte de la volonté 

coïncide avec la découverte de ' nous-mêmes '

le notre vrai 

' Je '  ou ' Soi '.»

Alors, il ne suffit pas de dire que l’on est une volonté ! 

Il est plus fondamental encore de savoir tout court qui l’on est, bien que - connaissance de soi -  et  - connaissance d’être une volonté - aillent ensemble !

Il fait voir que : 

« la découverte de la volonté en soi, et même plus, la prise de conscience que le Soi et la volonté sont intimement liées, peuvent s’avérer une véritable révélation capable de modifier, souvent radicalement, la conscience qu’on a de soi et toute son attitude envers soi-même, envers les autres et envers
l’univers ! »

Avec Assagioli , il faut considérer que : 

« l’entraînement de la volonté est une tâche permanente qui demande de la persistance, de la patience, une intention soutenue et ferme ! »

Le grand défi, la grande épreuve, est aussi une grande opportunité pour la volonté personnelle est la volonté des autres ! 

Tant que notre volonté n’est pas confrontée à la volonté d’autrui, nous sommes encore loin d’éprouver la qualité et la portée de cette fonction psychologique !

Francesco Brunelli, fait voir en 1974 que : 

« la finalité du développement de la volonté est celui d’exprimer l’homme intégral.» 

Au sujet des méthodes de développement de la volonté, Assagioli mentionne, entre autres : 

  • l’activité physique, 
  • les activités créatrices, 
  • la concentration, 
  • la méditation 
  • et l’invocation.

En effet, remarque-t-il :

« toute technique demande l’utilisation de la volonté qui pourrait être considérée comme le ‘deus ex machina’ dans chaque cas ! »

Parmi les exercices plus directement centrés sur l’éducation de la volonté, il y en a d'autres comme : 

  • la méditation, 
  • l’auto-identification 

et aussi : 

  • l’acceptation. 

Celle-ci n’a rien à voir avec la résignation ! Elle ne signifie pas nécessairement non plus l’approbation ! 

Savoir accepter, c’est savoir collaborer d’abord avec l’inévitable, soit pour un bien meilleur soit pour éviter un plus grand mal !

Dans cette optique, 

il y a des lois psychodynamiques destinées 

non pas 

à contrôler, 

mais 

à favoriser

la bonne expression 

de la volonté !


 

5.1 Coaction et liberté

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

Psychologiquement, on comprend la liberté :

comme la capacité de choix où affectivement et effectivement, il n’y a pas des contraintes, à commencer par les conditionnements à caractère déterministe. 

Il s’agit alors d’une prérogative de la volonté désignée : 

le libre-arbitre !

Cependant, elle ne s’exprime jamais ni en termes de concepts ni à caractère définitif. 

Il y a existentiellement une découverte permanente qui ne peut pas se limiter à des données acquises. 

Cette découverte se réfère à quelqu’un, plutôt qu’à quelque chose. Autrement dit, selon Alberti : 

« la liberté ne peut pas être une conquête, mais tout simplement une constatation ! » 

Être libre est plus fondamental que d’avoir la liberté ! 

C’est pourquoi le même auteur poursuit tout en disant que : 

« ce n’est pas la volonté qui rend l’homme libre, mais tout au contraire, c’est la liberté qui rend authentique et vraie la volonté ! »

Au niveau du Soi, nous sommes toujours libres !

Cela ne dispense pas l’intérêt et l’engagement pour ce qui concerne la conscience et l’expression de la liberté extérieure. 

Quand on parle de liberté, on la comprend souvent
par rapport à une situation où l’on est libre des grillons par rapport à quelque chose ou à quelqu’un. Mais il ne suffit pas d’en être débarrassé. Il faut surtout se sentir libre pour agir en réponse aux propres limitations. 

En fait la liberté n’est pas une fin, mais une condition et un moyen pour l’expression de la volonté !

La liberté est plus proche de ce qu’on est que de ce qu’on a !

Cela porte à mieux comprendre le sens de l’affirmation radicale de Sartre : 

« La personne n’est rien autre que sa liberté ! »

Le fait d’être libre est plus fondamental que celui de bien utiliser ou non la liberté. 

Celle-ci est manifestation 

et 

goût de notre propre identité. 

Pour Cirenei, un proche collaborateur d’Assagioli : 

« la liberté est la grande clé de la vie ! »

Déjà autrefois Duns Scot parlait de l’activité appétitive, et de nos jours, surtout avec Abraham Maslow, on parle de besoins fondamentaux, en rapport avec l’acte volitif !

 

La volonté est reliée et souvent identifiée, voir soumise au désir, cela voulant pratiquement dire : 

  • je désire, 
  • donc j’ai besoin,
  • je veux. 

Le cas contraire, surtout au niveau de la décision, la volonté semble s’opposer ou, au moins limiter le désir. 

Rollo May réfléchit là-dessus en disant : 

« Je suggère que le mot ’ décision’ représente l’acte humain qui réunit ensemble la volonté et le désir. Prise dans ce sens, la décision ne nie pas le désir ni exclut, mais l’incorpore et le transcende ! » 

En fait, « la volonté donne au désir l’orientation, la liberté et la maturité ! »

Il y est question non pas seulement de la volonté, mais aussi d’un ' niveau de conscience plus élevé '

Selon Assagioli : 

« tout besoin éveille, 

provoque tôt ou tard, 

une volonté correspondante ! »

Le besoin est plus ample et plus fondamental que le désir...

le premier représente : une nécessité qui n’est pas nécessairement consciente et non plus alliée à l’envie de la satisfaire ! 

Tandis que le deuxième est directement allié à l’acte de volonté, pouvant oui ou non provenir d’un vrai besoin !

Tant que l’on est obsédé par le désir d’une liberté purement personnelle et individualiste, il y a la tentation de sacrifier la volonté de l’autre à notre égoïsme ou égocentrisme !

** pour Moi, c'est l'apogée et une des raisons que le monde humain est perpétuellement en crises, en conflits, pire en guerres contre d'autres peuples ! Eddy Vonck

Alberti se réfère en précisant que : 

« la vraie liberté est toujours accompagnée de l’amour (envers soi-même et envers les autres), sans quoi elle peut être dangereuse ! » 

En effet, cet amour se rapporte d’abord à la liberté comme telle, au sens que l’on doit l’accepter et l’apprécier sans réserves !

Alberti considère que :  « la liberté a un besoin intrinsèque d’être aimée. Pour aimer la liberté c’est nécessaire d’être libre, de même que pour être libre il faut aimer la liberté ! »

Le même auteur va jusqu’à identifier les deux termes sous la
conviction qu’il n’existe : aucune différence entre amour et liberté

l’amour est liberté d’aimer et d’être aimé, 

et la liberté est amour de libérer et d’être libéré !

On peut radicaliser davantage l’identification tout en faisant de la liberté le synonyme de la vie, en accord
avec la disjonctive américaine : 

« live free or die » 

' vivre en liberté ou mourir ! '

Cela vaut comme devise, à condition de l’appliquer au bien commun, et en accord avec la maxime bouddhiste

« Je renonce à mon salut jusqu’à que tous les êtres vivants soient sauvés et je me consacre à travailler non pour ma liberté mais pour celle de tous ! » 

Il faut bien faire la distinction entre liberté et libération !

Le même auteur va jusqu’à identifier les deux termes sous la conviction qu’il n’existe : aucune différence entre amour et liberté :   l’amour est liberté d’aimer et d’être aimé,   et la liberté est amour de libérer et d’être libéré !

La liberté est un acquis plutôt qu’un objectif !

Il va dans ce sens la réflexion de Khalil Gibran :

« Vous ne saurez être libres que lorsque même le désir de parvenir à la liberté deviendra pour vous un harnais et lorsque vous cesserez de parler de la liberté comme d’un but et d’un achèvement ! »

La liberté concerne le libre-arbitre qui permet de choisir autant le bien que le mal, alors que la libération ne peut arriver que de la bonne utilisation de la liberté. 

L'une et l’autre ne se manifestent jamais humainement à l’état idéal, d’où le besoin permanent de les promouvoir en nous et partout. 

Personne ne peut transférer aux autres sa volonté, et non plus leur enlever la liberté intérieure ! Telle conviction est partagée par Gandhi

«  Je suis absolument convaincu que personne ne perd sa liberté, si ce n’est du fait même de sa propre faiblesse ! »

Cependant, il y a  bien des facteurs intérieurs et extérieurs qui peuvent la conditionner !

Mais la liberté n’est pas quelque chose qui a sa source à l’extérieur. 

Elle constitue une réalité présente à découvrir au cœur de nos vies, en provenance de l’acceptation totale envers nous-mêmes, et d'un amour inconditionnel vers autrui, sans l’attachement à ce qui nous plaît ou déplaît !

Le sens de la liberté intérieure peut devenir encore plus profond, lorsqu’on doit faire face à des conditionnements extérieurement imposés !

Nous sommes tous conditionnés par des facteurs externes à un moment donné de nos vies !

Une décision fondamentale de la vie consiste à choisir d’être libre, voire à découvrir que personne ni rien a le pouvoir de nous soustraire le don de la liberté !

Cependant, le choix de la liberté n’est que le début de la libération !

Bien plus qu’un pas, la libération est une voie !

Il s’agit d’une conquête progressive et non pas d’un point de départ, ou d’une donnée naturelle acquise une fois pour toute !

Il ne faut pas donc identifier le postulat de la liberté humaine à une libération déjà accomplie. 

En fait, limiter la liberté à un postulat :  

c’est transformer son potentiel dans une prison. 

Pratiquement, la liberté est le tâtonnement de notre volonté sur la voie de la libération !

Tel que souligné par Assagioli à un groupe de ses étudiants :

« on doit accepter que notre volonté n’est pas du tout libre à cent pour cent. Elle se trouve encore dans un stade embryonnaire. » 

Tel que souligné par Assagioli à un groupe de ses étudiants :  « on doit accepter que notre volonté n’est pas du tout libre à cent pour cent. Elle se trouve encore dans un stade embryonnaire. »
 Il y a « un but à atteindre, et ce but ne sera jamais atteint à cent pour cent. Alors il y a un processus de libération de la volonté  ! »

C’est à considérer à la fois l’existence de la volonté et son déploiement. 

On doit alors tenir compte d’un processusla liberté contribue à la libération, et celle-ci donne place à une plus grande liberté. 

Le rôle de la volonté est d’évoquer et de développer cette liberté intérieure, sans se laisser prendre au piège du déterminisme de la vie psychique !

Le sens de nos limitations dans ce domaine est propre de l’identification au niveau de la personnalité !

La vraie liberté n’est pas un produit de consommation que l’on acquiert ou que l’on vend ! C’est une découverte intérieure que l’on fait personnellement !

Elle est plus proche du savoir-être que du savoir-faire. 

La volonté d’être libre dépend avant tout du courage de vouloir être nous-mêmes. 

L’auto-identification mène à la libération.

Cela traduit non pas l’absence des contraintes, mais la capacité de les surmonter et de les utiliser de façon
créatrice. 

Selon Assagioli le fait :  « prendre son chemin à contre-courant et de résister dans toutes les occasions possibles du mouvement général de la mode**, présuppose une force de volonté dont très peu font preuve ! »

** je parlerais plutôt de mode matérialiste ou consommatrice !

Il considère que : 

« la liberté à laquelle l’individu aspire 

plus ou moins consciemment 

est 

surtout une liberté psychologique et spirituelle 

qui dépend avant tout de lui-même !

Les groupes et la société peuvent, de plusieurs façons, lui créer des obstacles avec leurs pressions, mais ils ne peuvent pas l’empêcher ! » 

C’est donc dans la volonté d’être que notre liberté prend ses racines et qu’elle peut toujours être sauvegardée dans son originalité. 

La volonté des autres ne peut bloquer que l’aspect extérieur de notre volonté d’agir !

Il peut y avoir des raisons pour sacrifier sa propre volonté à une autre, mais jamais, ce sacrifice sera légitime de le
faire au détriment de sa liberté !

Sans liberté intérieure, il n’y a plus de vrai rôle pour la volonté !

Assagioli observe combien cette liberté s’enracine dans
le Soi
, au niveau de l’auto-identification : 

« L’identification avec le Soi nous libère de toutes les limitations et restrictions de la vie personnelle, pourvu que le superconscient soit suffisamment développé – et apporte la
liberté et la volonté d’agir dans le monde, en concordance avec les besoins perçus, le dessin transpersonnel et pour le plus grand bien de tous ! »

pourvu que le superconscient soit suffisamment développé – et apporte la liberté et la volonté d’agir dans le monde, en concordance avec les besoins perçus, le dessin transpersonnel et pour le plus grand bien de tous
Souvent, par ignorance ou par irresponsabilité :

on ne croit pas à l’existence de sa propre liberté, ou on ne veut pas l’assumer. 

Alors, on s’en remet aux forces d’un déterminisme quelconque, que ce soient : 

celles de lois dites naturelles, ** les législations ou les promesses électorales politiciennes et toutes sources médiatiques...

les forces occultes, 

le destin, 

ou la volonté divine. 

Une telle attitude peut encouragée soit par un psychologisme déterministe (** totalitaire), soit par une éducation autoritaire et (**somatique et obéissante) !

Mais, lorsque la conscience de liberté n’est plus là, l’expérience de l'échec survient. 

en 1968, Assagioli fait à ce propos la réflexion suivante :

« Les conceptions de la vie les plus répandues ont un caractère déterministe : l’homme se croit conditionné par des facteurs héréditaires, constitutionnels, ou par des influences et pressions extérieures par lesquelles il se sent dominé !

Cela donne lieu à deux attitudes opposées :

l’une est l’acquiescement passif, l’adaptation et le conformisme ressentis comme quelque chose de non satisfaisant qui laisse un fond de mécontentement.

L’autre réaction est celle de la rébellion violente dont nous avons de nos jours des exemples évidents et extrêmes. 

Il s’agit d’une réaction destructive où il manque la contrepartie nécessaire constructive et de réédification, donnant lieu au sens d’isolement, et a des attitudes anti-sociales, et
subjectivement un ennui et une angoisse qui peuvent aller jusqu’au désespoir ! »

Au niveau du Soi, tel que dans le « quantum mécanique » : 

la liberté se trouve au-dessus de la rigidité et du réductionnisme d’un système !

La liberté figure parmi les principes et les droits les plus préconisés, et bien souvent les moins respectés !

Lors d’une imposition et soumission sans alternative, le choix disparaît et la volonté est menacée !

Lorsque le besoin d’expression est réprimé, l’équilibre bio-psychique est en danger et alors la neurasthénie** s’en suit par la voie de conséquence !

** en d'autres termes, tous les conflits humains impactent la neuro plasticité du cerveau humain !

** en neuroscience - des études (voir mes dossiers - sur le traumatisme - syndrome de stress post traumatique et le Docteur Bessel van der Kolk) prouvent que le corps, l'âme et l'esprit encaissent mal (maux et maladies) lorsqu'on refoule nos émotions ou et nos sensations négatives souvent corporelles ou somatiques. Refouler, vous rend malade ! **

Le choix d’être libre et la liberté de choisir sont inséparables : il n’y a pas de liberté sans la possibilité de choix, et non plus du choix sans liberté !

Plus la liberté se développe, plus grande sera la capacité de choisir ! 

Le rôle fondamental de la volonté est d’intervenir librement à partir d’une décision également libre !

Le fait d’être libre ne va pas de pair avec la conviction d’avoir une liberté !

Quelqu’un peut être esclave même de sa propre volonté soumise à des caprices et illusions !

Assagioli conjugue la liberté intérieure avec la libération des autres fonctions : 

«C’est nécessaire de souligner adéquatement l’importance de cette liberté intérieure, sans quoi toutes les autres sont insuffisantes ! » 

 

Cette considération d'Assagioli ce fait d'un témoignage personnel suivant : 

« Mon objectif est celui d’aider les hommes et les femmes à se libérer de leurs prisons intérieures ! »

C’est à souligner que notre propre libération et celle des autres se conjuguent inséparablement ! 

La liberté s’oppose à l’isolement. 

Il n’a pas de liberté sans partage autant des responsabilités que des bienfaits inhérents dans une société !

La libération passe par le fait de reconnaître chez l’autre la liberté d’être lui-même !

À partir de cas particuliers et de conditionnement occasionnels, la psychologie est parfois tombée dans des généralisations plus proches du fatalisme que de la liberté. 

De son côté, le système éducatif attribue souvent à l’autorité, sinon la force du déterminisme, du moins celle d’une détermination sans appel !

Encore là, l’être humain peut découvrir en lui-même la possibilité de rester libre dans le choix de ses comportements et ses attitudes. 

Comme le dit Viktor Frankl : « il n’est pas libre de ces
conditionnements, mais libre pour quelque chose, c’est-à-dire libre pour une prise de position face à tous les conditionnements.
Et c’est précisément cette possibilité proprement humaine que le pan-déterminisme néglige et
oublie ! »

Comme remarque Luigi Peresson : 

« la liberté n’est pas une donnée du départ, mais plutôt de l’arrivée ; c’est une conquête lente, progressive, sûrement difficile ! »

Au moins en termes existentiels et en ce qui nous concerne le niveau de notre conscience et le vécu actuel : il n’existe pas - à titre d’exemples : le choix des parents qu’on a eu, le lieu et l’époque de notre naissance, notre race et notre pays... Et pour ne pas parler des conditionnements inchangeables tels que une vie à l’orphelinat ou de certains handicaps physiques...

En circonstances pareilles, il y a un conditionnement qui ne détruit pas la liberté. Il reste toujours la possibilité d’accepter positivement et activement de tels faits / états qui peuvent ou non nous plaire, tout en y considérant le rôle de la volonté et l’existence de la liberté !

Cela peut être facilité moyennement la :
«collaboration avec l’inévitable», étant celle-ci d'un des exercices proposés par Assagioli. 

La liberté y est, sinon pour changer ces faits/ états, au moins dans la possibilité de choisir notre attitude à leur égard. 

C’est dans ce sens que l’on doit comprendre la symbolique trouvée dans l’art égyptien et utilisée dans les arts divinatoires, où l’on présente des effigies dont la main gauche reçoit, alors que la droite donne et agit, toutes les deux portant une inscription, celle de «prédestination» pour la gauche et celle de la «modification du destin» pour la droite. 

Il y a alors une sorte de paradoxe où les limites, au
prime abord associées à des incapacités, donnent place à un nombre illimité de possibilités qui écartent ainsi la résignation fataliste !

Comme le note Viktor Frankl : 

« la liberté humaine n’est pas liberté par rapport aux
conditions, mais plutôt liberté de se maintenir ferme quelles que soient les circonstances avec lesquelles on est confronté ! »

La liberté qui conduit à la libération se manifeste fondamentalement par la capacité de décider au sujet de nous-mêmes, y incluant : 

l’élimination de nos masques, 

l’élimination de nos soucis, 

le non endoctrinement de nos idoles,

et de nos attachements...

en bref, l’élimination de nos illusions !

C’est propre de notre libération d’être un fait permanent d'un ' idéal utopique ', où il y a toujours une nouvelle marche à franchir et un bout de chemin à faire...

La conception psychosynthétique de la liberté est aussi lointaine du fatalisme déroutant que d’un destin imposé, que de l’esclavage d’une obéissance aveugle !

Dès ses premiers écrits, Assagioli prend position contre le
déterminisme en psychologie qu’il classifie de «prétextes et sophismes» en vue de la justification de la faiblesse et de la lâcheté humaine.

Le fait de subir des influences ne signifie pas pour lui la perte de l’autonomie

« Nous sommes naturellement conditionnés par le passé, mais nous pouvons toujours le renier, partir et nous transformer. » 

Assagioli ne voit pas non plus, ni dans les prémonitions ni dans la foi dans une providence divine, de fondement pour le déterminisme psychologique, étant donné que celles-ci laissent toujours de la place pour la liberté humaine !

Cette liberté n’a rien à voir avec l’autosuffisance. 

La capacité humaine peut faire des choix face aux alternatives qui se conjuguent avec la conviction humble, responsable et reconnaissante au sujet de l’origine de nos ressources inépuisables, là, où les contraintes n’atteignent plus la liberté.

La volonté de liberté doit faire face aux binômes - autorité-obéissance - et ' tyrannie / anarchie ' qui souvent se présentent comme des alternatives ou des  dilemmes. 

Celui-ci se trouve d’abord à l’intérieur de chaque individu : avoir la vraie liberté au prix de la responsabilité, ou la sacrifier aux caprices d'un certain libertinage. 

Assagioli constate et observe :

« une constatation que même les adultes éprouvent
de la difficulté à supporter la liberté; fondamentalement, ils ne la désirent pas, même quand ils s’agitent pour l’avoir ! » 

Le terme responsabilité provient des termes latins : respondere (répondre) et habilittas (aptitude), ce qui suppose que la capacité et le fait d’une réponse adéquate, et donc non évasives, aux requêtes de la vie, y incluant le bien collectif !

La vraie liberté est une expérience qui prône à jamais un apprentissage !

«La liberté n’est pas le dernier mot. Liberté est seulement part de l’histoire et moitié de la vérité. La liberté n’est que l’aspect négatif de la totalité du phénomène dont l’aspect positif est
la responsabilité. En fait, la liberté est en danger de dégénérer en comportement arbitraire, à moins que soit vécue en termes de responsabilité ! »
Viktor Frankl

Notre liberté aura toujours des limites ! 

Une première limite est fixée par la liberté des autres. 

C’est en tenant compte de la volonté d’autrui que quelqu’un peut élargir et mieux affirmer sa liberté personnelle. 

En fait, la volonté des autres, au lieu d’être une limite, devient une condition de la nôtre. 

Il est alors possible de faire de la liberté des autres le sens et la source de sa propre liberté, de même que notre propre liberté contribue à la liberté d’autrui. 

Au dire d’Assagioli : 

« quand nous nous libérons nous- mêmes, nous prenons aussi conscience que nous donnons une petite contribution pour la libération de toute l’humanité ! »

Ce qui a été dit sur les qualités et l’entraînement de la volonté concerne le rapport entre la volonté personnelle et celle d’autrui dans l’objectif mutuel de respecter et de valoriser la liberté de tous. 

Seule une volonté à la fois forte, sage et bienveillante pourra éviter une forme d'imposition qui méprise la volonté des autres, soit la fausse soumission qui sacrifie la volonté propre aux mirages d’une fausse harmonie. 

Comme le note Gabrielo Cirenei :

« l’éducation de la volonté pourra très difficilement avoir lieu dans l’école traditionnelle, où aucune initiative n’est encouragée et où l’unique forme de volonté admise est la volonté d’obéir, faussement appelée bonne volonté ! »

Il y a souvent un cercle vicieux dans la situation de ne pas être libre parce que l’on craint la responsabilité, ou d"être tellement être obsédé par cette responsabilité qui nous fait aussi perdre la liberté. La peur est le premier obstacle à la
liberté !

Selon Assagioli : 

« seulement, celui qui est libéré de la peur est vraiment libre ! »

La volonté de liberté et l’acceptation du risque vont ensemble. 

Il n’y a pas de liberté sans risque. 

C’est dans la liberté dialogique et non dans l’assujettissement que l’on peut découvrir les possibilités libératrices de l’obéissance. 

Celle-ci doit être nécessairement une syntonisation ou, selon une expression plus propre à la psychosynthèse, un alignement avec le Soi ou l’Esprit. 

Pour Assagioli : 

« Au niveau du moi, la volonté est joie; au niveau du Soi, elle est béatitude ! »

Bien souvent dans nos sociétés, l’obéissance a été conçue et même prescrite comme l’abdication et le sacrifice de notre propre volonté en fonction d’une volonté supérieure. 

Cela peut donner lieu aussi à la conviction de devoir soumettre chez nous-mêmes une volonté personnelle à la volonté transpersonnelle, dans une sorte d’abdication du connu à l’inconnu, tout en tombant, pratiquement, soit dans l’aboulie soit dans la confusion, voire même l’esclavage !

De la même façon que le moi personnel est perçu comme le reflex du Soi transpersonnel. 

Ainsi la volonté personnelle doit être vue comme l’expression de la volonté et énergie du Soi qu’il faut à la fois identifier comme telle, tout en essayant de vérifier si elle est ou non distordue au niveau personnel. 

La soumission à la volonté transpersonnelle y est donc
un processus d’alignement et d’intégration
, et jamais de l’abdication ou coupure. 

Selon Assagioli :

« l’un des buts auxquels vise la psychosynthèse spirituelle est d’atteindre la prise de conscience de la volonté du Soi supraconscient ! » 

L’alignement et harmonisation avec la volonté du Soi est une sorte de soumission sans dépendance, ou  une adhésion sans distinction. 

Au lieu d’enlever la liberté, la volonté transpersonnelle nous rend plus libres. 

Mais il faut bien éviter l’idée d’un Moi prisonnier face à un Soi libérateur. 

En termes existentiels : c’est le Soi qui se présente paradoxalement embastillé par la personnalité. 

C’est dans ce sens qu’Assagioli le compare à un Roi emprisonné dans son château et qui attend sa libération !

Gabriello Cirenei présente la psychosynthèse comme - un chemin vers la liberté intérieure !

Celle-ci se manifeste au niveau du Soi transpersonnel qui s’ouvre à la dimension universelle, alors loin de l’étroitesse du moi personnel qui a la tendance à faire de la volonté
individuelle un absolu ou une idole, ou à se prendre pour le Soi spirituel, en se donnant l’illusion d’avoir cru saisir la volonté universelle qui devrait guider tout le monde. 

Tant que notre volonté est exclusive, notre liberté devient paradoxalement plus limitée. 

Lorsque notre volonté ou celle des autres n’est pas celle du bien commun, notre propre liberté est déjà menacée. 

La volonté des autres est un défi pour notre propre volonté et notre liberté, avec ses conditionnements à considérer. 

Effectivement - comme le dit Assagioli : 

« l’homme n’est pas isolé, mais stressé non seulement dans la vie interindividuelle et sociale, mais dans le courant et le devenir de la vie universelle. Ainsi, chaque but et chaque objectif individuels devront être en harmonie avec la fin universaliste de la vie ! »

La perspective universaliste de la psychosynthèse inscrit le rôle de la volonté personnelle à l’intérieur de la volonté transpersonnelle s’ouvrant à la volonté cosmique qui, selon Sergio Bartoli :

« représente l’élément moteur du plan évolutif présent dans toutes les manifestations, du cristal jusqu’au système planétaire ! »

À la question de savoir s'il y a alors danger de perdre la volonté personnelle ?


Assagioli répond : 

- Je ne crois pas que la volonté universelle veuille faire
disparaître quoi que ce soit ! Elle est plus raisonnable que cela !

C’est quoi cette volonté universelle ?

Il s’agit de la volonté du Soi universel qui tient toujours en considération la volonté individuelle. 

Naomi Emmerling y voit une force motrice qui peut guider
notre volonté autant au plan personnel que transpersonnel !

Cette pensée se confirme dans une des notes personnelles du fondateur de la psychosynthèse : 

« La volonté de l’individu qui librement se plie à la volonté universelle, qui y plonge et se fond, ne reste pas pour cette raison diminuée ou annulée; dans le même instant où elle semble mourir, elle renaît transfigurée .»

Pour traduire un tel processus, il tient compte des états désignés en Orient par : 

  • « samadhi », 
  • « prajna », 
  • « satori »,


et en Occident par : 

« extase de la conscience »,  

et « conscience cosmique », 

sorte de disparition ou d’oubli de l’identité individuelle absorbée par l’univers.


Toutefois, avec Abraham Maslow et Lama Govinda :

voit toujours dans l’individuel non seulement le complément de l’universel, mais aussi l’unique moyen de faire l’expérience de l’universalité !

On a mentionné, plus haut, le fait des exagérations des moralistes et d"éducateurs, particulièrement au dix-huitième siècle, pour qui la volonté joue un rôle plutôt répressif et coercitif par rapport à la nature humaine. 

On pourra se demander jusqu’à quel point la morale peut contribuer comme facteur soit de coaction soit de libération, et à quel point elle est un sujet à considérer par la psychosynthèse.

D’abord celle-ci ne constitue ni un credo ni un code d’éthique. 

Il s’agit d’un outil/ concept neutre psychologique au service de l’être humain !

Pourtant une telle neutralité n’empêche pas que la psychosynthèse en tant que science puisse tenir compte de la
moralité. 

Tel que remarqué par Rollo May :

« la psychologie et l’éthique sont inséparables. »

Il y a une composante morale, voire son fondement même, dans la prise de conscience de notre être, une fois accompagnée de l’expérience de la différence entre ce que nous sommes et ce que nous devrions être, en termes de comportement. 

Assagioli fait voir l’existence de valeurs morales à l’état latent dans la vraie nature de l’homme, lesquelles, - une fois violées -, éveillent une protestation consciente ou inconsciente qui créent des conflits (parfois) violents !

La volonté y a à son rôle qui fait simultanément appel à la liberté et à la responsabilité.


Il y a toujours une éthique à considérer dans l’approche psychosynthétique :
 

tout en rapport aux déviations qui menacent son intégrité. 

Susanne Nouvion et Chevron Villette alertent de trois dangers très subtils de déviation qui menacent l’éthique de la psychosynthèse, c’est-à-dire : 

« La recherche de pouvoirs qui se transforment en volonté de puissance. L’interprétation analytique abusive avec les dangers de manipulation qu’elle comporte et qui n’est pas propre à la psychosynthèse. La confusion entre mystique et manifestations du plan psychique.»

Le fait d’une morale parfois colorée d’un moralisme paralysant ne doit pas justifier une éducation amorale, et moins encore constituer une raison pour exclure les valeurs à caractère éthique. 

Selon Assagioli : 

« les principes moraux et les aspirations spirituelles ne peuvent pas être éliminés aussi facilement que beaucoup semblent le croire ; ils continuent à vivre dans l’inconscient et ils existent à l’état latent dans la nature spirituelle de l’homme. Lorsqu’ils sont violés, ils engendrent une révolte consciente ou inconsciente, créant ainsi de violents conflits.»

Mais il fait la distinction entre la morale comme valeur en elle-même et les bonnes ou mauvaises perceptions et applications de cette valeur. 

En fait, observe-t-il : 

« la moralité n’a pas besoin d’être démontrée; 

il s’agit d’une expérience interne. 

Même dans le langage ordinaire, 

on parle de ‘voix de la conscience’, 

de ‘morsures de la conscience’, 

de ‘

remords’. 

Il existe en nous une instance, 

une perception interne, 

une intuition 

– 

qu’on la nomme comme on voudra 


qui a le sens des valeurs 

et 

qui parfois nous ‘parle’ 

presque comme un être séparé, 

approuvant ou désapprouvant 

ce que nous pensons ou faisons ! » 

Il faut bien noter

la psychosynthèse n’est pas un système moral. 

Mais, tout loin d’être amorale, elle fait appel à la moralité fruit d’un acte de volonté libre et responsable. 

Assagioli y voit :

« la voix de la conscience» reliée à la connaissance du bien et du mal est un acte bon élève qui rend noble ! » 

Tout loin de s’opposer à la morale, il la considère indispensable, sous peine de créer et de tomber dans l’esclavage :


« La moralité, loin de nous limiter et de retarder inutilement notre progrès, est l’unique chose qui nous rende vraiment libres. Toute immoralité, tout moralisme ou supra moraliste, quelle que soit la façon de se couvrir de liberté apparente et d’importance, nous rendent aussi esclaves que la mesure de nos illusions et de notre ignorance par rapport à nos chaînes ! »

Avec le fondateur de la psychosynthèse, on peut reconnaître les erreurs des mauvaises utilisations de la morale : 

« Les moralistes se sont trop occupés de dire : 

ceci est bon et cela est mauvais’; ‘

on doit faire ceci, on ne doit pas faire cela’. 

Mais en général, ils ont négligé d’observer les diverses conditions et capacités psychiques de ceux auxquels ils s’adressaient, et plus encore de leur indiquer les bonnes méthodes pratiques qui puissent les guider dans l’application des préceptes donnés ! Il me semble que les moralistes ont souvent trop une illusions naïves. »

En tant que thérapeute et croyant, il a eu l’opportunité de vérifier les dommages d’une religion et d’une morale mal comprises, sans pourtant confondre les mauvaises applications avec les valeurs sous-entendues. 

Assagioli a gardé dans une note personnelle le
commentaire suivant : 

« Dans la morale, la méthode de condamner et de
réprimer les tendances naturelles vitales, sans leur donner aucune issue ou moyen d’expression, sans les transmuter, a produit un cortège d’infirmes de mutilés psychiques, d’hypocrites, ou encore de rebelles et de violents. »

Tant qu’un précepte n’est pas axé sur la liberté et la révérence, il devient immoral. 

Tout en considérant que si  “ ce type de ‘moralité’ dérivant de l’introjection d’influences extérieures est 

rigide, 

sévère, 

intransigeant...

l’auteur de la psychosynthèse fait appel à : ' la conscience morale ' qui a sa source dans le Soi transpersonnel” laquelle est : 

compréhensive 

et bienveillante, 

aussi bien envers soi-même qu’envers autrui !

Dans ce cas, - ce type de conscience morale n’est pas rigide; elle transcende les jugements et les codes de conduites particuliers, conditionnés par les différentes époques et cultures !

Il s’agit, selon lui :  

de la conscience qui est droite, juste, bonne, et qui se manifeste comme voix de la conscience, dans le sens
de responsabilité et de la justice !

Un tel sens de responsabilité et de justice dépasse le domaine personnel et conventionnel pour arriver à ce qui est nommé par Kohlberg et Gilligan : 

la moralité post-conventionnel qui dépasse la sphère égocentrique, pour inclure les dimensions sociale et universelle, et encore plus, de l’avis de Ken Wilber sur l’aspect théocentrique.

 

Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres.

Nelson Mandela

5.2 Amour et volonté

Sources : Joao D'Alcor - La Psychosynthèse de Roberto Assagioli 

En psychosynthèse, la volonté y est considérée non seulement comme une fonction psychologique parmi les autres, mais aussi comme étant la principale parmi elles ! 

L’amour, par contre, reste une simple qualité sans y être catégorisé comme fonction psychologique !

l’amour devient plus proche de quelqu’un que de quelque chose !

L’insistance sur la volonté et son rôle dans le processus psychosynthétique peuvent mener à la conviction que l’amour est relégué à une place et rôle secondaires par rapport à l’acte volitif, et ainsi conclure que le théoricien de la psychosynthèse, par le biais de cette approche psychologique, tombe dans la contradiction d’accentuer le déséquilibre qu’il se propose d’éviter lorsqu’il est question de valoriser la dyade amour et volonté.

C’est quoi ou qui est l’amour ?

Ce mot est devenu une sorte de passe-partout qui peut autant tous dire ou presque rien !

Assagioli remarque à propos : 

« c'est un même mot a une multiplicité de significations, parfois carrément contrastantes. Un exemple évident est celui de la parole ‘amour’, laquelle signifie une quantité de : 

  • sensations, 
  • d'impulsions 
  • et de sentiments divers. »

En considérant la ' dyade amour-volonté ' dans leur nature et signification, Alberti* souligne : 

« Ce ne sont pas des concepts à définir de façon théorique, mais des expériences réelles et existentielles ! »*

Tout en risquant une sorte de définition en disant* que : 

« l’amour est une force d’attraction qui meut et oriente l’homme vers une union totale !»*, 

*il y voit : « une expérience existentielle laquelle ne peut pas être convenablement comprise qu’à partir du vécu !»

Viktor Frankl ose cette sorte de définition : 

« L’amour, je dirais, est cette capacité qui rends la personne humaine capable de saisir l'amour dans son caractère unique ! »

Il y a alors une expérience de co-identification, de pair avec la conscience de l’altérité et celle de l’émerveillement !

La communion dans l’amour se traduit par l’affirmation
simultanée autant de l’unité que de l’altérité. 

En fait, l’amour devient plus proche de quelqu’un que de quelque chose !

l’amour devient plus proche de quelqu’un que de quelque chose !

 

Il est vu par l’auteur de : ' Le nuage de la connaissance '** comme une extase contemplatif qui dépasse et va jusqu’à remplacer la raison et toutes les fonctions psychologiques : 

« Lorsque Benjamin fût né, Rachel sa mère décida. Ici, Benjamin représente la contemplation et Rachel représente la raison ! »**

Dans cette allégorie inspirée de la Bible : 

« Benjamin figure tous ceux qui ont été transportés par le
truchement et au-delà de leurs sens dans l’extase de l’amour ! » 

** L’auteur de ' Le Nuage de la connaissance ', chap. 8 est une allégorie est utilisée par Antoine de Lisbonne !

Et, dans l’extase, il n’a pas de mots à dire !

Le silence y est le premier fruit, faisant voir combien l’amour est ineffable et discret.

De même que pour la volonté, il y a une gradation et une distinction à faire entre :  ' avoir de l’amour ' et ' être amour ' !

Le caractère relationnel inhérent à ce fait existentiel porte alors à parler d’une personne qui aime comme étant une personne en amour, de quelqu’un d'amoureux !

Assagioli attribue à ' l’amour un pouvoir d’union et de fusion ', tout en voyant dans la volonté l’agent de la synthèse; mais autant la volonté que l’amour se réfèrent à quelqu’un de préférence à quelque chose : 

« Il n’a pas de volonté sans une personne qui veut. Il y a une expérience de l’amour, mais il n’a pas d’amour sans un sujet qui aime quelques chose ou quelqu'un ! »

L’amour n’est pas quelque chose, 

mais plutôt quelqu’un !

En d’autres mots :

il n’est pas quelque chose de nous, mais nous-mêmes. 

Il est en même temps : 

  • essence et manifestation, 
  • immanence et transcendance. 

Le fait d’être en amour et celui d’être un amour deviennent inséparables, puisque l’amour est en même temps entase et extase !

Il y a une synthèse au niveau du Soi transpersonnel justement appelé aussi le ' Soi amoureux '

Dans cette perspective, on peut considérer la psychosynthèse comme l’expression amoureuse de la volonté au niveau d’une vraie identification par rapport à nous-mêmes et les autres !

Assagioli est d'avis que : 

« l'une des causes principales des désordres de notre
époque est le manque d'amour
de la part de ceux qui ont de la volonté², et le manque de volonté de la part de ceux qui sont malgré tous bons et pleins d'amour !
»

² je traduirais ce texte par une volonté égoïste que certains et certaines ne souhaitent pas partager à ceux qui ont le souhait d'apprendre à la renforcer !, c'est fréquent, en outre dans le partage des ressources éducatives et formatives par une sélection absurde méritocratique, le meilleur ou celui qui possède l'argent, sera privilégier par le système de sélection ! **

Il fait noter que : 

« l’amour et la volonté se trouvent généralement présents chez tout individu ! »

Avec Assagioli, on peut bien reconnaître qu’un tel
déséquilibre constitue
une des causes principales des troubles (**égoïstes) qui nous tourmentent, autant individuellement que collectivement !

On est donc porté à conclure : 

combien, il devient important de promouvoir : 

  • l’intégration, 
  • l’harmonisation 
  • et l’unification 

de cette dyade 'amour-volonté ' au niveau de la synthèse. 

Une telle synthèse, remarque le théoricien du système
psychosynthétique, devient fondamentale :  

« elle fait partie du développement intégral et harmonieux de la personnalité et est particulièrement nécessaire pour résoudre la crise par laquelle passe l'humanité actuelle ! »

C’est par le biais de la volonté que l’amour se manifeste . Selon Assagioli :
 

une " volonté froide, sévère, et même cruelle " est le fruit d'une "volonté immodérée et dépourvue de cœur !

Alors qu'un amour sans volonté peut rendre l'individu fragile, vulnérable, sentimental, dépressif, hyperémotif et inefficace !

Tant que nous sommes focalisés sur une de ces polarités, les conflits et les tensions ne peuvent pas être adéquatement résorbés. 

C'est seulement dans une perspective supérieure, celle du ' Soi spirituel '

que l'union et la synthèse de ces polarités est possible et ainsi produire une expérience :d'une volonté aimante et d'un amour volitif ! 

Le Soi est doué d’une volonté intelligente et aimante ! Il est pratiquement inséparable de la volonté et foncièrement identifié à l’amour !

Il est effectivement amour en action !

Il n’est pas question d'un compromis entre l'amour et la volonté, il s'agit d'une synthèse dans laquelle les deux
éléments sont absorbés dans une unité
plus haute douée de qualités qui transcendent celles de l’un et de l’autre !

Une telle transcendance se traduit par le dépassement de la perception de quelque chose vers une conscience de ce qu’on est !

Au niveau du Soi : il y aura l’expérience de trouver dans l’amour en même temps :  

l’essence et la libre expression de notre vraie identité !

L’attrait d’Assagioli par la voie du cœur est notoire, autant en ce qui concerne sa vie que ses écrits !

L’attirance par les mystiques de la voie affective tels que Platon, François d’Assise et Blaise Pascal, entre autres, est
bien présente aussi dans son œuvre. 

Il ne me semble pas que dans son approche psychologique, qu'Assagioli veuille  étouffé l'amour en privilégiant la volonté. Toutefois, il propose une emphase plutôt sur la volonté, sans avoir trop développer un travail moins considérable sur l’amour.

D’autres auteurs, tels Erich Fromm et Rollo May, offrent à ce sujet des études assez élaborées dont il convient de tenir compte en psychosynthèse, autant dans la théorie que
dans la pratique, sous peine d’un débordement vers un volontarisme psychologique !

Logos et Éros trouvent effectivement leur synthèse dans ce
que Dante conçoit comme étant : 

« la lumière intellectuelle pleine d’amour ! »

Lorsqu’Assagioli systématise la ' psychologie différentielle ', il y inclut et distingue, à l’intérieur d’un cadre septénaire : d’abord le type volonté et tout de suite le type amour. 

À celui-ci appartiennent tous ceux

chez qui la qualité de l’amour est prédominante et déterminante !

En contrepartie : 

le type volonté y est caractérisé par la prédominance de la fonction psychologique qui détermine l’acte volitif. 

Assagioli présente donc l’amour comme étant tout simplement une qualité, tout en relevant que : 

' l’amour est un sujet d’intérêt vital pour tout le monde ! '

L’unification de la volonté et de l’amour est d’ailleurs par lui présentée comme un objectif majeur en psychosynthèse. 

Foncièrement, cette œuvre de synthèse provient du centre de conscience, aux niveaux personnel et transpersonnel, lequel, paradoxalement, doit utiliser la volonté pour synthétiser les diverses étapes de l’amour et de la volonté !

Toutefois, au niveau de leur synthèse, la volonté est : 

expression de l’amour 

et l’amour devient l’expression de la volonté !

C’est de cette synthèse que parle Ida Palombi, longtemps secrétaire d’Assagioli, exprime que :

“ la volonté du bien constitue une expression de l’amour et que l’amour constitue l’expression la plus haute de la volonté !

Malgré le principe de nous désidentifier par rapport à nos fonctions psychologiques, Assagioli n’hésite pas à s’identifier comme : 

une âme vivante, aimante et qui veut !

Il semble alors dire : 

Je suis une âme vivante qui veut aimer !

En fait, c’est le fait d’aimer et d’être aimé qui nous mène au sens de l’existence.


D’où, l’affirmation de Martin Grey : 

« L’homme est rien quand son cœur est vide ! »

Amour et volonté font toujours appel à une synthèse où la bienveillance s’harmonise avec l’action et collaboration altruistes, y incluant l’esprit un sacrifice basé sur le sens étymologique du mot, sacrum facere : rendre
sacré !,
tout en caractérisant ce qu’on est et ce qu’on fait par un sens profond des rapports humains. 

Au niveau transpersonnel : 

la volonté est toujours volonté d’amour qui, à l’opposé de l’attachement égoïste, donne, aux relations interpersonnelles et sociales un caractère altruiste et le sens humanitaire ou pas !

Alors, l’instinct personnel de conservation et d’auto-affirmation donne lieu à l’amour oblatif où la volonté peut conduire jusqu’à des actes de véritable héroïsme !

C’est à ce niveau que volonté et amour s’identifient, dans
une synergie qui constitue le sommet de la psychosynthèse.
 

Normalement il y a tout un processus qui porte Assagioli à parler de :  

« la fusion graduelle entre l’amour et la volonté ! »

Il considère que : 

« le juste équilibre de l’amour et de la volonté, constitue l’un des buts de la psychosynthèse ! »

Toujours dans la logique de son approche psychologique, il souligne que :

ce n’est pas un compromis entre l’amour et la volonté que l’on tente d’atteindre, mais une synthèse !

Alors, ici comme dans toute autre synthèse : 

les deux éléments sont absorbés dans une unité supérieure doués des qualités qui transcendent celles de l’une et de l’autre !

C’est par le fait qu'habituellement une de ces polarités est plus forte, qu’Assagioli propose comme moyen de leur harmonisation une synthèse, de développer davantage la polarité la plus faible, afin de parvenir par la suite
aux aspects supérieurs à la fois de l'une et de l'autre, tout en y cherchant leur équilibre qui est le fruit de la sagesse

« Il peut avoir trop d’amour proportionnellement à la volonté, ou trop de volonté proportionnellement à l’amour. La clé c’est l’amour sage et l'utilisation sage de la volonté ! » 

Comme remarque Alberti : 

« une volonté authentique tient comme objet et comme but l’amour, c’est-à-dire la volonté d’aimer ! »

Avec lui, est à souligner : « combien, il est important de jamais oublier que la volonté n’est pas en soi-même ni origine ni fin, mais seulement un ‘moyen’ pour exprimer l’origine et le but de la vie humaine, qui est essentiellement un profond soupir d’amour et de liberté ! » 

Le même auteur exprime :

« l’amour donne de la liberté autant à qui donne l’amour comme à qui le reçoit ! », il y voit aussi :  « la rencontre de deux libertés ! »

 

Amour et volonté

voilà le comble d’une dyade, où chaque terme se livre à l’autre et forme un tout, au niveau existentiel, ce qui nous porte à mieux comprendre le sens et la portée de cet aveu de Roberto Assagioli : 

« Je ne me concentre pas sur l’Amour; l’Amour me concentre ! »

La vraie liberté réclame le rôle de la volonté y incluant son côté transcendent ! 

La liberté individuelle se conjugue et se complète avec la
liberté des autres, tout en ayant alors son expression la plus élevée dans l’amour libre, c’est-à-dire de l’amour sans contraintes !

Une telle liberté traduit la détente en provenance de la fusion et donc de l’harmonie entre l’être et l’agir. 

Le verbe ' aimer ' comprend deux termes : 

l’aimant,

et l’aimé. 

Hors ces deux références : 

il y a le danger de se fermer dans le solipsisme, et de glisser
soit dans la dépendance ou même dans la méfiance. 

Amour et confiance sont les parents légitimes de la liberté et les grands parents de l’amabilité qui garde, en héritage, les traits de l’amour altruiste et de la volonté bienveillante !

Tout en considérant la portée de la ' dyade amour-volonté ', au sujet de leur interaction, et l’avis de développer en nous les points le plus faibles de chaque élément, aussi bien que le soin d'éveiller et de manifester leurs aspects les plus élevés, et finalement de les conjuguer ensemble, nous pouvons bien croire que le résultat obtenu soit progressivement leur fusion et donc du processus psychosynthétique, le fruit d’une telle synergie !

C'est à partir de là seulement qu'il sera alors possible de réduire graduellement l'oscillation entre logos et éros, entre ethos et pathos...

jusqu'à faire de cette synergie d'une expérience la plus révélatrice de ce qui constitue le fondement et le couronnement de la psychosynthèse, tout en y considérant les dimensions : 

  • individuelle, 
  • sociale 
  • et universelle.

Celles-ci constituera l’objet des trois parties qui suivront sur une partie N°6...

La volonté, que l’on passe à considérer, tient un rôle
stratégique,
en rapport avec l'intentionnalité qui porte toutes et chacune de ces fonctions à se déployer harmonieusement dans la synthèse de la vie !

À SUIVRE ! 

📌 𝗣𝗮𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗲𝗻 𝗣𝘀𝘆𝗰𝗵𝗼𝘀𝘆𝗻𝘁𝗵𝗲̀𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗯𝗲𝗿𝘁𝗼 𝗔𝘀𝘀𝗮𝗴𝗶𝗼𝗹𝗶 - partie 1 - ( la prise de conscience)

📌(partie 2) - (niveaux de conscience / sur la voie du centre)  

 
📌(partie 3) - (Ouverture à l’inconscient)

📌(partie 4) - (Fonctions psychologiques.)


Fin de la retranscription de la partie 5, la partie 6 suivra mais patience...

💫 Là, je prends le relais en tant que blogueur, le travail de recherche personnelle que je vous partage à un but, aussi, c'est le « partage et la collaboration », il est clair, que ces concepts ne sont pas simples à intégrer, un conseil, prenez le temps de digérer le contenu sans le mentaliser. Ce Blog comme d'autres, ont un but premier, « votre participation », en laissant des commentaires ou en posant des questions sur le lien où en bas du blog par le biais du formulaire, ainsi vous participez aux travaux, cela prend du temps que j'offre gratuitement parce que pour le moment, sur Psycho'Logiques, je ne vous vends rien, merci.

Eddy Vonck - Fondateur du Blog Psycho'Logiques

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