𝐋𝐞𝐬 𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐥'𝐨𝐧 𝐬𝐞 𝐫𝐚𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐬𝐨𝐧 ' 𝐭𝐫𝐚𝐮𝐦𝐚𝐭𝐢𝐬𝐦𝐞 ' 𝐚𝐭𝐭𝐞́𝐧𝐮𝐞𝐧𝐭 𝐥'𝐢𝐬𝐨𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐪𝐮'𝐢𝐥 𝐜𝐫𝐞́𝐞 𝐞𝐭 𝐚𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐚̀ 𝐞𝐱𝐩𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞𝐫 𝐩𝐨𝐮𝐫𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐨𝐧 𝐬𝐨𝐮𝐟𝐟𝐫𝐞 ! par Bessel van der Kolk
Les histoires que l'on se raconte sur son ' traumatisme ' atténuent l'isolement qu'il crée et aident à expliquer pourquoi on souffre !
Elles permettent aux médecins (** et aux thérapeutes) de faire des diagnostics, pour pouvoir résoudre des problèmes comme la rage, l'insomnie, l'engourdissement...
En outre, ces histoires offrent un ' bouc émissaire ' : accuser les autres est un trait humain universel qui aide à se sentir bien quand ça va mal ou comme disait mon vieux professeur, Elvin Semrad : ' la haine fait tourner le monde !'
Mais elles cachent aussi un problème très important : le fait que le traumatisme nous change radicalement, que nous sommes plus nous-même !?
Il est souvent et affreusement difficile pour une personne traumatisée, d'exprimer par des mots l'impression de n'être plus soi-même !
Le language a évolué, à l'origine, pour traduire les choses (**même les plus moches ou les plus tabous) qui se trouvent hors de soi, pas pour dire nos impressions profondes, ni notre intériorité. La plupart des gens savent mieux parler des autres (juger, derrière notre dos !) que de se raconter !
On peut dépasser l'aspect insaisissable des mots en activant le système physique de l'observation de soi, qui s'exprime par des sensations, des tensions et le ton de la voix !
L'aptitude à discerner les perceptions viscérales est le fondement même de la conscience émotionnelle !
Si un patient me dit que son père l'a abandonné quand il avait huit ans, en tant que thérapeute, j'ai tendance à lui demander, ce qu'il éprouve : que se passe-t-il en lui pendant qu'il me parle (raconte**) de ce garçon qui n'a jamais revu son père ?
Quand on réveille ses sentiments intimes et qu'on écoute son chagrin - lorsqu'on suit les voies intéroceptives qui mènent au fond de soi - les choses commencent à évoluer !
Il existe d'autres moyens d'accéder au mondes des sentiments !
Un des plus efficaces passe par l'écriture !( appelé aussi - auto-écriture -)
La plupart des gens se livrent à coeur ouvert dans des lettres, furieuses ou plaintives, lorsqu'ils ont été trahis ou abandonnés !
Agir ainsi, fait toujours du bien, même si on n'envoie jamais ces courriers !?
Quand on s'écrit, on n'a pas à s’inquiéter du jugement des autres - on n'écoute juste ses pensées et on laisse suivre leur cours. Plus tard, en relisant ces épanchements on découvre souvent des vérités étonnantes !
** il y a plusieurs courants dans cette méthode d'écriture post-traumatique, pour van der Kolk, il parle de relecture. Dans d'autres livres ou auteurs, il n'est pas recommandé de relire mais de lâcher prise sur ce que vous allez écrire et relire ou pas. J'applique ma méthode, sans timing, comme si c'était quelques choses de très mystérieuses qui écrivaient mots après mots et chaque lignes jusqu'à une fin théorique. Mon exercice se fait juste après le levé, 7 jours sur 7. Après, si vous avez la force de partager de temps en temps vos textes, choisissez une personne très bienveillante qui ne vous jugera pas mais qui pourrait discerner - des appels aux secours - à travers vos pages du matin. C'est le nom de l'exercice que j'applique à ma façon - libre !**
Un livre que je conseille :
Aperçu - Libérez votre créativité - Un livre culte ! : Julia Cameron
Dans le cadre de la vie sociale, on est censé garder son calme et subordonner ses sentiments à la tâche du moment !
Lorsqu'on parle avec quelqu'un avec qui on est pas pleinement en confiance (** y compris certains thérapeutes), un censeur intime intervient et on reste vigilant !
Écrire, c'est différent !
Si on demande à ce censeur de nous laisser un peu tranquille, on voit surgir des sentiments qu'on ne savait parfois pas éprouver !
On est libre d'entrer dans une sorte de transe où notre stylo (ou notre clavier) paraît canaliser ce qui remonte en nous (** à la surface de notre esprit !)
Dans ce qui s'appelle ' L'écriture automatique ', on peut utiliser un objet de son choix pour déclencher un courant d'associations ! ** Un truc pour déclencher l'écriture automatique est le tirage d'une carte dite spirituelle où il y a un message à lire, ou méditer et respirer avant d'écrire... Perso, je n'ai plus besoin de stratégies pour me lancer à écrire - ce sont que mes sensations vibratoires qui dictent les mots et les choses que je vis dans le ici et maintenant **
Mes patients m'apportent souvent des bribes de textes qui évoquent des souvenirs dont il ne sont pas encore prêts à parler !
** Perso, peu de personnes savent que je fais de 'l'auto écriture ' mais j'ai une amie Suisse qui est thérapeute qui m'a rapporté que lorsque je lui fais lecture de bribes de mes textes, elle comprend nettement mieux les contextes de terrains qui créent chez moi, des traumatismes. **
Il n'est pas nécessaire de lire à haute voix, cela risquerait ou pas de bouleverser la personne traumatisée, mais cette approche - de partager - leur permet de me suggérer ce avec quoi, ils se débattent ! ** qui sont ces démons, ces monstres qui me traumatisent !**
En retour et comme thérapeute, je leur dis combien j’apprécie leur courage de s'autoriser à explorer des parties d'eux-mêmes qui étaient jusque là cachées - et à me les montrer !
Ces confidences intimes orientent la thérapie - par exemple : en m'aidant à décider si je dois la compléter par un traitement somatique en ' neurofeedback ' ou même de l'EMDR !
Dans une étude prise au sérieux, beaucoup de gens ont révélé des secrets qu'ils n'avaient jamais livrés à personne !
Ils pleuraient souvent en écrivant, et plusieurs, sur un panel de 200 membres, 65 ont raconté un traumatisme infantile : alors que la plupart évoquaient la mort d'un parent, 22% des femmes et 10% des hommes ont parlé d'une agression sexuelle !
En les interrogeant sur leur santé, l'équipe de James Pennebaker a été surprise par la fréquence avec laquelle ils mentionnaient spontanément des maladies graves ou bénignes :
- cancer,
- hypertension,
- artérielle,
- ulcères,
- grippes,
- migraines...
Ceux qui avaient rapportés une expérience sexuelle traumatique avaient été hospitalisées 1,7 jour en moyenne l'année précédente - près de deux fois plus que les autres !
Puis les chercheurs ont comparé la fréquence de leurs visites faites au cours du mois suivant. Les jeunes gens qui avaient ' écrit ' à la fois sur leurs émotions liés au traumatisme étaient ceux qui avaient le plus bénéficié de l'étude : le nombre de visites médicales avaient baissé de 50% par rapport à ceux qui n'avaient pas fait l'exercice d'écriture !
Coucher sur papier leurs sentiments profonds touchant le traumatisme avait amélioré leur humeur et leur santé physique !
« elle m'a aidé à réfléchir à ce que j'éprouvais. Avant, je n'avais jamais mesuré à quel point cela m'affectait ! »
« j'ai dû repenser aux blessures du passé pour pouvoir les résoudre. Cette expérience m'a apporté la paix intérieure ! »
« Devoir écrire sur mes émotions, m'a aidé à comprendre ce que je ressentais ! »
exprimaient des membres du panel.
Pour nouer de vraies relations, il faut pouvoir considérer les autres comme des êtres distincts, chacun avec ses propres motivations. Il est, certes, nécessaire de se défendre lorsque cela est urgent et utile pour soi; mais il faut arriver aussi à reconnaître que les autres (y compris la société civile**) ont leurs propres objectifs personnels de survie !
Sources : Bessel van der Kolk
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Le sujet est vaste, je vous invite si vous avez lu cet article, jusqu'au bout, de débattre et de commenter ci-dessous, merci !
** mes interventions et commentaires perso !
Eddy Vonck
Rédacteur bénévole de Psycho'Logiques

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