𝗟𝗲 𝘁𝗿𝗮𝘂𝗺𝗮𝘁𝗶𝘀𝗺𝗲 𝗲𝘁 𝗹𝗮 𝗽𝗲𝗿𝘁𝗲 𝗱𝘂 𝗺𝗼𝗶 par le Docteur en psychiatrie Bessel van der Kolk
Le traumatisme et la perte du moi
par le Docteur en psychiatrie Bessel van der Kolk
J'ai commencé ma première étude à la clinique des anciens combattants en demandant systématiquement aux patients ce qui leur était arrivé au Vietnam ?
Je voulais savoir ce qui les avait fait basculer, pourquoi certains s'étaient effondrés alors que d'autres avaient réussi à surmonter cette expérience ?
Les hommes que j'avais interrogés étaient tous partis à la guerre avec le sentiment d'être bien préparés, rapprochés par les rigueurs de l’entraînement militaire et leur égalité face au danger.
Tom (un militaire traumatisé), a continué à venir fidèlement à nos rendez-vous, car j'étais devenue pour lui un lien vital - le père qu'il n'avait jamais eu !
Il faut énormément de confiance et de courage pour se laisser aller au souvenir. Une des choses les plus dures pour les traumatisés est de se confronter à la honte de ce qu'ils ont fait lors d'un épisode traumatique, que cette honte soit objectivement infondée (chez l'enfant qui tente de calmer son bourreau) ou justifiée (celle des auteurs d'atrocités).
Sarah Haley, une collègue écrivait :
Quand le patient rapporte des atrocités, qui a beaucoup contribué à la création du diagnostic du 'stress post-traumatique'. Elle y aborde la difficulté quasi insurmontable d'évoquer (et d'entendre raconter) les actes abominables que les soldats commettent souvent en temps de guerre ! Il est déjà assez terrible d'affronter la souffrance infligée par autrui, mais dans leur for intérieur, bien des traumatisés sont encore hanté par la honte de ce qu'ils ont fait ou non pendant les conflits.
J'ai rencontré plus tard un phénomène semblable chez les enfants victimes de sévices sexuels : la plupart ont affreusement honte des actes qu'ils ont dû accomplir pour survivre et maintenir un lien avec la personne qui a abusé d'eux.
C'est particulièrement vrai si leur agresseur était - comme souvent - un proche et/ou une personne dont l'enfant dépendaient.
Ce sentiment peut les conduire à ne plus trop savoir s'ils ont été consentants ou victimes, donc à confondre l'amour et la terreur, le plaisir et la douleur.
Nous reviendrons sur ce sujet tout au long de ce livre
Il n'est guère besoin d'être soldat, ni de visiter un camps de réfugiés au Congo ou en Syrie, pour être confronté au traumatisme !
Tout un chacun est concerné, ses amis, sa famille, ses voisins.
Bessel van der Kolk
Autres sujets du livre :
𝑳𝒆 𝒑𝒔𝒚𝒄𝒉𝒊𝒂𝒕𝒓𝒆 𝑩𝒆𝒔𝒔𝒆𝒍 𝒗𝒂𝒏 𝒅𝒆𝒓 𝑲𝒐𝒍𝒌, 𝒕𝒉𝒆́𝒓𝒂𝒑𝒆𝒖𝒕𝒆 𝒂 𝒑𝒂𝒔𝒔𝒆́ 𝒒𝒖𝒂𝒓𝒂𝒏𝒕𝒆 𝒂𝒏𝒔 𝒂̀ 𝒔𝒐𝒊𝒈𝒏𝒆𝒓 𝒅𝒆𝒔 𝒔𝒖𝒓𝒗𝒊𝒗𝒂𝒏𝒕𝒔
Autres sujets :
Le sujet est vaste, je vous invite si vous avez lu cet article, jusqu'au bout, de débattre et de commenter ci-dessous, merci !
Eddy Vonck
Rédacteur bénévole de Psycho'Logiques



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