𝐈𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐟𝐢𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐲𝐦𝐩𝐭𝐨̂𝐦𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐠𝐫𝐨𝐮𝐩𝐞𝐫 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐮𝐧𝐢𝐭𝐞́ 𝐚 𝐩𝐞𝐫𝐦𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞𝐫 𝐞𝐧𝐟𝐢𝐧 𝐮𝐧 𝐧𝐨𝐦 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐬𝐨𝐮𝐟𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐠𝐞𝐧𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐬𝐮𝐛𝐦𝐞𝐫𝐠𝐞́𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐥'𝐡𝐨𝐫𝐫𝐞𝐮𝐫 𝐞𝐭 𝐩𝐚𝐫 𝐥'𝐢𝐦𝐩𝐮𝐢𝐬𝐬𝐚𝐧𝐜𝐞 : 𝐥𝐞 𝐬𝐲𝐧𝐝𝐫𝐨𝐦𝐞 𝐝𝐞 𝐬𝐭𝐫𝐞𝐬𝐬 𝐩𝐨𝐬𝐭-𝐭𝐫𝐚𝐮𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 (𝐒𝐒𝐏𝐓) par Bessel van der Kolk
Le diagnostic de stress-post-traumatique
Dans les premiers temps de la clinique, nous posions sur les troubles de nos vétérans toutes sortes de diagnostics :
- alcoolisme,
- toxicomanie,
- dépression,
- trouble de l'humeur - voire Schizophrénie,
en essayant tous les remèdes de nos manuels.
Mais malgré nos efforts, nos résultats étaient maigres.
Quand nous les incitions à parler des détails précis d'un événement traumatique, nous déclenchions souvent des flash-back au lieu de les aider à résoudre le problème.
Beaucoup, arrêtaient la thérapie, non seulement parce que nous n'arrivions pas à les aider, mais parce que, dans certains cas, nous aggravions les choses !
L'année 1980 a marqué un tournant quand un groupe de vétérans du Vietnam, aidé par les psychanalystes Robert J. Lifton et Chaim Shatan, a fait pression sur l'association psychiatrique américaine pour créer de diagnostic nouveau : le syndrome de stress post-traumatique (SSPT), qui était à peu près commun à tous nos patients.
Identifier les symptômes et les regrouper dans une unité a permis de donner enfin un nom à la souffrance des gens qui étaient submergés par l'horreur et par l'impuissance !
Une fois, le cadre conceptuel du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) mis en place, les conditions étaient réunies pour un changement radical dans notre compréhension des vétérans.
Cela a provoqué une explosion de recherches et de tentatives pour trouver des traitements efficaces.
Inspiré par les possibilités qu'offrait ce nouveau diagnostic, j'ai proposé à la clinique une étude sur la 'biologie des souvenirs traumatiques.'
La mémoire des traumatisés différait-elle de celle des autres ?
Pour la plupart des gens, le souvenir d'un événement pénible finit par s'effacer ou se change en trace plus bénigne. Mais presque tous nos patients étaient incapables de faire de leur passée de l'histoire ancienne !
Pour cette étude, j'avais demandé une bourse qui m'a été refusée.
Depuis lors, la clinique à centré son travail sur les diagnostics SSPT et de lésion cérébrale, et elle se dote considérablement l'application aux traumatisés de guerre par des traitements fondées sur des données probantes.
Mais à l'époque, les choses étaient différentes. Refusant de rester dans une structure dont la vision de la réalité était en conflit avec la mienne, j'ai démissionné. Sur quoi, je suis rentré en 1982 au Centre de santé mentale du Massachusetts, l'hôpital universitaire de Harvard où j'ai suivi ma formation psychiatrique. Mes nouvelles fonctions consistaient à enseigner une discipline naissante : la psychopharmacologie, l’étude des médicaments destinés à soulager les malades mentaux.
Dans mon nouveau poste, j'ai été confronté quasi quotidiennement à des problèmes que je pensais avoir laissés à la clinique des vétérans.
Mon expérience des anciens combattants m'avait tellement sensibilisé à l'impact du traumatisme que j'écoutais d'une tout autre oreille des patients déprimés et anxieux me raconter des histoires d'agression ou de violence familiale.
J'étais particulièrement frappé par le nombre de femmes déclarant avoir été violées dans leur enfance !
C'était déconcertant, car le manuel de psychiatrie de l'époque disait que l'inceste était extrêmement rare aux États-Unis !
Le manuel ajoutait : il y a un léger consensus sur le fait que le rôle de l'inceste père-fille soit une cause psychopathologie grave !
Or mes patientes victimes d'incestes présentaient, au contraire, des troubles sévères : elles étaient profondément déprimées, confuses, et se livraient souvent à des automutilations bizarres - en se scarifiant, par exemple, avec des lames de rasoir.
Le manuel allait presque jusqu'à approuver l'inceste, expliquant, qu'il réduit les risques de psychose et permet une meilleure adaptation au monde extérieur !
En fait, il est apparu que l'inceste avait des effets dévastateurs sur le bien être !
À des nombreux égards,ces patientes n'étaient pas différentes des vétérans que je venais de quitter à la clinique des anciens combattants !
Elles aussi avaient des cauchemars et des flash-back. Elles aussi alternaient de longues périodes de fermeture émotionnelle et des crises de rage.
La plupart avaient de grandes difficultés à s'entendre avec d'autres gens et à entretenir de véritables relations !
Comme on le sait aujourd'hui, la guerre n'est pas la seule calamité à ruiner des vies !
Si un quart des combattants développent de graves problèmes post-traumatiques, la majorité des Américains subissent, durant leur existence, un acte de violence - et des études plus approfondies ont montré que 12 millions de femmes ont été violées aux États-Unis, plus de la moitié de ces viols ayant été commis sur des filles de moins de quinze ans.
Pour un grand nombre de gens, la guerre commence à la maison : tous les ans, 3 millions d'enfants américains sont victimes de sévices sexuels et d'abandon.
Autrement dit, pour chaque soldat qui se bat dans une zone de guerre à l'étranger, dix enfants sont en danger dans leur propre foyer !
C'est particulièrement tragique, car il est très difficile pour les enfants de se remettre de la terreur et de la souffrance causées, non pas par un combattant ennemi, mais par leurs propres parents !
Bessel van der Kolk
Lien du livre du Docteur van der Kolk

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Eddy Vonck
Rédacteur bénévole de Psycho'Logiques

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